Le drame mondial vient du mythe du « peuple élu » et de son Dieu Yahvé. Cependant toutes les religions fonctionnent aussi en binaire : le PUR et L’IMPUR, soit la SANTÉ ou la MALADIE et la MORT. On entre donc dans la notion de SACRÉ : le Pur ne doit pas se mêler à un élément impur, venant, par son contact, l’altérer, l’avilir et le profaner.
MALADIE : Mal à Dieu ; Mal à dit, donc maladif !
L’impur est ce qui dérange l’ordre cosmique et de la « légalité divine ». L’impur pourra être la maladie pénétrant jusqu’aux tréfonds de l’âme et du corps et y faire éclore la maladie et un germe de mort : donc c’est le TERRAIN, le VAISSEAU ou CONTENANT qui est tout, d’où la fondamental de SE CONNAÎTRE ou RÉALISER LE SOI/INSTANT, vivre l'ici et maintenant. La pureté est aussi synonyme de santé, de joie et de libération, notre état naturel, comme le souligne souvent Ramana Maharshi.

L’impur inspire le dégoût : la pourriture d’un cadavre nous rappel notre fin, seul vérité ici-bas comme l’est identiquement la naissance. Certains animaux manifestent une crainte pouvant aller jusqu’à un certain degré de panique vis-à-vis du cadavre d’un animal de même espèce.

« Tout être, tout objet, tout acte acte sacrés sont le lieu d’une profonde ambivalence. L’objet sacré quel qu’il soit est investi d’une force prodigieuse. Autant celle-ci peut être bénéfique, dans son versant « divin », autant et proportionnellement elle peut d’une seconde à l’autre, se retourner en son contraire et agir alors « diaboliquement » comme une énergie destructrice mortelle », écrit justement le Psychiatre jungien Pierre Solié dans : Médecines initiatiques - Aux sources des psychothérapies. (Voir la page : Cours d’électricité : l’Amour)

L’humain religieux vit avant tout dans un milieu BIPOLAIRE : exaltation de la vie sous toutes ses formes, et terreur de la souillure-maladie et de la mort. Normalement entre ces deux pôles une marge plus ou moins réduite où « il lui est permis de penser et d’agir sans passion ni frisson ni angoisse ; c’est le domaine du PROFANE qui s’oppose à celui du sacré [ou initié] qui précède. Ces deux mondes s’interpénètrent, se supposent et s’excluent à la fois. Ils constituent une absolue « donnée immédiate de la conscience » - de la conscience humaine émergeant de ses limbes zoologiques... », écrit Pierre Solié.

LE NUMINEUX (puissance divine, terme de Rudolf Otto) ou la survenue « dans l’Instant » de la Conscience totale amène la PANIQUE puisque il y a SPONTANÉITÉ donc aucun recule ou aucun ESPACE de la Chronologie tueuse (espace ou mental et son idéation). Les Juifs parlent de « la frayeur de Dieu », donc de leur Dieu le Yahvé leur envoyant une paralysie comme un « démon » pour pénétrer les membres de l’homme et les paralyser. C’est la « terreur sacrée » ou dégradation tombant dans la « peur des esprits ».
« De cette ‘terreur’ qui est apparue à l’origine comme le sentiment de quelque chose de ‘sinistre’ et qui a surgi comme une étrange nouveauté dans l’âme de l’humanité primitive, procède tout le développement historique de la religion. Là est l’origine des démons et de Dieux » (R. Otto, cité par Pierre Solié).
Pierre Solié précise que pour les Grecs la maladie mentale était maladie sacrée envoyée par les Dieux. La transe et l’extase religieuse était à l’origine de toute folie (pensez à ce qu’aujourd’hui on nomme « Schizophrénie » dans notre civilisation où avant tout il faut être « productif »... et donc inséré dans la ‘société de consommation’. Une maladie ‘inventée’ évidemment au 19è siècle...).
« La « terreur numineuse » (pavor sacer) constitue l’émotion de base de toute religion primitive. Le « sentiment numineux » constitue l’évolution de cette terreur démoniaque primitive vers des formes de plus en plus affinées, purifiées et sublimées ; valorisées positivement, mais sans jamais faire cesser totalement les caractères démoniaque, spectral, sinistre primitifs... » écrit P. Solié.
Solié parle de la « colère de Yahvé », dont il commet l’erreur d’en faire aussi le Dieu des chrétiens, et donc parle de colère arbitraire, comme une passion et un caprice, colère imprévisible comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. Pas de rationnel là-dedans ! Solié précise que tous les Dieux, en tant qu’objets numineux suprêmes, possèdent l’ambivalence (ils sont donc dans le mental ou monde spatio-temporel !).

Dans la trame évolutionnisme de la ligne droite façon Darwin et judéo franc-maçonnerie, lorsqu’on oppose Nature (le sauvage) à Culture (la civilisation ou progrès), on ne tient pas compte du fait que « le civilisé » ou « animal humain » (humanisme) est généralement bien plus redoutable que le « sauvage » ou « animal naturel ». Ce dernier est rarement pervers. À la perversion il faut la « raison » ou « réflexion », soit le sujet-objet ou prison du mental ou de la chronologie tueuse.