"Une fois la mort de l'individu, il n'est apparemment plus rien. L'espèce lui survit, et le principe de vie survit à l'espèce, puisque des millions d'espèces sont éteintes aussi bien que des milliards d'individus et que la vie continue.
C'est précisément pour cette raison que, dans la mort de l'individu, nous ne savons pas au juste ce qui est détruit et ce qui subsiste. Si nous détruisons toutes les propriétés d'un homme riche ou tout l'outillage externe d'un homme valide, nous savons bien qu'il peut les refaire. Si nous lésons un organisme, nous savons qu'il peut régénérer dans certains cas les organes détruits, ou survivre en s'accommodant du déficit. Mais si nous détruisons complètement un organisme, comment savoir ce qu'il advient de l'ensemble de la conscience et de la mémoire organique, ou de l'agent inconnu qui est au-delà de la conscience momentanée et de la phase momentanée du travail qu'elle accomplit ? L'ensemble de la route mnémique [de la mémoire] ne peut être anéanti parce que s'effondre la construction matérielle, le pont, correspondant à un simple étage de cette route. Mais "qui" donc voyage au-delà du pont effondré ? Ou, pour revenir à la comparaison de la corde, qu'est-ce qui subsiste au-delà du point de rupture ?
De même, nous n'avons aucun moyen de savoir ce qu'il y a dans cet au-delà auquel nous sommes visiblement suspendus, [Note : si le mental imagine comme un pont entre ce que certains appellent néant] mais auquel nous ne pouvons pas remonter. Nous ne savons pas si la mort, laisse quelque chose de l'âme au-delà du pont de rupture [de la mort]".
"Mourir, ce n'est pas retourner au néant, c'est redevenir le Dieu unique [Note : le Soi divin de
Ramana Maharshi]. Les individus vivants sont les "autres je", fascinés de Dieu. La mort ouvre leurs fascinations fermées".
La plupart des extraits sont d'après
Raymond Ruyer et son livre :
La Gnose de Princeton.
Il est vrai que : "Toute matière est déjà Esprit, en ce sens qu'elle se "voit" elle-même et s'organise elle-même dans son propre champ de vision", comme écrit Raymond Ruyer. Il n'y a qu'à observer une mouche s'essuyer les antennes, ou mieux encore, saisir et observer un morceau de cuivre à l'état natif. Et puis, c'est la même chose que le temps, ou l'Arc-en-Ciel, il faut quelqu'un pour les observer, sinon ils n'existent pas. La vieillesse des corps et des humains n'est qu'une illusion de plus.
La chronologie n'est qu'une construction du mentale, et donc une opération de l'intellect avec ses instruments de mesure, des opérations qui se bombardent de scientifiques, sous prétexte que c'est une règle de communication entre plusieurs observateurs, donc plusieurs ego, c'est ça le plus important et aussi le plus dramatique.
Ainsi le drame du monde actuel, c'est le matérialisme et sa palanquée de catastrophes. Ce matérialisme qui consiste à croire que "tout est objet", comme étant "tout corps", et donc achetable, vendable, identifiable, exploitable, etc. exactement comme les humains maintenant ! L'humain d'aujourd'hui prend pour argent comptant ce qu'il mesure et analyse, il ne voit que le côté extérieur, la surface des choses et de lui-même. À la limite il prend pour endroit l'envers des êtres ; car les êtres d'aujourd'hui ne sont que de faux êtres, ils ne sont pas les Êtres, avec un Ê majuscule.
Comme exposé dans un précédent article sur le
mondialisme et la spiritualité, comme l'écrit Raymond Ruyer : "Toute doctrine sociale ou politique est vouée à n'être qu'une idéologie [un mot d'ailleurs issu du funeste
Siècle des Lumières et qui n'est qu'une religion de plus, mais à l'envers], c'est-à-dire une théorie fausse [j'ajouterais : une opinion]. Les responsables politiques, ou les hommes investis momentanément de pouvoir lorsque les formes traditionnelles sont détruites, vont d'expédient en expédient [se tirer d'embarras]. Il est aussi impossible de fabriquer des institutions sociales que de faire, en laboratoire, un organisme vivant complexe..."
L'opinion qui gouverne le monde comme le matérialisme sont diaboliques :
- Maharshi : Oui, C'est vrai. La mort n'est qu'une pensée et rien de plus. Celui qui pense provoque des difficultés. Que le penseur nous dise ce qui lui arrive quand il meurt. Le 'Je' réel est silencieux. On ne devrait pas penser "Je suis ceci", "Je ne suis pas cela". Dire "ceci" ou "cela" est faux. Ce sont des limitations. Seulement "Je suis " est la vérité. Le silence est 'Je' [Cela correspond à la Nature, que nous sommes]. Si l'un pense "Je suis ceci", un autre pensera "Je suis cela" et ainsi de suite [C'est encore le drame de l'opinion]. Il se produit des conflits de pensées et tant de religions en résultent. La vérité reste ce qu'elle est, elle n'est affectée par aucune déclaration, conflictuelle ou autre.
- Question : Qu'est-ce que la mort ? N'est-ce pas la perte de son corps ?
- Maharshi : N'est-ce pas ce que vous cherchez dans le sommeil ? Alors où est le problème ?
- Question : Mais je sais que je me réveillerai.
- Maharshi : Oui, c'est encore une pensée. La pensée "Je me réveillerai" précède toutes les autres. Les pensées régissent la vie. Être libre de pensées est notre vraie nature - la Félicité.
(Extrait de l'enseignement 248, du 15 septembre 1936, du livre de l'enseignement de Ramana Maharshi.