« La 5e stance [du
Arunâchala-ashtakam] se termine par les paroles suivantes : “Y a-t-il quelqu’un [à part Toi]… ?” Les premiers mots de la 6e stance répondent : “Oui, il y a Toi, l’Être unique…” Puis la stance poursuit :
“Bien que seul et unique, Il se reflète néanmoins, en vertu de Ses pouvoirs merveilleux, sur le minuscule point ‘je’ (l’ego), appelé également ignorance ou ensemble des tendances latentes ; cette lumière réfléchie est la connaissance relative. Selon le
prârabdha (les fruits des actions passés) de chacun, elle permet aux tendances intérieures latentes de se manifester sous la forme du monde matériel et d’intérioriser ce monde matériel encore sous formes de tendances intérieures subtiles. Ce pouvoir est appelé mental sur le plan subtil et cerveau sur le plan physique. Ce mental ou cerveau sert à l’Être éternel comme un verre grossissant, à travers lequel Il apparaît comme l’Univers.
En état de veille et de rêve, le mental est tourné vers l’extérieur et dans le sommeil profond il est tourné vers l’intérieur. L’Être suprême prend, par l’intermédiaire du mental, l’apparence de la diversité en état de veille et de rêve, tandis qu’il reste replié sur lui-même dans l’état de sommeil profond, d’évanouissement, etc. Par conséquent, vous êtes toujours Cela et ne pouvez pas être autrement [c’est-à-dire qu’il n’existe pas la dualité Dedans-Dehors].
Quels que soient les changements, le même Être unique reste toujours vous-même ; il n’existe rien en dehors de vous-même.
La 5e stance dit : Une fois exposée au grand jour, une plaque photographique, sensible à la lumière, ne peut pas capter d’images. De même, le mental (la plaque sensible), une fois exposé à Ta lumière, ne peut plus refléter le monde. De plus, le Soleil n’a d’autre source que Toi-même. Si ses rayons sont si puissants qu’ils empêchent la formation d’images, combien alors plus forte doit être Ta Lumière ? Voilà pourquoi il est dit que rien n’existe à part l’Être unique, Toi-même.
La 6e stance : le point minuscule (l’ego) est constitué d’obscurité ; c’est l’ego formé de tendances latentes. Lorsque le sujet percevant (l’ego) se manifeste, il se déploie en objet perçu ou en antahkarana (organes intérieurs). La lumière doit être faible pour permettre à l’ego de se manifester.
En pleine lumière du jour, une corde ne peut ressembler à un serpent. Dans l’obscurité profonde, ne pouvant être vue, il n’y a aucune chance de la prendre pour un serpent. Ce n’est que dans la pénombre, au crépuscule, que peut se produire la méprise. Il en va de même pour l’Être pur et radieux qui se manifeste sous forme d’ego : ce n’est possible que lorsque l’éclat de Sa lumière se diffuse au travers de l’obscurité. Cette obscurité est également appelée ignorance originelle (le péché originel). La Lumière qui passe à travers elle se nomme Lumière réfléchie. Cette Lumière réfléchie, par ses qualités, est connue habituellement comme Mental pur ou Ishvara ou Dieu. Il est bien connu qu’Ishvara est uni à la māyā ; en d’autres termes, la lumière réfléchie est Ishvara.
L’autre nom, celui de Mental pur, implique aussi l’existence d’un mental impur. C’est le mental actif, rajasique ou l’ego ; celui-ci ne peut être projeté par le mental sattvique qu’à travers une autre réflexion de lumière. L’ego est donc le produit d’une seconde obscurité (avidyā). Vient ensuite le mental lourd, tamasique, qui se manifeste sous la forme dantahkarana (organes internes) et qui permet d’apercevoir le monde.
Quant au corps physique, on peut dire qu’il se projette vers l’extérieur en tant que monde par le moyen du cerveau. Mais le corps physique n’est qu’une conception du mental. Le mental peut être considéré comme constitué de quatre organes internes ou comme un principe composé de pensées ou encore comme le sixième sens ; on peut aussi le considérer comme une combinaison de l’intellect avec l’ego et de chitta avec le mental (c’est-à-dire la faculté de la mémoire avec la faculté de la pensée) et en conclure que le mental consiste en deux parties (l’ego et la pensée). Dans ce cas, le vijnânâtmâ (le soi intellectuel) ou l’ego ou le spectateur constituent le sujet, tandis que l’enveloppe mentale ou le spectacle constituent l’objet.
Les états de veille, de rêve et de sommeil profond ont leur origine dans l’obscurité originelle (
mûla-avidya). Que le mental se dirige vers l’extérieur, tirant ses expériences des activités mentales dans les états de veille et de rêve, ou qu’il soit tourné vers l’intérieur, dans le sommeil profond, tirant ses expériences des modes de la maya [illusion, monde manifesté], toutes les activités des individus et de l’Univers sont
réglementées par un unique Pouvoir. Toutes ces activités ne sont que des phénomènes qui passent à travers la lumière réfléchie sur le substrat de l’Être, lumineux en soi.
De même qu’on ne peut confondre en plein jour une corde avec un serpent, et que cette corde ne peut être vue dans l’obscurité, ainsi le monde ne peut apparaître ni dans le samâdhi [contemplation] de l’Être pur, lumineux en soi, ni dans le sommeil ni dans l’évanouissement, etc. Ce n’est que dans la lumière réfléchie (lumière mêlée à l’obscurité ou Connaissance souillée d’ignorance) que le monde, qui n’est pas indépendant de sa source, semble naître, s’épanouir et se dissoudre. Sa diversité ne peut exclure la Réalité, la Source originelle. Il s’agit ici d’un jeu dans lequel le seul et unique Être se multiplie, est objectivé, puis se résorbe. Pour accomplir cela, il doit y avoir une shakti (Pouvoir), et merveilleuse en plus ! Elle ne peut pas non plus être indépendante de son origine. Dans l’Être pur, lumineux en soi, cette shakti ne peut être perçue. Et pourtant, ses activités ne sont que trop bien connues. Que son jeu est sublime !
De Son activité originelle sublime (la vibration primordiale) résulte la lumière réfléchie de
sattva ; de là découle l’ego rajasique ; puis des formes de pensée tamasiques, connues communément sous le nom de connaissance, ou comme la lumière qui traverse une lentille grossissante. De même que la lumière artificielle est projetée sur l’écran à travers une lentille, ainsi la Lumière réfléchie traverse la pensée (la lentille grossissante) avant de se déployer sous la forme du monde ; de plus, la pensée, qui est le monde à l’état de semence, semble être le vaste monde extérieur. Tel est l’extraordinaire Pouvoir ! De cette manière, Ishvara, l’individu et le monde ne proviennent que de la Lumière réfléchie, ayant l’Être unique, lumineux en soi, comme substrat.
Maintenant, qu’est-ce que cette pensée ‘je’ (l’ego) ? Est-elle le sujet ou l’objet dans cette conception des choses ?
Étant donné qu’elle est le témoin de tout pendant les états de veille et de rêve, ou du moins, c’est ce que nous croyons, on peut la considérer comme étant le sujet. Mais lorsque le pur Soi est réalisé, elle n’apparaît plus que comme un objet.
À qui est cette pensée ‘je’, l’ego ? Cette investigation est appelée
vichâra.
Les pensées ‘je’ et ’ceci’ sont toutes deux des émanations de la même lumière. Elles correspondent respectivement aux
rajoguna et
tamoguna. Pour que la Lumière réfléchie (pur sattva) soit dépourvue de
rajas et de
tamas, elle doit resplendir en tant que ‘Je’-‘Je’, non-interrompue par la pensée “ceci”. Cet état pur survient, d’une façon temporaire, entre le sommeil et la veille. Si cet état de transition se prolonge, il devient Conscience cosmique ou même Ishvara. C’est l’unique passage vers la réalisation de l’Être suprême, lumineux en soi.
En résumé, on peut dire qu’il y a deux sortes d’expériences durant le sommeil profond dont on se souvient au réveil lorsque l’on dit “j’ai dormi comme un bienheureux et je n’avais conscience de rien”. C’est l’expérience du bonheur et de l’ignorance. Nous pouvons donc constater que le Pouvoir s’est transformé en 1)
dvarana (obscurité) et 2)
vikshepa (diversité). Le mental est le résultat du
vikshepa ».
(Explications données par le Maharshi à l’entretien 323 du 7-1-1937).
Le Centre est nulle part et la Circonférence est partout :
« Le Coeur n’est pas physique. La méditation n’a pas à s’effectuer à droite ou à gauche. La méditation doit se faire sur le Soi. Chacun sait : « Je suis ». Qui est ce ‘Je’ ? Il n’est ni intérieur, ni extérieur, ni à droite, ni à gauche. « Je suis » – c’est tout.
Le Coeur est le centre d’où tout s’élance. Parce que vous voyez le monde, le corps et le reste, on dit qu’ils ont un centre, appelé le Coeur. Quand vous êtes dans le Coeur, vous savez que ce Coeur n’est ni le centre, ni la circonférence. Il n’existe rien en dehors de lui. De quoi peut-il être le centre ? » (Entretien 273 du 23-10-1936).
Ce qui est actuellement appelée
« conscience » à l’état de veille n’est qu’un outil ou mouvement de discrimination et de destruction. De là il pourra engendrer des noms-les-formes exprimant des caractéristiques. « Les phénomènes que désignent le nom-la-forme naissent réellement de l’union des causes apportées par le père et la mère [être de la race humaine]. Cependant, le germe que représentent le nom et la forme n’a fondamentalement pas de propriétaire ; il n’adopte pas ceci pour repousser cela : son essence, ce sont certaines causes dans certaines circonstances. On dirait l’espace vide ou une fantasmagorie […] Il n’existe aucune réalité qui passe du présent au passé, mais seulement les produits de l’illusion créée par les causes qui, elles, sont l’effet karmique des actions.
Il en est comme d’un visage reflété dans un miroir : le visage apparaît dans le miroir sans s’y être introduit. Il s’y manifeste consécutivement aux causes qui, elles-mêmes, ne sont que des idées [des opinions] trompeuses » (
Soûtra du Diamant [Soûtra du Riz en herbe])
Comme pour le temps où il faut une personne pour le voir et ainsi le fabriquer, une conscience nécessite un objet, et inversement cet objet demande comme une conscience pour exister, comme le temps demande une personne pour exister.
De même que tenter de saisir la lame d’un couteau on risque non seulement de se couper mais on ne saisie pas le manche, et inversement si on saisi le manche du couteau on ne saisi plus la lame. De même que la lame du couteau ne peut pas se couper elle-même, ni le doigt ne peut se poser sur lui-même, la conscience est toujours conscience-de. La conscience à ce hui appelée « raison » n’est qu’un « point instant » à l’état de veille, déclenché par le point-instant de l’objet correspondant à ce type de conscience. Dans l’ondulation d’une idéation, chaque Instant de conscience est l’objet de l’Instant de conscience suivant (idéation nécessairement dans une temporalité puisque se produisant en séquences : comme naissance ou création et non-naissance liés à la dualité winneriste).
Veille-Sommeil, Mort-Vie, Dedans-Dehors, Moi-individuel/Moi-collectif, Ondulatoire-Corpusculaire, géométrie euclidienne-Ouroboros = même problème.
Il n’existe pas de laïcité, la plupart des êtres humains sont TOUS DES CROYANTS dans leur dualité croyance-incroyance : leur incroyance en une chose ou soi-disant neutralité comme le rêve le mythe laïcité est construite sur la croyance aveugle en une autre chose (comme de nos jours en un « vaccin » dans cette peur démentielle de mourir, tant leur civilisation les soumet à un confort devenu anti-humain, anti-nature, d’où la mode de jouer à l’écologie).
Il n’existe pas de laïcité, l’être humain actuel fonctionne sur la croyance : la carotte du messianisme : il projette et n’est jamais dans l’Instant. Il fonctionne sur la loi de succion en dualité Dedans-Dehors : croire à des idéologies et en des systèmes politiques, économiques, philosophiques, voir croire à la magie, ou en des Dieux.
Le seul vaccin contre la peur de la mort : le « QUI SUIS-JE ? », et certainement pas un poison nommé « vaccin anti-covid ».