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PHARAON
Film polonais de 2 h 24, de Jerzy Kawalerowicz, scénario de Tadeusz Konwicki et J. Kawalerowicz, d’après l’œuvre de Bolesław Prus.
Film présenté à la sélection officielle du Festival de Cannes 1966 et
nominé l’année suivante pour l’Oscar® du meilleur film étranger. Je ne
sais pas pourquoi ce film est qualifié de péplum
! Pour moi ce mot est péjoratif, il a un côté kitsch, il possède un
sens de grosse machine tournée dans des décors de carton pâte à Cinecittà
en Italie avec des acteurs de cabaret surchargés de maquillage (surtout
vers 1955-1960) qui en font peut mais minaudent à qui mieux mieux
devant l’objectif. On ne doit pas accoler ce mot à tous les films se
déroulant avant l’ère du Christianisme (on pousse même jusqu’à l’an
900 ! Et le Moyen-Age pour certains historiens commence à la chute de
l’Empire Romain pour aller jusqu’à la Révolution Française, et je suis
d’accord avec eux), et donc employer le mot péplum uniquement quand il
y a grand spectacle dans le sens américain du terme : à la Phineas Taylor Barnum,
c’est à dire en mettre plein la vue et pour le prix de son ticket
d’entrée, c’est-à-dire que c’est uniquement un divertissement pour
oublier les difficultés de la vie quotidienne et surtout ne pas
permettre aux spectateurs un enrichissement de ses connaissances au
travers de l’histoire. Donc ne pas employer le mot péplum pour le chef
d’œuvre de Kawalerowicz, puisque c’est plutôt quasiment un documentaire
politique, religieux, artistique, qui aurait été tourné à l’époque...
Jerzy Kawalerowicz reçut en 1978 un Ours d’argent du Festival de Berlin pour l’ensemble de son œuvre. Pour ceux que ça intéresse, l’école de cinéma de Lodz en Pologne est une des meilleures au monde.
Je m’intéresse à l’Égypte ancienne depuis longtemps et je vois dans ce
film un chef d’œuvre : peut-être le seul film qui ait réussit, avec un
tel scénario à montrer correctement une tranche de vie de cette grande
civilisation de l’Égypte pharaonique. Ne pas oublier que les Égyptiens
de ce temps étaient le peuple le plus religieux de cette planète, aussi
il ne faut pas s’étonner que les prêtres aient eux la tentation de
s’immiscer dans la politique de Pharaon à certaines époques. (Pharaon
est un titre de noblesse, et il est le chef des armées et de l’état et
le représentant d’Osiris sur Terre).
Dans le film de Kawalerowicz les costumes sont particulièrement beaux
et soignés, les décors reconstitués habilement mélangés avec les ruines
antiques existantes, la mise en scène est intéressante et inventive, et
elle s’accorde bien avec le format de l’écran, ce qui n’est pas si
courant.
Les symboles sont respectés et bien employés : l’ouverture du film par
le générique sur fond de terre sableuse, avec la progression des deux
scarabées sacrés roulant leur bouse, sur un fond sonore de souffle du
vent et de musique concrète,
est magnifique, et renvoie à une foule de concepts qui ne peuvent, dés
ces premières minutes du film, être qualifié de péplum ! Ah ma bonne
Dame, les étiquettes pour faire vendre !
Dernière mise à jour : 08-04-2008 14:08
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