JACOBINISME = ÉTATISME OU TOTALITARISME.
L’opinion jacobine est comme sa Guillotine : niveleur, elle coupe tout ce qui n’est pas de son opinion. Et le grand paradoxe est que ces Jacobins se veulent farouches défenseurs de la liberté ; aussi quand ils furent contaminés par le pouvoir par quelques retournements des votes, leur premier soin fut de supprimer l’expression de toute opinion contradictoire.
L’esprit jacobin est donc du sans-culottisme ou une forme de laïcité, car par exemple vers 1910, l’esprit de la Guillotine gagnait les syndicats, ce qui se manifesta par la suppression sur les timbres de cotisation des membres du syndicat de l’image représentant les attributs de la profession des membres. Comme dans la folie égalitariste, on passa à des timbres neutres et uniformes pour toutes les professions ou industries, ainsi le mondialisme et sa pensée unique prenait de l’ampleur (réf. Hyacinthe Thibon :
J’ai fini ma journée).
Très important à l’heure où dans les écoles secondaires françaises on met en avant l’enseignement des langues latine et grecque, ces « humanités gréco-latines », c’est-à-dire l’opinion de peuples chez lesquels le travail était assuré par des esclaves de toutes sortes, et par conséquence méprisé. « Mépris consolidé par le fait que ces esclaves, généralement des prisonniers de guerre, parlaient mal la langue de leur maîtres, ce qui ajoutait naturellement à l’éloignement qu’on éprouvait pour eux. Là est l’origine de toutes les expressions qui traînent dans notre littérature, pour créer autour du travail et des travailleurs l’idée d’une infériorité sociale [Le travail manuel c’est sale ou c’est inférieure par rapporte au ‘travail du chapeau’ ou du mental]. Ceci est conformé par cette sorte d’obsession d’une partie de la jeunesse - celle qui en a les « moyens » - qui est préoccupée avant tout de ne pas avoir à travailler avec ses mains », écrit si justement Hyacinthe Dubreuil. Il ajoute aussi justement que dans les pays anglo-saxons, et surtout aux USA, là où la culture gréco-latine exerce moins son influence sur le mental, on n’observe pas le même mépris du travail manuel que dans les pays où cette culture domine, comme ici en France.
RAPPEL : « La folie révolutionnaire consiste à exiger l’impossible, c’est-à-dire l’infini dans le fini, le bonheur dans les contradictions [dualité] de la vie mortelle, l’esprit dans la matière et le divin dans l’humain. Exactement ce même impossible que la grâce nous donne [gratuité et état de liberté naturelle]. Car « ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu… », écrit Gustave Thibon dans : Notre regard qui manque à la lumière.
Sous le républicanisme la décadence des mœurs produit, à son premier stade, un moralisme rigide et exalté genre jacobinisme et sans culottisme ; et à son second stade, un immoralisme érigé en dogme : voir par exemple l’épisode socialiste du mariage pour tous ; cette décadence de républicanisme engendre tôt ou tard la pire morale, ou à l’envers.
Les sans cultes ou sans-culottistes, par décret du 4 avril 1792, toutes les congrégations séculières ou ecclésiastiques telles que les prêtres de Saint-Sulpice, de l’Oratoire, de Saint-Lazare, du Saint-Esprit, des Missions étrangères, du Saint-Sacrement, des sociétés de Sorbonne et de Navarre, les ermites de Sénart, du Mont-Valérien, les frères des Écoles chrétiennes, en un mot toutes les réunions d’hommes et de femmes furent supprimées d’un coup.
Comme pour le reste, les républicains ou terroristes de ce temps ne s’inquiétèrent guère si la majorité aimait ou non la religion de ses pères. Ainsi marchait « l’égalité » de la république de 1789 !
On sait que la laïcité imposée par la force et la Terreur fut un des desseins de la révolution de 1789 que les jacobins poursuivirent le plus ardemment, croyant en cela arriver infailliblement à la destruction du catholicisme. Il allèrent même faire d’une église la Bourse ! 1789 est bien la signature des Couilles en Or.
« Quand vint la Terreur, la Bourse fut, comme toutes les institutions du temps, persécutée, frappée, démolie, on chassa de son palais, comme on avait chassé Louis XVI de Versailles et des Tuileries. Ainsi traitée, la Bourse alla s’établir aux Petits-Pères, dans l’église même. Les anciens chrétiens convertissaient les basiliques romaines, leurs Bourses ou Bazars en églises. Pendant la Révolution, le contraire eut lieu. Les négociants, les agioteurs [spéculateurs], les accapareurs firent d’une église leur rendez-vous commercial. La foule des vendeurs ou acheteurs de rente inonda la nef et les bas-côtés ; les commis et préposés eurent entrée au chœur, les agents de change siégèrent dans l’abside en guise de vicaire, et leur syndic tint la place du curé ».
Il y a le témoignage d’un membre de la police secrète de l’époque expliquant en détail le ferveur et l’attachement du peuple à conserver sa ferveur religieuse ressenti comme une libération. Et c’est une poignée de terroristes sans-culottistes qui proscrivaient cette liberté !!!
Donc les décrets de la Convention trouvèrent, au sujet de l’interdiction des processions, une résistance extraordinaire, même à Paris.
Le peu de tolérance que l’on trouvait chez les terroristes républicains au pouvoir se retrouve en janvier 1794 quand une section de l’Arsenal se plaint à la commune de ce que les bouchers, paraissant respecter un bizarre usage de ne pas vouloir manger gras certains jours de la semaine, n’ouvrent pas leurs boutiques les vendredis !
Bien-sûr la révolution ne pouvait détruire facilement les habitudes religieuses des peuples. Ainsi la Convention devait reconnaître que le repos et le respect du « jour du Seigneur » continuaient d’être observés, bien qu’elle en eût décrété la suppression et qu’elle eût substitué aux dimanches ses opinions nommées
« décadis », « Cuve », « Pioche » ou Fléau. Tout d’abord on demeura libre de chômer ou non les jours de décade. Bientôt on déclara suspects (et on sait ce que cela signifie) ceux qui avaient l’audace de travailler le décadi, ou d’être mis convenablement les jours correspondant au dimanche.
Une section de Bon-Conseil avait demandé à la commune une opinion plus douce de l’arrêté ordonnant aux marchants de fermer boutique les jours de décade, car beaucoup de sans-culottes étaient obligés d’attendre ce jour pour faire leurs provisions !
Alors le républicanisme croyant avec résolu le mystère de la naissance de notre Univers : « Ce qu’il nous faut, ce ne sont pas des marchés catholiques, mais des marchés républicains ». Là encore on voit qui a pris le pouvoir !
Comme tout devenait à l’envers, c’était surtout en prisons républicaines que l’on pouvait trouver les prêtres, qui donnaient la bénédiction au moment de partir pour la « place de la Révolution ».
Témoignage à propos des
massacres de Septembre :
« À dix heures du soir, l’abbé L’Enfant, confesseur du roi, et l’abbé Chapt de Rastignac parure dans la tribune de la chapelle qui nous sert de prison, et dans laquelle ils étaient entrés par une porte qui donne sur l’escalier. Ils nous annoncèrent que notre dernière heure approchait, et nous invitèrent à nous recueillir pour recevoir leur bénédiction. Un mouvement électrique qu’on ne peut définir nous précipita tous à genoux, et, les mains jointes, nous la reçûmes… À la veille de paraître devant l’Être suprême, agenouillés devant ses deux ministres, nous présentions un spectacle indéfinissable : l’âge de ces deux vieillards, leur position au-dessus de nous, la mort planant sur nos têtes et nous environnant de toutes parts, tout répandait sur cette cérémonie une teinte auguste et lugubre ; elle nous rapprochait de la divinité, elle nous rendait le courage ; tout raisonnement était suspendu, et le plus froid et le plus incrédule en reçut autant d’impression que le plus ardent et le plus sensible. Une demi-heure après, les deux prêtres furent massacrés, nous entendîmes leurs cris ».
Voilà la fameuse « liberté » des républicains et sans-culottistes de 1789 à nos jours ; même si c’est moins sanglant de nos jours, c’est encore plus dégueulasse car maintenant la tyrannie républicaine est savamment déguisée. Comme déjà écrit ici, et malgré la propagande républicaine, on possédait une liberté plus grande sous l’Ancien Régime que pendant la Terreur et ses suites.
Voici ce qu’écrit
Rétif de la Bretonne dans
Nuits de Paris, la onzième nuit : « Pendant vingt-cinq ans, j’ai vécu à Paris,
‘plus libre que l’air’. Deux moyens suffisaient à tous les hommes pour y être libres comme moi : avoir la probité et ne point faire de brochures contre les ministres. Tout le reste était permis, et jamais ma liberté n’a été gênée. Ce n’est que depuis la Révolution qu’un scélérat est parvenu à me faire arrêter deux fois ».
La républicanisme fut si lâche et obsédé pas le « sécuritaire » et le projet de « Big Brother » que le domicile privé devint même violable. De nos jours la police peut pénétrer dans le domicile à partir de 6 heures du matin (voir le détail des
nouvelles lois républicains pour vérification).
Aux côtés des jacobins et autres sans-culottistes se cachèrent nombre de sociétés secrètes et plus particulièrement judéo-maçonniques spéculatives, qui venait de naître à Londres en 1717. Paris comptait alors 81 loges et la France plus de 400 (Tableau alphabétique de la correspondance des loges du Grand Orient de France). Il est incontestable que cette judéo-maçonnerie spéculative participa indirectement à 1789, mais pour moi elle n’en est pas la grande responsable comme l’affirmèrent nombre d’auteurs du 19è siècle, et même de nos jours.
Un certain
Dubois-Crancé clamait un jour à la tribune des Jacobins, que ses collègues ne reçoivent des nouveaux membres qu’après leur avoir adressé cette question : «
Qu’as-tu fait pour être pendu, si la contre-révolution avait lieu ? »
Le terme républicard de 1789 « Patriote » correspond à celui de l’URSS : « Camarade ». Dans les deux cas, et peu importe la conduite, on disait : « c’est un bon patriote », ou « c’est un bon camarade ».
Avec le sans-culottisme disparurent les éléments de la vie de tous les jours : le pain, le café, la chandelle, le sucre, le savon, et nombre de ces objets avaient doublé de prix, sans que le peuple vit augmenter ses salaires et pût même avoir toujours la certitude d’obtenir du travail. La misère fut extrême. Un contemporain américain : Morris, écrit : « … La population a pendu ce matin un boulanger et tout Paris est en armes. Le pauvre boulanger a été décapité suivant l’usage, puis promené en triomphe dans Paris. Il avait travaillé toute la nuit pour vendre tout le pain possible ce matin. On dit que sa femme est morte d’horreur quand on lui a présenté la tête de son mari au bout d’une pique. Certainement il n’est pas dans l’ordre de la divine Providence que de telles abominations restent impunies…
… Une fois enlevé le poids du despotisme, toutes les passions reprennent leur énergie particulière. Comment se terminera cette lutte ? Dieu le sait ; mal, j’en ai peur, c’est-à-dire par l’esclavage ». (
The Diary and letters of Gouverneur Morris, edited by Anne Cary Morris, New York, 1885, cité par François Bournand)
Bref, si le peuple se révoltait c’était parce qu’il était manipulé par des meneurs, qui eux, provoquaient le désordre le plus total. Par exemple, l’article 2 des statuts du Club des Enragés, ayant son siège au Palais-Royal, écrivait : « Il est ordonné de mettre tout en œuvre pour que la disette du pain soit totale et pour que la bourgeoisie, comme la classe populaire, soit forcée de prendre les armes ».
Il est très très facile de se déguiser en « peuple », ou en « ouvrier », comme le firent nombre de fils de bourgeois pendant les événements de mai 1968 à Paris.
Voici ce que raconte des misères du peuple de Paris, l’ouvrier Moray, lors du procès de Vendôme : « Citoyens, le peuple manquait de pain dans ces temps là. Il y avait cependant du pain chez les boulangers, chez les traiteurs ; il y en avait chez les pâtissiers, chez les marchands de vin, chez les charbonniers ; tout en était rempli. Mais ce n’était plus du pain à trois sous, c’était du pain à 80, 150, 200 francs (en assignats). Un ouvrier gagnait cents francs par jour ; on lui donnait trois quarterons de pain. Le matin, la femme allait chercher ce pain, qui était tout bouillant ; on avait tout mangé avant d’aller à sa journée. Il fallait se nourrir le reste du jour avec des pommes de terre. Le soir, quand il rentrait, il disait : « Ma pauvre femme, je n’en peux plus ; voilà encore des draps, allons les vendre ! » On allait vendre ses effets ; que dis-je ? On allait les donner à un agioteur, qui les achetait pour rien.
- J’ai acheté, en 1791, une couverture de quarante francs. Pour un ouvrier, c’est quelque chose de beau. En cinq années de temps, une couverture ne perd pas la moitié de sa valeur. Eh bien ! cette couverture que j’avais acheté quarante livres, je l’ai vendues 1200 livres en assignats ; et avec ces 1200 livres j’ai eu douze livres de pain, ce qui valait à peu près trente-six ou quarante sous ».
Évidemment les plus à plaindre furent les ouvriers qui ne s’occupaient pas de politique.
En mai 1793, le chômage est important, les denrées sont chères, il ne vient au marché de Poissy que 400 bœufs au lieu des 8000. Les bouchers déclarent que la semaine suivante il n’y aura de viande à Paris que pour les malades. L’eau-de-vie a triplé de prix, surtout depuis la ruine de Saint-Domingue et le pillage des épiceries. Le serrurier, le fort des halles n’ont plus leur café au lait le matin, et chaque matin, ils grondent en songeant que la récompense de leur « patriotisme » est un surcroît de privations » (réf. Taine :
La Révolution, tome 2).
Au lieu de 50 francs, le sac de blé vaut à Paris, en février 1793 : 65 francs ; en mai 1793 : 100 francs ; en juin : 150 francs. Devant cette disette la colère populaire s’attaque à tout : il n’est plus question de « république » ! Plus de pain en banlieue, alors on se rue sur Paris, qui augmenta ainsi de plus de 100.000 habitants. Les boulangers furent obligés de fermer boutique, faute de matière première.
Lorsque
Fouquier-Tinville, insulté dans la charrette qui le mène à la Guillotine, cherche dans sa rage à rendre au peuple insulte pour insulte et dérision pour dérision, il crie : « Va-t’en canaille, va-t’en chercher tes 6 sous de pain à la section ! »
Le sucre valait 20 sous en juillet 1792, en juin 1793 : plus de 4 francs ; une chandelle coûte 6 ou 7 sous…
Taine dit que la révolte des Vendéens prive Paris de 600 bœufs par semaine. C’est aussi la consommation des armées, qui mangent la moitié des bœufs amenés sur le marché de Poissy…
En 1793, en 8 jours les pommes de terre montent de 2 à 3 francs le boisseau ; la farine de pois quadruple de prix. Les gens sont condamnés à se nourrir de pain et de harengs-saurs. De plus les denrées sont souvent avariées (la farine est du son moulu… on force les boulangers à la prendre). Les trafic de toutes sortes vont bon train… Les queues devant les magasins d’alimentation et pour le bois de chauffage sont interminables, et il faut arriver bien avant le jour et faire la queue souvent pendant six heures. « À une heure du matin, on trouve des hommes et des femmes couchés le long des maisons, et attendant sans bruit l’ouverture des boutiques » (Dauban, Paris en 1794, rapport du 2 ventôse).
Avec une telle existence, la « révolution » n’était que la conséquence des terroristes républicains et sans-culottistes. Même les soldats de l’armée républicaines commencent à se révolter. Des sans-culottistes proposent un « carême civique » au mois d’août pour que le bétail puisse « grandir et se multiplier » (
Moniteur, 11 juin 1793).
On propose « un carême civique » de six semaines !
My God ! Où va se nicher ce que les humains nomment « amour de la liberté » ou « défense de la patrie » !!
En 1795 à Paris la disette fut grande :
« II n'en est pas aujourd'hui comme aux premiers temps de la Révolution, qui ne pesait alors que sur certaines classes de la société ; maintenant les blessures se font sentir à tous, à toute heure, dans toutes les parties de l'existence civile. Ces marchandises et les denrées montent journellement dans une proportion beaucoup plus forte que la baisse des assignats. Paris n'est plus absolument qu'une cité de brocanteurs. Ce concours immense à acheter les effets mobiliers élève les marchandises de 25 p. 100 par semaine. Il en est de même des denrées. Le sac de blé, pesant trois quintaux, vaut en ce moment 9000 francs, la livre de suif 36 francs, une paire de souliers 100 francs. Il est impossible que les artisans élèvent le prix de leurs journées dans une proportion si forte et si rapide ». (Correspondance de Mallet du Pan avec la Cour de Vienne. I, 253, 18 juillet 1795).
Pendant que le peuple a faim et que beaucoup meurent de faim, à Paris existe des restaurants où l’on fait bonne chair, sans craindre des remontrances du républicanisme : au coin de la rue Saint-Anne et de la rue Neuve-des-Petits-Champs : le restaurant Léda ; rue Grande-Batelière : le restaurant Rose ; au Pont-Tournant : le Suisse du Pont-Tournant, dont les fenêtres donnaient sur la place de la révolution ; Cour du manège : le restaurant Gervais ; rue Saint- Honoré : le restaurant Vanna (l’hôtel Maurice en 1891).
Rue Richelieu : le restaurant du Grand-Premier de l’hôtel Vauban ; place des Victoires : le restaurant Velloin ; au Palais Égalité : les restaurants Marse et Véry (restos des aristocrates et autres égoïstes qui cachent les dindes sous leurs manteaux, dit un rapport de police).
Bref, la liste de ces restaurants est très longue. Le «
Maxim’s » du temps semble s’appeler Méot, on y trouve souvent Barère, lequel avait lu le rapport imposant une « frugalité civique » ; on y trouve Robespierre, Danton, Hébert etc. avec la bouteille de fine à 60 francs, certainement parce qu’elle provenait du pillage des caves de Chantilly…
Barère qui disait : « Il faudrait brûler toutes les bibliothèques. Il ne sera besoin, dans l'avenir, que de l'histoire de la Révolution et de ses lois ; s'il n'y avait pas sur la terre, à des époques répétées de grands incendies, elle ne serait plus bientôt qu'un monde de papier ».
Un autre Maxim’s fut le restaurant Masse, fréquenté par Mirabeau ; alors que Carnot allait au restaurant Gervais sur la terrasse des Feuillants.
Avant les sans-culottistes Paris avait les quartiers suivant :
- Du Luxembourg.
- Des Halles.
- De la Place-Maubert.
- De la Cité.
- De Saint-Benoît.
- De Sainte-Opportune.
- De Saint-Eustache.
etc.
Les rues tiraient leurs noms soit de leurs habitants ou du commerce local : rues des Juifs, des Prêtres, des Anglais, de la Draperie ; ou des hôtels de grands seigneurs : rue de Bourgogne, de Pierre-Sarrazin ; ou de l’état des lieux : rues Pavée, Percée, des Petit-Champs.
Évidemment après 1789 qui des républicains ne va pas proposer sa « rue Voltaire »… Ou sa « rue Rousseau »… Et le Parvis-Notre-Dame va s’appeler Place de l’Humanité Républicaine ! Les Halle : Place de la Frugalité Républicaine, et les rues adjacentes nommées rue de la Générosité, de la Sensibilité, etc. C’est ça la « valeur républicaine », en ce temps là et maintenant... Que de l'opinion tyrannique…
Encore une perle des « valeurs » du républicanisme :
« Dans les faits immortels de notre Révolution [dit un certain Grégoire], dans son Système de dénominations, dans nos succès, nous trouverons des sujets pour embellir toutes les places. Leurs dénominations, combinées avec celles des rues adjacentes, formeront un abrégé historique.
Pourquoi la place des Piques ne serait-elle pas avoisinée par la rue du Patriotisme, du Courage, du Dix-Août, du Jeu-de-Paume, etc. ? N'est-il pas naturel que de la place de la Révolution on aborde la rue de la Constitution, qui conduirait à celle du Bonheur. Je voudrais que tout ce que la nature, les vertus et la liberté ont de
plus grand, de plus sublime, servît à dénommer les rues par lesquelles on arriverait à la place de la Souveraineté, ou à celle des Sans-Culottes ! »
C’est une parfaite description de l’humanisme ou religion de l’homme, où celui-ci est totalement bouffé par la politique, alors qu’il est naturellement un animal politique (sens de s’organiser en société et sans chefferie).
IMPORTANT : la puissance de la presse (les médias aujourd’hui) commence en 1789, puisque la démocratie se doit de manipuler les peuples pour obtenir son consentement aux élections. Cette presse de 1789 qui inaugure la tyrannie de l’opinion.
On peut tout faire et tout dire,
Tout imprimer, tout écrire,
Car nous l'avons décrété.
Mais de notre pétaudière,
Qu'un détracteur trop sévère
Veuille nous jeter la pierre,
Soudain il est arrêté.
(Couplet sur la fameuse « liberté d’expression » remise au goût du jour des débuts janvier 2015, avec les condamnations du républicanisme renouvelant ouvertement sa Terreur, psychologique, la plus grave que de couper des têtes physiquement, envers ceux qui « sont Kouachi »)
Médias aux ordres du républicanisme :
le Courrier de Paris, les Révolutions de Paris, le Point du Jour, le Républicain, la Chronique de Paris, le Patriote français, le Père Duchesne, la Sentinelle, l’Orateur du peuple, l’Ami du Peuple, le Club des Cordeliers, le Défenseur de la Constitution, le Journal des sans-culottes, le Moniteur universel.
Enfin, du 25 avril 1792 au 15 août 1794 fut guillotiné à Paris 2742 personnes, considérées comme « ennemis de la patrie ».
C’est du club des Jacobins que partait tous les ordres de pillages et d’assassinats. Si on était affilié à leur secte, on était bons patriotes, sinon, on était suspects. On sait ce qu’il advint des Jacobins, leur bonnet phrygien rouge n’impressionne plus ; mais de nos jours certains républicanistes encore dans la sphère étatique se réclament d’eux.
[Référence à :
La Terreur à Paris, de François Bournand, 1891].