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Non-Agir Suggérer par mail
 

Ecrit par Sechy, le 10-03-2018 20:52

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Publié dans : Elementals Yôkai, Élémentals, Divinités, Yôkai

Tags : Alchimie, Banques, Capitalisme, Catastrophe, Chan, Chimère, Christ, Confort, Corps, Diable, Dieux, Dragon, Dualité, Eau, Ego, Gratuit, Innocence, Instant, Japon, Jardin, Juif, Langage, Liberté, Lucifer, Méditation, Mental, Morale, Nature, Occident, Orient, Panique, Paradis, Pierre, Porte, République, Rien, Sagesse, Simple, Social, Soi, Spiritualité, TAO, Vérité, Vide, Vieux, Yokaï

 
 
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Non-Agir
ou « lâcher-prise » (Wou-wei ou Wuwéi)
libération des chaînes de l’illusion.
 
 
Selon la Taoïcité, rien ne se transmet. Au mieux on ne peut trouver que des circonstances favorables, se rendre disponible, se disposer à. Comme rien ne se transmet, règne le paradoxe, car « se disposer à » consiste avant tout à « ne pas faire », à ne pas interférer, ce qui ajoute encore au paradoxe, puisqu’il s’agit d’une action résultant d’une non-action : Wuwéi.
Rien n’est écrit, et à l’occasion de ce qui nous fait momentanément faire UN avec l’autre : personne, objet, paysage, on participe de l’état de la personne, de l’objet ou du paysage (comme une aimantation réciproque).
 
Wuwéi a plutôt le sens d’une action qui provient du non-être, pas d’ego, libéré des peurs, des attachements et des désirs, libéré à l’identification à un « nous » illusoire. Il reste alors sinon l’action, la disponibilité vacante, la faculté d’adaptation qui s’oublie elle-même.

Wu wei : wu, le ne… pas, la négation, et wei ; interférer, être devenir, agir, action, mise en pratique, diriger, exécuter, faire.
 
Ce « devenir » autre, ou faire UN avec l’autre est la condition de toute spiritualité authentique, quelqu’en soit la nature, une transmission aussi impalpable qu’une brume qui flotte dans un sentier un matin d’été, bien éloigné de tout rituel humain spectacle. Il s’agit de faire UN avec l’autre, devenir le TOUT. Il s’agit alors d’une dépersonnalisation totale, comme l’EAU peut prendre une infinité de forme.

Faire UN correspond avec l’AINSITÉ (1), le tréfonds de l’Être, proche du crépuscule ou AUBE CORRESPONDANT AU BLANC DE L’INSTANT : LA MORT PRÉCÈDE LA VIE    (le Blanc est la couleur du deuil et de la mort, en tout cas en Orient, et ce le fut aussi longtemps en France à la Cour des rois de France. Le Blanc : couleur de la révélation).

Ainsi, s’il y a transmission ou formation de l’UN entre deux êtres ou entre deux nom-la-forme, ce ne sera qu’à l’occasion d’une PRÉSENCE D’ABSENCE, un invisible fil de brume qui peut se dérouler. Le « Ciel antérieur » transmet ses indications si, et seulement si, on est en état de FLUIDITÉ (Eau…).

Comme pourrait dire le Maharshi : « Écoute… Ton état communique avec toi, il n’y a rien d’autre »


Cette fluidité ou transmission est bien-sûr au-delà des noms-les formes ou écritures. Ainsi quelque chose ne se transmet pas par les livres et leur texte, ou par maître à disciple, soit de quelqu’un « qui sait » (l’initié) à l’ignorant (le profane).

Le Réalisé vivant « converti » en silence : il rayonne naturellement, il touche sans toucher, il ne va pas tirer sur un brin d’herbe pour le faire pousser plus vite, au risque de le déraciner ; plutôt : « Le MOT est comme le NID, le sens est l’OISEAU », aimait à citer souvent Jean Coulonval dans Synthèse et Temps Nouveaux. Le Nid : créer les conditions favorables pour l’Oiseau, donc pour l’élève qui parviendra à devenir son propre maître. L’Oiseau pourrait alors voler hors du nid… voyager pour voir les vicissitudes du monde, puis de revenir s’il le ressent vers le nécessaire.
Évidemment le Vrai Voyage est le pas du disciple, celui qu’il entame et ne peut réaliser que SEUL, sans bâton de pèlerin, sans béquille (1), sans maître autre que lui-même, L’UNIQUE PAS VERS L’AUTONOMIE VÉRITABLE, LE NID DU MONASTÈRE REFERMÉ DERRIÈRE LUI. Bref, retrouver la GRATUITÉ, le NON-AGIR ou l’action désintéressée. Ce qui porte des Vrais Fruits ne peut s’accomplir que par la GRATUITÉ ou manière désintéressée. C’est-à-dire que l’être doit réaliser qu’il n’est pas l’auteur de ses actions, mais seulement l’instrument d’un pouvoir supérieur (réf. R. Maharshi, entretien 58).

FLUIDITÉ : utilisation des énergies de l’inconscient plutôt que d’y mettre de la résistance. Une approche par le BLANC DE L’INSTANT : SE PROMENER DANS LE SENTIER ou LE DÉTOUR À (EST) L’ACCÈS. On ne peut pas saisir la Réalité, mais être fluide ou souple pour ne pas se laisser bouffer par le paradoxe lui-même. Lorsque le « détour » fonctionne, comme par enchantement surgit l’Éveil ou Félicité.

Comme l’Oiseau et son Nid : s’abstraire ou se protéger du monde profane et des larmes et y retourner sans cesse, ne plus diviser entre sacré et profane ou entre société spirituelle et société « civile », ou entre mouvement et repos.

Je crois que le savant Nikola Tesla appliquait le principe taoïste puisqu’il aimait se concentrer dans la foule d’un hall de gare. En effet, se trouver au milieu de la foule, c’est retrouver et conserver son indépendance comme si on se trouvait au milieu d’un paysage ! Faire UN avec la foule c’est vivre l’Instant, et comme pour Tesla un Éveil survient. Cette expérience est des millions de fois supérieure à celle de la vacuité inactive. Ainsi, selon le conseil de Liu Yi Ming, chaque fois que vous rencontrez une personne qui sème la perturbation, qu’icelle vous concerne ou non, utilisez cette perturbation pour vous perfectionner et gagner en force, c’est-à-dire que VOUS FAITES UN AVEC CETTE PERTURBATION, « comme on affine l’or maintes et maintes fois jusqu’à ce qu’il ne change plus de couleur. Cette méthode, si elle vous apporte la force, se révèle bien supérieure à la pratique forcée de la quiétude », c’est-à-dire qu’il y a toujours fluidité, jamais résistance, jamais stratégie de l’évitement comme le pratique maintenant presque tous les Terriens et leur oligarchie.


Note.
1. Iti désigne l’ainsité (ainsi), le Soi, la Seule Réalité, le « JE SUIS », tathata en sanskrit, shinyo en japonais.

AINSITÉ : ni s’enfuir, ni s’approcher. Si l’on se tient dans l’absolu, toutes les choses sont l’absolu ; si l’on se tient dans le phénoménal ou monde des accidents, toute les choses sont le phénoménal. Le Centre est nulle part et la Circonférence est partout (à rectifier dans nombre de pages où c’est maladroitement inversé !!!)
Donc se situer partout et ne demeurer nulle part, afin de ne jamais se fixer, ce qui pourrait enclencher le tombeau. Seule la fluidité est importante, vitale.
Les Taoïstes déclaraient : « Faire du néant leur tête, de la vie leur colonne vertébrale et de la mort leur cul ! ».
Ni apparaître, ni disparaître, seulement « Je suis ce JE SUIS » ou immortalité, éternité du ‘Je’. Jean Coulonval dans Synthèse et Temps Nouveaux : « Il m’arrive encore de désirer le retour au Néant, l’anéantissement du ‘Je’. Mais, écrivant cela, je m’aperçois que c’est impossible. Retour au Néant ? Mais on ne peut retourner « à quelque chose » qui, par définition, ne peut être le Néant, le Rien. L’anéantissement du ‘Je’ ? Mais ce ‘Je’ est la fine pointe de mon âme, par laquelle je suis une « personne », selon la définition qu’en donne Olivier Clément, par laquelle je touche Dieu, je suis Dieu. Pouvoir tuer mon ‘Je’, ce serait pouvoir tuer Dieu. Idiot, stupide ! Le fleuve qui va à la mer ne peut supprimer sa source ».
 
 

Dernière mise à jour : 11-03-2018 17:04

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