Je n'ai pas fait exprès de naître le 8 mai 1945 à Paris en France !
Dans la capitale, incapable d'obtenir d'autre diplôme que le Certificat
d'Études, je ne savais vraiment pas quoi faire dans la vie. C'est dans
la voie de garage d'un cours complémentaire de commerce, qu'un
professeur de dessin découvre mon coup de crayon. Ce professeur,
Monsieur Dupont, avait bien du mérite pendant ses cours de dessin où
les boulettes de papier volaient à travers la classe avec grande
cadence. Toujours aussi peu doué, j'échoue au concours d'entrée des Arts Appliqués
(rue Dupetit Thouars à Paris), il me faut préparer ce concours à
l'école de dessin de la rue Saint Benoît (rue à Paris où se trouvent
plein de boîtes de jazz).
Je n'ai pas fait exprès de naître le 8 mai 1945 à Paris en France
Pendant les 4 ans d'études de dessins, géométrie, perspective,
laque, fresque, etc., aux Arts
Appliqués, je me découvre un intérêt
très vif pour la musique, le cinéma et le dessin animé.
C'est aussi à cette époque que je découvre l'Aquarelle.
Je la découvre encore
actuellement presque tous les jours ; l'aquarelle est magique. A la fin de
cette scolarité,
je réalise
en 8 mm un dessin animé : " Pope
Alexis ". Il sera présenté aux élèves
des 2 classes de ma section. Les critiques furent diverses mais pas toutes élogieuses.
L'auteur du site à 17 ans, avec en bandoulière la caisse du projecteur
de 16 mm Debrie MB 15. (Inutile de dire que, vu le poids, j'avais
retiré le projecteur !)
Les Arts appliqués offraient 2 années d'études supplémentaires dans la
section esthétique industrielle ; je préférais continuer aux Arts
Décoratifs, mais au dernier moment dans le style de la " roulette russe
" je rentre sur dossier à l'IDHEC (actuelle FEMIS). Il y avait à
l'époque une section dessin animé nouvellement créée où il n'y avait
pas besoin de Bac pour rentrer. Voulant voler de mes propres ailes, je
donne ma démission à la fin de la première année à l'IDHEC et j'entre
dans le monde du travail. D'ailleurs le fait d'avoir donné ma démission
de l'IDHEC
m'a joué des tours par la suite pour trouver du travail, car je n'ai
pas pu obtenir le diplôme mais juste un certificat de scolarité de
l'IDHEC. Avant de mettre 2 mois pour me faire réformer d'un service
militaire non désiré, je crée un ou deux petits spots en gravure animée
pour Jacques Samyn. J'ai aussi commencé la réalisation de " En
cherchant son père ",
qui est un dessin animé tourné en 35 mm à la sauvette sur le banc-titre
d'un service de l'ORTF. Le producteur des Films Orzeaux, Jean-Pierre
Girard, a bien voulu m'offrir la finalisation professionnelle de ce
dessin animée. Il a été présenté au Service de la Recherche de l'ORTF
devant Pierre Schaeffer, et à l'université de Censier dans le cadre des
différentes techniques du cinéma d'animation. J. P. Girard a présenté à
un festival mon film, mais il n'a pas obtenu de prix. Cela est
peut-être bien comme ça. Ensuite, grâce à la connaissance du second du
Ministre de l'Éducation Nationale, je rentre à la Télévision Scolaire à
Montrouge. Hélas, dans cet organisme je ne ferais pas beaucoup de
dessins animés, mais pendant mes 4 ans dans cette institution, j'achète
la caméra Éclair de 35 mm du responsable du service, j'achète le
matériel de prise de vues de Berthold Bartosch (sa caméra Parvo qui
marchait image par image avec une pompe ; Bartosch est le réalisateur
du film l'Idée),
et j'achète pour presque rien le piano droit d'un collègue fervent
partisan du communisme ; et tout cela avec la très très très modeste
paye de mes premiers mois de salaire de la Télévision Scolaire. C'est
pendant ces 4 années que j'écris des musiques tout en prenant de
modestes cours de piano. Traité un jour de fonctionnaire, je donne ma
démission. Je travaille ensuite une année comme animateur sur le long
métrage de dessin animé " La
Genèse ",
de Pierre Alibert, le producteur des Films du Cyprès. Ce film a servi
un peu de teste pour redémarrer la filière dessin animé de long métrage
en France, laquelle était en sommeil depuis " la Bergère et le Ramoneur
" (le Roi et l'Oiseau) de Paul
Grimault
Le studio des Films du Cyprès était situé au 36 rue des Bourdonnais,
derrière les Halles de Paris. L'espace y était étroit mais l'ambiance
très sympathique et enrichissante, et cela malgré les rivalités et
accrochages normaux.
Après la Génèse, j'ai la chance de connaître Jacques Grandclaude,
ancien responsable aux" Actualités Françaises " (les actualités qui
passaient avant le grand film dans les salles de cinéma à l'époque où
la télévision était balbutiante).
Dans le style des patrons américains : sans voir mes diplômes que je
n'ai pas, ni même voir mes dessins, J. Grandclaude me confia la
réalisation de 2 petits films d'animation de 7 minutes : " Le cheval de
Djoha " et " Katika ". L'un d'eux fut tourné sur le banc-titre 35 mm
que j'avais construit avec l'aide d'un ami : Dominique Benicheti, le
réalisateur de " Cousin Jules ". J'ai construit les parties
électriques. D'ailleurs après ma période dessin animé, j'ai effectué un
stage électronique de l'AFPA pour obtenir le brevet, et là, j'ai le
diplôme ! Ce banc-titre a travaillé vaillamment pour plusieurs films
d'animation de l'équipe des amis de Paul Dopff, notamment pour Bernard
Palacios et Yves Brangolo. Pendant cette période de construction du
banc-titre, j'ai fréquenté Alexeïeff, Berthold Bartosch, Paul
Grimault
dans son atelier du 92 rue Bobillot à Paris, Kostia Tchikine, André
Martin et Michel Boschet, Marie-Thérèse Poncet, Étienne Raïk, qui m'a
gentiment offert une projection de ses réalisations dans la salle de
Jean Mineur Publicités. J'ai aussi visité le mythique 111 rue
Saint-Maur à Paris, là où se trouvait le siège social des Établissements
André Debrie,,
constructeur du Parvo, de nombreux matériel de laboratoire, d'autres
caméras comme la GV (caméra prenant de 16 à 240 images par seconde), et
surtout le fameux projecteur de 16 mm Debrie MB15. Le bâtiment classé
des Établissements A. Debrie existe toujours, mais hélas il s'y trouve
une tout autre entreprise...
J'ai travaillé une quinzaine de jours à Montrouge en banlieue
parisienne chez Arcady, l'ingénieur, auteur compositeur de musiques
pour Charles Trenet et réalisateur de dessins animés, notamment de "
Kapok l'esquimau ". Arcady m'a confié le soudage de composants
électroniques afin d'informatiser les mouvements de la table de prise
de vues de son banc-titre.
J'avais eu à l'IDHEC comme professeur Robert Richez. Il était un ancien
animateur des effets spéciaux aux studios " les Gémaux " de Paul
Grimault et travaillait au service dessin animé de l'ORTF, puis fut
l'organisateur des dessins animés commandés par Catherine Chaillet,
laquelle était chargée de l'habillage de la chaîne de télévision TF1,
alors nouvellement créée suite à l'éclatement de l'ORTF en une suite de
sociétés d'état sous la poussée du pouvoir de Valérie Giscard
d'Estaing. R. Richez m'a demandé si je voulais travailler sur les Tifins
de C. Chaillet, j'ai accepté. Je fis donc de 1977 à 1981 environ une
cinquantaine de Tifins ; chaque épisode durait une minute et je mettais
10 à 15 jours pour dessiner l'animation. Ensuite, il entrait en action
la traceuse et la prise de vues banc-titre.
L'auteur du site à 17 ans, à la manette du projecteur de 16 mm Debrie
MB 15, sonore optique ; à la base de son trépied se trouve le transfo
d'alimentation.
Ensuite j'ai travaillé comme animateur sur un dessin animé
institutionnel pour la Sernam, film réalisé par Dominique Rocher. J'ai
fait un parcours avec lui en tant qu'animateur, surtout avec son
émission pour Antenne 2 : " la Bande à Bédé " où les possibilités
graphiques furent nombreuses et enrichissantes.
Un studio de dessin animé se créait à Montreuil : France Animation.
Michel Gauthier était chargé de la réalisation de la série : " Les
mondes engloutis ". J'ai eu du mal à animer les plans que j'avais
choisis, aussi je donnais ma démission au bout de 7 mois de travail sur
cette série ; l'ambiance au studio me pesait trop lourd tant
l'atmosphère était peu sympathique.
Ma dernière expérience en dessin animé fut dans le studio Pixibox, de
Jacques Peyrache (animation de dessin animé par ordinateur). J'y ai
tenu un peu plus d'une année ! et il ne reste aucune trace de mon nom
dans aucun générique des séries de ce studio, de même pour " Les mondes
engloutis " où mon nom ne figure point. Ces 2 studios sont des
souvenirs déprimants.
Musique.
Mon contact avec la musique s'est précisé avec la participation pendant
près de 2 ans avec l'ensemble folklorique de la Cathédrale Saint
Alexandre Newsky de la rue Daru à Paris. Le chef des chœurs, Eugen
Evetz, conduisait ce petit orchestre composé de mandolines et balalaïkas..
La balalaïka à été mon premier instrument, le second fut le piano. Je
n'étais pas bien doué ni pour l'un ni pour l'autre, et j'ai toujours eu
des difficultés à lire une partition ! Nous donnions des
représentations au Conservatoire Rachmaninoff de Musique Russe, quai de
l'Alma à Paris.
Grâce au logiciel Finale de MakeMusic, j'ai pu mettre en forme et en
sons les musiques écrites il y a plus de 30 ans ; et en composer
d'autres... " Ambiance
pour un paysage "
a été diffusé sur Radio Nova dans le cadre de l'émission : Home-Radio.
J'adore Finale dont je ne peut me passer. Depuis juillet 2006, je suis
membre de la SACEM. En m'inscrivant, je n'y croyais pas, mais
j'espérais.
J'adore aussi l'Alchimie... Et qui dit Alchimie dit Égypte Ancienne.
Suite à l'acquisition d'un Imac en 2000 pour l'écriture de 3 scénarios
et à un passage en contractuel à la SNCF, je me décide à faire un site.
Sans connaissances techniques et de programmation pour la création de
sites, j'achète quelques livres de documentation ; et à force
d'expériences et d'exercices, j'arrive au résultat que vous pouvez
observer.
Partie Breteuil-sur-Iton.
La colonie de vacances de la Mairie du 17ème arrondissement de Paris : Breteuil-sur-Iton.
Ma mère m'y a envoyé au moins 4 fois (entre 1953 et 1958), et ce
jusqu'à l'âge de 13 ans ; après ce fut les scouts... Comme mes parents
ont toujours eut des difficultés d'argent, lorsque je posais la
question à ma mère en lui demandant pourquoi elle m'envoyait dans cette
colonie, elle me répondait que c'était pour me faire prendre l'air.
L'un des autocars qui prenaient les enfants stationnait devant la Mairie du 17ème
(l'ancienne mairie), puis venait l'instant déchirant et si cruel pour
moi de quitter mes parents lorsque l'autocar se mettait en route.
Lentement, je voyais s'éloigner les immeubles familiers de la rue des
Batignolles avec une douleur dans la poitrine, puis mon angoisse
augmentait lorsque le car traversait le périphérique. Puis,
régulièrement, à chaque voyage vers cette colonie, au bout d'une demie
heure à une heure, j'avais mal au cœur et, étant très timide, je me
retenais de toutes mes forces pour ne pas vomir ; hélas n'y tenant plus
je me revois recrachant tout ce que je pouvais à travers la porte entre
ouverte du car. Comme je fus envoyé au moins 4 fois dans cette colonie,
je retrouvais les mêmes enfants, qui d'ailleurs m'étaient si étrangers,
et bien-sûr ceux-ci ne manquaient pas de se moquer de moi.
Au bout d'une heure et demie nous arrivions dans le parc immense de la
colonie de vacances de Breteuil-sur-Iton. (Les retours de la colo
s'effectuaient le plus souvent en train avec arrivée à la gare Saint
Lazare).
Dans ce lieu ressemblant plus à une caserne (entre 200 à 500 enfants),
sauf le bâtiment central datant du 18 ou 19ème siècle, et abritant au
rez-de-chaussée le grand réfectoire et à l'étage un grand dortoir, je
revois les autres bâtiments plus récents (1948-1950), puis la rivière
Iton passant devant le grand réfectoire et glissant sous les escaliers
du péron conduisant à ce réfectoire.
Comme souvenirs importants, je me rappel surtout des odeurs d'urine
très fortes et de grésil censé combattre cette puanteur. Pourtant les
WC n'avaient pas l'air si minables que cela puisque s'étaient des WC à
la "turc". Les WC situés à l'entrée de chaque dortoir dégageaient le
même genre d'odeurs : mélange d'urine et de grésil ; quand les WC
étaient bouchés, une grande flaque se répandait jusqu'au milieu du
dortoir. Heureusement que l'accident ne durait pas longtemps. D'autres
WC en formes de petites cahutes étaient "encore plus rustiques". Ils
étaient situés dans chaque grands parcs : 3 ou 4 WC pour le parc des
petits, même nombre pour le parc des moyens, et même nombre pour le
parc des grands.
Du parc des grands et en traversant sur un petit pont, nous pouvions aller porter nos affaires à laver à la buanderie.
Le premier jour de l'arrivée à la colo, c'était l'inventaire des
affaires qui se trouvaient dans notre valise. Comme ma mère n'avait pas
les moyens de faire fabriquer une étiquette brodé à mon nom, elle en
avait cousu quelques unes sur quelques vêtements, et ces petites
étiquettes étaient écrite simplement avec une encre plus ou moins
indélébile. C'était un moment très déprimant pour moi cet inventaire,
parce que cela me rappelait la maison et son odeur. Nos affaires
étaient rangé à la fois dans un petit meuble à côté de nos lits (voir
sur la photo) et dans un local attenant à la buanderie. Nos valises
étaient entreposées dans un grenier. Encore maintenant, plus de 40 ans
après, je rêve avec angoisse que j'ai laissé des affaires importantes
dans cette colonie.
Le lendemain, nous devions passer à l'infirmerie pour la séance
d'épouillage, avec épandage sur les cheveux d'une sorte de "farine".
En haut de la page, vous pouvez voir le dortoir, oui le même à peu de
chose près car ils se ressemblaient presque tous, dortoir ou je
couchais. Il y avait près de 40 lits. De mémoire, il ne devait exister
qu'un ou deux dortoirs avec seulement 6 ou 10 lits. Le supplice était
de faire son lit au carré chaque matin, comme au service militaire (je
n'ai fais que 2 mois heureusement). Défaire son lit et plier ses draps
et ses couvertures. Pour les couvertures et les draps, je ne savais
jamais comment faire tout seul , alors que certains s'aidaient deux par
deux. D'autre enfants et moi étalions nos couvertures au sol dans un
grand nuage de poussière, en essayant de plier au mieux draps et
couvertures. Après le petit déjeuné il fallait faire notre lit. Et
évidemment après le repas de midi il y avait la sieste, souvent avec
obligation de rester la tête sous les couvertures !
Je garde peux de souvenirs de la toilette du matin, si ce n'est, que
par économie peut-être, l'eau de la chaudière au charbon était souvent
tiède, ce qui était désagréable pour se laver les dents. Eau tiède et
même froide plus encore désagréable pour se doucher une fois par
semaine si je me rappel bien, dans des alvéoles de douches en grès d'un
gris verdâtres inquiétant. J'en rêve encore à 62 ans passé.
Dans tous mes séjours à Breteuil-sur-Iton, j'étais comme une sorte de
zombie, étranger à presque tout ce qui était autour de moi ;
certainement une sorte de protection, mais plus un état déprimé, que je
supportais sans aucun médicament. Seul le vert de la végétation
semblait être attentif à moi et de ce fait me consolait et m'apaisait.
J'ai retrouvé ce phénomène de consolation et d'apaisement bien plus
tard à l'âge de 45 ans, près de Volvic en Auvergne, dans une petite
forêt, lorsque j'étais assez déprimé et angoissé. Les Élémentals cela existe pour moi, et cela en était la preuve. Même chose au scoutisme et toujours parmi la végétation.
La dépression et la peine se renforçaient lorsque je recevais du
courrier de mes parents. Quelquefois ma mère m'envoyait un billet de 10
fr dans une enveloppe et avec cela je m'achetais un paquet de
chewing-gum à la chlorophylle ou aux fruits. Mais le fait de lire son
courrier renforçait encore plus ma peine de n'être pas à la maison avec
mes parents.
Les jours de beau temps mais pas tout le temps, les moniteurs, dont je
ne garde aucun souvenir, nous emmenaient dans les bois de Bémécourt.
J'essayais de me perdre en pensées parmi les allées de ces bois très
humides. Les jours de mauvais temps on nous emmenaient à l'unique
cinéma de Breteuil-sur-Iton. Alors là, j'étais au Paradis, toutes les
misères s'enlevaient de moi et j'étais dans le film, partageant les
émotions des acteurs. Le cinéma était vraiment magique pour moi. Je me
souviens des quelques films : Sous le plus grand chapiteau du monde,
quelques Sissi, Heidi, et de plusieurs westerns. Dans l'obscurité de la
salle de cinéma, j'arrivais à partager mes émotions durant les suspens
du film avec mon voisin, chose vraiment extraordinaire, moi qui n'ai
jamais adressé la parole à un autre enfant durant mes séjours dans
cette colonie ! Après la séance, c'était très dur de regagner la colo !
Les jours ou nous n'avions aucunes sorties en dehors de la colo, le
temps était très long, et le seul changement de rythme pour moi était
l'heure du goûter. En plein air le plus souvent, on nous distribuait
dans des bols du lait, et on nous donnait du pain et quelques morceaux
de chocolat noir. Le lait était versé à la louche dans le bol et il en
tombait à côté souvent sur le sol.
Dans mes errements dans l'un des trois parcs nommé plus haut, je me
perdait dans mes pensées de Paris et de mes parents en regardant les
grands arbres en bordure du mur d'enceinte de la colo, en pensant
peut-être m'évader ! Près de L'Iton et de la buanderie il se trouvait
aussi un jardin potager avec un enclos. J'aurais voulu y aller car cela
me semblait être un Paradis.
Certains jours de pluie, on installait un vieux projecteur Debrie
de 16 mm entre les bancs du réfectoire, et on nous projetait sur un
drap blanc un vieux Bibi Fricotin en Noir et blanc et quelques autres
bandes de films français noir et blanc de l'époque.
Avant d'entrer dans le réfectoire pour les repas, il fallait se mettre
en rangs par colonnes devant le péron de l'escalier menant au
réfectoire. Dedans régnait un grand bruit au moment des repas. Pour les
petits déjeuners, le beurre était vraiment rare à se mettre sur les
tartines de pain ! Au déjeuner, ceux qui étaient punis étaient
contraint de sortir sur le péron du réfectoire avec leur assiette en Duralex
et de continuer à manger ainsi. Les moniteurs mangeaient dans une salle
à part. Je ne me suis jamais plain auprès de mes parents du manque de
nourriture ; elle était correcte certainement. Ce n'était absolument
pas le cas dans une autre colonie de vacances où ma mère a eu la
mauvaise idée de m'envoyer ! La colonie de Trébeurden
en Bretagne. Les responsables de cette colonie s'en foutaient plein les
poches sur le dos des enfants qui n'avaient pas assez à manger. Je me
souviens avoir complété mes repas par des Carambars achetés à l'épicerie du coin !
À la fin du mois du séjour, il y avait une fête générale à la colo. On
dressait une estrade avec des tentures vertes de chaque côté pour les
coulisses, et de petites pièces jouées par les enfants y étaient
représentées. Cela ne me fut pas du tout agréable ! vu mon expérience
des colonies dès l'âge de 6 ans !... et par rapport à certaines
chansons, qui devaient me "conditionner" plus ou moins.
Le plus douloureux furent les trop rares visites de ma mère au cours de
mes séjours dans cette colonie. Le fait de la voir pendant une journée
me serrait le cœur et bien-sûr le plus dur était le moment de son
départ. C'était terriblement déchirant pour moi. Une fois le patron
chez qui ma mère était secrétaire vint me voir, car il avait un voyage
d'affaire près de Breteuil. Quand ce monsieur fut parti, cela me fut
tout aussi douloureux que si c'était ma mère. Il s'appelait Monsieur
Berlin.
Quand je pense que j'ai obtenu mon diplôme de moniteur de colonies de
vacances ! J'ai exercé une seule fois ce "métier" pendant 15 jours dans
une colonie dans l'Yonne. Le salaire était vraiment médiocre, et les
enfants n'étaient pas trop "insupportables".
Comme à cette époque nous habitions rue de Lévis à Paris 17ème, j'ai
rencontré plusieurs fois le directeur de la colonie de Breteuil faisant
son marché rue de Lévis, il ne devait pas habiter loin de là. Il
s'appelait Monsieur Morel, si je me rappel bien.
Michel Roudakoff
La photo du haut de la page représente, exactement, l'état du dortoir
de la colonie de Breteuil-sur-Iton, où je me retrouvais plusieurs
années de suite aux cours des grandes vacances d'été, et une fois aux
vacances de Pâques. À Pâques, le chauffage fut en panne et il fut
installé un grand poêle à charbon en plein milieu du dortoir. Je ne me
rappel plus par où s'évacuait la fumée ! ! !
Dernière mise à jour : 06-04-2008 19:25
|