POUR-VOIR = PEUR, là où il y a distraction, choses extérieures : « Les ennuis ne surgissent que lorsqu’il y a un autre que soi-même. Lorsque l’on réalise que l’âtman [le Soi] est unique, il n’existe plus de second [puisque nous sommes Singulier,
Idiotès], et il n’y a plus de raisons d’avoir peur » (
Ramana Maharshi, entretien 58).
Du Minéral au Végétal jusqu’à l’Animal-Humain, TOUT CE QUI EST OBSERVABLE TOMBE DANS LA DUALITÉ SUJET-OBJET ET EN EST SYMBOLE (Matière-à-Matière, ou Rien-à-Rien) CONFORME AU PARADOXE DE LA RÉALISATION DU SOI, TOUT EST DONC AUTONOME :
UN EST LE TOUT (pas de conventionnel) ; UN ou SINGULIER, IDIOTÈS.
Tout ce qui est observable est symbolique.
Tout ce qui est symbolique est observable.
Ainsi, il faut CROISER : CENTRUM CENTRI ou POINT FOCAL.
Le Pour-Voir empêche de s’échapper du grégarisme, empêche de s’échapper du profane cette même soupe pour tous, cette convention, ce CONTRAT passé au minimum entre deux individus qui « échangent ».
UN EST LE TOUT, TOUT EST UN : la masse humaine et la masse minérale et la masse végétale, sous l’influence de l’énergie Principe Universel Originel (la Grâce), puise sa « nourriture ». Seulement chez l’humain ce sera difficile car il a oublié ce Principe Originel Universel, il a oublié la Grâce. Alors le Minéral peut l’aider à vaincre cet oubli, c’est ce qui se passe en labour Alchimique. Par exemple dans l’Antiquité, la captation et le maniement de ce Principe dégénèrera quand il sera
« enseigné » dans les collèges sacerdotaux qui sera ensuite reproduit par ce qu’on nomme depuis les 10.000 ans : Alchimie. C’est-à-dire, ce qui était naturel se trouva obligé d’être « enseigné », déformé par l'opinion de la division initié-profane, ou winner-loser…
L’Alchimie n’est autre qu’une pratique « terrestre », INDIVIDUELLE, de la Réalisation du Soi. « Terrestre » car il y a l’aide de l’extérieur : ce sur quoi œuvre l’Opérant ou Labourant : BALANCE-ACCORD ENTRE SUJET-OBJET, ENTRE OPÉRATEUR-MATIÈRE ou ‘je’ et ‘Je’. Un Point Focal, une Stargate entre l’extérieur et l’intérieur ; ce qu’on nomme aussi
« Or spirituel » (le Soi) qui fait naître, re-naître, le
« Nouvel Adam » ou fait re-naître le
« Vieil Adam ». Bref,
C’EST LA RE-TROUVAILLE DU SOI, OU DU TAPIS VOLANT OU JARDIN (Paradis).
Vous ne pouvez pas imaginer ce que serais une Conscience EN PERMANENCE DANS LA RÉALISATION DU SOI :
à son rayonnement les trois Règnes, Minéral, Végétal, Animal SONT NATURELLEMENT ET DÉFINITIVEMENT CHANGÉS (ils retrouvent leur état de l’ÂGE D’OR ; ils retrouvent
LE GRAND TEMPS : absence de celui qui coule, absence de temps qui coule entre le sujet et l’objet… même pas en nano-machin… De plus il n’existera plus de réincarnation : « La réincarnation ne peut exister qu’aussi longtemps que l’ignorance existe. Il n’y a pas d’incarnation, il n’y en a jamais eu et il n’y en aura jamais. C’est cela la Vérité » dit Ramana Maharshi à l’entretien 363. Le futur rêvé par les Google et leur transhumanistes ne peut qu’être artifice sur artifice !).
La relation, l’échange, entre les objets sera totalement différente de LA RELATION ENTRETENUE, FABRIQUÉE COLLECTIVEMENT EN SUPER GRÉGARISME, PAR CONTRAT, PAR MERCANTILISME, DANS CE QUE NOUS NOMMONS PAR CONVENTION : VEILLE (que d’autres appelleront « réalité »).
Ce Super Grégarisme ou Convention du plus grand nombre, du quantitatif, de l’opinion marchande, ne saurait en aucun cas à établir une quelconque « réalité », une quelconque « autorité » et validité, ou valeur générale de « lois » qui ne sont qu'OPINIONS DE FORTS EN EGO.
La Réalisation du Soi est donc une variation du Grand Œuvre, les deux formant une
« HORTICULTURE CÉLESTE » : dans un Jardin on s’aide mutuellement plutôt qu’on cultive en grand ou en production naturellement marchande. En Alchimie on parle de
« Poudre de PROJECTION » : la Conscience réduite au Point Focal entre veille-éveil-rêve formant un « moteur » permettant la Réalisation du Soi et de la Matière sur laquelle nous avons œuvré jusqu’à son retour à l’IGNÉ-INNÉ en constituant son Origine. L’Alchimiste devient un Réalisé vivant.
Pour le vulgaire ou même soupe pour tous, la limite de l’état de veille est la mort (du cerveau, pour les médecins actuels), on comprendra dans quel sens il faut entendre le terme
« Élixir d’immortalité » appliqué à la Pierre Philosophale (le Soi), Pierre qui « projetée » ou « mangée » transfère le ‘je’ de l’ego mortel au ‘Je’ ou Soi immortel et sa Vraie Création.
INNÉ-IGNÉ : séparation par des PLIS, PLIURES : replier, enrouler, entrelacer, tresser (comme un TAPIS), rejoint le JARDIN ou Paradis. Par contraire de la Spirale, la TRESSE est INVOLUTION. La Tresse est aussi dans le Thème de
« l’éternel retour » (à l’Origine et donc qui n’existe pas, ce
”retour”). Un Tapis est tressé : assemblage, entrelacs de fils ; un cordon est tressé de fils entrelacés. Le Tapis comme le Jardin représente une ŒUVRE (un « travail » dirions-nous à ce hui). Comme nous avons perdu l’Origine, l’œuvre devient essentielle : le PASSAGE, la STARGATE pour ALLER « AILLEURS » (transmutation).
IGNÉ c’est la PORTE, le SEUIL ou PASSAGE si souvent étroit parce que la Vérité est caché ; aussi faut-il avoir conscience de
POUSSER L’HUiS :
franchir le seuil (de l’intérieur vers l’extérieur, et l’inverse).
Le PASSAGE ou changement. Franchir la Porte de l’épreuve (du Feu, Igné).
Les sept Portes du
Livre des Morts des Anciens Égyptiens (chapitres 144 et 147) avec le Portier ou préposé, le Gardien, le Rapporteur : 3 * 7 = 21 = la SAGESSE.
La Porte dérobée aux yeux ; on la découvre en RÊVE. Quand à la Grande Porte, elle est comme les
« grandes écoles », elle mène à la perdition (voir Matthieu :
Les deux voies VII, 13-14).
Donc le
Jardin c’est le Paradis tout comme le
Tapis Volant ou Jardin Volant, ce qui rejoint le Inné-Igné ci-dessus. Ce n’est pas pour rien que les Mahométans utilisent un Tapis pour prier, et pas seulement pour éviter de salir leur vêtement !
IGNÉ rejoint le Thème Feu, la Chute (le Forgeron vue autrefois comme le Diable ou le danger, il était relégué en dehors du village, à cause des risques d’incendie par sa forge).
MAIS PLUS IMPORTANT : IGNÉ = MÉTALLURGIE, feu pour le travail des métaux et donc APPARITION DE LA TECHNOLOGIE (à commencer par la cuisson des aliments). Le Forgeron et son Feu est vu comme un danger, une Chute, comme si celui qui travail les métaux était le
« terroriste » de l’époque portant le poids d’une malédiction : celle de l’INVENTION DE LA VOIE DE L’AGRICULTURE IL Y A 10.000 ANS apportant la sédentarité, le commerce et la production marchande lié à l’agriculture : forgerons et agriculteurs forment un même désastre. Ce qui ne veut pas dire que le Feu soit complètement négatif, mais montre que sa dérive a produite l’actuel thermodynamique sur laquelle repose toujours notre civilisation !!! La Vraie Création utilisait le Feu dans un sens totalement oublié et hautement énergisant, à côté de laquelle la thermodynamique n’est qu’un pet de vache !
Bref, la théurgie du Feu découle de la Tradition d’une extrême ancienne civilisation de Réalisés, ce qui semble naturel !!! Mais elle a été détournée, déformé, pour aboutir à ce que nous subissons à nos jours, notamment avec le nucléaire, qui, à partir des catastrophes Hiroshima et Nagasaki va « attirer les extraterrestres » et accentuer le phénomène ovnis en liaison avec la poussée technologie (les symboles s’auto-adaptent en fonction du mental présent au moment des faits et des modes et logiques de pensée).
AGRICULTURE = TECHNOLOGIE THERMODYNAMIQUE ET SOCIAL.
L’activité sociale s’est développé avec la voie de l’Agriculture et en même temps la technologie, on n’utilise plus les « outils en pierre taillée », désormais on TORTURE LE MÉTAL, ON PRODUIT. Sans la MAIN (de Main-Tenant) l’être humain est dépourvu de Pour-Voir, de puissance et est ravalé à la capacité de la patte de n’importe quel animal. Ceux qui disposent du mental et du langage, de la main, commandent à tout le développement des techniques qui vont donner une « civilisation » avec la Chute que cela entraîne, dont le colonialisme, à cause de la non maîtrise de l’ego, qui va engendrer un palanquée de chefferie de générations en générations jusqu’à nous.
« Quel plaisir de se promener dans le Jardin !
Je fais le tour de l’Infini ».
(Xi Kang)
STARGATE ou CENTRUM CENTRI : voyager sur le Tapis Volant, selon le Thème du
« Dissolvant universel » (Mercure et Blanc de l’Instant parce qu’il se mêle intimement au corps qu’il dissout, qu’il « retourne » à l’Origine. À ne pas confondre avec l’Alkaest qui se sépare des corps qu’il dissout mais sans les transformer, sans les diminuer. L’ensemble forme le Soi. Le Mercure est donc le Mariage du ‘je’-‘Je’. Sans ce Mercure-Mariage le Soufre ne peut naître. On doit obtenir la Trinité Matière-Mercure-Soufre, soit la Trinité des trois Couleurs ou Degrés : Bleu (Noir, « Futur »)-Blanc (Instant)—Rouge (Passé), qui va entraîner le Voyage (Tapis Volant) à travers la Trinité des Feux Mercure-Sel-Soufre, ou Trinité Matière-Fourneau-Régime. (Sel, Salaire, conséquence d’une addition, d’une cause, d’un résultat).
FAUCILLE-FLÉAU : fouet (
flagellum), arme, catastrophe, joug (joindre, dominer, coloniser), FLÉAU DE LA BALANCE. La Faucille évoque bien-sûr la voie de l’Agriculture, donc l’ESCLAVAGE !
FLÉAU : l’unificateur des deux plateaux de la balance. Le FLÉAU, mot qui indique aussi la peur. Fléau, de
flagellum (fouet), ce qui est redoutable. En français du Moyen-Age, Flael : fléau, arme de combat, châtiment envoyé par Dieu, flageller, châtier, tourmenter (Igné-Inné). Jésus fut flagellé… Comme la PANique du dieu PAN (la Nature), le Fléau fait mal en découvrant sans recul, sans confort, sans son enveloppe, la graine (le inné). On en revient toujours à être le « Je suis ce JE SUIS », le SOI de
Ramana Maharshi...
SOUFRE : est l’anti Super Grégarisme ! Ce qu’il y a DERRIÈRE LE MIROIR, qui fera passer ce que certains nomment « réalité » pour du rêve. Le Soufre n’est qu’une variation du Thème du Soi.
Soufre : lié au Fléau,
PANique : le mental ou lumière subit DANS L’INSTANT la Connaissance Absolu, le Soi. Couleur ou Lumière sont du domaine mental, comme de TOUT : « Quand les pensées surgissent, le monde vient à l’existence ; que peut-il être d’autre, à part une pensée ? », dit Ramana Maharshi à l’entretien 322 ; ce qui rejoins le danger qui se pointe à nos jours : le rêve d’ingénierie sociale des transhumanistes et leur Google voulant MÉCANISER le monde après avoir pratiqué la
tabula rasa criminelle liée naturellement au Fric/Flic du complexe militaro-industriel.
Par rapport au Thème Mercure, le Soufre représente la « Lumière » (actif), alors que le Mercure représente la « Forme » (passif). Ce qui correspond à l
’Eau de Vie d’Isis, et
l’Eau de Mort-Colle de Nephtys les deux sœurs ou deux faces du symbole puisque tout symbole est double et toujours en MOUVEMENT).
PAN ou PANique est dans le Paradoxe de la Réalisation du Soi parce qu’icelui est naturel : « La Sagesse semble survenir, alors qu’elle est naturelle et toujours présente », dit R. Maharshi à l’entretien 63, donnant en même temps la définition de l’
HOMO RELIGIOSUS, ainsi il n’existe pas de laïcité ou de division « croyants-non croyants » !
« Comme il se sentait heureux avant que ne s’éveille l’ego ! L’éveil de l’ego est la seule cause de tous les ennuis. Que l’homme remonte jusqu’à la source de son ego et il atteindra cet état indifférencié de bonheur, qui est le « SOMMEIL SANS SOMMEIL ». Le Soi [la Pierre Philosophale] reste toujours le même, ici et maintenant [puisque c’est une PIERRE]. il n’y a rien d’autre à obtenir. C’est parce que les limitations ont été faussement acceptées [comme la tyrannie de l’opinion et maintenant de son « tout connecté » ou social], qu’il devient nécessaire de les dépasser » (Ramana Maharshi, entretien 63).
« L’homme est redevable de son activité à une Puissance autre que lui [le Principe Originel Universel], alors qu’il croit accomplir tout de lui-même - tout comme un invalide assurant par bravade que, si on l’aidait à se tenir sur ses pieds, il pourrait combattre et chasser l’ennemi. L’action est mue par le désir ; le désir ne s’élève qu’après la montée de l’ego ; et cet ego doit lui-même son origine à un Pouvoir supérieur dont dépend son existence. Il ne peut pas demeurer séparé. Alors pourquoi ce verbiage « Je fais, j’agis ou je travaille » ? » (Ramana Maharshi, entretien 210). Là encore R. Maharshi donne le principe de l’HOMO RELIGIOSUS et le fait que la laïcité ça n’existe pas, comme n’existe pas de division temporel-spirituel ou « croyants-non croyants ».
« Ce qui apparaît et disparaît [naissance, existence, mort] est le ‘je’ transitoire. Ce qui a ni origine ni fin est la Conscience permanente du ‘Je’-‘Je’ [le Mariage ou Conjonction en Alchimie] » (Ramana Maharshi, entretien 268).
De la tyrannique cause-effet ou sujet-objet : « Seul celui qui voit existe. Sans lui, la diversité du monde ne peut apparaître. Et il ne change pas, même si tout change autour de lui. UN SEUL SANS SECOND [ou SINGULIER, IDIOTÈS] » (Ramana Maharshi, entretien 319).
Le Labour Alchimique et la Matière sur laquelle laboure l’Alchimiste consiste à éliminer l’ego, et de lui, et de « sa » Matière, pour que chacun retrouve l’Un ou la pensée-racine ‘je’. Les deux utilisent la Grâce ou Pouvoir supérieur : le Principe Originel Universel.
Un « Nom » sur la Matière de l’Alchimiste (car aucun ne donne jamais le nom de sur quoi il œuvre) ? Ce qui équivaut à poser la question : Comment l’ego s’est-il manifesté ? R. Maharshi : « Il n’y a pas d’ego. Sinon, vous devriez admettre l’existence de deux soi. Comment peut-il y avoir l’advidyâ [l’ignorance] en l’absence de l’ego ? Si vous commencez l’investigation, vous découvrirez que l’advidyâ, qui a toujours été inexistante, n’existe pas, ou vous direz qu’elle s’est enfuie. L’ignorance fait partie de l’ego [et donc de l’opinion de celui qui croit posséder sa vérité]. Pourquoi pensez-vous à l’ego et souffrez-vous ? Qu’est-ce que l’ignorance ? C’est ce qui est non existant. Cependant, la vie du monde nécessite l’hypothèse de l’advidyâ. L’advidyâ n’est que notre ignorance et rien de plus. On peut l’appeler ignorance ou oubli du Soi. Peut-il y avoir obscurité devant le Soleil ? De même, il ne peut y avoir ignorance devant le Soi, qui est évident et lumineux par Lui-même. Si vous connaissez le Soi, il n’y aura pas d’obscurité, pas d’ignorance et pas de souffrance.
C’est le mental qui ressent les difficultés, la souffrance, etc. L’obscurité ne vient ni ne part jamais. Regardez le Soleil et il n’y aura plus d’obscurité. De même, regardez le Soi et vous découvrirez que l’advidyâ n’existe pas » (Ramana Maharshi, entretien 363).
Note.
1. Définition de l’OPINION OU LAÏCITÉ qui « refait le monde avec son opinion » :
En parlant du véritable Ouvrier Jean Coulonval dans son livre
Synthèse et Temps Nouveaux explique de manière radicale l’opinion :
« Je ne suis pas maçon, mais ouvrier d'usine. Je vais donc employer un symbolisme de mes outils.
1. Le tour, ou toute autre machine pour usiner le métal avec des outils de coupe. Il possède une essence : la conjonction de deux mouvements, l'un circulaire de la pièce à usiner, et l'autre de translation de l'outil sur la pièce (ou l'inverse). Cette conjonction, ou sa possibilité, existe de toute éternité dans les essences de la Création, avant même qu'aucun homme ait eu l'idée, dans le temps et l'espace, de construire un tour. Les tours, fraiseuses, perceuses, imaginés à partir de ces essences géométriques pour une multitude de besoins particuliers, je les appellerai des « accidents ». Il se trouvera toujours un imbécile pour essayer de faire fonctionner la machine à l'envers, c'est-à-dire renverser l'ordre essences-accidents. Résultat : il bousille quelque chose.
La révolte de Lucifer, le péché originel, ce n'est rien de plus. C'est simple comme le fil à couper le beurre.
2. L'équerre à centrer (dessin en haut de page). C'est un outil qui sert à trouver le centre approximatif d'une surface qui ressemble plus ou moins à une circonférence. A la façon dont on a décidé que Bourges est le centre géométrique de la France.
La circonférence fort irrégulière représente la section d'une barre d'acier plus ou moins cylindrique. En portant l'appui des tétons en plusieurs points on trace autant de lignes AB. On obtient un petit polygone irrégulier qui est le centre approximatif. Ce sont les accidents externes du contour de la pièce qui en ont décidé. En quelque sorte, ils l'ont imaginé, fabriqué. C'est ce que fait le mode de pensée qu'on appelle « opinion », scientifique, métaphysique, ou même religieuse, quand l'homme se fait de l'Absolu une conception qui convient à ses appétits, dans le monde des accidents, du spatio-temporel.
Le discours logique qui cherche les essences au travers des accidents opère à la façon de l'équerre à centrer qui ne peut tenir compte de toutes les lignes AB possibles pour la simple raison qu'elles sont en nombre inépuisable, in-défini (ce qu'on appelle à tort l'infini). Pas plus que l'équerre à centrer, il ne peut tenir compte de tous les accidents existants ou possibles dans le spatio-temporel, et en conséquence aucun discours logique (tous les philosophismes sont des discours logiques) ne peut atteindre à la vision de l'Absolu. Il est toujours couillonné. L'Homme ne peut atteindre l'Absolu que si l'Esprit vient lui-même le chercher pour le placer au centre, c'est-à-dire en LUI.
Tous les philosophismes, avec leur miroitement verbal, sont des miroirs à alouettes qui ne sont guère dangereux tant que leurs promoteurs se contentent de pondre des bouquins, mais sont des catastrophes quand ils s'incarnent dans des structures politiques concrètes, dans des « Partis » qui n'existent en tant que tels que parce qu'ils prétendent être détenteurs de la Vérité, du centre de toutes choses, ce qui fait que tous sont des dictatures, des totalitarismes, en acte ou en puissance.
La Vérité, pour l'Homme et pour chaque homme, c'est l'idée qu'il se fait de sa nature d'homme. Et il se trouve que, de même que l'équerre à centrer situe le centre d'une façon subjective, par approximation imaginative, aucune idée de l'Homme acquise par le discours logique, et qu'on appelle « opinion », n'a de valeur scientifique, quoi qu'elle en prétende.
En fait, la connaissance par l'Homme de sa nature humaine ne peut être une science puisque toute science naît d'un dialogue entre un sujet qui étudie et un objet étudié ; et que par ailleurs l'Homme étant ontologiquement, en ses essences, le résumé, la globalité de l'Être et de l'ex-istant [le Soi], il est de ce fait dans l'impossibilité de se poser comme sujet étudiant d'un « Univers » qui lui serait extérieur. C'est, géométriquement impossible. C'est pure illusion satanique fondée sur le renversement des rôles entre essences et accidents.
La politique est la science de la gestion des sociétés selon l'idée qu'on se fait de l'Homme (au sens générique). En conséquence, elle implique, de la part de ceux qui exercent le pouvoir politique, la connaissance des essences de l'Homme, de son ontologie. Connaissance qui ne peut s'acquérir à partir des accidents, pas plus que l'équerre à centrer ne peut définir un centre absolu, géométriquement vrai, lequel ne peut absolument pas être une opinion.
L'Absolu, c'est ce que toutes les religions appellent Dieu, l'Être source de tout ex-istant [le Soi]. Ce besoin de perception de l'Absolu régit tous les individus, ceux qui se disent civilisés et ceux qu'on dit sauvages ; mais il est vrai aussi que l'homme a toujours été tenté de rechercher cet absolu au travers des accidents du spatio-temporel et qu'il est difficile d'atteindre la perception pure de « Je suis ce JE SUIS ». Les civilisations [des 10.000 ans de la voie de l'Agriculture] se sont toujours construites sur des compromis entre l'Absolu et les perceptions, contingentes et limitées, du spatio-temporel. Le règne de l'opinion en tant que critère de vérité politique n'a pris valeur dogmatique qu'avec la révolution de (17)89, et le communisme en est la maturation historique en se parant des prédicats de l'Absolu, ce qui en fait une religion à l'envers, comme l'envers d'un cuivre repoussé ».