Ensuite à la mort d'Ivan le Terrible suit une période de grands troubles, jusqu'à la naissance de la dynastie des
Romanov, toujours sous le même symbole du sang et de la souffrance :
Pierre le Grand fait sortir des marais Saint-Pétersbourg sur le sang des milliers de paysans réduit en esclavage et aux brutalités, sous les autres coups des maladies et du paludisme, préfigurant ainsi les futurs goulags. Donc un autre réformateur bâtit sur le sang. Saint-Pétersbourg ville maudite par Evdokia, la première femme de Pierre le Grand.
Pierre le Grand meurtrier de son fils, le
tsarévitch Alexis Petrovitch, qui avant de mourir sous la torture eut le temps de maudire son père et toute sa descendance. Véritable
Gengis Khan, ce Tsar n’avait que faire de la vie humaine lorsqu’il voulait atteindre son but. Donc un extrémiste n’ayant pas vraiment rapport avec l’âme russe, qui même si elle est très passionnelle, elle reste tout de même très chaleureuse. Cependant les deux extrêmes ne peuvent s’empêcher de pulluler, le plus étrange étant le Tsar Nicolas II traité de sanguinaire, on en fait un Saint quelques 80 ans après. A ce moment là je verrais bien Pierre le Grand condamné à titre posthume, non seulement pour l’assassinat de son fils, mais surtout pour crime contre l’humanité pour les milliers de morts sur lesquels repose Saint-Pétersbourg la maudite.
Le dernier des Romanov régnant,
Nicolas II, finira lui-même dans le sang, comme son grand-père Alexandre II, comme son arrière grand-père,
Paul 1er, mort étranglé.
Bêtise et toujours souffrance et sang, illustré toujours pertinemment par le peintre
Ilya Répine, qui représente ci-dessus des Bolcheviks dans leur état habituel. Je n'exagère pas, qu'on lise le livre du géologue
Ferdynand Ossendowski :
Bêtes, Hommes et Dieux. Comme il l’explique dans son livre : « Je puis causer avec les bolcheviks parce qu’ils ne connaissent pas la différence entre « désinfecté » et « désaffecté », « anthracite » et « appendicite ».
Toujours en vertu des inversions chères au marxisme, c’est-à-dire que l’incapable d’hier était devenu le gouverneur aujourd’hui, et que les savants étaient employés à nettoyer les écuries des cavaliers rouges (communistes).
Au début de la chute de la Russie ou nouvelle chute de l'Atlantide, selon l'expression de Edvard Radzinsky, Les bolcheviks se conduisirent pire que les
« torquemadas » de l'Inquisition : toujours les horreurs des guerres idéologiques, que ce soit pour la religion ou la politique. Mettez deux personnes face à face, lancez une discussion sur la politique, ou la religion, au bout d'un temps ni court ni long ces deux personnes vont de taper sur la gueule !
Des Saints furent martyrs, et l’un d’eux s’appelait Job le Martyr. On le fête le 6 mai (calendrier Julien), jour de la naissance de Nicolas II. Ainsi le Tsar s’attendait à une fin tragique tel l’agneau sur l’autel du sacrifice.
Le sentiment d’une fin prochaine hantait aussi la Tsarine, femme de santé nerveuse fragile. Et le jour du sacre de Nicolas, des cadeaux furent distribués au peuple, une bousculade eut lieu sur le champ de la
Khodinka, faisant 1389 morts ; la encore, c’est typiquement russe... Le sang fait désormais partie totalement de la vie russe. Est-ce pour ça le choix d’un drapeau rouge à l’avénement des bolcheviks ? ou plutôt en relation avec la bannière des Rothschild ?
Au tout début du 20è siècle tour à tour tombèrent sous les coups des révolutionnaires : le ministre de l’instruction, le gouverneur général de Finlande, et coup sur coup, deux ministres de l’intérieur.
Si le Tsar semble résigné, sa femme était décidée a lutter contre la fatalité. Et dès le début elle chercha une protection contre les malheurs à venir.
L’introduction de
Raspoutine auprès du Tsar n’est pas claire, ni dans le livre de Edvard Radzinsky, mais surtout dans « la réalité ».
L’évêque Théophane invita Raspoutine à s’installer chez lui. Si bien qu’il se retrouva dans une des maisons les plus influentes de Saint-Pétersbourg, au palais du Grand-duc Pierre Nicolaievitch, cousin de Nicolas II. Deux femmes étaient les personnages principaux de la cour du Grand-duc : Militsa (épouse du Grand-duc) et sa sœur Anastasia. C’est Militsa Nicolaievna passionnée par tout ce qui touche le surnaturel qui entendant la présence de Raspoutine chez Théophane voulu le voir.
A partir de là, Raspoutine a devant lui le « coffre aux trésors », ou mini Pierre Philosophale permettant toutes les transformations qu’il désire.
C’est embrouillé car selon les biographies de Raspoutine, ce furent Militsa et l’évêque Théophane qui introduisirent le starets au palais impérial. Mais Théophane, lors de la Commission d’enquête au moment de la Révolution, déclare qu’il ne sait pas comment Raspoutine a connu la famille de l’Empereur, et dit qu’il ne l’a absolument aidé d’aucune manière.
À suivre...
M.R.