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Collage of our life Suggérer par mail
 

Ecrit par Sechy, le 09-02-2009 15:16

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Publié dans : Flash sur films, Sommaire films du Japon

Tags : Collage of our life, Films, Japon


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Collage of our life
Renai Shashin
恋愛写真
 
 
http://drama-jinso.over-blog.com/article-12735798.html

Film du Japon réalisé en 2003 par Yukihiko Tsutsumi, sur un scénario de Kaoru Ogawa. Il existe une autre version bien meilleure portant le titre : Heavenly Forest - Tada kimi wo aishiteru.

ATTENTION : film comportant des violences qui peuvent choquer les plus sensibles.
 
Makoto (joué par Ryuhei Matsuda) est un étudiant qui ne vit que dans l'espoir de devenir photographe professionnel. Un jour il rencontre Shizuru (joué par Ryoko Hirosue) à la fac, ils tombent rapidement amoureux l'un de l'autre et Shizuru se met alors à partager sa passion pour la photographie. Ils vécurent alors heureux jusqu'a ce que Makoto ne voie le talent de Shizuru éclipser le sien et que se sentant menacé il ne l'oblige à le quitter. Trois ans plus tard il reçoit une lettre de Shizuru, lui annonçant qu'elle va avoir une exposition à New York et qu’elle l'invite à venir voir. Mais lorsqu'il arrive là-bas il n'arrive pas à la retrouver... (Résumé d’après Japanfan-over-blog)
 
 
Le début du film me fait penser au théâtre Kabuki, là où Makoto fait dans la démesure et se fait renvoyer de son boulot de photographe. Il nous raconte le début de son parcours professionnel après avoir quitté l’université. Tout en racontant son présent, en image nous pouvons suivre ce qui se passe : il vient de recevoir une lettre de New York de son ancienne petite amie : Shizuru Satonaka (joué par Ryoko Hirosue). Il ne l’a pas vue depuis trois ans. Elle lui parle de ce «monde de Basquiat »... dont Makoto lui avait parlé. « Prendre une photo » (comme si on voulait s’approprier le monde), voilà bien un geste consistant à ENCADRER, à CONCENTRER, FIXER un espace contenant plus ou moins de choses, qui de toutes façons sont vivantes. Chacun est son propre « appareil photo », mon voisin verra un cube sous un angle, alors que je le verrai sous un autre angle et donc sous un autre éclairage. Si ce cube est dans le noir, mon voisin et moi sommes à égalité ! Alors le photographe est-il celui qui prête son œil à d’autres ? celui qui révèle une « réalité » ?
 
 
Pendant quelques minutes nous avons droit à une série de « clichés » stéréotypés sur New York, sûr que c’est pas la France ! ni le Japon ! « Prendre des photos », si c’est pour un souvenir pour bloquer les dommages de l’irréparable outrage de la flèche du temps, pourquoi pas, mais si c’est pour les mettre dans un album que personne ne verra ? ou alors il faut les exposer, et là ça entre dans le monde du business art ! ou alors être reporter photographe pour une agence de presse et donc prêter son œil à l’autre... Le photographe serait celui qui sait voir, alors il en ferait profiter celui que ne sait pas voir ? Pour moi sa fonction ressemble plutôt à  celui qui FIXE un instant de lumière sur un support, l’émotion quand on regarde la photo passe ou ne passe pas...
Pour résumer, Shizuru a eu beaucoup de chance qu’un éditeur remarque son travail, et surtout lui propose de participer à une exposition de ses photos. Aussi, Shizuru souhaite vraiment revoir Makoto. Mais il est amer et jaloux de la « qualité artistique » des quelques photos que Shizuru a jointe à son courrier, et ça part à la corbeille, et l’appareil photo contre le mur... et ensuite quelques autres objets... Bref il fait un beau foutoir... et se blesse une main.
 
 
Au dix premières minutes du film j’accroche pas : c’est bien convenu et mou. Il y a un passage dans une université, avec étudiants et revues légères... qui me laisse perplexe. Une mandarine qui roule sur le sol avec quelques notes hésitantes de piano apportent un peu de poésie qui tardait a venir. Et justement sans nous en rendre compte, nous passons habillement au moment arrière où Makoto rencontre Shizuru : elle ramasse la mandarine, et elle veut que Makoto la prenne en photo. Il pense alors qu’il a trouvé... l’Amour. Shizuru est bizarre, premier point, ensuite est-elle méchante ? puisqu’elle fiche son poing dans la gueule à un étudiant qu’elle avait convié a se faire photographier avec elle ? deuxième point, ensuite elle drague Makoto, et lui montre comment faire un arc-en-ciel en crachant de l’eau en fines gouttelettes.

Évidemment après avoir vu les deux acteurs dans Heavenly Forest je suis un peu déçu par Ryoko Hirosue et Ryuhei Matsuda, ils font plus vulgaires, et Ryuhei Matsuda est froid et garde un air méchant de gros dur sans esquisser le moindre sourire. Une salle de cours dans l’université fait aussi nettement vulgaire : une élève vernit ses ongles, une autre mange, une autre tripote un Rubik’s cube, pendant que le prof fait son cours. Et elles discutent de l’étrangeté de Shizuru.
 
 
Ensuite dans divers endroit de la ville où ils se trouvent, Makoto prend plein de photos de Shizuru, dont le sauvetage du ballon d’une petite fille accroché à un pylône électrique. Shizuru veut prendre Makoto en photo mais elle n’a peut-être jamais tenu un appareil photo de sa vie.
Après ça devient trouble, une amie de Makoto vient lui dire que Shizuru est parti pour un « week-end de débauche » avec son prof d’anglais ! Qu’elle jeu joue t-elle ?
Elle retrouve Makoto chez lui et lui parle de sa mère et de sa solitude, et de son père toujours absent. Pour être peu clair c’est peu clair : le prof d’anglais est le père de Shizuru, et elle a répandu la rumeur d’une liaison pour se rapprocher de lui ! Comme montré dans la capture d’écran en haut de la page, avec une mandarine incrustée dans le titre du film, cette mandarine sert de jolie liaison amoureuse entre Makoto et Shizuru. Elle reste hébergée chez Makoto, et la demande de celui-ci.
Ensuite chez Makoto on a une scène avec les fameuses nouilles japonaises instantanées Nissin, et ici Shizuru ajoute de la mayonnaise ! (Versez de l’eau bouillante dans le bol en plastique, attendre trois minutes, mélanger et c’est prêt ! Attention a ne pas se brûler, c’est un peu du sport de manger ces nouilles là. Ça a un goût bizarre, et il vaut mieux ne pas approfondir la composante des ingrédients !) 
Ces nouilles Nissin ont donné l’envie à Shizuru d’apprendre la photo avec Makoto. Je ne voudrais pas jouer les professeurs, mais apprendre la photo, ça se résume à : savoir voir ! Le reste des détails techniques avec les appareils modernes tient peut de place. Bref ça donne l’occasion au réalisateur d’introduire une petite séquence comique à la François Rabelais.
 
 
Après une journée de séance photos par Shizuru, Makoto est éblouis par son talent déjà en place dès le début, comme si elle était faite pour ça. Un génie ?
En tous cas dans la rue elle est comme une folle, courant et mitraillant de son appareil photos tout ce qui ce présente au viseur. Ça ma fait penser au cinéaste Abel Gance et à son film Napoléon, où il faisait lancer en l’air des caméras Parvo pour figurer des boules de neige !
Shizuru et Makoto décide de participer à un concours de photos. En recevant la réponse à ce concours, Makoto découvre que seule la candidature de Shizuru a été retenue ! Jaloux, il jette le courrier, se sentant comme un loser.
Assis sur un banc avec d’autres étudiants exposant leur avenir professionnel, Makoto leur répond qu’il veut être photographe.

Après quarante minutes de film, je commence seulement a apprécier le jeu de Ryuhei Matsuda, tout en lenteur et retenue, et celui de Ryoko Hirosue assez discrète.
Dans l’histoire, il n’est pas question de loser (Makoto) et de winner (Shizuru), elle voulait faire de la photo pour comprendre Makoto et être dans son monde comme elle dit, respirer les mêmes choses par amour pour lui. Mais c’est ce que j’écrivais plus haut à propos d’un cube : seulement les idées sont les mêmes mais les points de vues différents... C’est-à-dire que les rapports entre les choses sont complémentaires et éclairées d’amour, et ne sont en aucune façon des rivalités. Donc l’épouvantable classement en loser et en winner est a brûler.
Bref, Shizuru a beau exposer qu’il n’y a pas de loser et de winner et qu’elle aime Makoto, celui-ci lui fait comprendre qu’il ne veut plus qu’elle reste chez lui, et cela, selon leur convention : jusqu’à ce qu’il ne reste plus de mandarines (dans un grand carton, qui est maintenant vide).
Shizuru, avec derrière elle un Makoto au regard des plus triste, monte dans un bus Keio pour une destination fort éloigné de la chronologie de Makoto, qu’on n’aura pas vu beaucoup sourire !
 
 
 
Bravo au réalisateur Yukihiko Tsutsumi pour ses transitions artistiques, trop maniérées mais cinématographiques, pour passer en une fluidité agréable d’une chronologie à une autre. Ses transitions passent nettement mieux que celles de Heavenly Forest. Je vois d’ailleurs que ce réalisateur a reçu de nombreux prix à la Television Drama Academy Awards..

Après donc une bonne transition nous amenant à trois ans après le départ de Shizuru, Makoto est amère, et au cours d’une visite à une réunion au cours d’un repas des anciens élèves de son université, il observe la vantardise de ceux-ci étalant leurs médiocres opinions sur leur milieu professionnel. Une ancienne amie lui apprend que Shizuru a été tuée il y a un an... Elle a même entendue le détective chargée de l’enquête lui en parler. Alors, pour en revenir au début de la page et du film : pourquoi Makoto a-t-il reçu une lettre récente de Shizuru à New York ? Est-ce la bonne Shiruzu ? Il part pour New York avec pour seul adresse une simple photo récupérée heureusement, coincée entre deux briques, car les éboueurs avaient ramassés les ordures, et sur laquelle il est écrit : Wonder from my nest !
 
 
A New York, dans un Yellow Cab, heureusement que Makoto parle couramment l’anglais ! A New York on a droit à Ground Zero bien-sûr, 2001 n’est pas loin puisque le film date de 2003 seulement.
Et puis, et puis, tel un des deux avions fonçant sur une des deux tours jumelles à Manhattan, un flingue vient foncer sur le nez de Makoto... Là on tombe peut-être dans les clichés caricaturaux ! Là, pas de bons points pour le réalisateur et le scénariste : musique merdique sur fond de cassage de gueule... pour aboutir sur le visage de Makoto couvert de pansements. Surprise, il n’est pas dans une chambre d’hôpital mais... dans le salon d’un espèce de marginal qui aime les asiatiques et leur culture, mais aussi leur cul... Bref, il est peut-être à ses moments perdus un gay. Il est aussi prêtre et vendeur de marijuana. Sa « boutique » est le confessionnal ! Le scénario dérive ici dans le n’importe quoi ! et même le graveleux ! ou ce qui se trouve sous la ceinture... Et puis on tombe aussi dans le cliché des armes à feu, que chacun peut s’acheter par correspondance ou en boutiques aux États-Unis. Après on s’étonne que les deux tours jumelles de Manhattan est pu s’écrouler avec seulement deux avions de transport pénétrant dedans, en plus des explosions mystérieuses dans leur sous sol et à des étages... donc une démolition contrôlée... Terrifiant et si triste ! Dans ce film j’ai l’impression de voir un New York moderne par rapport à Paris, mais aussi très archaïque, voir sauvage, par rapport à ce même Paris.
 
 
Makoto grâce à ce prêtre un peu gay et bizarre retrouve l’adresse de Shizuru, avec son nom écrit sur une boîte aux lettres. Il trouve un appartement, pas de porte fermée à clef, il entre... C’est bien l’appartement de Shizuru, d’après les objets familiers à Makoto. Là, il apprend par la logeuse Japonaise de Shizuru qu’elle est parti il y a quelques jours pour Mexico...

La dérive du n’importe quoi se poursuit, et dans une violence malsaine en plus, genre sadisme, à croire que ça fait plaisir au scénariste, en y mélangeant une histoire de maffia chinoise et d’espions. On se demande même comment Makoto n’est pas déjà mort ! un vrai Superman. Après cet acharnement sur le pauvre Makoto, véritable objet de rapport sado-maso, il trouve un peu de calme par la rencontre d’une vieille femme asiatique... peut-être là un bien pour un mal... et toujours pas de Shizuru en vue, vivante ou morte.
Pour terminer, à la fin du film, la qualité du scénario empire, en voulant faire reposer le drame sur le personnage de Aya (joué par Eiko Koike), ça en devient même gore, et pour une relation de cause à effet scolaire. Je veux bien que l’on parle de l’excès asiatique, mais dans ce film cet excès fiche en l’air cette histoire d’amour, il ne reste presque plus d’émotion.
 
 
Enfin le film se termine tout de même par un côté positif : On accepte enfin les photos de Makoto, il a même un contrat avec une agence de publicité, ainsi il « est aux côtés » de Shizuru. Pour moi l’émotion passe seulement à cette fin.

Une étoile pour Collage of our life, car c’est un mauvais collage qui dénature l’ensemble de cette histoire d’amour, avec sa partie américaine très mauvaise et pleine de clichés à la sauce japonaise de mauvais mangas. Et cette violence si agressive aurait dû être remplacée par de l’humour par exemple, car il n’y en a presque pas dans le film. La musique bouche trous pour ascenseur de Collage of our life n’apporte rien à l’image et l’alourdit même, et il y des maladresses.
En résumé : intéressant comme film, mais hélas le scénario est vérolé par les apports gratuits de la violence et qui lorgne même à un moment sur le western ! Le côté suspens à partir du départ de Shizuru pouvait être mieux développé et sans les scènes de sadisme malsain. A mon avis sur ce même thème il pourrait se réaliser un troisième film...
Un dernier pour la route : j’observe dans quelques très gros plans que Ryuhei Matsuda n’a pas de belles mains.

Michel Roudakoff
 
 
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Dernière mise à jour : 09-02-2009 15:58

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