La traversée du temps
Toki wo kakeru shôjo 時をかける少女
Surprise : dans les plans américains et moyens le graphisme devient meilleur, et délicat dans ses accords de couleurs et ses lignes de forces. Ce dessin du trait, avec un style « pointu » et maniéré, me fait penser à Winsor McCay et Little Nemo, aussi à cause de sa perspective hyper léchée. Mais il n’y a pas que la perspective qui est léchée, la bande son aussi : le moindre bruitage accompagne les choses à l’écran. Finalement, ce style de dessin « ligne clair » m’ennuie. Et puis avec cette animation réaliste, les personnages marchent, ferment des portes, se téléphone, ce ne sont pas des mouvements « dessin animé ».
Dès les premiers plans on découvre l’héroïne : Makoto, jeune fille jouant a attraper une balle avec un gros gant de cuir (baseball). Une fille qui aime le sport. L’animation est aussi réaliste que possible, quasiment de la rotoscopie ; je plains les intervallistes des dessins. C’est un travail très minutieux, il faut de bons yeux et une main sûr et sans tremblements. Ce sont souvent des femmes qui font ces intervalles.
La traversée du temps reste tout de même un film industriel, au même titre que ceux des « manufactures » Disney. Car plus c’est léché, plus il y a de traits et de masses a animer, donc il faut beaucoup de personnes pour dessiner tout ça en un délais raisonnable. Je ne sais d’ailleurs pas pourquoi ce film a été présenté au Festival d’Animation d’Annecy en 2007 où il a eu une « mention spéciale »... Le Festival d’Annecy est plutôt réservé au film d’animation « artisanal », dans la tradition de Norman McLaren (gravure sur pellicule), c’est-à-dire réalisé seul, ou avec une petite équipe.
Encore un film qui se passe dans une école lycée ou une université, avec sa salle de sport, sa salle de musique avec son piano, ses rayonnages de bibliothèque, ses distributeurs de boissons, ses gros plans de téléphone portable et ses uniformes d’élèves ; on dirait qu’il n’y a que cela au Japon, qu’ils sont seulement jeunes et qu’ils passent leur temps a étudier dans des bâtiments immenses ! Sur qu’il en faut des travailleurs qualifiés dans cette deuxième puissance économique mondiale... Notamment pour l’audiovisuel.
Cette petite fille un peu garçon possède, comme « beaucoup de filles de son âge », la faculté temporaire de dire Merde à la Flèche du temps, qui soi-disant ne peut fonctionner que dans un seul sens. Mais je me demande bien si elle peut arrêter la course du Soleil ?! Faculté temporaire de sauts dans la chronologie, car il y a un compteur gravé sur son bras.
En tous cas elle se sert de ses facultés pour gagner au baseball. Curieux qu’ils jouent cela au Japon !... Mais qui dit seconde puissance économique dit aussi copie de la première puissance : les USA ! A ma connaissance, on ne pratique pas ce sport en France.
Makoto se sert aussi de la manipulation de la Flèche du temps pour refuser de sortir avec Chiaki, un garçon de son âge, mais venant peut-être du Futur et aussi un « sauteur ».
Avec ces films « d’écoles » je vois les mêmes plans que dans Warau Michael.
Hormis le saut dans le temps de Makoto, il ne se passe pas grand chose et je la trouve très bavarde et capricieuse et pleurnicharde ! Difficile d’arrêter le temps, ou plutôt la chronologie...
Deux étoiles seulement pour ce film qui aurait du être réalisé en prises de vues réelles.
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Dernière mise à jour : 08-05-2008 23:32
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