Des vessies pour des lanternes
Ou comment l'histoire humaine devient fausse
Les catholiques et le miracle
Le discours scientifique autant que le récit mythique est victime des illusions et des préjugés du langage. Il n’y a pas de système du Vrai. Ni système, ni modèle, ni vrai. Nous ne prétendrons qu’au possible ou au vraisemblable. C’est ce qui explique que finalement la Raison ne donne pas plus d’assurances que l’Imagination ou le rêve. (D’après Jacques Prévot, présentation de l’Autre Monde, des œuvres complètes de Savinien de Cyrano de Bergerac)
Saint Bernard de Sienne.
C'est un saint qui s'appelle Bonino : un paysan va à la campagne avec son fils de deux ans et un chien. Il laisse l'enfant et le chien à l'ombre d'un chêne et va travailler. Quand il revient, il trouve l'enfant égorgé avec des traces de dents sur sa gorge ; dans sa douleur de père, il tue le chien et à ce moment-là seulement, il aperçoit un gros serpent et comprend son erreur. Conscient de son injustice, il enterre le chien dans les rochers proches et grave une inscription sur la tombe : "Ci-gît Bonino (c'était le nom du chien) que la férocité des hommes a tué". Plusieurs siècles s'écoulent, près de la tombe passe une route ; les voyageurs qui s'arrêtent à l'ombre du chêne lisent l'inscription. Peu à peu, ils se mettent à prier, à demander l'intercession du malheureux, là enseveli : les miracles arrivèrent, si nombreux que les gens de la contrée construisirent une belle église, et un tombeau pour y transférer le corps de Bonino. Ils s'aperçurent alors que c'était un chien.
(Récit du cinéaste italien Roberto Rossellini, dans "Entretiens avec les Cahiers du Cinéma, 1954-1966", extrait du livre : Roberto Rossellini, le cinéma révélé, textes réunis par Alain Bergala)
Quelle réalité ?
Difficile à voir ; en justice, on a besoin de témoin pour raconter un fait : une personne aura vu un chat blanc, une autre aura vu un coq noir...
Dernière mise à jour : 20-07-2010 19:04
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