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Le Plaisir de mener nulle part Suggérer par mail
 

Ecrit par Sechy, le 07-05-2019 02:12

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Publié dans : Les News, Dernières news

Tags : Alchimie, Amour, Apocalypse, Apparence, Banques, Capitalisme, Carotte, Catastrophe, Chimère, Christ, Confort, Contrat, Corps, Démocratie, Dépendance, Diable, Dieux, Dragon, Dualité, Eau, Ego, Étoile, Gnostiques, Gratuit, Héros, Histoire, Humain, Idolâtrie, Information, Innocence, Instant, Intérêt, Jardin, Juif, Langage, Liberté, Lucifer, Maux, Méditation, Mental, Miroir, Morale, Mort, Mot, Nature, Occident, Oligarchie, Opinion, Orient, Panique, Paradis, Pierre, Plume, Porte, Ptah, Race, République, Réseaux, Rien, Sagesse, Simple, Social, Soi, Sophisme, Souffrance, Spiritualité, TAO, Temps, Tore, Vérité, Vide, Vieux, Viol, washingtonisme, Yokaï

 
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Le Plaisir de mener nulle part
Pour clouer le bec aux certitudes
dogmatiques, de perruque poudrées,
et leur raison wikipédiste.

Ce monde crève sous la tyrannie de
l’opinion en son binaire du CHOIX
de cette civilisation occidentale
du binaire bulletisme électoral.

Choisir ou binairer c’est posséder,
saisir comme le bébé porte à sa bouche.
par plai-sir : ce qui plaît au sire,
le loi-sir (tout loisir est soumission
car il impose une permission).
CHOISIR C’EST ÊTRE CONDITIONNÉ (par
le choix imposé par l’extérieur).

Quand il n’y a ni réalité ni irréalité,
on devient un être inconditionné.

Binairer, digitaliser est contraire
à l’Alchimie.
 
 
Ici en Occident, les gens sont tellement soumis à la tyrannie de l’opinion renforcé par l’actuel binaire informatique du ceci n’est pas cela, alors comment entrevoir que ceci soit cela, qu’ici n’est pas là et que pourtant ici soit là dans le même Ici et Maintenant ?
 
Les problèmes commencent quand arrive l’invention des mots : raison, déraison, réalité, irréalité, individu, collectif. Pour le Libéré vivant il n’y a pas de place à ces inventions, parce que s’il en était autrement, avec l’invention de la « réalité », c’est la porte ouverte à la croyance au ‘moi’, la croyance aux êtres animés, la croyance au spatio-temporel, la croyance à l’individu.
S’il en était autrement, si dans le Libéré vivant s’insinuait l’opinion ou l’idée de l’inexistence des phénomènes, il devrait croire au ‘moi’, aux êtres animés, au spatio-temporel, à l’individu autonome.

Le Libéré vivant ne peut pas admettre l’idée de réalité : elle est fausse ; il ne peut pas non plus admettre l’idée que la réalité n’existe pas (comme ces peuples qui disent qu’il n’y a qu’un seul Dieu et non plusieurs Dieux. Mais le fait de se fixer sur la croyance en un seul Dieu suffit à inventer l’autre version, en laissant supposer qu’il y en a beaucoup d’autres. Du fait que le mental s’active, il invente un Dieu ; en d’autres mots : du fait que le mental s’est manifesté, il est alors possible de postuler l’existence de Dieu : Lui aussi a donc besoin de quelqu’un pour exister… voir la relation du Seigneur et de son vassal chez Ibn’Arabi… (1)). « En conséquence, c’est dans une intention précise que le Tathâgata [le Libéré] a déclaré : ”Ceux qui savent que les nombreuses réalités du Dharma [loi, règle religieuse ou morale, devoir], sont comparables à un radeau [être COUR] se détachent de l’idée même de ces réalités et à plus forte raison de l’idée que ces réalités sont irréelles” ». (En référence du Soûtra du Diamant).

Celui qui pense être entré dans la civilisation, tout simplement dans le « courant », soit qui pense récolter ainsi le fruit de l’entrée dans le courant, par son agir il ne fait qu’adhérer à la croyance à un ego, à l’être agité et animé, à la vie, à l’individu.

Celui qui croit avoir atteint la condition de libération, alors qu’icelle est son état naturel, cela laisse entendre qu’il croit au ‘moi’, à l’être animé, à la vie, à l’individu.

Pour ne pas être soumis mieux vaut rester dans son état naturel : ne se fixer nulle part, alors il n’y aura pas l’emprise des passions.

« Cultiver un mental qui ne se fige sur rien ; qui ne s’appuie sur aucune forme ; cultiver un mental qui ne prend pas appui sur les sons, ni sur les odeurs, ni sur les saveurs, ni sur les tangibles, ni sur les phénomènes mentaux ».

NON-DUALITÉ = NON-IDENTIFICATION AVEC LE CORPS. L’identification avec le corps est la dualité (dvaita), quand le ‘Je’ (Soi) prend la taille et la forme du corps (Ramana Maharshi, entretien 54). Le sommeil profond est un état de non-dualité.

Le souvenir est aussi une connaissance relative qui demande un objet dont se souvenir et un sujet qui se souvient. Quand il y a non-dualité, qui donc peut se souvenir et de quoi ?

« L’ego est la pensée ‘je’. Dans sa forme subtile, il est une pensée, alors que dans son aspect grossier, il englobe le mental, les sens et le corps. Ceux-ci disparaissent en sommeil profond en même temps que l’ego. Pourtant le Soi est toujours là. Il en sera de même dans la mort » (R. Maharshi, entretien 285).

Ce n’est pas à l’extérieur que reviennent l'établissement des réformes ; ce n’est pas aux représentants de l’extérieur, comme ceux de l’État, que reviennent l’entreprise des réformes. RÉFORMEZ-VOUS VOUS-MÊME EN PREMIER, ET ENSUITE VOUS POURREZ VOIR. De nos jours on fait les choses à l’envers, et avec grande violence.

CLÉ : « Le Soi est comme il EST. Il n’y a ni non-dualité ni dualité. Je suis ce JE SUIS. Le simple fait d’ÊTRE est le Soi » (R. Maharshi, entretien 433).
« Le mental du jnani [Réalisé] est comparable à cette lune qui précède le lever du soleil. Il est présent mais ne brille pas de lui-même » (R. Maharshi, entretien 460).

Tout le monde veut que tout soit visible, que ça mène quelque part FAÇON UTILITARISME. C’est pour cela que tout le monde se mêle de ce qui ne le regarde pas, et que ça engendre la guerre de tous contre tous et que tous font payer leurs services. À l’entretien 499 le Maharshi raconte l’histoire de deux amis qui s’endorment côte à côte. L’un d’eux rêve qu’ils s’en vont tous deux faire un long voyage et courent d’étranges aventures. À son réveil, il raconte tout cela à son compagnon et lui demande si cela s’est effectivement passé. Celui-ci se moque de lui en lui faisant remarquer que ce n’était que son rêve à lui et que lui-même était hors de cause. Tel est le cas de l’adjani [l’ignorant] qui surimpose ses idées illusoires sur les autres ». « Dans l’état d’ignorance, on surimpose son ignorance sur un jnani et le prend pour un être agissant [comme si on le supposait dans la dualité]. Le jnani ne voit rien qui soit séparé du Soi. Du point de vu du jnani il n’y a pas son contraire l’ignorance ou ajnana, qui implique aussi une temporalité, une impermanence.
« La naissance et la mort ne relèvent que du corps ; mais elles sont superposées au Soi, créant l’illusion que la naissance et la mort sont en rapport avec le Soi » (R.M. entr. 567).

Tant qu’il y aura une trace d’ego sur cette planète, jamais sur Terre la Paix n’existera.

Voici le célèbre exemple des flaques d’eau qui partout reflètent la lune. Cette lune qui vu sous n’importe quel angle et à n’importe quelle heure n’en demeure pas moins la lune (elle EST). S’il y a un grand nombre de récipients qui reflètent la lune, les images seront toutes différentes d’un récipient à l’autre, et aussi différentes que la lune elle-même, surtout si un léger vent par moments vient faire vibrer la surface de l’eau de quelque récipients. Si l’un des récipients se brise, le reflet de lune disparaît. Mais la disparition n’affecte pas la vraie lune ni les reflets dans les autres récipients. CET EXEMPLE EST COMPARABLE À L’INDIVIDU QUI ATTEINT LA LIBÉRATION. LUI SEUL EST LIBÉRÉ, PAS SON VOISIN. Le Maharshi cite à cet entretien 571 l’argument des défenseurs de la multiplicité (qui pourraient être les capitalistes et leur Union européenne, ou simplement l’étatisme… et même le messianisme avec leur ”fin des temps”), ces défenseurs de la dualité citant l’exemple des reflets de la lune en disant : « Si le Soi est unique et si seul un homme est libéré, cela signifierait que toutes les âmes sont libérées. Or, dans la pratique ce n’est pas le cas. Donc la non-dualité n’est pas correcte ».
La faiblesse de cet argument réside dans la confusion entre la lumière réfléchie du Soi et la lumière originelle du Soi. L’ego, le monde et les individus sont tous dus aux vasana de la personne [tendances, prédispositions latentes du mental, impressions formées dans le passé]. Quand celles-ci s’épuisent, l’hallucination de la personne disparaît, de la même manière que le reflet de la lune disparaît quand un des récipients est brisé.
Le fait est que le Soi n’est jamais dépendant de quoi que ce soit. Il ne peut donc pas y avoir de Libération pour Lui. Tous les ennuis n’existent que pour l’ego ».



Note.
1. À l’entretien 499, on retrouve le couple et le non-couple avec le guru, comparable à l’Imagination créatrice d’Ibn’Arabi, une Imagination active ou « Dignité » imaginative, pour reprendre l’expression d’Henry Corbin : « Le guru est intérieur et non pas extérieur. Un saint tamoul a dit : « O Guru ! Toi qui demeures toujours à l’intérieur de moi [comme la Lampe d’Aladin], mais qui te manifestes aujourd’hui sous forme humaine, seulement pour me guider et me protéger ! [tel un Ange] » Ce qui est à l’intérieur en tant que Soi se manifeste en temps voulu en tant que guru sous forme humaine ».

[En haut de page : Oiseau et boîte, aquarelle de Michel Roudakoff, sur papier kraft blanc]
 
 

Dernière mise à jour : 07-05-2019 02:36

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