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Matière et Esprit - Analyse d’une Illusion Suggérer par mail
 

Ecrit par Sechy, le 01-09-2009 23:56

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Publié dans : Elementals Yôkai, Élémentals, Divinités, Yôkai

Tags : Conscience, Esprit, Illusion, Matière, Mort, Rêves, Vie

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Matière et Esprit - Analyse d’une Illusion
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Les objets particuliers sont des assemblages
Que sont les objets particuliers, si ce n'est des assemblages de parties qui ne restent identiques à eux-mêmes pas même un seul instant ?
Le septième feuillet de l'évangile de Marie Myriam (Marie-Madeleine) commence en ces termes :
« Qu'est-ce que la matière ? » Le Maître de Marie, Jésus-Christ, répond alors que tout ce qui est né et tout ce qui est créé, tous les éléments de la nature sont imbriqués et interdépendants. Il poursuit en disant que tout ce qui est composé sera décomposé et reviendra à ses racines. Ces mots rappellent le discours du Bouddha (500 avant J.-C.) qui insista sur la production interdépendante (c'est-à-dire que toutes les choses sont en interactions et dépendent des autres pour exister) et sur le fait que tout composé est dépourvu de permanence, que ce soit de façon grossière (la mort, la destruction, par exemple) ou de manière subtile, car tout est en constant changement (comme le traduit le vieillissement, entre autres). Le Bouddha ajouta : « Tous les phénomènes sont vides ». Quel en est le sens ?
 
 
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Considérons, par exemple, une table particulière. Y a-t-il une entité « table » existant en elle-même ? Parmi les différentes manières d'aborder la question, il en est une implacable en sept points dite « du char » (voir plus bas) qu'utilisait Chandrakirti (Inde, 600 - 650). Que l'on prenne un chariot ou une table pour cette analyse, cela revient au même. De plus, les deux premiers points sont essentiels, ceux qui suivent sont des variations surtout utiles dans les confrontations doctrinales.
L'analyse démontre que le char, la table, ou quelque composé que ce soit, notre corps y compris, sont vides des sept extrêmes d'existence en soi. Il est donc impossible d'attribuer un soi à notre corps constitué de parties. Quand nous disons « moi » en pensant à notre corps, il ne s'agit là que d'un concept.

Les mêmes analyse et conclusion peuvent être étendues aux phénomènes de l'esprit (les sensations, les perceptions et les diverses émotions ou pensées) et même aux consciences qui leur sont associées, car elles aussi sont composées et sans permanence. On ne peut y trouver un «soi» non plus et nous pouvons le mettre en relation avec ce que nous avons vu plus haut au sujet de l'âme.
Si les objets n'existent pas en eux-mêmes, les particules élémentaires qui les constituent sont bien réelles, diront certains. Là encore l'affirmation est réfutée.
Les particules : indivisibles ou divisibles ? La notion de particule élémentaire de matière insécable est une théorie qui remonte au moins à l'Antiquité et que l'on retrouve tant en Grèce qu'en Inde. Le mot atome signifie en grec « que l'on ne peut diviser ».
La théorie atomiste a longtemps cru que ce corpuscule que l'on nomme de nos jours atome était indivisible. Cependant, il faut rappeler que le concept d'atome est surtout un modèle théorique. L'expérimentation physique a d'ailleurs montré que l'atome est composé d'éléments plus petits. Le noyau est en effet composé de protons et de neutrons dont on a cru qu'ils étaient, avec les électrons, des particules indivisibles. L'utilisation d'accélérateurs de particules a mis en évidence que les protons et les neutrons sont eux-mêmes formés de quartz. Les électrons et les quartz sont donc les nouvelles particules élémentaires, bien que l'on décrive aussi une grande variété d'autres possibilités.
Parallèlement à ces découvertes, l'une des notions moderne des plus intéressantes, qui constitue l'un des fondements de la mécanique quantique, est celle de la dualité onde-particule. Le principe pose que tous les éléments de l'univers microscopique, en d'autres termes ce qui est nommé généralement « particules », présentent simultanément des propriétés d'ondes et de particules.

Qu'est-ce qu'une onde ? Une vibration qui se propage dans l'espace. Elle transporte de l'énergie, mais pas de matière. Donc rien de bien substantiel. Si l'on analyse la notion de particule élémentaire en terme de logique, on constatera que cette théorie a été déjà été mise à mal dans des débats philosophiques anciens. La démonstration se résume en ces termes : si une particule indivisible existait, elle serait dépourvue de côtés, car si elle avait des côtés elle serait divisible. Comme elle est dépourvue de côtés, comment peut-elle s'associer à d'autres particules et former une masse ?  Le paradoxe, comme tout véritable paradoxe, est insoluble.
Le fait d'établir la substantialité de la matière sur ses particules élémentaires est donc hasardeux, car on ne peut s'en saisir d'aucune façon. Ainsi le saint Avalokiteshvara déclara dans Le Soutra du cœur (texte majeur du bouddhisme) : « La forme est vacuité et la vacuité est forme ». [NTMR ; cela correspond à : Rien dans le Tout et tout dans le Rien]


2. L'EXPRESSION DYNAMIQUE MÊME DE L'ESPRIT


La matière est vide d'existence propre, ce qui est corroboré par les découvertes des sciences modernes. Serait-ce donc qu'il n'y a rien, ce vide est-il un néant ? Cette question est souvent posée, mais il est évident que la vacuité que l'on découvre à l'analyse n'est pas un néant puisque nous percevons les choses. Les apparences sont bien là, mais notre façon de les appréhender est, à la lumière d'une observation attentive, sans doute incorrecte. Nous leur conférons une réalité qu'elles n'ont pas.
Lors d'un entretien avec des scientifiques, le Dalaï-Lama remarqua : « La conception occidentale de la vacuité est terriblement vide ». En effet, il ne s'agit pas de nier les choses, mais d'en remarquer la nature illusoire, comme un mirage ou un rêve, et ce rêve éveillé est semblable à ceux que nous faisons dans notre sommeil. La différence résiderait simplement dans la nature plus persistante, et ce que nous vivons tous les jours ne serait autre que le déploiement, le jeu de notre propre esprit. La nuit nous rêvons repliés sur nous-même, le jour nous rêvons en interaction avec les autres.

Comme un rêve
La comparaison avec ce qui se passe dans le rêve est éloquente. Elle l'est encore plus pour celui ou celle qui s'est entraîné au rêve lucide, mais chacun peut, en se remémorant ses rêves, s'en rendre compte. Lorsque nous rêvons, nous avons souvent un corps et nous sommes persuadés « d'être ce corps » ou « d'être dans ce corps ». Ce qui nous entoure est « autre ». Il y a les choses inanimées, mais il y a aussi d'autres personnes, elles nous paraissent tellement réelles qu'elles peuvent nous rendre heureux ou nous faire souffrir.
Parfois, cependant, et souvent soudainement, nous nous retrouvons hors du corps que nous nous sommes attribué. Nous voyons alors la scène de façon délocalisée et nous nous observons nous-même. Voici une « sortie hors du corps » rêvée, à l'intérieur même du rêve (à distinguer de l'OBE qui se fait hors du corps du rêveur). Pourtant, nous ne sommes pas réellement sortis d'un corps, c'est notre esprit qui modifie ses perspectives. Nous créons ainsi non seulement une dualité matière-esprit, mais aussi une dualité sujet-objet. Cette dualité serait une dichotomie illusoire due à l'ignorance individuelle quant à notre nature véritable.
Pour certains, les tenants de l'advaita vedanta (tradition philosophique indienne) par exemple, il existe un grand Atman dont les individus ne sont que des apparitions sans qu'il y ait pour autant fragmentation. L'unique Atman apparaît comme de multiples atmans dans les corps à cause de maya, l'illusion. Pour d'autres, dans le bouddhisme Mahayana, tout est esprit, mais l'on considère que les êtres, bien qu'étant identiques dans leur nature absolue, ne sont pas non plus une seule entité. Multiplicité et unicité sont transcendées. [NTMR : Voir le schéma des sept dimensions de l’Homme]

On renoncera toutefois à classer les chercheurs spirituels dans une catégorie, car les mystiques chrétiens, soufis ou autres s'expriment souvent par métaphore ou seulement par quelques mots. Ainsi, le « Silencieux Maître » indien vedanta Sri Ramana Maharshi (1879-1950), expliqua : « Il n’y a pas de différence entre le rêve et l'état éveillé, sauf que le rêve est court et que l'état de veille perdure ».

Qui meurt, qui prend naissance ?
S'il n'y a pas de matière en soi, ni même d'âme en soi comme le démontrait Shantideva, qui meurt, qui part dans l'au-delà, qui reprend naissance ? La théorie du « tout est esprit » dépasse la notion de réincarnation ou de disparition complète, car il n'y a ni annihilation ni réincarnation, mais une continuité de la conscience avec une apparence de morts et de vies successives. Selon cette opinion, il n'y a donc ni corps qui soient détruits, ni âmes qui passent d'une vie à l'autre en quittant un corps pour en investir un autre. Cette description n'est donnée que comme une image, car elle correspond à la manière dont nous ressentons les choses dans notre illusion. Pourtant, nos vies successives (corps, perceptions et environnements) sont plutôt comme les vagues qui s'enchaînent à la surface de l'océan. Les vagues sont différentes de l'océan par leur aspect et leur dynamique, mais similaires par leur nature. L'esprit est immanent à la matière, il en est en quelque sorte le créateur, mais cette création est la dynamique de l'esprit lui-même, elle n'existe pas en dehors de lui.
Le courant de conscience, avec ses différents aspects, serait une suite d'instants qui n'ont pas d'existence en soi et l'esprit, dans le bouddhisme Mahayana, serait au-delà des quatre extrêmes : existence, non-existence, aucun des deux, les deux à la fois.

Alchimie et Transmutation
Les différentes théories - philosophiques et scientifiques - sont souvent des vérités partielles. Elles peuvent être justes, mais dans les limites de leur contexte. La science donne des explications descriptives cohérentes, mais quand elle est matérialiste, elle se fonde sur un postulat concernant la matière qu'elle n'a pas remis en question et se trouve donc limitée, même si les découvertes récentes en physique à ce sujet sont fort troublantes.
Les traditions croyant en l'âme sont une intuition directe de quelque chose qui dépasse cette approche limitée, mais elles ne surmontent pas l'incohérence de leurs explications. L'histoire du Bouddha et de l'éléphant est une fameuse allégorie sur la vérité partielle. Le Maître présente l'animal à différentes personnes qui, les yeux bandés, touchent chacune une partie de l'animal. Elles le prennent ainsi soit pour un vase, soit pour un tronc et ainsi de suite...
Science et matérialisme ne sont pas indissociables, de même que le couple spiritualité et croyance en une âme réduite à une sorte d'objet in-substantiel peut être transcendé. Rien ne s'oppose à l'alliage science-spiritualité, rien ne s'oppose à ce qu'un observateur du fonctionnement des choses matérielles puisse aussi méditer sur la nature de l'esprit et son fonctionnement subtil.
Si la nature profonde de la matière et de l'esprit peut être approchée intellectuellement dans un premier temps, certains soulignent qu'elle transcende le mental et doit être vue directement pour être réalisée. Ainsi la connaissance scientifique et l'expérience méditative peuvent fusionner et transmuter notre compréhension.

Matthieu Ricard, docteur en biologie moléculaire et moine tibétain depuis 1978, dit ne pas faire de différence entre la science et la méditation en ce qui concerne le soucis d'une investigation rigoureuse.
Il fait partie du Mindand Life Institute et participe activement à la recherche scientifique sur « la méditation et son effet à long terme sur le cerveau », conduite par le professeur Richard J. Davidson. Matthieu Ricard explique que la méditation est fondamentalement un entraînement de l'esprit qui a pour but de développer des qualités telles que l'amour altruiste et l'attention, ainsi qu'une compréhension juste de la nature de l'esprit.
Selon lui, il convient de s'y adonner avec une rigueur toute scientifique pour comprendre le fonctionnement de l'esprit, en découvrir la véritable nature et se libérer de la souffrance. Une libération qu'il décrit ainsi dans l'un de ses ouvrages : « Le chemin spirituel nous fait redécouvrir notre nature oubliée, tout comme on voit de nouveau l'éclat immuable du soleil, une fois dissipés les nuages qui le masquaient. »
 
 
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Bibliographie
En français
« Expérience de mort imminente. La conscience n'est pas le produit du cerveau », Pierre Alain Grevet et David Dennery, pages 10 à 27- NEXUS n° 46, 2006.
Initiations et réalisation spirituelle, René Guénon, Les éditions traditionnelles, 1952.
La Conscience expliquée, Daniel Clément Dennett, traduction française de Pascal Engel, OdileJacob, 1993.
« La vie rêvée des hommes », Azou Minihy, Jean Dhot, Laudatoç pages 59 à 73 - NEXUS n° 63, 2009.
Le Cerveau moteur de la raison siège de l'âme, Paul M. Churchiand, première traduction d'Aline Pélissieç De Boeck, 1999.
Le Hasard et la Nécessité. Essai sur la philosophie naturelle de la biologie moderne, Jacques Monad, Seuil, 1970.
L'Évangile de Marie Myriam de Magdala, traduction et commentaire de Jean Leloup, Albin Michel, 2000.
L'Évangile de Marie-Madeleine, D. Meurois-Givaudan, Le Perséa, 2000.
L'infini dans la paume de la main - Le moine et l'astrophysicien, Matthieu Ricard, Trinh Xuan Thuan, Pocket, 2002.
Passerelles, Entretiens avec le Dalaï-Lama sur les sciences de l'esprit, Dalaï-Lama, avec J. Hayward, F. Varela, E. Rash, N. Greenleaf, R. Livingstone, Albin Michel, 1995.
Perles d'Ambroisie, commentaire littéral de l'Entrée dans la pratique des bodhisattvas, Shantideva, traduit du tibétain par le comité Padmakara, éd. Padmakara, 2006-2007.
Quand l'esprit dialogue avec le corps, entretiens avec le Dalaï-lama, Daniel Goleman, Trédaniel Poche, 1997, 2007.
Trésor de Précieuses Qualités, Kangyur Rinpoché, traduit du tibétain par le comité Padmakara, à paraître aux éd. Padmakara.

En anglais
Consciousness Explained, Dennett Daniel (1991), Allen Lane, ed., The Penguin Press, UK Hardcover edition, 1992.
Introduction to the Middle Way, Candrakirti, avec le commentaire de Jamgon Mipham, traduit du tibétain par le comité Padmakara, Shambala, 2002.
The Gospel of Mary of Magdala : Jesus and the First Woman Apostle, King, Karen L., Polebridge Press, 2003.
 
 
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L'histoire du diable et de son ami
« Peut-être avez-vous souvenir de cette histoire du diable et de son ami: ils marchaient dans la rue quand ils virent devant eux un homme se baisser pour ramasser quelque chose et le mettre dans sa poche. L'ami dit au diable : « Qu’est ce que cet homme vient de ramasser ? » « Un petit bout de Vérité », répondit le diable. « Mauvaise affaire pour vous, alors ! », remarqua l'ami. « Oh, pas du tout, répliqua le diable, le vais l'aider à l'organiser ! »
Je maintiens que la vérité est un pays sans chemin que vous ne pouvez l'approcher par aucune route, quelle quelle soit : aucune religion, aucune secte. Tel est mon point de vue, et j’y adhère d'une façon absolue et inconditionnelle. La vérité étant illimitée, inconditionnée, ne peut être approchée par quelque sentier que ce soit, elle ne peut pas être organisée on ne devrait pas non plus créer des organisations qui conduisent ou forcent les hommes à suivre un chemin particulier. Si vous comprenez bien cela dès le début, vous verrez à quel point il est impossible d'organiser une croyance. »
(Extrait d'un enseignement de Jiddu Krishnamurti)
 
 
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L'allégorie de la caverne de Platon
Dans une demeure souterraine, en forme de caverne, des êtres humains sont là depuis leur enfance, les jambes et le cou enchaînés, de sorte qu'ils ne peuvent bouger ni voir ailleurs que devant eux. La lumière leur vient d'un feu allumé sur une hauteur derrière eux. Des objets, d'eux-mêmes et de leurs voisins, ils ne connaissent que les ombres projetées par le feu sur la paroi de la caverne qui leur fait face. Des sons, ils ne connaissent que les échos. Ces êtres nous ressemblent. Que l'un d'entre eux soit libéré de force et accompagné vers la sortie, il souffrira des mouvements qu'il doit faire, et l'éblouissement l'empêchera de distinguer ces objets dont, tout à l'heure, il voyait les ombres. N'en fuira-t-il pas a vue pour retourner aux choses qu'il peut regarder, et ne croira-t-il pas que ces dernières sont réellement plus distinctes que celles qu'on lui montre ? Cependant, s'il persiste, il s'accoutumera par étapes, pourra voir le monde dans sa réalité et il en viendra à conclure au sujet du soleil que c'est lui qui gouverne tout dans le monde visible. S'il retourne près de ses semblables, ceux-ci, incapables d'imaginer ce qui lui est arrivé, le railleront et refuseront de le croire. Ne le tueront-ils pas s'il tente de les délivrer à leur tour ?
(Résumé de l'allégorie se trouvant dans La République, Livre VII, Platon, philosophe grec, IV siècle av. J-C)
 
 
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Ni la psyché, ni le Pneuma
« Seigneur dans l'Instant, celui qui contemple ton apparition, est-ce par la psyché (l'âme) qu'il voit ? ou par le Pneumo (l'Esprit, Souffle) ? L'Enseigneur répondit : "Ni par la psyché ni par le Pneuma ; mais le noùs étant entre les deux, c'est lui qui voit et c'est lui qui […] » (la suite de celle partie a été détruite).
(Extrait de L'Évangile de Marie Myriam de Magdala, Jean Leloup, A!bin Michel, 2000).


L'analyse en sept points, dite du char
Sommairement, la table est constituée d'un plateau, de pieds et de chevilles les assemblant. On cherche alors la table en tant qu'entité réellement existante :
1. La table est-elle différente de ses parties ? Il n'y a pas « une table » séparée des parties, ce ne sont pas deux choses distinctes car la table existe en dépendance de ses parties.
2. Est-elle semblable à ses parties ? Dans chacune des parties, on ne trouve pas une entité « table ».
3. La table possède-t-elle ses parties ? Encore une fois, on ne trouve pas une table indépendante qui pourrait posséder des parties.
4. Est-elle dépendante de ses parties ? Les parties posséderaient « la table » dont on ne peut toutefois pas prouver l'existence indépendante.
5. La table est-elle une spécificité des parties (ou les parties dépendent-elles de la table) ? Les parties posséderaient une « tablité », ou dépendraient d'une table que l'on ne peut toutefois pas trouver existant de manière indépendante.
6. Est-elle la simple réunion de ses parties ? Non, sinon un simple amoncellement des parties serait la table.
7. La table est-elle la forme de la réunion de ses parties ? Le fait d'assembler les parties pour fabriquer la table ne change pas la forme des parties afin qu'elles s'adaptent à la forme d'une table déjà existante. Le char, la table, ou quelque composé que ce soit, notre corps y compris, sont vides des sept extrêmes d'existence en soi.
 
 
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La base du processus karmique dans le bouddhisme
Bien qu'elle soit incomposée, la nature de l'esprit est voilée par le « fond universel », neutre et indéterminé, qui tient lieu de support à l'entière variété de nos propensions karmiques. De (ce fond) qui recèle l'ignorance innée s'élèvent la clarté et la pure conscience qui, telle la limpidité du miroir, constituent la « conscience du fond universel », l'espace et l'ouverture mêmes des fluctuations spécifiques des sept autres consciences. D'entre ces consciences, la conscience mentale désigne la perception des objets au sens
large. La conscience affligée consiste intérieurement en croyance au moi et extérieurement en jugements de rejet et d'acceptation. La conscience visuelle est la perception des formes, et ainsi de suite pour les quatre autres sens, dont le dernier, le toucher, assure la perception des tangibles, ou conscience tactile. Ces cinq consciences sensorielles et la conscience mentale s'élèvent du fond universel en provoquant l'accumulation des actes, ou du karma. Même si, en soi, les consciences ne sont pas productrices de karma, elles sont toutes imprégnées de l'ignorance qui consiste à croire au soi de (l’individu et des objets extérieurs), et qui, formant la cause de toutes nos hallucinations et de toutes nos souffrances, est un grand démon.
Ce démon adopte les trois poisons, ou émotions négatives, à l'aide desquels il crée les sphères d'existence samsarique supérieures et inférieures (relatif à notre monde et aux différentes classes d'êtres qui le peuplent). C'est ainsi qu'en s'accumulant, les actes non vertueux projettent les êtres dans les trois mauvaises destinées, et que les actes propices au mérite les projettent dans les hautes sphères du samsara, car ils relèvent encore de l'ignorance.
(Extrait de Trésor de précieuses qualités, Kangyour Rinpoche, traduit du tibétain par le comité Padmakara, à paraître aux éditions Padmakara)
 
 


Dernière mise à jour : 02-09-2009 02:10

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