Accueil arrow Yôkai arrow Élémentals, Divinités, Yôkai arrow Le Créateur
Le Créateur Suggérer par mail
 

Ecrit par Sechy, le 18-10-2010 22:15

Pages vues : 8635    

Favoris : 47

Publié dans : Elementals Yôkai, Élémentals, Divinités, Yôkai

Tags : Créateur, Nature, Opinion, Ouvrier, Tao

 
 
Le Créateur

Ou, la Nature demande du temps...
 
 
Celui qui n'agit pas reste dans l'Instant.

"Celui qui n'agit pas met le monde à son service et pourrait faire d'avantage ; celui qui agit se met au service du monde et n'y suffit pas (développement et croissance destructrice tel un cancer). C'est pourquoi le non-agir était en honneur dans l'antiquité".
 
Le non-agir domine la nomination
Le non-agir renferme les projets
Le non-agir facilite les tâches
Le non-agir guide l'intelligence.

Qui pénètre l'infini, rejoint l'invisible, perfectionne les dons qu'il a reçus du ciel, délaisse tout préjugé, celui-là saisit l'humilité de l'homme parfait, se sert de son esprit comme d'un miroir : il ne reconduit ni n'accueille personne ; il répond aux autres sans rien cacher ; il triomphe des êtres sans en être blessé.

(Tchouang-tseu, L'idéal du Souverain et du Roi)


O mon Maître ! O mon Maître !
Tu détruis tous les êtres du monde
et pourtant tu n'es pas cruel ;
tes bienfaits s'étendent à dix mille générations
et pourtant tu n'es pas bon ;
tu es plus âgé que la haute antiquité
et pourtant tu n'es pas vieux ;
tu recouvres le ciel et portes la terre,
tu tailles et tu sculptes toutes les formes,
et pourtant tu n'es pas habile ;
telle la voie du ciel.

(Tchouang-tseu, La Voie du Ciel)


Le ciel n'a pas la volonté de produire et cependant tous les êtres sont de lui. La terre ne veut point faire croître, et cependant tous les êtres sont nourris par elle (mais pas par les pesticides !). Le souverain ou le roi n'agit point, et cependant le monde fait son œuvre. La vertu du souverain ou du roi est celle du ciel et de la terre. Cela veut dire que l'ordre social doit être le reflet de l'ordre de la Création.

Le contraire du reflet de l'ordre cosmique, c'est la majorité de la franc-maçonnerie, la spéculative : "Ce moteur occulte des sociétés où l'opinion et le principe de la majorité numérique sont érigé en dogmes, en critère infaillible de la Vérité", comme l'écrit Jean Coulonval dans Synthèse et Temps Nouveaux.

Le sens de l'essence, du naturel, est bien décrit par Jean Coulonval :


1. Le tour, ou toute autre machine pour usiner le métal avec des outils de coupe. Il possède une essence : la conjonction de deux mouvements, l'un circulaire de la pièce à usiner, et l'autre de translation de l'outil sur la pièce (ou l'inverse). Cette conjonction, ou sa possibilité, existe de toute éternité dans les essences de la Création, avant même qu'aucun homme ait eu l'idée, dans le temps et l'espace, de construire un tour. Les tours, fraiseuses, perceuses, imaginés à partir de ces essences géométriques pour une multitude de besoins particuliers, je les appellerai des « accidents ». Il se trouvera toujours un imbécile pour essayer de faire fonctionner la machine à l'envers, c'est-à-dire renverser l'ordre essences-accidents. Résultat : il bousille quelque chose.
La révolte de Lucifer, le péché originel, ce n'est rien de plus. C'est simple comme le fil à couper le beurre.
2. L'équerre à centrer. C'est un outil qui sert à trouver le centre approximatif d'une surface qui ressemble plus ou moins à une circonférence. A la façon dont on a décidé que Bourges est le centre géométrique de la France.
La circonférence fort irrégulière représente la section d'une barre d'acier plus ou moins cylindrique. En portant l'appui des tétons en plusieurs points on trace autant de lignes AB. On obtient un petit polygone irrégulier qui est le centre approximatif. Ce sont les accidents externes du contour de la pièce qui en ont décidé. En quelque sorte, ils l'ont imaginé, fabriqué. C'est ce que fait le mode de pensée qu'on appelle « opinion », scientifique, métaphysique, ou même religieuse, quand l'homme se fait de l'Absolu une conception qui convient à ses appétits, dans le monde des accidents, du spatio-temporel.
Le discours logique qui cherche les essences au travers des accidents opère à la façon de l'équerre à centrer qui ne peut tenir compte de toutes les lignes AB possibles pour la simple raison qu'elles sont en nombre inépuisable, in-défini (ce qu'on appelle à tort l'infini). Pas plus que l'équerre à centrer, il ne peut tenir compte de tous les accidents existants ou possibles dans le spatio-temporel, et en conséquence aucun discours logique (tous les philosophismes sont des discours logiques) ne peut atteindre à la vision de l'Absolu. Il est toujours couillonné. L'Homme ne peut atteindre l'Absolu que si l'Esprit vient lui-même le chercher pour le placer au centre, c'est-à-dire en LUI.


Tous les philosophismes, avec leur miroitement verbal, sont des miroirs à alouettes qui ne sont guère dangereux tant que leurs promoteurs se contentent de pondre des bouquins, mais sont des catastrophes quand ils s'incarnent dans des structures politiques concrètes, dans des « Partis » qui n'existent en tant que tels que parce qu'ils prétendent être détenteurs de la Vérité, du centre de toutes choses, ce qui fait que tous sont des dictatures, des totalitarismes, en acte ou en puissance.
La Vérité, pour l'Homme et pour chaque homme, c'est l'idée qu'il se fait de sa nature d'homme. Et il se trouve que, de même que l'équerre à centrer situe le centre d'une façon subjective, par approximation imaginative, aucune idée de l'Homme acquise par le discours logique, et qu'on appelle « opinion », n'a de valeur scientifique, quoi qu'elle en prétende.
En fait, la connaissance par l'Homme de sa nature humaine ne peut être une science puisque toute science naît d'un dialogue entre un sujet qui étudie et un objet étudié ; et que par ailleurs l'Homme étant ontologiquement, en ses essences, le résumé, la globalité de l'Être et de l'ex-istant, il est de ce fait dans l'impossibilité de se poser comme sujet étudiant d'un « Univers » qui lui serait extérieur. C'est, géométriquement, impossible. C'est pure illusion satanique fondée sur le renversement des rôles entre essences et accidents.
La politique est la science de la gestion des sociétés selon l'idée qu'on se fait de l'Homme (au sens générique). En conséquence, elle implique, de la part de ceux qui exercent le pouvoir politique, la connaissance des essences de l'Homme, de son ontologie. Connaissance qui ne peut s'acquérir à partir des accidents, pas plus que l'équerre à centrer ne peut définir un centre absolu, géométriquement vrai, lequel ne peut absolument pas être une opinion.

L'Absolu, c'est ce que toutes les religions appellent Dieu, l'Être source de tout ex-istant. Ce besoin de perception de l'Absolu régit tous les individus, ceux qui se disent civilisés et ceux qu'on dit sauvages ; mais il est vrai aussi que l'homme a toujours été tenté de rechercher cet absolu au travers des accidents du spatio-temporel et qu'il est difficile d'atteindre la perception pure de « Je suis celui qui est ». Les civilisations se sont toujours construites sur des compromis entre l'Absolu et les perceptions, contingentes et limitées, du spatio-temporel. Le règne de l'opinion en tant que critère de vérité politique n'a pris valeur dogmatique qu'avec la révolution de 1789, et le communisme en est la maturation historique en se parant des prédicats de l'Absolu, ce qui en fait une religion à l'envers, comme l'envers d'un cuivre repoussé. Il ne faut pas s'étonner d'entendre dire par ceux qui ont quitté le communisme qu'ils ont perdu la foi.
Le communisme est la dictature aussi radicale que possible d'un philosophisme, d'une idéocratie. Il professe le dogme que les accidents engendrent les essences. C'est une naïveté infantile mais le monde en crève. Il est bien connu que les enfants sont cruels.
Le renversement des rôles entre essences et accidents est la marque infaillible du satanisme. Les constructeurs de systèmes intellectuels, de « ismes », ont bouffé la pomme. Les autorités de l'Église sont aussi en train de la bouffer en réduisant la religion au sentimentalisme social et politique (progressistes), ou au conservatisme des formes rituelles (Lefebvre).
Le discours logique ne vaut que pour juger des accidents entre eux (J'opine pour telle ou telle explication), comme le fait la science expérimentale. Mais il se trouve que la science parvenue à son terme, ayant atteint la suture du physique et du métaphysique, rencontre la logique de l'illogique. Elle en est abasourdie.
 
 

Dernière mise à jour : 18-10-2010 22:27

Citer cer article dans votre site Favoured Print Envoyer à un ami Articles associés

Commentaires utilisateurs  Fil RSS des commentaires
 

Evaluation utilisateurs

 

Aucun commentaire posté



mXcomment 1.0.8 © 2007-2024 - visualclinic.fr
License Creative Commons - Some rights reserved
< Précédent   Suivant >