La couronne d’épines rejoint le FIL, le TISSAGE ; L’Alchimie est dite :
« Travail de femme », ce Tissage de modèle de vie : un
« jeu d’enfant », une broderie où les Traits de Fil sont appelés
« POINTS » (les piqures). L’expression
« Broder » signifie aussi amplifier un récit, en rajouter… Ce qui peut facilement amener à
« Tirer son épingle du ‘je’ », donc en remettre,
selon la loi de succion et de possession….
L’image du Tore ou de la Couronne renvoie au paradis ou au Jardin, au Tapis volant, Tapis fait de tissage et couronne faite à partir de l’Arbre de Vie, donc les matériaux même de l’Arbre de Vie.
Forme de « sacrement du mariage :
- 1 VOILE, RIDEAU OU PARADIS : rideau de Feu, parçon en français du Moyen-Âge : division, séparation, portion ; parçoner : partager ; parçonier : qui partage. À rapprocher de parclose : clôture, dernier mot, enclos, enceinte, cloître. « Par » indique la part, la portion, la participation. Le Rideau est ce qui voile la nature réelle de la Matière.
- 2 L’ANNEAU (attachement ou mariage au Soi (2)).
- 3 LA COURONNE OU TORE : symbole christique ou de l’initiation (baptême).
POINT évoque ainsi non seulement la Couronne d’épines mais aussi LE POINT DE CRUCIFIXION,
soit le VU-VÉCU qui ne doit surtout pas être vécu comme un but à atteindre ce qui signifierait creuser sa tombe ! Car il y a deux Crucifixions : ÉVOLUTION et INVOLUTION.
Ainsi, DÉPLOYER, DÉPLOYER, « Gate gate pâragate…… » (Allé, allé, allé au-delà, allé complètement au-delà, l’Éveil, ainsi), mais ne pas s’incruster ou S’INCHRISTER comme l’a fait l’Église de Rome et ses paroissiens jusqu’à ce hui…). « La sécurité est la plus grande ennemie des mortels », disait Hécate dans
Macbeth.
COURONNE, RONCE, ROSE (de l’Or rose du Pommier), ROUE.
RONCES : Rubus en latin, famille des rosacées. Plantes très vivaces à tiges bisannuelle, seulement feuillues la première année, et fructifères par les fleurs la seconde. Les Ronces sont répandues partout : friches, haies, sous-bois, et sont très envahissantes : elles peuvent ressusciter par un simple fragment de racine oublié [application de la Pointe et Un est le Tout…). Le Framboisier se reconnaît à ses feuilles et à ses fruits. Les feuilles de Ronces sont très riches en tanin et astringente ; idéales pour la diarrhée, la dysenterie et la gastrite. En usage externe la décoction concentrée est utile en gargarisme pour les angines, les pharyngites, en bains de bouche pour les aphtes, les stomatites, les maux de dents et inflammations des gencives. La décoction de jeunes pousses dans du vin sert pour les ulcères atones et les plaies rebelles à guérir. Voir aussi le sirop de Framboise… La Ronce et le Framboisier devaient être très appréciés des Chasseurs-Cueilleurs du Paléolithique…
ÉPINE = POINT : principe de l’émanation et terme du retour. Épine ou Point désigne la puissance créatrice et la fin de toutes choses : « Un Point c’est TOUT ». En Inde le
Bindu = le TOUT ou le Zéro indien ; le OM ou principe en non-dualité ou non-caractéristiques des êtres et du monde ; la pure potentialité de l’Être ou
Saint Chaos : le
Wou Ki en chinois (le Sans-commencement).
L’homme imite la terre.
La terre imite le ciel.
Le ciel imite le Tao.
Le Tao n’a d’autre modèle que soi-même.
(Fin du Verset 25, Tao-tö king, trad. Liou Kia-hway)
« FAIRE LE POINT » : le Qui suis-je ?
UN SEUL POINT (aucun dualité :
”Le Tao n’a d’autre modèle que soi-même”) : « Quand tu connaîtras la définition de toi-même, enfuis-toi loin de cette définition pour parvenir à Cela [le Point] qui n’a point de définition [et sans dimension], ô toi qui tamises la poussière » (
Mathnawî, Livre cinquième 565).
LA POINTE-ÉPINE FAIT MAL À CAUSE DE LA SAISIE : ELLE EMPÊCHE DONC LA SAISIE.
« Les désirs sont comme des chiens qui dorment : le bien et le mal sont cachés en eux [donc la dualité].
Quand il n’y a pas de pouvoir (d’agir, de faire/fer), cette troupe est endormie et silencieuse comme des bûches.
Jusqu’à ce qu’une carcasse apparaisse : la sonnerie de la trompette de l’avidité [de la saisie] éveille les chiens.
Quand la carcasse d’un âne apparaît dans la rue, cent chiens endormis s’éveillent.
Les désirs avides qui s’étaient dissimulés dans l’Invisible surgissent et se manifestent.
Chaque poil de chaque chien devient comme une dent [une pointe], bien qu’ils agitent la queue afin d’obtenir ce qu’ils veulent.
Un aspect caché du chien est la ruse, tandis qu’un aspect apparent est la colère, comme un petit feu qui fait flamber le bois.
Flamme sur flamme l’atteignent du domaine du non-spatial ; la fumée de son brasier monte jusqu’au ciel.
Dans notre corps, cent chiens de cette sorte sont endormis ; lorsqu’ils n’ont pas de proie en vue, ils sont cachés.
Ou ils ressemblent à des faucons aux yeux couverts : cependant, dans leur capuchon, ils brûlent de désir pour une proie.
Jusqu’à ce que le fauconnier enlève le capuchon et que le faucon voie sa proie : alors, il fait le tour des montagnes.
L’appétit de l’homme malade est affaibli : ses pensées sont dirigées vers la santé.
Quand il voit du pain, des pommes, des pastèques, sa gourmandise et sa crainte de se faire du mal entrent en conflit.
S’il est très sobre, la vu de la nourriture est un bienfait pour lui ; cette stimulation (de l’appétit) est bonne pour son tempérament affaibli.
Mais s’il n’est pas sobre, il eût mieux valu qu’il ne voie pas (les aliments) : mieux vaut que la flèche soit éloignée de l’homme qui n’a pas de cotte de mailles ». (
Mathnawî, Livre cinquième 626-640).
NOSTALGIE DE L’EAU PRIMORDIALE.
Le « doigt qui montre la lune » et la NON-SAISIE dans le Mathnawî, Livre cinquième 680-718 :
« Mais la bougie du corps est à l’inverse de la bougie de cire, étant donné qu’à mesure que le corps s’amenuise, la lumière de l’esprit s’accroît.
C’est là la splendeur éternelle : alors que la bougie du corps est périssable, la bougie de l’esprit [ici le mental utilitaire] a une flamme divine [le Retournement de la Lumière ou ”Qui suis-je ?”]
Étant donné que cette langue de feu était de la lumière, elle ne pouvait devenir une ombre périssable.
L’ombre du nuage tombe sur la terre : l’ombre ne s’associe jamais avec la lune [analogie avec le traditionnel
”doigt qui montre la lune”].
L’anéantissement du soi [ego, le ‘je’] est l’absence de nuage [ou de brouillard], ô toi qui es bien disposé : dans l’anéantissement du soi, tu seras comme le disque de la lune [Couronne, Roue, Rose, Tore, Christ….].
Quand un nuage vient à passer, la lumière s’en va ; de la lune ne reste qu’un fantôme [cette société du spectre-spectacle…].
Sa lumière est rendue faible par le voile du nuage ; cette noble pleine lune devient moindre que la nouvelle lune. Ce sont les nuages et la poussière [ou le brouillard] qui font paraître la lune une illusion : le nuage, qui est le corps, nous a fait concevoir des imaginations [
(1)].
Vois la bonté de la lune divine : car c’est aussi une marque de Sa bienveillance que Dieu ait dit : « Les nuages sont Nos ennemis ».
La lune est indépendante des nuages [et du doigt qui montre la lune] et de la poussière ; la lune a son orbite très haut dans le ciel (spirituel).
Le nuage [ou le brouillard] est notre ennemi mortel et notre adversaire, parce qu’il cache [comme le doigt qui montre la lune] la lune à nos yeux.
Ce nuage fait apparaître la houri [vierge dans le paradis des Mahométans] comme une vieille sorcière : il rend la pleine lune [donc la couronne] inférieure à la nouvelle lune.
La lune nous a assis sur les genoux de la gloire ; elle a appelé notre adversaire Son ennemi.
La splendeur et la beauté du nuage proviennent de la lune : mais quiconque appelle le nuage
« lune » s’égare [là encore : allusion au traditionnel doigt qui montre la lune] ».
État donné que la lumière de la lune s’est déversé sur le nuage, la face sombre du nuage a été transfigurée par la lune.
Bien qu’il soit de la même couleur que la lune et soit associé à l’empire d’icelle, cependant dans le nuage la lumière de la lune n’est qu’empruntée [doigt-lune…].
À la Résurrection {ici sens de non-dualité], Soleil et Lune sont déchargés de leur tâche ; l’œil est occupé à contempler la source de leur éclat.
Afin de pouvoir distinguer la possession permanente de l’emprunt temporaire, et ce caravansérail périssable de la demeure éternelle.
La nourrice est empruntée pour trois ou quatre jours : toi, ô Mère, prends-nous dans ton sein !
Mes plumes sont comme le nuage et sont un voile et son grossières ; ce n’est que par le reflet de la beauté divine qu’elles sont rendues jolies.
J’arracherai mes plumes et leur beauté de la Voie (vers Dieu, ou le Soi) pour pouvoir contempler la beauté de la lune à partir de la lune elle-même [donc sans le doigt qui montre la lune, c’est-à-dire être MAÂT ou DIRECT, COUR].
Je ne veux pas de nourrice ; ma Mère est meilleure. Je suis comme Moïse ; c’est ma Mère qui est ma nourrice
(2).
Je ne veux pas jouir de la beauté de la Lune par un intermédiaire [le doigt qui montre la lune, et tous les spécialistes genre peuple élu et autres prêtres, y compris l’étatisme ou le socialisme…],
car ce chaînon est une perdition pour les gens ;
À moins qu’il ne soit un nuage qui est devenu annihilé dans la Voie de Dieu, afin de pouvoir ne pas être un voile [rideau]
sur la face de la Lune.
Sous l’aspect de là (négation de soi), ce nuage manifeste la forme (de la lune), comme le font les corps des prophètes et des saints.
Un tel nuage n’attache pas de voile ; en réalité,
il déchire les voiles et est salvateur.
C’est ainsi qu’un beau matin des gouttes de pluie tombaient, bien qu’il n’y eût pas de nuage dans le ciel.
Cette outre était un miracle du Prophète [la caravane dans le désert qui manque d’eau,
Livre trois 3130-3189] ; par son effacement, le nuage (qui la remplit) était devenu de la même couleur que le ciel.
Le nuage était là, mais sa nature de nuage l’avait quitté ; le corps de l’amoureux (de Dieu) devient ainsi au moyen du renoncement [Putréfaction ou Fléau…] :
C’est un corps, mais la matérialité (et le temporel) en a disparu : il est transfiguré, la couleur et le parfum l’ont abandonné [aucune caractéristique, aucune dualité].
Mes plumes sont pour les autres, mais ma tête est pour moi-même : (elle qui EST) la demeure de l’ouïe et de la vue est le support du corps.
Sache que sacrifier l’esprit [le mental] pour séduire autrui, c’est une infidélité totale et c’est désespérer du bien.
Prends garde ! Ne sois pas comme du sucre devant des perroquets [les médias qui rapportent comme un chien fidèle] ; non, sois du poison [ou
”sois un Gilet Jaune”…], à l’abri de la perte ;
Ou (autrement) par désir qu’un
« bravo ! » te soit adressé [recueillir du consentement…], deviens comme une carcasse en présence des chiens ! [avertissement contre le politisme ravageur de ces temps actuels consommateurs de consensus et de conventionnel en tout connecté !].
C’est pourquoi Khafir fit couler le bateau afin que ce bateau échappe à celui qui voulait s’en emparer de force !
”La pauvreté est ma fierté” [Parole du Prophète] est une (parole) sublime : c’est afin de me réfugier loin des envieux auprès de Celui qui se suffit à Lui-même [comme Ptah, comme le Soi de Celui qui EST, le « Je suis ce JE SUIS » du « Le Royaume des Cieux est en vous »].
Les trésors sont placés dans une ruine pour échapper à la cupidité de ceux qui demeurent dans des lieux cultivés [le mental ou la raison].
Si tu ne peux arracher tes plumes, va, adopte une vie solitaire, pour ne pas être entièrement dilapidé par icelui ou icela [donc par la saisie de l’extérieur, de l’opinion des autres, des choses
(3)] ;
Car tu es à la fois la bouchée de nourriture et le mangeur de ce morceau : tu es celui qui dévore et ce qui est dévoré. Comprends cela, ô chère âme [et
Paradoxe de la Réalisation] ! »
Notes.
1. L’apparence de ce monde du spectre-spectacle : « L’apparence de ce monde est une confusion ; de même que le bleu du ciel est une illusion d’optique. Mieux vaut ne pas s’y intéresser et l’ignorer » (YV I, 3. Résumé du
Yoga Vasistha).
2. Dans le
Tao-tö king, final du Verset 20 : TÉTER SA MÈRE : « Moi seul [Singularité ou ‘Je’], je diffère des autres hommes parce que je tiens à téter ma Mère [le Soi ou Tao] ».
3. La Vraie Imagination au sens d’Ibn’Arabi et décrite par Henry Corbin ne saurait être détruite ou fabriquée en une même soupe pour tous imposée à boire par un inconscient ou une croyance collective fabricante de conventions, car la Vraie Imagination est celle qui correspond au Zéro indien que manifeste la Singularité par le Soi. Comme l’écrit Corbin page 245 de son livre sur Ibn’Arabi : « Ce sera tout le secret de la
« Prière théophanique » pratiquée par un Ibn’Arabi ». Soit « l’extraordinaire valorisation de l’image et du rôle de l’Image dans la spiritualité d’Ibn’Arabi » .
L’imagination actuelle est en dualité sujet-objet : les faits de l’actualité étant l’objet à consommer, soit consommation de
« la réalité historique » qui déduit-réduit les faits ou des noms-les-formes à des apparences, des spectres-spectacles…