La construction des villes démarre donc avec le choix de la voie de l’Agriculture. Cette première construction est imputée à Caïn (
Genèse 4, 17). Caïn, le premier agriculteur, et aussi forgeron. Les villes c’est la FIXATION, la TUILE : outre celle qui sert à couvrir le toit des maisons, elle est symbole de grande construction comme le TEMPLE (notamment judéo-maçonnique), donc mettre à l’abri non seulement des intempéries, mais surtout mettre à l’abri de l’intrusion du profane !
Chez les judéo-francs-maçons, par analogie, tuile signifie le candidat à l’entrée et son grade. Faute d’être tuilé ou couvert, la maison ou le temple laisse entrer la pluie, d’où l’expression
« Il pleut ! » pour signaler l’intrusion d’un profane dans le temple. La tuile symbolise la mise à l’abri d’un secret.
La ville ou Fixation, cristallisation, est symbolisé par le CARRÉ, symbole de la matière, de la « stabilité », alors que les tentes ou abris des Chasseurs-Cueilleurs et Nomades sont le plus souvent ronds, symbole du Ciel et du Mouvement. C’est pourquoi par exemple la capitale de l’Atlantide, Poséidopolis (ou Atlantis), est représenté ronde, bien qu’elle aussi soit « fixée », en apparence, le Mouvement se situant « ailleurs » (influences célestes : astrologie parfaite)… Le Paradis terrestre est aussi rond et relève du symbolisme végétal, alors que la « Jérusalem céleste » est carré (cristallisé), mais avec aussi l’influence de l’astrologie (moins parfaite). Toutes les cités se doivent d’être construites, fixées, selon certains mouvements des étoiles. À Rome comme en Chine, en Inde, à Angkor, le plan de la ville s’établit à l’aide d’un gnomon (cadran solaire) : la ville est au centre, le cadran solaire ne doit pas donner d’ombre à la mi-été. On est dans la géomancie, que je préfère appeler
« Azimutomancie » (illustrée dans quelques épisodes de la série télé :
Legend of the Seeker).
Donc les villes sont en général carrées, orientées, comme en Inde avec les quatre orients correspondant aux quatre castes. À Angkor, Pékin, deux voies perpendiculaires joignent les quatre portes cardinales et les font ressembler au
Mandala de Çiva.
En Chine, la ville est le centre d’une série de carrés emboîtés, comme une triple enceinte celte et grec. Selon Platon, Atlantis était semblablement disposée, mais de forme ronde, symbole de perfection céleste, en cercles emboîtés.
Le Centre de la ville est « l’axe du monde » (montagne ou Mont Meru). C’est bien-sûr le
Centrum Centri ou Soi-Instant, le « Roi ». En Égypte pharaonique le centre-ville, BLANC de l’Instant ou du Soi est noté HD : « départ » des vibrations et
niwt indique le centre ville. C’est un des plus ancien hiéroglyphes égyptien : 2 AXES ou vibration/ondes, dualité énergisante (flux). Cause Sacré, transformation des nourritures spirituelles.
Niwt (dessiné par une croix dans un cercle) est la plus petite unité dans une écriture : le phonème, étymologie : exemple le ch en français.
ICI : aA, là : im, mm (matrice).
Cause : n pour vibration, Hr face, visage, sur, effroi, tous, terrible.
Le BLANC ou
Centrum Centri au centre de la ville se retrouve dans le nom du VITRIOL BLANC ou DE GOSLAR : du nom de la ville d’Allemagne où se trouvait la Mine.
La république de 1789 étant féminine (
Marianne), il est logique que la ville et son Citoyen tendent vers le symbolisme de la MÈRE nourricière (on parle aussi, mais de moins en moins pour cause de mondialisme, de
« mère-patrie »). La Marianne républicaine est une singerie judéo-maçonnique (ou religion à l’envers) de la Mère Universelle qui est le TAO, le VIDE, la TRANSPARENCE, etc., selon le point de vue de chacun.
La ville est une mère vampirisante : elle possède ses enfants. C’est pourquoi des déesses sont représentées portant une couronne de murs !
Le protecteur des villes et des villages Chinois : Dieu des murs et des fossés CHENGHUANG, qui donne paix, bonheur, richesse, bonne récolte. (D’après
Henri Maspéro :
Essais sur le Taoïsme).
Babylone et la Rome aux sept collines est le symbole même du mot VILE : « la mère des répugnantes prostituées de la terre » ; elle est une ville à l’envers ou copie de Babylone : totalement vile ou corrompue et mère corruptrice, qui au lieu d’apporter vie et chaleur humaine n’attire que mort et malédictions.
On ne peut pas totalement rejeter la ville. Tout dépend comment on voit l’ensemble Forêt-Ville, et dépend surtout de ne pas en faire une dualité, une division comme on le fait depuis au moins 10.000 ans.
LA FORÊT [FOREST] SILVA-SYLVESTRE, étymologie de HORS.
La Forêt est hors les murs.
LA MÈRE-FORÊT, LE VENTRE.
La Flamme froide : HYLÉ, les bois et forêts, les mondes manifestés :
1) Latent (vierge froide)
2) Réveillé (Mère) d’où sortit la Matière.
Flamme froide ou Chaleur cosmique ou FOHAT : électricité intelligente ou « électricité cérébrale ». Fohat est le lien entre Esprit et Matière qui électrifie l’atome et lui donne vie. Fohat créer des charges électriques + et - et - et +.
La Forêt bien plus que la ville est la vie, le PAYS, le PAGAN ou PAYSAN-PAYSAGE (Pays Sage). La Forêt recouvre une grand partie de la chrétienté.
PAYSAN (MOUJIK en Russe) [PAISANT] : homme du [PAIS] de PAGUS (Canton ou contrée) pays, terre, ferme, région.
PAGI : fidèles d’un culte antique comme le Zoroastrianisme résidant dans les districts ruraux.
PAGANS : ce sont les provinciaux de ces districts.
Paganisme devrait bien signifier : ANCIENS CULTES DE DIVERS GROUPES DE POPULATION.
PAYS : VUE – ÂGE : temps/durée.
[PAISTRE] : manger, des produits de la Terre.
Le Pays est la vue du temps qui coule de la période de vie du Pèlerin !
Quand vous êtes en « pèlerinage », promenade solitaire, dans votre être intérieur, votre paysage,
vous avez Tout ; c’est à vous de cultiver la « plante » que vous voudrez dans le grand Paysage du Monde.
Le Pays est là où il y a des plaines, des steppes, des montagnes, des forêts, et des villes.
Le terrain : formé de terre, étendue d’un lieu.
FORÊTS [SILVE] – BOIS :
- A) FORÊT/REFUGE
- B) FORÊT/GRENIER/GRAINS, FORÊT/FERMENT (Noir ou Mercure alchimique)
- C) FORÊT/OPACITÉ/SAUVAGE, FORÊT DU FEU
A) Pour prier, chercher, s’échapper.
B) Pour se nourrir, pour les matériaux. (Actuellement l’on pille les forêts).
C) Densité des Forêts à l’époque du Moyen Âge.
- La Forêt des brigands (
Robin des Bois, la Cour des Miracles et autres refuges contre le pouvoir étatique et sa richesse. Robin des Bois est plutôt une sorte de
Koulak qui a de quoi manger à sa faim).
- La Forêt enseignements, l’on peut apprendre beaucoup de choses en s’y promenant seul. On peut aussi ramasser des choses, c’est la forêt de l’initiation.
- La Forêt des rencontres bonnes ou mauvaises.
- La Forêt lieu de résidence des Yokaï et autre
Élémentaux.
Lieu de l’aventure et des bêtes sauvages, et des peuples dit « primitifs » ; la Brousse ou le « bled » (la soi-disant non civilisation, soit un village isolé, un patelin, un trou). Le mot bled est comparable au mot « banlieue » : ban-lieu ou le lieu au ban, le lieu banni de la ville ou du centre, le lieu comme oublié par la ville. Le BAN est une loi entraînant une peine. Ainsi on ne doit pas s’étonner que dans les banlieues actuelles la vie soit plus « agitée » que dans la ville !
Chez les Celtes la Forêt est un véritable sanctuaire naturel. La Forêt de
Brocéliande est un sanctuaire. Dans la Forêt se retire les Sages et les Ascètes. On dit que les Forêts sont douces, mais seulement lorsque le monde n’y entre pas ; le Saint y trouve le repos. Avec la « modernité » et la « civilisation » la hache et maintenant la tronçonneuse fait des ravages en Forêt.
Au Japon, le
Torii marque l’entrée d’un vrai sanctuaire naturel, qui est souvent une Forêt de Conifères. La Forêt c’est la chevelure de la Montagne, sa force qui protège la Montagne : couper les Arbres et la Montagne va s’effondrer.
Évidemment l’Arbre est un grand symbole de vie, avec ses racines un symbole entre Ciel et Terre, comme un PONT, un Arc-en-Ciel.
Je répète,
LA FORÊT C’EST LE TEMPLE, L’ÉGLISE, d’ailleurs les cathédrales en leur nef imiteront les arbres des Forêts. Les temples de pierres c’est déjà la « civilisation » et en Gaule ils ne se construisent que sous l’influence de l’occupation romaine.
La Forêt correspond à l’Eau Primordiale, au Paradis, à l’Origine ou état vierge (Forêt Vierge).
Comme écrit plus haut, comme le sacré et la sainteté, LA FORÊT EST AMBIVALENTE : angoisse et sérénité, oppression et sympathie, refuge et protection mais aussi menace et agression. Bref, la vie tout court ou ÂGE D’OR de tous les possibles !
Forêt est proche du mot FORGERON, qui est obligé d’être éloigné des villes à cause du travail avec le Feu et les métaux. Le Forgeron qui lui aussi est ambivalent : aspect cosmogonique et créateur, magique, aspect infernal, aspect initiatique ou scientifique. L’énergie du Forgeron est totalement ambivalente : pouvant être maléfique ou bénéfique ; de là, la crainte révérencieuse qu’il inspire partout, ce qui fait encore une raison « des braves gens » de le reléguer en dehors du village, dans le « bled ».
Le Saint est comme le Forgeron : un PROSCRIT. Il est l’ombre du Sorcier, et le Sorcier est celle du Saint. Saint, Forgeron et Sorcier sont les deux pôles d’un même système : LE SACRÉ. Les Anciens Romains déclaraient
sacer (sacré) celui qui ne pouvait être touché sans être souillé et sans souiller, celui qui s’était rendu coupable d’inceste ou de meurtre, ou qui avait commerce avec une femme en période menstruelle.
Pas d’accord avec les Freud et Jung et Lacan et leur
« inconscient collectif » et autres quincaillerie d’Occidental des « totems », du « Ça » et du « sur-moi » avec leur « moi individuel encore insuffisamment développé », qui nous fait entrer dans l’actuel évolutionnisme à la Darwin ! Dans un sens comme dans l’autre : entrer en régression, ce que
Mircea Eliade nomme « éternel retour » !!
La Forêt ou la Brousse serait pour ces psy évolutionnistes
« l’inconscient collectif » ou irrationnel, et le village serait notre Moi contemporain d’occidental, soit effectivement la « civilisation » !
L’Arbre jaillit d’une Graine, de même le vaste monde avec noms et formes jaillit du Cœur (Réf.
Ramana Maharshi, entretien 108).
De même que l’Arbre est contenu, à l’état latent, dans la graine, ainsi le monde est contenu dans le mental (Réf. entretien 442).
Dans le même entretien de Ramana Maharshi : « On peut dire aussi que si une graine est le produit d’un arbre, celui-ci a dû exister avant elle pour lui donner naissance et conclure que le monde a dû, lui aussi, exister à un moment ou un autre. Mais il n’en est pas ainsi. Il a fallu plusieurs incarnations pour rassembler toutes les impressions qui se manifestent sous la forme actuelle. Par conséquent, j’ai dû exister auparavant, de la même manière que j’existe maintenant ! Le chemin direct pour trouver une réponse consiste à chercher si le monde existe vraiment. En admettant l’existence du monde, je dois admettre quelqu’un qui le voit et qui n’est autre que moi-même. Laissez-moi trouver
‘moi-même’ de manière à ce que je connaisse la relation entre le monde et celui que je vois. Mais quand je cherche le Soi et demeure comme le Soi, il n’y a plus de monde à voir. Quelle est alors la Réalité ? Seul celui qui voit est réel, et certainement pas le monde.
Ceci est la vérité, l’homme n’en continue pas moins de discuter en se basant sur la réalité du monde. Qui donc lui a demandé de plaider la cause du monde ?
Le
Yoga-Vasishtha définit clairement la Libération comme étant l’abandon du faux pour demeurer en tant qu’ÊTRE ».
La Forêt c’est l’infini, l’aventure.
RAPPEL : la religion du salut comme le judéo-christianisme, mais aussi l’islam, sont nés LOIN DES FORÊTS ET DONC DES ARBRES ! Car pour ces religion anti idoles les Forêts en contiennent trop, notamment les ÉLÉMENTALS OU YOKAÏ ; et les Forêts sont détruites par les moines pour y construire leurs monastères. Tout « progrès » dans l’Occident médiéval EST DÉFRICHEMENT, lutte et « victoire » sur les broussailles, les ténèbres, les arbres et arbustes, et s’il le faut et si l’équipement technique et le courage, la rage, le permettent, abattre les futaies, la Forêt vierge, la « gaste forêt » de Perceval, la sella oscar de Dante. L’Occident médiéval est un ensemble de clairières et de forêts plus ou moins vastes, cellules économiques, sociales et culturelles. On peut aussi comparer le DÉSERT des judéo-chrétiens et de l’islam comme une Forêt (sèche…), là où aussi se réfugient les ermites, les sages, les chevaliers errants, les brigands ou « terroristes ».
Mais dans la Forêt se trouvent tout un peuple : bergers, bûcherons, charbonniers, des chasseurs de miel, braconniers, etc., sans oublier les gardes-forestiers qui veillent au produit de la chasse réservée au seigneur. Bien-sûr les souverains sont les plus grands propriétaires de Forêts. Dans le monde médiéval la Forêt inquiète et semble un no man’s land par excellence, là où l’imaginaire du temps faire surgir des « loups affamés », des brigands, des chevaliers pillards. Le synode de Saint-Jacques-de-Compostelle de 1114 édicte un canon pour organiser la chasse aux loups. Les samedis, sauf veille de Pâques et de la Pentecôte, prêtres, chevaliers et Paysans qui ne travaillent pas sont requis pour tuer les loups errants et poser des pièges, et ceux qui ne participent pas sont punis. La Forêt, et la nuit ou l’obscurité terrorisent beaucoup les gens du Moyen-Âge à l’imaginaire si riche et exacerbé : « Et la nuit et le bois lui font Grand ennui » écrit Chrétien de Troyes dans Yvain. On sent là toute l’opinion du christianisme pour qui l’ombre c’est le Diable, comme la femme, puisque liée à la Chute !!!