- Question : Pourquoi Shrî Krishna dit-il : « Après plusieurs renaissances, le chercheur obtient la Connaissance et ainsi Me connaît » ? Il doit donc y avoir une évolution d’un stade à un autre.
- Maharshi : Comment la
Bhagavad-gītā commence-t-elle ? « Jamais Je ne fus point, ni toi, ni ces chefs… » [BhG II. 12] ; et « Jamais il ne naît, ni ne meurt… » [BhG II.20]. Vous voyez donc qu’il n’y a ni naissance, ni mort, ni présent. La Réalité a été, elle est et elle sera. Elle ne change pas. Plus tard, Arjuna demanda à Shri Krishna comment celui-ci avait pu exister avant Aditya [nom du Soleil]. Alors, Krishna, voyant qu’Ajurna Le confondait avec son corps physique, lui parla selon son niveau d’entendement.
Cet enseignement est pour celui qui voit la diversité. En réalité, du point de vue du jnânî, il n’y a pas asservissement, ni mukti (libération), que ce soit pour lui-même ou pour les autres.
- Question : Tout le monde est-il alors libéré ?
- Maharshi : Où est tout le monde ! Il n’y a pas non plus de libération. Elle pourrait exister seulement s’il y avait asservissement. Mais en réalité, il n’y a pas d’asservissement et, par conséquent, pas de libération non plus.
- Question : Mais pour évoluer à travers les naissances successives, il faut de la pratique, des années d’
abhyâsa [pratique assidue].
- Maharshi : L’
abhyâsa a pour seul but d’empêcher que la paix intérieure soit troublée. Ce n’est pas une question d’années. Ecartez cette pensée tout de suite. Vous êtes toujours dans votre état naturel, que vous fassiez de l’abhyâsa ou pas.
Une autre personne : Dans ce cas, pourquoi tout le monde ne réalise-il pas le Soi ?
- Maharshi : C’est la même question formulée différemment. Pourquoi posez-vous cette question ? Tant que vous soulevez la question sur l’
abhyâsa, cela prouve que vous avez besoin de l’abhyâsa. Alors faites-en.
Ne plus avoir de questions et ne plus éprouver de doutes est l’état naturel.
Dieu créa l’homme ; et l’homme créa Dieu. Ils sont tous deux les créateurs des noms et des formes. Mais en réalité, ni Dieu ni l’homme n’ont été créés ». (Entretien 264 du 20-10-1936).
« Qui est le Maître ? C’est le Soi après tout. Selon le degré d’évolution de la personne, le Soi se manifeste sous forme de maître extérieur. Le fameux saint Avadhūta des temps anciens aurait eu plus de vingt-quatre maîtres. Le maître, c’est celui dont on apprend quelque chose. Le guru peut même être de nature inanimée, comme dans le cas d’Avadhūta. Dieu, le guru et le Soi sont identiques.
Un homme ayant des inclinations spirituelles pense que Dieu est omniprésent et prend Dieu pour son guru. Plus tard, Dieu le met en contact avec un guru et l’homme le considère comme le Tout-en-tout.
Plus tard, par la grâce de son maître, il est amené à ressentir que son propre Soi est la Réalité, et rien d’autre. C’est alors qu’il découvre que le Soi est le Maître véritable ». (Ramana Maharshi, entretien 23 du 2-2-1935).
Dans la théorie de l’évolution se trouve la R-évolution mais surtout par la poussée délirante de technologique actuelle se trouve le transhumaniste.
S’il n’admet aucune mort, il lui faut pourtant AVANT admettre sa naissance ! Et qu’est-ce qui a décrété qu’ici-bas l’immortalité était possible, sinon quelqu’un qui est DÉJÀ NÉ, DONC MORTEL ?!!!
C’est exactement la même chose que celui qui n’admet aucune Réalité [comme dans le nihilisme]. Mais, qui est-ce qui a décrété que toute chose était irréelle ? Dans ce cas, cette affirmation devient elle aussi irréelle. C’est le même dogme de l’évolution, et où se trouve-t-elle, si ce n’est dans le mental de la classe du transhumanisme et de leurs Laurent Alexandre ?
L’évolutionnisme actuel construit sur l’électricité puis sur son prolongement l’informatique a construit UNE CIVILISATION MÉCANIQUE D’ASSISTÉS PAR UN IMMENSE RÉSEAU DE PROTHÈSES PAR SON « TOUT CONNECTÉ » À LA MODE DU « VIVRE ENSEMBLE » FAUSSE RELIGION DU MONDIALISME.
Même phénomène d’assistés et de soumis à la société de consommation : on sait depuis longtemps qu’elle n’apporte que des objets, des biens, liés à la conscience conceptualisante sans laquelle ces biens n’existeraient pas, et si ces bien viennent à manquer : c’est la révolte, et si ces biens sont la quantité, c’est l’ennui, d’où la nécessité de créer la carotte du messianisme pour forcer les gens à consommer.
Les révolutions comme 1789 en France et 1917 en Russie sont des carottes de messianisme pour projeter dans l’avenir qui ne doit jamais arriver sinon le moteur est cassé. 1789 et 1917 furent une Tour de Babel nous éloignant de la terre sans nous rapprocher du ciel (pour cité Gustave Thibon dans L’Ignorance étoilée).
Le meilleur des mondes n’est pas la société de consommation où l’on obtient, par l’argent de son salaire (quand on est soumis à la dualité employeur-salarié), à acheter ce que l’on désir, ce qui risquerait de ruiner rapidement le capitalisme, mais le meilleur des mondes est celui DE LA CAROTTE DU MESSIANISME : IL FAUT PERPÉTUELLEMENT DÉSIRER QUELQUE CHOSE, LOI DE SUCCION OBLIGE. Ainsi, une éventuelle amélioration de ce monde serait catastrophique pour l’évolutionnisme du régime capitaliste et républicain.
Il est interdit à l’humanité de parvenir un jour à la sainteté, sinon, les Juifs perdent totalement leur judaïsme : leur messianisme s’effondre : LA CAROTTE EST BOUFFÉE, LE MOTEUR EST CASSÉ. L’INTÉRÊT DE L’HUMAIN DOIT DONC ÊTRE PORTÉ VERS UN AILLEURS ; S’IL ÉTAIT PORTÉ VERS L’INSTANT, TOUT LE COMMERCE S’ÉCROULERAIT. (Commerce dans le sens de temporalité ou d’HOTC [Histoire-Opinions-Temps qui Coule], commerce dans le sens de relier, vivre ensemble, le marché : dualité vendeur-acheteur ; faire commerce comme le mental fait commerce par son IDÉATION : penser en séquences).
L’être humain actuel a une faim qui n’est régalé par aucun fruit. Le capitalisme EN BON MESSIE qui ne doit jamais arriver fabrique son propre produit : le consommateur doit être perpétuellement insatisfait, s’il était satisfait, il ne consommerait plus, comme l’âne privé de la carotte n’avancerait plus. Donc le régime éduque les masses à ressentir une implacable loi de succion comme unique style de vie. C’EST LE MESSIANISME. Et ça marche des deux côtés : côté du pouvoir : comment amener les masses à faire ce que nous voudrions qu’elles fassent, quelle carotte leur proposer ?
La carotte du salarié sera toujours LE MESSIE, L’ÉVASION, comme les messes sportives des fins de semaines, devenir propriétaire d’un atelier, d’une ferme à dindons, d’une station à essence, bref, d’un business bien à soi.
1789 en France et 1917 en URSS furent et sont encore (même en Russie redevenue la Russie) un rêve imaginaire nécessaire de se repaître de biens imaginaires et de consommation, ISSU D’UNE INCAPACITÉ À SE SATISFAIRE DE BIENS RÉELS ; comme nous sommes passés d’une pensée sur les choses à une pensée sur les REPRÉSENTATIONS des choses, c’est-à-dire à une pensée sur la pensée, conforme au triomphe du mental ou raison, conforme au calcul et aux chiffres et à la quantité de l’ordinateur.
Si l’humanité parvenait à la sainteté, elle serait suspect aux yeux d’un embryon d’autorité étatique, car un acte « libre » ou spontané dans la Félicité, c’est-à-dire ne s’appuyant sur aucun dehors ou sur aucune autorité d’aucun texte, ne doit pas exister : si cette félicité, pourtant naturelle, existait, elle serait suspect et donc interdite.
« Dire que l’âme doit être perfectionnée après la mort revient à admettre l’existence de l’âme. Par conséquent, l’individu ne serait pas le corps, il serait l’âme.
Quelqu’un voit en rêve un édifice qui s’élève. Alors, il commence à penser que cet édifice a été édifié pierre après pierre, par beaucoup d’ouvriers et pendant très longtemps. Cependant, il ne voit aucun ouvrier au travail. Il en va de même de la théorie de l’évolution. C’est parce qu’il se prend pour un homme qu’il pense avoir évolué du stade primaire de l’amibe jusqu’à son stade actuel.
Une autre personne : C’est une illustration de l’adage selon lequel l’homme voit l’Univers plein de causes et d’effets :
Visram pasyati karyakaranataya [tiré du Dakshinâmûrthi-stotra].
- Maharshi : Oui. L’homme rattache toujours un effet à une cause ; et puisque la cause elle-même doit avoir une cause, cette argumentation devient interminable [comme l’œuf et la poule et un Dieu pour créer les deux et ainsi de suite]. En rattachant un effet à une cause, l’homme est obligé de penser. Finalement, il est conduit à découvrir qui il est lui-même. Quand il connaît le Soi, il atteint la paix parfaite. Ce n’est que pour aboutir à cette perfection que l’homme doit évoluer ».
(Entretien 644 du 3-3-1939)
« Il n’existe rien en dehors de vous même ».
(Ramana Maharshi, entretien 323 du 7-1-1937)
Soit la rupture avec le monde, à l’imitation du
Christ qui s’est proclamé étranger au monde :
« Je ne suis pas du monde », sens d’une mutation
intérieure à l’égal du principe du Yoga Vasistha :
« L’apparence de ce monde est une confusion ;
de même que le bleu du ciel est une illusion
d’optique. Mieux vaut ne pas s’y intéresser et
l’ignorer » (YV I, 3).
Ou encore :
« Être détaché de tout - première condition pour
n’être indifférent à rien » (Gustave Thibon).
Source d’invulnérabilité aux coups et influences
de ce monde.
« Liquefacta est anima mea » : Faites-vous EAU
et le monde (dont la domination repose sur le
Pour-Voir (pouvoir) et donc sur la glaive, le papier
et l’opinion), ne pourra plus rien sur vous et
contre vous : il donnera à chaque fois des coups
dans l’eau.
Dans les fausses civilisations comme la nostre,
tout se mélange en une eau infâme, car tout s’avilit
dans le mélange façon « bon républicain » (bon citoyen)
ou en URSS un « bon camarade ».
Tout se mélange dans le grégaire « Vivre ensemble ».
Tout se mélange dans le « United color of Benithron » :
Dans la centralisation ou mondialisme tout se mélange
et uniformise et paradoxalement tout se divise, s’atomise
ou se réfugie dans un individualisme ou un ego crasse.
De même dans sa religion de laïcité la France en climat
athée et de consommation est toujours en marche vers
la confusion, l’ambiguïté et la mort en poursuivant
son messie nommé « unité ».
« Là où l’amour est parfait, il n’y a pas de loi, mais là où il n’y a plus d’amour, tout devient loi ou chaos » (Gustave Thibon,
L’ignorance étoilée). Et c’est précisément notre époque surtout dans la f(r)iction covide-19 et particulièrement en France.
Révolution de 1789 et 1917 pour aboutir au mondialisme actuel : PRINCIPE DE LA PASSION EN DONNANT UNE VALEUR AFIN DE
« COMMUNIER », DE RELIER, EN UN
SPECTRE-SPECTACLE QUI VA LES ÉMERVEILLER ET QUI, PAR CONSÉQUENT, LES TROMPER (surtout amplifié par la technique informatique).
L’évolution est simplement d’avoir inventé les concepts de ‘moi’, d’êtres animés, de vie, et d’individu. Avec cette évolution et le concept de ‘moi’ et de noms-les-formes il allait arriver l’idée de malveillance. Parler de
« réalité » est déjà créer un concept, et son inverse : l’illusion, laquelle règne en maître à ce hui, et la
« réalité » nulle part.
L’évolution est d’avoir, par l’exaltation du mental, développé le SENTIMENT, LA SAISIE, des choses seulement suggérées, au lieu de les mentionner dans leurs noms-les-formes MAÂT.
L’ÉVIDENCE est probablement ce qu’il est le plus difficile à entrevoir, parce qu’on ne la possède pas
ELLE EST :
« Une femme portait un collier autour du cou. Ne s’en souvenant plus, elle se mit à le chercher, questionnant son entourage. Une de ses amies, se rendant compte de ce qu’elle cherchait, lui désigna le collier autour de son cou. La femme le toucha de ses mains et fut aussitôt rassurée. Avait-elle récupéré le collier ? Là encore, l’ignorance causa la douleur et la connaissance, le bonheur.
Il en va de même en ce qui concerne l’homme et le Soi. Il n’y a rien de nouveau à gagner.
L’ignorance du Soi est responsable de la souffrance présente ; la connaissance du Soi apporte le bonheur.
De plus, si quelque chose de nouveau doit être obtenu, cela implique que c’était absent auparavant. Ce qui a été une fois absent peut disparaître encore. Ainsi, le salut ne serait pas permanent. Mais le salut est permanent parce que le Soi est ici et maintenant, et éternel ». (Ramana Maharshi, entretien 63 du 6-7-1935).