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Désir = Dualité Sujet-Objet Suggérer par mail
 

Ecrit par Sechy, le 10-06-2018 22:14

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Publié dans : Elementals Yôkai, Élémentals, Divinités, Yôkai

Tags : Accident, Alchimie, Allégeance, Banques, Capitalisme, Catastrophe, Chan, Chimère, Christ, Circoncision, Confort, Corps, Démiurge, Démocratie, Diable, Dieux, Dragon, Dualité, Eau, Ego, Fétiche, Gratuit, Grégaire, Guerre, Humain, Information, Innocence, Instant, Intelligence, Intérêt, Japon, Jardin, Juif, Klan, Lait, Langage, Liberté, Lucifer, Matrice, Maux, Méditation, Mental, Morale, Mort, Mot, Nature, Occident, Opinion, Orient, Panique, Paradis, Phallus, Pierre, Porte, Puce, République, Réseaux, Rien, Sagesse, Simple, Social, Soi, Souffrance, Spiritualité, TAO, Temps, Vérité, Vide, Vieux, Viscères, washingtonisme, Yokaï

 
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Désir = Dualité Sujet-Objet
 
 
Comme le temps, les objets existent seulement parce que celui qui les voient en prend conscience, ou les « fabrique ». (Réf. R. Maharshi, entretien 399).

Les délices (ou confort) mariés à la société de consommation qui fabrique un consommateur perpétuellement insatisfait, agité, anxieux et blasé drogué au toujours nouveau, toujours plus speed, etc., système capitaliste fabriquant les masses à ressentir un appétit toujours plus insatiable, non seulement de produits ou d’objets, mais aussi d’expériences nouvelles et d’« accomplissement personnel » (faux éveil et son business qui va avec). Comme en dualité, le capitalisme fabrique d’un côté le désir et de l’autre de nouvelles formes de mécontentement, exactement comme sa démocratie et la dualité winner-loser. Tout cela étant lié aux sens qui par principe sont éphémères car liés à l’opinion.
« La répétition de ce type d’expériences ne signifie pas la répétition des mêmes délices. Seul un insensé nourrira le désir d’une joie passagère. Qui plus est, un objet ne procure du plaisir que lorsqu’il est désiré. Par conséquent, le plaisir appartient au désir - renonce donc au désir et aux besoins irrépressibles », dit Vasistha au Prince Râma, dans le Yoga Vasistha : Deva Puja.
 
”Si à un moment donné tu fais l’expérience de Cela [le Soi], ne l’emmagasine pas dans ton mental tel un souvenir ou un sentiment de l’ego susceptible d’être ravivé comme le désir” (YV VI, 1-44).
« Les choses sont faites de la même substance que les rêves », écrivait Shakespeare. Les choses ou objets au même titre que L’ESPACE-TEMPS : « Ce qui n’est pas en vous ne peut pas apparaître hors de vous », explique le Maharshi à l’entretien 199. Ce qui peut expliquer le conditionnement (incommensurablement plus puissant que celui de l’Église) de l’humain par le capitalisme et ses objets-objectifs.

ESPACE-TEMPS = EGO. « Doté de l’énergie de l’air vital, il devient alors jiva ou individu [le ”profil utilisateur” comme disent de nos jours les capitalistes liés à la City de Londres et ses banques]. Dès lors, l’individu suit les diktats des opinions et sombre dans l’ignorance crasse. C’est ainsi que naît le mental en conjonction avec le sentiment de l’ego et les différentes formes de l’énergie psychologique ».
Les cinq sens fabriquent les objets et les expériences qui les mettent en rapport. L’ensemble de ces éléments porte le nom de puryashtaka (1) », explique le Seigneur Shiva. Mais si c’est ainsi que furent créées tous les noms-les-formes, « en fait rien ne fut créé. Tous ces éléments ne sont que d’apparentes modifications au sein du Soi. De même que les objets du rêve sont dans le for intérieur, toutes les substances [ou noms-les-formes] ne diffèrent en rien de du Soi. De même que lorsqu’on voit ces objets en rêve, ils semblent devenir les objets de notre perception, tous paraissent également des réalités objectives », explique Shiva.

Les noms-les-formes brillent en tant que Seigneur, mais c’est FAUX, CAR IL N’EXISTE AUCUN NOM-LA-FORME OU SUBSTANCE MATÉRIEL OU EN 3D. « Du fait de nos propres opinions que ce sont des substances dont on fait l’expérience, ces objets paraissent avoir une substantialité [être réelles]. Ainsi, faisant apparaître une substantialité comme par magie, la conscience voit la substantialité.
Conditionnée par de telles opinions, la conscience semble souffrir. ”Le conditionnement est tristesse et douleur. Mais le conditionnement est fondée sur les pensées et les opinions (ou expériences sensuelles et psychologiques). Toutefois, la Vérité est au-delà de telles expériences et le monde est une apparence, comme un mirage !” (YV VI, 1-42).

Comme avec Shakespeare cité plus haut, « Le jiva perçoit tous ces éléments constituants un corps dans le vide, à la façon dont la personne qui rêve perçoit divers objets au sein du vide intérieur. C’est vrai même aujourd’hui ; la Conscience cosmique ou Être cosmique perçoit l’univers de diversité en lui-même ainsi que le rêveur perçoit la diversité au-dedans », explique Shiva.

FRACTAL : « Le jiva se pense lui-même en tant que Brahma, Vishnu, etc., mais tout cela n’est rien de plus qu’une forme pensée ». Forme pensée qui conçoit d’autres formes pensées et en fait l’expérience. De là va naître la dualité sujet-objet et par là même l’espace-temps et l’idéation ou vagabondage mental avec, ce qu’on nomme ego. « L’ego qui apparaît dès que la Conscience conçoit un objet en elle-même et pense qu’elle le perçoit [dualité ou dialogue entre un sujet qui étudie et un objet étudié]. Cet Instant lui-même est l’espace-temps [fractal ou Tout est dans Tout], l’ère, et tous les multiples et toutes les divisions des espaces de temps. […] Pourtant, rien n’est créé par ou dans la Conscience cosmique, car tout demeure inchangé et ne subit pas de modification », dit le Seigneur Shiva.

« La montagne vue en rêve paraît seulement exister dans l’espace et le temps. Elle n’occupe pas d’espace et il ne lui faut pas de temps pour apparaître et disparaître [une montagne, une ville, ou tout autre nom-la-forme]. Il en est de même avec le monde. ”Quelle que soit la manière dont l’omnipotente Déité voit le jour, c’est exactement de la même façon qu’un ver prend naissance en un clin d’œil” (YV VI, 1-12). Du Seigneur Rudra jusqu’au brin d’herbe, tous les êtres qu’on voit dans l’univers ont été créés de la même manière, qu’il s’agisse de micro-organismes [comme virus et microbes] ou de personnalités colossales », explique Shiva.

La Conscience ou Soi ou Instant est toujours ici et maintenant dans le mental où naît l’opinion. « Le rêveur rêve d’un village qui occupe son mental et où il vit pour le moment ; puis il rêve à une autre situation et pense vivre à cet autre endroit. De la même façon, le jiva passe d’un corps à un autre ; le corps n’est que le reflet de l’opinion considérée par le jiva. L’irréel (le corps) seul meurt et c’est l’irréel qui renaît apparemment dans un autre corps. De même qu’en rêve on fait l’expérience de choses vues et non vues, semblablement dans son rêve le jiva fait l’expérience du monde et voit même ce qui va se produire dans l’avenir », dit Vasistha.

« Vous avez quitté votre maison dans une charrette, pris le train, êtes descendu à la gare, remonté dans une charrette et vous vous êtes retrouvé dans cet ashram. Quand on vous à demandé ce que vous avez fait, vous avez dit que vous avez voyagé depuis votre ville jusqu’ici, n’est-ce pas ? Le fait n’est-il pas plutôt que vous n’avez jamais bougé et que ce sont les divers moyens de locomotion qui vous ont transporté tout le long de votre route ? De même que vous confondez ces mouvements avec les vôtres, vous faites ainsi pour les autres activités. Mais ce ne sont pas les vôtres. Ce sont les activités de Dieu ». (Ramana Maharshi, entretien 78).

« Où allez-vous ? Vous n’allez nulle part. À supposer même que vous soyez le corps, votre corps est-il venu de Lucknow à Tiruvannâmalai ? Vous étiez simplement assise dans la voiture ou autre moyen de locomotion qui a bougé ; pour finir, vous dites que c’est vous qui êtes venue ici. Le fait est que vous n’êtes pas le corps. Le Soi ne bouge pas. Le monde bouge en lui. Vous êtes seulement ce que vous êtes. Il n’y a pas de changement en vous. Par conséquence, même après un soi-disant départ d’ici, vous êtes ici, là-bas et partout. Ce ne sont que les scènes qui changent.
Quant à la Grâce, elle est en vous. Si elle était extérieur, elle n’aurait aucune valeur. La Grâce est le Soi. Vous n’êtes jamais hors de son activité. La Grâce est toujours présente ». (Ramana Maharshi, entretien 251).

« L’ego ne change pas. Il ne quitte pas un corps pour en chercher un autre. Regardez ce qui arrive à votre propre corps physique. Supposez que vous alliez à Londres. Comment faites-vous ? Vous prenez une voiture qui vous emmène à un port, puis un bateau qui vous transporte jusqu’à Londres en quelques jours. Que s’est-il passé ? Ce sont les moyens de transports qui se sont déplacés, non pas votre corps. Cependant vous affirmez que vous avez voyagé d’un bout à l’autre du globe. Les mouvements des véhicules ont été transportés à votre corps. Il en est de même pour votre ego... ».

Comparaison avec l’écran de cinéma qui n’est pas affecté par les images qui y sont projetées : « De même, la personne qui voyage en train [ou en avion] croit qu’elle se déplace. À vrai dire, elle est assise et repose sur son siège et c’est le train [ou l’avion] qui se déplace à toute allure. La personne superpose le mouvement du train au sien parce qu’elle s’identifie au corps [comme si elle s’identifiait aux images projetées sur l’écran de cinéma]. Aussi pense-t-elle : ”je viens de passe une gare, puis une autre et encore une autre” et ainsi de suite. Si elle faisait un peu attention, elle se rendrait compte qu’elle est assise sans bouger et que ce sont les gares qui défilent devant elle. Cela ne l’empêche pas de dire qu’elle a fait un long voyage comme si elle s’était efforcée d’effectuer elle-même chaque pas sur le trajet.
Le jnani [le Réalisé], en revanche, est pleinement conscient que le véritable état d’Être demeure fixe et immobile [ici et maintenant] et que toutes les actions se déroulent autour de lui. Sa nature ne change pas [pas de spatio-temporel] et son état  n’est nullement affecté » (Ramana Maharshi, entretien 607).

Mais la personne IGNORANTE qui se jette dans le vide du haut d’un immeuble de 10 étages pourra se dire en tombant, en passant devant le 9è étage : ”Jusque là ça va”, puis en passant devant 8è étage : « Jusque là ça va encore !” et ainsi de suite jusqu’à réception au sol….

Important entretien 609 de Ramana Maharshi : « C’est parce que vous vous identifiez à votre corps que vous voyez le monde autour de vous et que vous dites que l’état de veille est plein de choses belles et intéressantes. L’état de sommeil vous paraît ennuyeux parce que vous n’y étiez pas en tant qu’individu, et en conséquence, toutes ces belles choses n’existaient pas. Mais quel est le fait indéniable ? C’est qu’il y a la continuité d’ÊTRE dans chacun des trois états [veille, rêve, sommeil profond], mais qu’il n’y a pas de continuité pour l’individu et les objets [c’est moi qui souligne].
CE QUI EST CONTINU EST AUSSI DURABLE, C’EST PERMANENT. CE QUI EST DISCONTINU EST TRANSITOIRE.
Par conséquent, l’état d’ÊTRE est permanent et le corps et le monde ne le sont pas. Ils sont des phénomènes fugitifs qui passent sur l’écran de la conscience d’ÊTRE, laquelle est éternelle et immobile.
Lorsque l’on passe du sommeil à la veille, la pensée ‘je’ doit se manifester ; le mental entre en jeu ; les pensées s’élèvent ; puis les fonctions du corps entrent en activités ; tout cela réuni nous fait dire que nous sommes éveillés [et que c’est la réalité]. L’absence de tout ce processus est la caractéristique du sommeil et, en conséquence, le sommeil est plus proche de la pure conscience que la veille. Mais on ne doit pas pour autant désirer rester en état de sommeil. D’abord parce que c’est impossible, le sommeil devant nécessairement alterner avec les autres états ; ensuite parce que le sommeil ne peut pas être un état de félicité, qui est celui du jnani, car cet état est permanent et sans alternance. De plus, l’état de sommeil n’est pas considéré comme un état de conscience, alors que le sage demeure toujours conscient. Voilà pourquoi l’état de sommeil diffère de l’état dans lequel le sage est établi. […] Le désir de Réalisation ne peut naître qu’à l’état de veille ; de même que l’on ne peut faire des efforts que lorsque l’on est éveillé. Nous savons que les pensées à l’état de veille font obstacle à la tranquillité du sommeil. « Sois tranquille et sache que JE SUIS DIEU ». Ainsi, la tranquillité est le but du chercheur ».

Tranquillité ou état du jnani : « Ce n’est ni le sommeil ni la veille mais un état intermédiaire entre les deux. Il y a la conscience de l’état de veille et la tranquillité du sommeil ». Un état qu’on peut appeler sommeil éveillé ou veille endormie, ou veille sans sommeil ou sommeil sans veille. « Il diffère du sommeil ou de la veille pris séparément. Bref, c’est un état combiné de conscience parfaite et de tranquillité parfaite. Il est l’intervalle entre le sommeil et la veille et également l’intervalle entre deux pensées successives. Il est la source d’où s’élancent les pensées ; nous pouvons l’observer lorsque nous sortons du sommeil. En d’autres termes, les pensées ont leur origine dans la tranquillité du sommeil. Ce sont elles qui font la différence entre la paix du sommeil et l’agitation de l’état de veille [les ”images qui bougent” dont le virtuel…]. Allez à la racine des pensées et vous atteindrez la tranquillité du sommeil. Mais vous ne pouvez l’atteindre qu’avec toute la vigueur de la recherche, c’est-à-dire avec une conscience parfaite.
[…]
Vous êtes déjà Cela [le Soi]. Le temps et l’espace ne peuvent affecter le Soi. Ils sont en vous ; et tout ce que vous voyez autour de vous est également en vous ».

Le Soi ou Instant, Ici et Maintenant, est déjà en nous : « Toi, moi et toutes ces choses sont pur Brahman [Soi ou Instant] : il n’y a pas du tout ignorance », explique Vasistha au Prince Râma.
« Tu es Brahman, je suis Brahman, l’univers entier est Brahman. Fais tienne cette Vérité à tout moment ».
« C’est là où rien n’est apparu (n’a été créé) que l’on voit toute chose », dit Vasistha (l'Artiste...)..
Tout est dans Tout, Rien n’est dans Rien : « Cela (le Soi) seul existe, et rien d’autre : ni le corps, les sens et l’énergie vitale ; ni le mental, l’entrepôt de la mémoire ou des tendances latentes ; ni le jiva, pas même un mouvement de la conscience ; ni la conscience ni le monde. Cela n’est ni réel ni irréel ni quelque chose entre les deux, ni vide ni non-vide, ni le temps, l’espace ou la substantialité. Libéré de tout ça ainsi qu’une centaine de voiles dans le cœur, on devrait faire l’expérience du Soi dans tout ce qu’on voit. Cela n’est ni le commencement ni la fin. Parce que c’est toujours présent partout, on le prend pour autre chose [et on invente la ”laïcité”]. Des milliers naissent et des milliers meurent : mais le Soi qui est partout, dedans et dehors, n’en est pas affecté. Il demeure dans tous les corps, etc., comme s’Il différait juste un peu de l’Infini. Bien qu’engagé dans des activités diverses en rayonnant d’un vif éclat, Il demeure dégagé du sentiment de la réalité du ‘je’ et du « C’est à moi », car tout ce qu’on voit en ce monde sans exception est Brahman [Soi ou Instant] », dit Vasistha.

À suivre…

[Voyage en cette dimension en compagnie de Vasistha (ou Vasishtha), un des grands Sages de l’ère du manvantara. Énorme merci à son traducteur le Swami Venkatesananda (1921-1982). Hymnes composés par Vasishtha dédiés à Agni (Igné-Inné…)]

[En haut de page : aquarelle de M. Roudakoff]


Note.
1. Puryashtaka : les huit constituant du corps subtil. La recherche du Soi s’appelle aussi sharira (corps ou demeure, ville ou individu, puri ou jiva, selon le point de vue. « Le vritti-jnâna est généralement associé à des phénomènes objectifs. Quand iceux disparaissent, il ne reste plus que l’atma-vritti ou la vritti subjective [activité mentale, mode mental], qui est identique au jnâna [connaissance, sagesse]. L’âjnâna [ignorance] ne cessera que grâce à l’atma-vritti. Alors que le Puryashtaka ne sera pas non plus associé avec quoi que ce soit d’extérieur, et le Soi resplendira, uniforme et harmonieux », explique Ramana Maharshi à l’entretien 631.
 
 

Dernière mise à jour : 11-06-2018 21:41

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