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Tegami Suggérer par mail
 

Ecrit par Sechy, le 27-08-2009 15:15

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Publié dans : Flash sur films, Sommaire films du Japon

Tags : Films, Japon, Prison, Tegami


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Tegami
手紙


Toujours le drame de l’argent
 
 
http://www.tegami-movie.jp/
Sur IMDB
Site de Takayuki Yamada

Film japonais de 2006 réalisé par Jiro Shono, sur un scénario de Teruo Abe d’après une nouvelle de Keigo Higashino. Un film puissant sur l’adversité.

Deux frères : bien qu’il a la possibilité de rentrer à l’université, un des frères travaille dans une usine : Naoki Takeshima (joué par Takayuki Yamada) ; et l’autre dans une prison : Tsuyoshi Takeshima (joué par Tetsuji Tamayama). Tsuyoshi a un problème de dos suite à un excès de travail, il se fait renvoyer. Pour survivre il est contraint de voler. Par accident une vieille femme meurt et Tsuyoshi est condamné à la prison à vie.
 
Le début du film nous plonge au printemps, où Naoki Takeshima reçoit une lettre de son frère lui exposant son arrêt des études. Noaki se remémore ce qui va amener son frère Tsuyoshi en prison : il pénètre par effraction dns une maison et vole des billets, mais la propriétaire, une dame âgée le surprend. Tsuyoshi la supplie de lui laisser l’argent qu’il dit vouloir lui rendre par la suite. La dame s’affole, elle saisit une paire de gros ciseaux, une bousculade s’ensuit, et les ciseaux se plantent dans le ventre de la dame. Procès, prison à perpétuité pour le jeune homme de 22 ans. Naoki veut encore témoigner pour expliquer que son frère n’est pas une mauvaise personne.
On s’en rend compte facilement dans la très émouvante séquence au parloir de la prison, où les deux frères s’entretiennent. Ce meurtre est vraiment un accident, mais comme il y a eut effraction et vol... et pour cause d’être dans le besoin...
 
 
Si Tsuyoshi est mis en dehors de la société, Naoki comme a avoir des problèmes avec la société, pourtant il n’est coupable de rien, sauf d’être le frère d’un « assassin ». Aussi son logeur lui donne congé, des commerçants le rabrouent, etc. Il a été obligé de changer d’emploi : troisième job et troisième déménagement en très peu de temps.

Au point de vue réalisation, je trouve confus le début avec ce mélange de narration à travers les lettres des deux frères, et les retours en arrière. Dommage.
 
 
Les deux frères s’écrivent avec chaleur et tendresse. On a des retours arrière sur la connivence entre les deux frères. Une jeune fille à lunettes qui travaille à l’usine de Naoki, et prend le bus tous les matins avec lui semble lui faire la cour. Elle s’appelle Yumiko Shirai (joué par Erika Sawajiri). Naoki s’est fait un ami de Yusuke Terao (joué par Hiroyuki Onoue).

Jusqu’à présent avec ses collègues de travail ça se passait bien pour Naoki, jusqu’au jour où en rentrant chez lui dans le foyer, il reçoit le courrier de son frère depuis sa prison. Des collègues de travail le rejoignent, et l’un d’eux lui vole dans sa poche la lettre. Bien-sûr les injures sur son frère fusent... et c’est la bagarre, sans vraiment de conséquence ; surtout que celui qui a injurié son frère a lui-même fait un peu de prison. Comme il veut passer des examens à l’université, il demande des leçons de maths à Naoki.
 
 
Mais tel un pestiféré, Naoki se sent toujours obliger de fuir, il donne sa démission de son travail à l’usine, laissant désemparé Yumiko Shirai, qu’il avait d’ailleurs repoussé en lui expliquant la situation de son frère.

Précision : Naoki a une ouverture sur la comédie, il se débrouille fort bien dans de courtes scènes comiques avec son ami Yusuke Terao. Naoki travaille dans un bar, est poursuit par les assiduités de Yumiko Shirai, et passe même à la télévision avec son désormais partenaire de scène Yusuke. Ils ont un gimmick qui fait fureur sous le pseudo de Tera et Take. Mais Naoki est marqué par le destin de son frère.
Par la suite Naoki acquière une popularité à la télévision. Mais il est rattrapé par son passé : on fait encore des rapprochements avec son frère : étiqueté tueur, et avec l’argument que « c’est dans les gênes ». Tera et Take perdent de l’audience, et Yusuke fait une carrière en solo.
 
 
Si Yumiko Shirai poursuit Naoki, il file un amour naissant avec Asami, la fille d’un riche patron, lequel le considère comme indigne de rentrer dans sa famille : question de classe ! et sûrement d’argent. Là encore le passé poursuit Naoki, lequel avait caché aux oreilles de la jeune fille le drame de son frère, en expliquant à elle et à son père qu’il était fils unique. Il s’en suit donc pour Naoki une succession de drames qui me font penser aux Misérables de Victor Hugo, avec le passé de Jean Valjean qui le poursuit une fois libéré du bagne ; comme une double peine, car il est lourdement discrédité. Valjean condamné à 19 ans de bagne pour avoir volé un pain au moment d’une disette. J’en profite pour dire que la meilleure adaptation en film des Misérables est celle de Raymond Bernard de 1934, avec l’extraordinaire et si émouvant Harry Baur, sur une très belle musique de Arthur Honegger. On ne trouve malheureusement pas ce film en DVD.
 
 
 
Naoki change de logement, de métier : vendeur dans une grande surface de produit high tech. Ses vieilles connaissances ne sont pas perdues : Yusuke et Yumiko. Mais dans le magasin high tech, la caisse attire les voleurs, et là encore, imperturbablement comme un refrain, le passé rattrape Naoki.

L’important et comme refrain principal dans cette histoire d’amour filiale, ce sont justement les lettres entre les deux frères. Ces lettres qui donne le goût à la vie à Tsuyoshi. Le thème est donc la fuite de Naoki, il veut même fuir un temps son frère, en ne lui écrivant plus.
Naoki devient papa d’une petite fille : « la fille du tueur »...
 
Couleur de l’uniforme des prisonniers : le vert.
Le vert est la couleur du végétal et symbolise la vie et l’éveil. Le vert est une couleur d’eau, contraire du rouge couleur de feu ; il est d’ailleurs la couleur complémentaire du rouge. Symboliquement le rouge indique ce qui est caché et le vert indique ce qui est visible. Le vert est la couleur de l’espérance, de la force, de la longévité. Le vert garde un caractère étrange à cause de sa double polarité : vert du bourgeon et vert de la moisissure, la vie et la mort ; tout comme le feu.
 
 
 
Le scénario est riche et habile, la trame de l’histoire prenante, quatre étoiles pour Tegami. Takayuki Yamada était déjà formidable dans Byakuyakou, ici il est aussi bon, dans un registre plus grave, plus adulte je trouve ; et c’est lui qui porte tout le film sur ses épaules ; un grand bravo, surtout qu’il passe du registre tragique au registre comique avec les Tera et Take. Dommage qu’on voit si peu Tetsuji Tamayama, grand bravo à lui car à la fin il va arracher des larmes. Grand bravo aussi pour Erika Sawajiri, je la trouve convaincante et émouvante.
Il y a une jolie musique orchestrale, aérienne et nostalgique, en de grandes phrases d‘accords qui s’étalent.

M. Roudakoff
 
 
 
 
 
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Dernière mise à jour : 27-08-2009 16:39

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