Ce dernier vers était en “ réalité ” :
IL FAISAIT ENCORE ENVIE.
Le dernier vers mal compris et déformé, à donné lieu à l’improvisation
de La MONNOYE.
C’est donc La MONNOYE qui a arrangé et “ rajeuni ” au
18ème siècle 51 couplets sur La PALICE !
(Bernard de La MONNOYE. Dijon 1641 – Paris 1728. Érudit et
lauréat de l’Académie Française, et Avocat et
Conseiller correcteur à la Cour des
Comptes de Bourgogne).
Une chose est tellement évidente que bien souvent on ignore cette
chose. De ces doublons sur La PALICE, il s’en dégage une sorte
d’énergie
pré-paratrice (on double pour mieux effectuer). Répétition
ou insister. *Fréquence* La
postérité a retenu la NAÏVETÉ du dernier vers
! C’est pour cela qu’il fallait appuyer sur ce qui était évident.
C’est bien un doublon porté au niveau artistique, et cela
provoque une réaction admirable, sous la forme d’une émotion.
C’est donc un *Moteur*
plus important qu’il n’y paraît.
L’évidence est un miroir *Matière* qui reflète
le “ non chirale ” ! REDIRE.
Mais c’est tellement évident en ce moment. S’éclairer à la
lumière électrique, c’est naturel dans cette partie
du siècle, mais jadis cela ne l’était
pas ! La méthode de connaître :
Connaître c’est connaître
Ne pas connaître, c’est ne pas connaître.
(Cité en note dans TAO-TÖ-KING, traduction Liou KIA-HWAY. Verset
71, Tao-Tö-King)
Le PLÉONASME : répétition de mots en croyant en énoncer deux différents. Exemples : prévoir à l’avance, se réunir ensemble, monter en haut. *Portes*
Mais le pléonasme est le plus souvent involontaire, et lorsqu’il est voulu il devient subtil et cocasse.
La Lapalissade est généralement voulue. Mais la différence entre Pléonasme et Lapalissade est quasi impossible. Employé avec conscience, l’évidence éveille
contrairement à ce
que l’on peut penser.
Ce paradoxe, cette aporie ou paradoxe est donc aussi défendu par le Philosophe Clément Rosset dans son livre récent : L’école du réel, Éditions de Minuit, page 155.
Ces « vérités » déformées sur Monsieur de La Palice ne peuvent qu’être sur-réelles, donc profondes et riches. Ainsi cela ne peut pas être une « vérité d’évidence niaise », ni une « affirmation dont l’évidence toute formelle prêtes à rire », contrairement à ce qu’en estiment, respectivement, les dictionnaires Larousse et Robert. Elle est le strict signal de l’ici, c’est-à-dire la définition de toute réalité : en sorte que, si les propos de Monsieur de La Palice prêtent à rire, c’est que la réalité y prête aussi. C’est pourquoi une tautologie (sens de vice logique ou pléonasme) est autre chose qu’une fadaise mais exprime au contraire toujours une vérité profonde ; et même à y regarder de plus près, une vérité plutôt inattendue que trop attendue, à l’image du réel, toujours surprenant, dont elle est le fac-similé.
Clément Rosset consacre à ce paradoxe 44 pages dans son livre : L’école du réel ; livre qui développe le « savoir de ce qui est ». Et C. Rosset réunit : Être et Réalité, alors que par exemple Heidegger marque la différence entre l’Être et la réalité commune sensible.
Prolongement sur la « Lapalissade » d'après Clément Rosset.
Il faut s’accrocher, car cela peut paraître simple, mais c’est plutôt comparable à une Aventure alchimique, car cela s’approche d’une sur-réalité ou d’une logique bizarre.
C. Rosset explique que dans le couplet 2 de la chanson, on apprend, apparemment seulement, le jour de la mort dans une semaine du Maréchal de La Palice : un vendredi.
C. Rosset va plus loin est écrivant qu’il y a trois autres informations quasiment autonomes dans le couplet :
- M. de La Palice mourut un certain jour.
- Que ce fut le dernier jour de sa vie.
- Que les choses auraient été différentes s’il était mort le jour suivant, ce qui aurait contredit sa mort le vendredi.
C. Rosset arrive à ce qu’il soit très différent de dire trois fois la même chose, et de dire trois choses qui peuvent se déduire les unes des autres. Ce sont donc des vérités proches les unes des autres, sans qu’on puisse pour autant les assimiler purement et simplement les unes aux autres. Ce couplet de la chanson n’est pas une lapalissade ou une tautologie, mais une VARIATION, comme une musique que l’on retrouve d’ailleurs dans les écrits des Adeptes ou Alchimistes, où des vérités passent subtilement du camp du Soufre pour passer dans celui du Mercure, et l’inverse. Et en Alchimie il y a beaucoup de thèmes ; ici la chanson sur le Maréchal avec son nombre de couplets constitue un THÈME, celui de la Lapalissade.
C. Rosset continue admirablement son exploration du thème en expliquant que cette variation est imaginaire, car elle présente comme énoncé nouveau quelque chose qui n’est pas nouveau mais déjà impliqué par l’énoncé du thème primitif. La variation de cette Lapalissade n’en dit pas moins quelque chose qui revient au même. Ainsi c’est le jeu de la Lapalissade : éberluer un instant son auditeur en provoquant l’illusion d’un autre dire qui trouve moyen de n’être « ni tout à fait le même ni tout à fait un autre ». Ainsi on peut saisir la différence en la tautologie et la Lapalissade : la tautologie répète ouvertement la même chose, alors que la Lapalissade le répète aussi mais tout en s’efforçant de le faire passer pour un autre, en suscitant un instant une sorte d’hallucination d’une différence. La tautologie ne fait pas rire à cause de son caractère neutre, alors que la Lapalissade fait rire. La Lapalissade est une dénégation de la tautologie au sein de celle-ci, par suggestion d’un « autre », comme un fantôme, comme une INTERFÉRENCE entre le même et le même. La tautologie est une INVERSION de la Lapalissade, qui est une tautologie inversée, puisque un démenti de la tautologie.
(Extrait d'un projet de Glossaire, par M. R.) |