Mais, mais, mais… la « civilisation » occidentale qui salope absolument tout va saloper le Désert et faire disparaître ou modifier profondément nombre de traditions bédouines (et après 1789 en France, LA Tradition tout simplement).
W. Thesiger prévient dans le livre cité et en introduction que c’est la technologie (synonyme de thermodynamique et donc de pétrole) et sa croissance à l’indéfinissable qui fout la merde partout : « Si l’on souhaitait vivre aujourd’hui là-bas [dans le Désert] la même vie que la mienne, ce ne serait pas possible, parce qu’entre-temps sont apparus les techniciens à la recherche de pétrole. Le Désert que j’ai connu est défiguré par les roues des camions et les déchets qu’y ont laissés derrière eux les Européens et les Américains, Et cette profanation matérielle n’est rien encore au regard de la démoralisation qui s’est emparée des Bédouins eux-mêmes. Lorsque je vivais parmi eux, ils n’avaient aucune idée de l’existence d’un monde autre que le leur ». Tout est dit !
Évidemment W. Thesiger précise que ne pas connaître
« la civilisation » ne fait pas systématiquement des Bédouins des « sauvages » ! Car il faut sortir de cette division guerrière encore trop hautement présente entre Païens et Religions du Livre, bien que les Bédouins adhèrent à l’une d’elle, mais ils sont confrontés effectivement à la « civilisation » ou sédentarisation forcée : les Bédouins sont peu à peu chassés du Désert et poussés vers les villes ; symptôme du Nouvel Ordre Mondial qui veut des « Citoyens » partout, puisque par sens le « Citoyen » est l’habitant d’une ville, d’une cité, et que le mot
« vil » en est le symptôme ! Et que pour l’oligarchie judéo-anglo-américaine le Citoyen est synonyme de « démocratie » et de républicanisme : exit les Paysans, donc les Païens. Le Nouvel Ordre Mondiale c’est le béton armé avec sa « démocratie » et ses Yahvistes et leur
noachisme.
« Des forces aussi irrésistibles que les sécheresses qui causaient si souvent leur mort autrefois, ont détruit l’équilibre de leur vie. Aujourd’hui ce n’est pas la mort, mais la déchéance, qu’il leur faut affronter », écrit Thesiger, renforçant par là-même le sens du mot « vil » attribué, selon la Langue des Oiseaux, au mot « ville ».
Wilfred Thesiger précise que le mot « Arabe » signifiait il y a plus de 50 ans celui qui habite
l’Arabie. Arabe = Bédouins, donc Tribus, nomades, comme leurs lointains ancêtres les CHASSEURS-CUEILLEURS qui échappèrent à la voie des 10.000 ans de l’Agriculture (il doit être difficile de « cultiver » des haricots dans un Désert… )
Comme déjà écrit à propos de
Michel Vieuchange, que W. Thiger devait connaître par le récit de la quête de Michel, Désert signifie ERMITE : du latin chrétien
eremita, du grec
erêmitês (qui vit dans la solitude), de
erêmos (désert).
Dans les trois lieux initiatiques d’expériences spirituelles nommés en titre, on parle de vie érémitique, ou dans les Montagnes, ou dans les forêts, ou dans les Déserts.
Les Montagnes initiatiques se trouvent surtout en Chine, comme par exemple le Pic Heng, un des cinq pics sacrés en Chine. Nombre de temples taoïstes sont situés sur le Pic Heng : Pic du Sud situé dans la province du Hunan.
La Montagne est le symbole de l’Axe du Monde, le NOMBRIL, et est figuré par un triangle pointe en haut. C’est aussi le Hiéroglyphe égyptien du M : la Chouette, matrice résultante de la lettre N et de la lettre H dans la manifestation. En rapport avec le verrou du Hiéroglyphe S.
La Montagne est bien-sûr le lieu de séjour des Dieux (elle « touche » le ciel). Moïse trouva l’inspiration ou l’initiation au sommet d’une Montagne (Sinaï).
À l’origine du Christianisme, les Montagnes ont symbolisé les centres d’initiation formés par les ascètes du Désert, qui est bien la Source des Forêts et des Montagnes. Une éminence ne peut que s’élever qu’à partir du Plat ou Désert.
Les temples genre Acropole d’Athènes, les châteaux forts étaient construits sur des hauteurs. Et quand les temples sont construits en plaine, un mont ou une pyramide comme celles d’Égypte figurent la Montagne. Bref, la Montagne est comme l’Arc-en-Ciel : échelle entre Ciel et Terre.
Dans le Yi King la Montagne est le chiffre 7 : le REPOS, le SILENCE. La Montagne ou l’Immobilisation dans le Yi King, qui fait partie du Souffle donc de la Vie.
La
FORÊT serait comme un poumon, un opposé au Désert, mais surtout une Flamme froide ou Hylé :
1) Latent (vierge froide)
2) Réveillé (Mère) d’où sortit la Matière.
Flamme froide ou Chaleur cosmique ou FOHAT : électricité intelligente ou « électricité cérébrale ». Fohat est le lien entre Esprit et Matière qui électrifie l’atome et lui donne vie.
Fohat créer des charges électriques. Fohat : énergie qui actionne la Matière, issue de la Matière Première Primordiale Éternelle, coexistante à l’Espace (ni chaude, ni froide, ni commençant, ni finissant, mais possède une nature propre spéciale !)
FORÊTS [SILVE] – BOIS :
- A) FORÊT/REFUGE
- B) FORÊT/GRENIER/GRAINS
- C) FORÊT/OPACITÉ/SAUVAGE
A) Pour prier, chercher, s’échapper.
B) Pour se nourrir, pour les matériaux. (Actuellement l’on pille et détruit les Forêts).
C) Densité des Forêts à l’époque du Moyen Âge.
- La Forêt des brigands.
- La Forêt enseignements, l’on peut apprendre beaucoup de choses en s’y promenant. On peut aussi ramasser des choses, c’est la forêt de l’initiation (Forêt-Ferment).
- La Forêt des rencontres bonnes ou mauvaises. Lieu de l’aventure et des bêtes sauvages.
Par rapport à la Montagne et le Désert, la Forêt évoque comme un OCÉAN, surtout avec la cime de ses grands arbres. La forêt avec son obscurité symbolise l’inconscient, comme le Désert.
Se rappeler qu’au Japon les
Torii marque la Stargate vers le sanctuaire naturel, qui est le plus souvent une forêt de conifères. En Chine la Montagne coiffée d’une Forêt est souvent le site d’un temple.
Enfin, la Forêt a un aspect de
Gargantua : elle est gloutonne.
LA NATURE DU CŒUR ou SOI.
La terre nourricière qui engendre toutes choses, ou « terre du Cœur » qui est la base métaphysique du
chan. Cela constitue le RAPPORT VRAIMENT INTIME.
Par exemple en référence à l’entretien 264
(1) de
Ramana Maharshi :
Fleur et semence s’appuient sur la terre causale,
C’est grâce à la terre que la semence et la fleur poussent.
S’il n’y a pas d’être humain pour planter la semence,
La fleur et la terre disparaissent et ne sont pas produites.
ou encore :
La fleur et la semence ont une nature de production ;
La fleur engendre la production à partir de la terre causale.
Si la cause primordiale et la nature propre sont unies,
Au moment de la production, cette production devient non-production.
Ou bien :
S’il y a un être humain pour planter la semence;
Sur la terre causale le fruit apparaît bientôt.
Sans être humain il n’y a ni ensemencement,
Ni nature, ni production.
Ou alors :
La terre du Cœur s’exprime selon les circonstances,
L’éveil n’est qu’apaisement.
Les phénomènes et l’Absolu sont sans obstruction,
Il y a simultanément production et non-production.
(Réf.
Les entretiens de Mazu, Maître chan du 8è siècle, trad. de Catherine Despeux).
‘
Ma’ signifie « cheval ». D’ailleurs dans certaines circonstance on dit ici en Occident :
« un jeune poulain ».
Je suis tenté d’écrire que Mazu Daoyi (709-788) est comme un Ramana Maharshi au 8è siècle :
Mazu enseigne « l’obtention » de l’éveil par soi-même : le QUI SUIS-JE ? Et tous les êtres sont le SAMÂDHI : absorption totale dans la contemplation ou expérience direct, mais intermittente du Soi ou Instant ; aussi absorption dans la Vacuité totale, dans la Bienveillance, etc.
L’enseignement de Mazu comme celui de Ramana Maharshi fait percevoir qu’il n’y a rien à chercher ou aucun but à atteindre, ni au-dedans, ni au-dehors, mais seulement à percevoir l’utilisation du Cœur ou Stargate (Œil de la Loi), le Soi-Instant. Pour cela, Mazu va au-delà de la parole et utilise toutes sortes de moyens adaptés à chacun de ses disciples et au stade d’accomplissement de la voie auquel se trouvait le disciple. Mazu utilisait des gestes « destinés à trancher le dernier lien avant l’éveil, tels que souffler dans les oreilles, donner un coup de pied etc. Ces procédés formeront par la suite une des caractéristiques du chan, et seront utilisés jusqu’à l’excès par les maîtres qui n’hésiteront pas à jouer du bâton à tort et à travers », écrit Catherine Despeux dans son introduction.
Comme Ramana Maharshi, Mazu mettait l’importance principale sur la relation entre vie contemplative et vie quotidienne (dont élever ses enfants). Bref, mysticisme, Libération, ne veut aucunement dire « se déconnecter de la réalité » (donc de l’illusion… ).
Voici ce que dit Ramana Maharshi (entretien 17) à propos de la Réalisation du Soi où quelqu’un se demandait si le travail quotidien ou pour
« gagner sa vie » était un obstacle : « Non. Pour être réalisé, seul le Soi est la Réalité et les actions ne sot que des phénomènes qui n’affectent pas le Soi. Même quand il exerce une activité, l’être réalisé
n’éprouve pas le sentiment d’en être l’auteur [il dompte son ego]. Ses actions ne sont qu’involontaires et il en reste le témoin sans éprouver aucun attachement. Son activité n’a aucun but. Même celui qui est engagé sur la voie de la Sagesse (
jnâna) peut suivre la voie tout en travaillant. Pour le débutant, cela peut être difficile, tout au moins dans les premiers stades, mais avec un peu d’exercices il réussira vite et le travail n’apparaîtra plus comme un obstacle à la méditation ». (Notons que Ramana Mahashi met en grade que le
‘neti neti’ (ni ceci ni cela) n’est pas de la méditation, car il précise que « l’on doit atteindre la source sans faillir. Le faux ‘je’ disparaîtra et le vrai ‘Je’ sera réalisé. Le premier ne peut exister sans le second ».
Évidement la pratique est la recherche constante du ‘Je’, la source de l’ego. « Cherchez
« QUI SUIS-JE ? ». Le ‘Je’, à l’état pur, est la Réalité, l’absolu Être-Conscience-Félicité. Lorsqu’on oublie Cela, toutes les misères surgissent ; lorsqu’on fixe son attention sur Cela, les misères passent [c’est ce que j’appelle
« Fixation cavalante »… ].
Chez Mazu on a aussi la Balance ou Soufre-Mercure : Li, et Shi :
- Li : principe absolu ou Vérité universelle.
- Shi : choses, phénomènes, événement, histoire, vérité relative ou dualité sujet-objet.
Cela forme comme un Cristal : chaque chose est un miroir et une image : un miroir qui reflète les autres choses, une image qui est simultanément réfléchie par les autres choses. Toutes choses étant comme des images, des Stargates nommées joliment
« Principe de non-obstruction ». Ce principe se trouve chez Mazu :
« Le Cœur n’existe pas en soi, il existe à travers les formes [ego]. Mais à chaque fois que vous parlez de Cœur, comprenez que les phénomènes (Shi) et l’Absolu (Li) sont sans obstruction réciproque ».
D’ailleurs, il n’y a pas à chercher de RAPPORT VRAIMENT INTIME, ni ici, ni là bas, mais seulement à percevoir l’utilisation merveilleuse du Cœur, pour employer l’expression de Mazu :
La terre du Cœur contient toutes les semences,
Qui bourgeonnent au contact de l’humidité
La fleur du samâdhi est dénuée de caractéristiques,
Comment y aurait-il destruction et accomplissement (2) ?
Le maître connut l’Éveil, son cœur et sa pensée furent ravis. Il servit son maître durant dix automnes, pénétrant chaque jour davantage le sens merveilleux et mystérieux (de la Réalité).
À propos du mot « Cœur » :
Le Vrai ‘Je’ n’est ni localisable en Forêt, dans la Montagne, dans le Désert, « car tout est le Soi. Rien d’autre n’existe. Par conséquent, on peut très bien affirmer que le Cœur est l’ensemble de notre corps individuel et de l’Univers entier, le tout étant conçu comme ‘Je’. Mais pour aider le pratiquant (
abhyâsi : celui qui s’exerce), nous devons lui indiquer un endroit précis dans l’Univers ou dans son corps. Mais en vérité nous sommes partout, nous sommes tout ce qui est et il n’y a rien d’autre » (Ramana Maharshi, entretien 29).
À l’entretien 41, Ramana Maharshi précise que le Cœur est le centre du Soi. « Le Soi est le centre des centres [
Centrum Centri ou Vérité]. Le Cœur est le centre psychique et non le centre physique ». Le Cœur est donc le « lieu » où s’élève le ‘Je’-‘Je’ ou la super Tautologie :
« Je suis ce JE SUIS ».
Enfin, ATTENTION ! Désert ne veut pas dire « Dieu unique », comme je suppose les premiers Hébreux, mais simplement comme le cerveau commandant aux différents organes du corps, donc aux différents Dieux…
Il y a UN Dieu, et DES Dieux. Je mets toujours une majuscule que le mot Dieu soit singulier ou pluriel. Je ne vois pas pourquoi on ne respecterais pas LES Dieux, comme si on ne respectait pas une partie de son corps, alors qu’il y a des cellules du cerveau jusque dans les intestins !
[En haut de page : aquarelle de M. Roudakoff]
Notes.
1. « Dieu créa l’homme ; et l’homme créa Dieu. Ils sont tous les deux les créateurs des noms et des formes. Mais en réalité, ni Dieu ni l’homme n’ont été créés ». (Ramana Maharshi, entretien 264).
2. Comme le dit Ramana Maharshi : Ce qui est réel doit toujours exister. Ce qui EST doit perdurer à jamais. Ce qui apparaît nouvellement doit aussi disparaître (monde des accidents ou spatio-temporel).
Voir aussi
la conférence à Lyon de Pierre Hillard et Alain Soral le 15 mai 2015, où Pierre Hillard parle du livre sur l’oligarchie judéo-anglo-américaine, le Judaïsme, le protestantisme et le Nouvel Ordre Mondial. Malheureusement Pierre Hillard prêche pour sa paroisse et sa religion de la Révélation (en France de Clovis & Cie, les papes, etc.) et rejette toujours les Païens… C’est tout juste si le Nouvel Ordre Mondial ce serait les Païens comprenant les Anglo-saxons et leur fric (La City de Londres)… Bref, la Renaissance et la Réforme c’est simplement la montée en puissance de l’ego qui donnera la religion de l’Homme et de ses « droits » et de sa « civilisation » et de son règne de l'opinion…
En fait, le mot « Révélation » peut faire partie des nombreux noms du thème du SOI, ou Dieu, ou TAO, etc. Révélation est aussi synonyme d’illumination. Donc le Christianisme n’a pas le monopole de la Révélation, ni le Judaïsme, ni l’Islam, toutes religions abrahamistes.
