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Le pauvre arrive à la ville avec sa femme et ses gosses, il loue un appartement et se met à commercer : il va à la foire, vend la vieille robe de sa femme un rouble ; avec cet argent, il en achète une neuve et la revend deux roubles. De cette façon, revendant tout ce qu'il achetait le double de son prix, il s'enrichit très rapidement et se fit négociant. Son frère cadet entendit parler de la chose, le vint voir et questionna :
Dis-moi comment tu as fait pour de miséreux devenir richard ?
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(D'après un extrait tiré d'un recueil de contes populaires russes, d'Afanassiev - Conte :
Les deux chances - Index Afanassiev : 304/172 - Index Aarne-Thompson : 735 + 735 A. Traduction de Lise Gruel-Apert)
En transposant ce principe à uniquement de l’argent, on obtient :
Comment placer son argent, ou comment le faire fructifier.
Un pauvre demande à sa femme de mettre dans une tirelire un rouble. Ensuite il se dit qu’il faut faire de la publicité, faire savoir que sa tirelire peut être un trésor. Connaissant la cupidité, l’avidité de ses congénères à l’argent, il va leur faire croire que sa tirelire peut rapporter gros :
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Ma Douchka tu déposes un rouble dans ma tirelire et lorsque tu en aura besoin ça te rapportera deux roubles ; mais ne les réclame pas dès demain, attend qu’ils poussent un peu. Sa femme, toute heureuse de cette découverte le fit savoir autour d’elle. Une deuxième personne crédule dépose deux roubles dans la tirelire, et le « pauvre » lui en propose quatre lorsque son deuxième client en aura besoin.
Dès a présent imaginons que les deux « clients » du « pauvre » réclament en même temps leur argent avec ses intérêts :
- Nous avons trois roubles bien réels dans la tirelire.
- Premier client : 1 + 1 (intérêts) = 2
- Deuxième client : 2 + 2 (intérêts) = 4
- Total : 6 roubles.
Ces six roubles, le « pauvre » ne pourra évidemment pas les rembourser ! Il ne devrait pouvoir rendre que la mise initiale : trois roubles ! Ou partir au loin profiter de cette tirelire pour s’offrir un pot de miel et de la vodka...
Cette « pyramide financière » repose sur l’intérêt, abomination qui ne devrait plus exister tant elle a fait de ravage depuis trois ou quatre millénaires. Ce système d’intérêts est illustré par la pyramide sur le billet du dieu dollar. Ce système repose sur rien, il est bel et bien un vol, puisqu’on paye les intérêts du premier déposant avec l’argent des déposants suivants. Ainsi il arrive toujours un moment où le « banquier » n’aura pas assez de déposants pour rémunérer les intérêts des anciens.
M. Roudakoff
Consultez aussi :
http://www.fangpo1.com/econo1.htm