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Allah et son Prophète Suggérer par mail
 

Ecrit par Sechy, le 26-06-2010 01:04

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Publié dans : Les News, Dernières news

Tags : Folie, Pouvoir, Religion, Sagesse


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Allah et son Prophète
 
 
 
Peu de temps après avoir conquis la ville d'Akshéhir, Timour Leng apprit qu'un homme portant le nom de Nasr Eddin, "Victoire de la religion", une sorte de fou coiffé d'un énorme turban, prétendait être un dieu accomplissant des prodiges. Il se le fit amener.
 
- Alors, bonhomme, tu prétends être un dieu, à ce qu'on me dit ?
- Je ne suis pas un dieu quelconque, mécréant, lui répond le Hodja avec mépris, je suis Allah en personne !
- Méfie-toi, idiot ! s'emporte le Tartare en dégainant son yatagan. Sais-tu bien qu'hier j'ai coupé la tête à un imposteur dans ton genre qui prétendait être seulement Son prophète ?
- Oui, et il n'a eu que ce qu'il méritait, car je ne l'avais pas envoyé.
Timour trouva la réponse si plaisante que dès le lendemain il en fit son bouffon.
(D’après le livre : Absurdités et Paradoxes de Nast Eddin Hodja, recueillis et présentés par Jean-Louis Maunoury, Éditions Phébus)


Par les temps qui court et l'amas d'information, seule le ridicule peut tuer la bêtise et restaurer la lucidité. L'humour et la dérision, l'art de ne pas se prendre au sérieux, être FLUIDE et TRANSPARENT, comme une œuvre d'art. L'art de dire au monde : "En quoi consiste la réalité, en quoi consiste la vérité, cela je ne le sais pas ; je sais seulement que tout ce que vous savez n'est rien de cela". Ce qui revient à dire : « Ceux qui savent ne parlent pas, ceux qui parlent ne savent pas » de Lao-tseu.
Informer : donner la forme, c'est-à-dire la même soupe pour tout le monde. Dans le dictionnaire universel d'Antoine Furetière, soixante ans avant l'arme révolutionnaire de Diderot et d'Alembert et leur encyclopédie rationnel et mécaniste et raisonnant ; Informer, en langage ordinaire (selon la définition de Furetière) et dans son sens rationnel et au premier degré, signifie : découvrir, connaître, apprendre la vérité de quelque chose (sic). Un Prince doit être informé des moindres choses qui se passent dans son État. [C'est ce que font nos hommes politiques, qui veulent tout contrôler sur Internet et ailleurs, comme les Obama et Sarkozy].
Informer selon Furetière c'est aussi : en termes de Palais, rédiger par écrit les dépositions des témoins qui peuvent assurer la vérité d'un fait qu'on veut éclaircir. Par exemple on informe contre les usuriers. Un juge doit informer tant à charge qu'à décharge.
Au temps de Furetière (1701), une information est une enquête, une recherche ; un acte par lequel un juge rédige par écrit les dépositions des témoins qui sont assignez par devant lui, pour certifier la vérité de quelque fait.

En résumé pour Furetière, en ce temps là l'information ne concerne que les affaires de justice, les choses en règle comme du papier à musique ou comme le cartésianisme de Descartes (Siècle des lumières) ; qui préfigurent la peinture d'Ingres et la photographie de Nadar... Étonnant !



Petit rappel :

Le Hodja (Nasr Eddin Hodja) serait un « fou voyant », car il s’ingénie à faire tomber les murs, à ouvrir des perspectives inattendues. Il révèle à tout un chacun des paysages inaperçus, quand bien même ces paysages se révèlent être, eux aussi, de notre monde. Le Hodja, fou non dément, est considéré comme un « illuminé », comme un Bienheureux. Je le vois proche des Taoïstes. La lumière dérangeante qu’il projette sur les choses lui vient d’ailleurs. Il peut alors apparaître dans certaines traditions comme divin. Par sa simple malice il donne la grâce de comprendre.
De plus il a toujours le dernier mot, personne ne peut en rajouter ! Même si c’est de la déraison, celle-ci prévaut sur la raison résonnante et trébuchante ! On ne peut être que pétrifié par son aplomb inébranlable. Même les plus puissants perdent tout leur pouvoir face à lui. Impossible de l’avoir, ou de lui faire la leçon ; il se charge de se la donner lui-même.

Les récits les plus forts de Nasr Eddin Hodja nous paraissent ceux qui jouent non pas du registre de la subversion sociale ou morale, mais sur celui, infiniment plus dérangeant, de la subversion du sens, présentant la raison ordinaire comme une aberration, voir comme une folie, et la folie apparente comme la raison suprême.
Le Hodja est souvent face au tyran de son époque : Timour (Tamerlan) en personne. Aux côtés de ce monarque absolu, le Hodja par son « apparente idiotie » en met plein la vue au souverain, à tel point qu’il échappe tout le temps au bourreau dont le menace Timour. Le vrai roi c’est le Hodja !

Autres pages sur Nasr Eddin Hodja.
http://www.fangpo1.com/ja/content/view/385/2/
http://www.fangpo1.com/ja/content/view/384/2/
http://www.fangpo1.com/ja/content/view/355/2
http://www.fangpo1.com/ja/content/view/1141/2/
 
 

Dernière mise à jour : 26-06-2010 01:18

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