Seirei no Moribito
 

Ecrit par Sechy, le 22-06-2008 20:48

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Publié dans : Présentation Dessins Animés, Japanimation

Tags : Chamane, Chamanisme, Dessin animé, Japanimation, Seirei no Moribito


Seirei no Moribito
Le Gardien de l’Esprit Sacré
 
 
 
De quoi se poser des questions :
L’évasion du quotidien par la lecture d’un roman, d’une BD, la vision d’un film, est une opération qui relève d’un enracinement délibéré : loin d’être mis en dehors de, on est ramené par cette « évasion » dans un dedans inexpugnable, une forteresse, dont l’effet n’est pas de divertir, mais de protéger du caractère de la « réalité » qui est en perpétuelle transformation d’incertitudes. D’où le sens de amusement (du a privatif, soit : privation des muses).
Mais dans cette japanimation il est question de Sacré, notion qui a été perdu grandement dans la vie de tous les jours à notre époque ; et la quête du Sacré est le comportement normal de tout être humain, comme l'écrit l'historien des religions Mircea Eliade.

L’amusement proprement dit :
Pas si facile de trouver une bonne japanimation, c’est-à-dire : un beau graphisme, une animation souple et sans trop de fixe sur des dessins clefs, mais surtout une histoire qui accroche. Cela reste subjectif mais j’ai accroché dès les premières secondes sur Seirei no Moribito.
 


Beau dessin (étonnant la bataille dans l’épisode 3 sur la route du départ). C’est la première fois que je vois un dessin de cette finesse et aussi fouillé, une belle animation souple et de qualité et superbe dans les scènes d’action, pour une histoire qui parle d’un passé proche, en nous changeant des problèmes des écoliers japonais contemporains et des saloperies de téléphones portables (technologie actuelle). Ce passé peut par exemple nous aider a voir ce qui ne va pas dans notre société actuelle. Le chanteur du générique a une belle voix qui s’accorde bien avec la mélodie. Je suis émerveillé par le soin et la richesse des décors, avec quelquefois un apport en trois dimensions avec rotation de caméra du plus bel effet visuel. Les plans avec jeux de profondeur de champ sont nombreux : les floues derrière les personnages.
La finesse des dessins et la souplesse de l’animation, tout du moins dans le premier épisode, me font penser aux dessins animés de grande qualité des studios Mosfilm de l’époque de Nikita Khrouchtchev, lesquels égalèrent, sinon dépassaient par moments les films des studios Disney. C’est-à-dire que l’équipe de fabrication de ce genre de dessin animé doit être composé de nombreuses personnes.

Joli aphorisme dans l’épisode 1 : Avec de l’argent votre vie reste la même où que vous alliez, sans argent votre vie s’adapte à l’endroit où vous vous trouvez. C’est prononcé par l’arrivée d’une jolie guerrière, Barusa/Balsa, dans un village. Balsa, qui est garde du corps, va sauver de la noyade Chagumu, jeune prince de la famille impériale.
L’impératrice va demander à Balsa de protéger son fils, le jeune prince Chagumu, victime de convoitises menaçant sa vie déjà à plusieurs reprises.
Raison pour laquelle Balsa est garde du corps : par le passé, pour certaines raisons, elle a ôté la vie à huit personnes qui lui étaient chères.
Très émouvant la scène de séparation entre Chagumu et sa mère l’impératrice ; Chagumu si jeune (environ 8 ans), va maintenant tenter de survivre sous la protection de Balsa.
 
 

Dans le second épisode on découvre Shuga, sorte de Mage et Devin, au visage angélique et aux longs cheveux gris. Son supérieur lui souffle un autre joli aphorisme concernant le côté négatif de la politique : C’est un côté si hideux du Palais Étoilé que cela dépasse ton imagination. C’est toujours d’actualité, non !
Dans ce second épisode un peu complexe et statique, mais il faut bien mettre en place l’intrigue, il est question d’un esprit marin sacré pondant un œuf contenant une puissance incommensurable, et le destin a choisi le prince Chagumu du Royaume Impérial Yogo, pour être le réceptacle de ce pouvoir et devenir ainsi le Gardien de l'Esprit Sacré. Cette longue mise en place presque sur deux épisodes rend bien la lenteur toute orientale, et est très reposante en notre siècle ou il faut tout et tout de suite... La Nature prend son temps. Mais un peu de patience est la récompense pour admirer les batailles, les mieux réalisées que j’ai pu voir jusqu’à présent. Bravo à ceux qui ont fait le layout (mise en place des principaux dessins de personnages et d’accessoires animés dans le décor).
 
 
 
Dans le troisième épisode on découvre le jeune herboriste Tanda.
Au long de cette histoire, il est souvent question de Chaman, et surtout de la Chamane Torogai. Le mot Chaman fait partie de la sphère des religions. Le Chaman est une sorte de medicine-man qui pratique le chamanisme, c’est une technique très ancienne amenant à une extase, à la fois mystique, magique et rituelle. Le Chaman rétablit ou restaure provisoirement, et pour lui seul, le « pont » (Arc-en-Ciel) entre Ciel et Terre, car l’Homme a chuté dans la Matière (le Paradis perdu de la Bible : homme mortel, obligé de travailler, sexué, en conflit avec les animaux puisqu’il en mange certains, etc.). En pratiquant l’extase, le Chaman peut par exemple retrouver une amitié avec les animaux, puisqu’il retrouve la condition d’avant la Chute.
 
 
 
 l’encontre du psychiatre moderne qui n’est qu’un matérialiste, le Chaman est le grand spécialiste de l’âme humaine ; lui seul la « voit », car il connaît sa forme et sa destinée.
(D’après Mircea Eliade : Le Chamanisme et les techniques archaïques de l’extase, Éditions Payot)
Il est important de préciser avec M. Eliade que : Dans la hiérophanie (sphère de révélation du Sacré) la plus élémentaire TOUT EST DIT : la manifestation du sacré dans une « pierre » ou dans un « arbre » n’est ni moins mystérieuse ni moins digne que la manifestation du sacré dans un « dieu ». Cela dit, pour essayer d’adoucir la longue guerre entre rationnel et irrationnel, les partisans des dieux et d’un Dieu.
Et comme il est dit dans un des épisodes : le Chaman est un homme qui ouvre des portes vers un autre monde.

Quatre étoiles pour Seirei no Moribito, et je vous conseille cette japanimation de 26 épisodes, c’est un peu plus qu’un amusement... En tous cas ce ne sera pas une perte de temps. Et la musique est pas mal et enrichit bien l’action.
Et un grand merci à la team Dattebayo.fr

M.R.
 
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Dernière mise à jour : 02-08-2008 00:32

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