Je vais te digitaliser (1)

Arbeit macht frei

Mise en conformité, en Ordre

 

 

 

Comme exposé dans une page précédente sur l’ordre et la Grâce divine, cette page est une suite sur l’ordre ou « mise en conformité », si rassurante, si sécurisante comme dit le pouvoir en place à notre époque : « Circulez ya rien à voir ! »

David R. Olson, dans son très instructif livre : L’univers de l’écrit, explique que l’alphabet, l’alphabétisation est en quelque sorte un moyen de mettre en place un CONTRÔLE social, afin de former de bons citoyens, des travailleurs productifs, et si nécessaire, des soldats obéissants (la chair à canons). Tout cela est parfaitement décrit dans la mine d’informations du livre de Marie Rouanet : Les enfants du bagne, où les curés acoquinés avec les Couilles en or inculquaient aux pauvres gosses : ordre, esclavage et discipline militaire avec cachot et fouet ou bâton, sans compter une nourriture infecte que les cochons ne mangeraient même pas.

 

D’ailleurs, dans le mot alphabétisation il y alpha et bétisation de bêtise, action de rendre bête, ou parole sotte et maladroite ; oui, si on passe de la langue parlé à la langue écrite !

Car le peuple n’a certainement pas demandé de lui-même une « instruction à la mode Jules Ferry » ; par exemple, l’Église protestante en Allemagne de la Réforme (plein pot sur le rationnel et début début du monde moderne) s’est acharnée à alphabétiser cette Allemagne pour « arracher » la populace à ses « habitudes anciennes du paganisme » et l’amener à « l’ordre » ou orthodoxie reposant sur la plus « stricte conformité » (bref, la même soupe pour tout le monde et la prison).

A propos de Réforme, avant celle-ci et la Renaissance, il est primordiale de se souvenir que le sens du mot SCIENCE n’avait pas le sens que nous lui connaissons : une technique ; avant il possédait un sens à la fois technique ET SPIRITUEL. Depuis ces époques le sens du mot SCIENCE est divisé et devenu un petit machin nommé « Science moderne » vu par le petit bout de la lorgnette ! que certains appellent ‘objectivité’.

Encore une fois, ce ne sont les masse dépourvus d’instruction, (comme l’entendent les ‘braves gens’) qui ont exigé que soit mise en place une instruction obligatoire et « universelle », comme instrument de leur libération... Non, ce sont les Couilles en or et leurs esclaves bourgeois avec les coquins de curés qui la leur a imposée, dans l’espoir de former des « bons citoyens productifs et soumis aux patrons ». La soumission est parfaitement illustrée dans le film de Francis Weber « Le Jouet » : qui et le monstre : le riche Couille en or ? ou le salarié qui bénit son esclavage et se prosterne devant son dieu Couille en or ?

Comme déjà écrit sur maintes pages consacrées à la Renaissance et à libre-pensée à cause ne partie de l’invention de l’imprimerie, permettant la diffusion de textes, le problème de la libre-pensée vient de ce que ces textes arrivaient en des mains auxquels ils n’étaient pas destinées ! Ainsi il se peut que Descartes, Luther et Galilée est eut une approche autre à cause de l’imprimerie, et de sa nouvelle façon de lire. Il ne faut pas oublier que le chercheur du Moyen-Age n’avait à sa disposition que de rares bibliothèques disséminées dans de lointaines contrées, et qu’il lui fallait y aller à cheval s’il pouvait se le payer, sinon c’était à pieds. Au 17ème siècle les Descartes Galilée et compagnie eurent accès à une foule de documents écrits qu’aucun chercheurs médiévaux ne pouvaient imaginer, parce entre autre, que la lecture en ce temps servit l’orale et non l’écrit.
L’opinion venait de naître, ou de renaître : le lecteur venant de découvrir dans ces textes fraîchement sortis des presses qu’il pouvait avoir sa propre contribution. C’était le début ou un rebond de rationalisation.
La Renaissance à donné une ouverture à la « science moderne », ce qui aboutit à la psychologie et donc à un renforcement de l’intellect ; nous avons hérité de ces libres pensées pour aboutir à l’individualisme et au capitalisme et à la « démocratie ».


Société digitalisée

Ça a commencé avec des textes écrits sur le moindre morceau de papier : étiquettes, contrats, lois, documents, marchandises, billets de banques, noms de rues, pierres tombales, etc. Voilà même qu’on parle de « Grand Livre » !
Ce qu’on ose appeler actuellement « démocratie » est un résultat du passage de la langue orale à la langue écrite, car comme le démontre Marie Rouanet, l’apprentissage (apprenti et sage ! dans le sens de la soumission) de lire, écrire et compter devait remettre les enfants dans « le droit chemin ». Tout niveau de déclin de l’instruction était une menace pour une société qui se veut en croissance et en plus « démocratique ».
Bien-sûr cette opinion est fausse, mais elle remonte peut-être à l’époque de Luther qui militait avec chaleur pour la mise en place d’une instruction obligatoire, style Jules Ferry. Au 16ème comme au 19ème siècle, tout « retard » dans l’instruction ne pouvait qu’attirer « la colère divine » et autres trucs en divins, plus la peste, les tyrans, les révolutions, tout cela n’étant que de vulgaires opinions humaines. Les pauvres enfants des bagnes de la France de Napoléon 3 et jusqu’à 1945 furent les victimes de ces préjugés qui voulaient qu’une personne non « instruite », ou plutôt non coulé dans le moule imposé par le pouvoir en place, commettait 56 fois plus de crimes q’une personne instruite (nombre et exemple cité par D.R. Olson) La même soupe pour tous, la colonisation faisait rage !

Le digital c’est bien connu est idiot, il ne « pense » que par petits bouts de machins, et donc en séquences, alors que le cerveau est noyé dans la chronologie en parallèle. Avec le digital et la logique gréco-romaine on peut en arriver à une idiot du genre :

« Toute les femmes qui vivent à Taulia sont mariées.
Mimi n’est pas mariée.
Mimi vit-elle à Taulia ? »

Ce questionnement est fixe, fermé, killer, comme l’est un texte écrit. Ne dit-on pas que « les paroles s’envolent et que les écrits restent ! » (voir le passage sur le Temps et l’Égypte ci-dessous) J’appel ça « Raisonner comme une cloche », d’où la « Résonance de la cloche ». C’est donc un système de raisonnement clos propre à une institution comme l’école de Jules Ferry. Dans les écoles de ce killer, que d’encriers en porcelaine blanche avec son encre violette et des plumes métalliques Sergent-major ont fait de dégâts ! Que des drames... et peut-être des coups de règle métallique sur les doigts ou les mollets, par des maîtres ou maîtresses proprement sadiques, que cela faisait peut-être bander. Sans compter ses petits copains, eux aussi sadiques, qui bourraient les encriers de papier buvard ou autres cochonneries.
La Chine ancienne et actuelle est une culture basée sur le symbole, plutôt que sur l’orale : le Yi King en est un exemple.
Notons que le mot empirisme frise les époques Renaissance, 17ème et 18ème siècles. Comme pour la paradoxe entre l’individuel et le collectif, même combat entre le rationnel et l’irrationnel ! le naturel au magique ! Mais ici le mot naturel est absurde, ce serait comme opposer l’univers à la magie, or la magie fait partie de l’univers et donc de l’humain !...

Il faut se rendre compte qu’à chaque époque, chaque logique, chaque mode de vie apporte son lot de mots/maux : ainsi le système dans lequel nous vivons, la démocratie et la République, apporte son lot de maladies mentales. Au 19ème siècle passant du stade d’agriculture à celui de l’industrie apporta son lot de maladies mentales ; ainsi purent officier les docteurs Charcot, Freud et compagnie. Depuis la Renaissance la technologie entraina le développement des villes et de l’urbanisation. Ce fut lent mais vers 2020, 80% de la population mondiale vivra dans des mégalopoles (25 à 30 millions d’habitants). Les conséquences de tout ça : maladies mentales en croissances ! avec apparition de nouvelles maladies, comme le retour d’anciennes maladies. Quand une population est traumatisé par une immigration abondante, elle est angoissée et la psychose s’installe. Pour le physique, la technologie de transport comme l’avion fait réapparaître le paludisme, la malaria dans le Sud de la France.
Le problème futur des mégalopoles est déjà évoqué en fin de page de la ‘Grâce divine’ : la lutte en l’individualisme et le collectivisme ou communisme. Seul un aspect spirituel et une parfaite connaissance du Soi divin permettra de surmonter le mal de ces mégalopoles : la SOLITUDE, car il n’y a plus de repères sociaux ni de déterminants naturels ; cela conduira à « chacun dans sa bulle », son cocon ; et j’imagine comme dans quelques films de science-fiction, que ceux qui ne veulent pas être coulé dans le moule se réfugieront dans un territoire en forme d’immense dépotoir où règnera la « loi de la jungle ».
Pour enrayer ce futur mal, on devra en venir non pas à l’éducation du killer Jules Ferry, mais à la langue orale, et dès la petite enfance, afin de donner au tout petit les bagages pour se nourrir, et résister naturellement aux problèmes de ces civilisations destructrices de l’humain. Ainsi, l’école au lieu de « les faire chier » les amusera. C’est ce que propose un chercheur. Hélas, ces crétins de politiciens n’en ont rien à foutre de l’éveille des tous petits (maternels et même avant). Des parents se tournerons alors vers des sectes, conclu le neuropsychiatre Boris Cyrulnik ; je n’approuve absolument pas cette conclusion digne de la Miviludes, dans la chronique « Histoire d’Homme » de Marie-Odile Monchicourt sur France-Info ce 28 novembre 2010.

La Révolution de 1789 en passant par les philosophistes du Siècle des Lumières ou plutôt de l’obscurantisme, découle de la logique gréco-romaine : civilisations fondées sur « l’activité du lecteur ordinaire » ; premières civilisations à être alphabétisées au plein sens du mot, et à nous faire parvenir sa culture écrite (cité par Olson). Ce n’est pas pour rien que la France, et beaucoup d’autres pays, ont adopté la culture grecque en nommant leur pouvoir : la République. Cette culture grecque qui ne jurait que par le mental, l’intellect avec sa dialectique, d’où la qualification « d’ergoteurs Grecs ».

Ce qu’on a oublié de dire aux pauvres gosses qu’on traitait pire que des cochons au 19ème siècle dans les bagnes, c’était le pourquoi on voulait leur faire apprendre à lire et a écrire (dans de trop rares cas), je précise en dehors du lavage de cerveau de rééducation par la morale bourgeoise et religieuse. La soi-disant rééducation des enfants délinquants au 19ème siècles n’était qu’un cache-misère destiné à masquer leur état de petits esclaves au service des riches.
Cette morale infecte bourgeoise et religieuse essayait d’amener à SES CONCEPTS les enfants bagnards pour les FAIRE EXISTER ! Mais les faire exister selon sa vulgaire opinion (les posséder).

De toute façon il faut se débarrasser de l’idée reçu que l’illettrisme est synonyme de misère, et de perversions et de handicapes comme l’alcoolisme et la malnutrition.
En finir avec l’idée que ceux qui ne pratiquent pas la lecture et l’écriture sont des imbéciles ignorants, et que les enfants ne sont pas « éducables », et  pire : que ceux qui ne vont pas aux écoles de Jules Ferry ne savent pas grand chose !

Cité par Olson : Claude Lévi-Strauss (1962) :
« Pour transformer une mauvaise herbe en une plante cultivée, une bêtes sauvage en animal domestique... » Je ne continu pas, car l’emploi de cette ‘mauvaise herbe’ est très mal venu Monsieur Lévi-Strauss.

Métonymie : Boire un coup ; boire un verre, comme si le verre était buvable, alors peut-être qu’en pilant le verre en très petits morceaux ?... Quant au coup, effectivement, si c’est de l’alcool, on en ‘prend un coup’ et alors il ne faut pas conduire une voiture à essence.
La métonymie est a inclure dans la variation du symbole.


Rapport avec la Matière et donc le Temps.
Les monuments, les pyramides défient le temps, ou du moins la chronologie, celle du sable qui coule dans le sablier, comme le sable coula et engloutit pour de longs siècles la plupart des constructions de l’Égypte ancienne, pourtant bâties pour défier ce temps qui coule. La pierre, qui comme toute pierre a une forme, défie le temps, elle est « dure » ; aussi les hiéroglyphes qui y étaient gravés dessus reflète ce temps, ce qui rejoins le dicton populaire déjà cité : « les paroles s’envolent mais les écrits restent », d’où la mode des contrats écrits sur papyrus ou sur tablette d’argile cuite. Tout le sable, la silice de l’Égypte reflète le temps qui coule ; alors que peut-on penser de la Stargate de la série télé du même nom ? Ce n’est pas pour rien que les scénaristes ont situés cette technologie en Égypte ! et pas en Russie ou en Chine ou en Italie...

Chronologie = mots/maux + syntaxe produisent une idée.

Pour terminer, dans un monde en train de se fixer et de se vider de sa substance par la diarrhée législative, de se digitaliser, toujours pour le profit de quelques uns, ATTENTION à la digitalisation de la bouffe, et de la médecine : en URSS, pardon, en Europe, interdit bientôt les plantes médicinales pour se soigner. C’est comme si on vous interdisait de respirer l’air de la campagne : vous devez absolument respirer uniquement l’air conditionnée de la mégalopole...

M. R.

 

 

Note.
1. On peut dire aussi : « Je vais te dig », « J’vat’dig », de digue, de dingue.