Suppli
 

Ecrit par Sechy, le 15-08-2008 16:45

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Publié dans : Sommaire JDramas, Sommaire Dramas du JAPON

Tags : Dramas, Japon, Médias, Publicité, Suppli, Travail


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Suppli サプリ
 
Petit rappel ou INQUISITION MODERNE (valable pour beaucoup de trucs) :

Contrôle de la pensée.

* le chercheur qui dérange perd sa place ;
* l'universitaire qui ne pense pas comme tout le monde perd son poste ;
* l'écrivain qui émet une opinion insolite est censuré ;
* le dirigeant sportif qui veut que ses élèves soient bien dans leur peau et tous heureux de pratiquer, au détriment des médailles, est remplacé.

En résumé, tout ce qui dérange la «pensée unique», destinée à mondialiser l'économie, c'est-à-dire à concentrer les profits dans quelques mains, est balayé.
 
Kamenashi Kazuya (Ishida Yuya) et la Jpop Group Kat-Sun

Drama de 11 épisodes d’après un manga populaire, et diffusé au Japon sur Fuji TV en 2006.

Un démarrage en synchronicité.
En 2006 Tokyo semble un gigantesque ensemble d’habitations disparates, comme une mégalopole pressée par sa fièvre d’entreprendre. Dans un wagon de train aérien presque vide, Fuji Minami (joué par Ito Misaki) se laisse coincé par un téléphone portable laissé à côté d’elle sur un siège vide. Un jeune homme existé lui raconte qu’il a laissé dans le train son téléphone, et il souhaite que Minami le lui rapporte à la station suivante. Le synchronisme cher à Jung est un peu détourné puisque Minami à un rendez-vous, et le jeune homme un entretient. Au son de la voix, il commence à étiqueter Minami comme vieille, et bien-sûr lui se colle l’étiquette de jeune. Minami ne se laisse pas faire et elle lui balance le rapport de répartition d’une certaine société moderne : 20 ans pour étudier, 40 ans pour gagner sa vie en costume cravate et serviette de cuir noir, 20 ans restant pour en profiter dans ses pantoufles... (J’ai un peu arrangé et c’est pour une durée de vie de 80 ans). Je ne sais pas si les Japonais pensent tous comme ça ?! Mais c’est horrible ! (1) Enfin dans l’histoire, le jeune n’en croit pas ses oreilles et son portable sera laissé aux « Objets trouvés ».
 

La synchronicité de Jung marche à fond puisque Minami aperçoit dans la rue une publicité en vidéo sur très grand écran. Cela lui rappel son enfance, et à côté d’elle, Ishida Yuya, le « jeune » au portable perdu, (joué par Kamenashi Kazuya) aussi absorbé par ces grandes images vidéos. Mais rien ne se passe puisque ils ne se connaissent qu’au son de leur voix. L’entretient d’embauche de Yuya, comme travailleur à mi-temps avec une pancarte accroché à son cou, à lieu dans la même agence de publicité que celle de Minami, la Create Agency. Un nom bien prétentieux, mais c’est la big agency : passe magnétique ou quelque chose comme ça pour entrer dans le moindre couloir, salle immense assez lumineuse mais tubes fluos allumés en plein jour et où s’active toute une communauté.

Dans la big agency le synchronisme marche toujours mais en muet : Minami et Yuya se croisent, ont des contacts par courriers tendues dans leurs mains, et rien n’accroche, pas un regard n’est échangé, mais ça ne dur pas assez longtemps du point de vue du scénario. Le « catalyseur » du synchronisme, c’est la sonnerie du téléphone de Yuya... Après ce long prologue : générique.
Kamenashi Kazuya est comme Takizawa Hideaki : gros comme un haricot, et plus félin, à cause de ses cheveux très longs, et d’un air un peu « sauvage », un peu gentil voyou ; il est aussi doué que Takizawa comme acteur.

Comme c’est le monde de la pub, on fait tout de façon speed ! et le pauvre Yuya ne sait plus ou donner de la tête, tant on lui dit de faire ceci ou cela, sans qu’il ait eu l’occasion de finir quoi que ce soit de demandé. Et quand les « créatifs » se prennent pour des artistes, alors...
Il a bien de la chance Yuya, son père était un bon photographe. La voie de Yuya semble ainsi pouvoir aboutir dans une agence de publicités.

Bon, par moments, les causes et effets sont un peu téléphoné, mais enfin ça passe. J’adhère pas trop à ces stratégies de business internes de création de campagnes de pub, monde paradoxal ou la créativité, l’invention devraient rendre meilleur et donner un peu de plaisir, mais où c’est plutôt le stress qui coule sans cesse. C’est d’ailleurs ce que doit ressentir Minami, elle n’arrête pas de dire : je vais travailler sur ce projet, comme pour s’encourager à une tâche qu’elle redoute et qu’elle repousse sans cesse. En tous cas, elle doit avoir un bon salaire à voir son vaste domicile, équipé de tous les appareils modernes possibles pour « faciliter la vie ».
Les métiers ou l’on « vend de la création », genre : médias, audiovisuel, sont des métiers plus ou moins stressants, il faut être le premier, le meilleur, etc. Quand un magazine sort toutes les semaines, le remplissage de la maquette doit se faire dans le délai, sinon c’est la catastrophe ; et la création de la maquette elle-même se conçoit longtemps à l’avance. Elle sera comme une grille qu’il suffira de remplir, mais ce n’est pas aussi simple...
Trouver des idées aussi ce n’est pas simple : ça vient ou ça vient pas ! Et quand le client attend derrière...
Quant à l’ambiance humaine de ces milieux, où l’on « marche beaucoup à l’affectif », je trouve que ce n’est pas sain, j’en ai fais l’expérience. Ce n’est pas sain, parce que le travail est une fonction : fabriquer, concevoir, rendre service ; ce n’est pas toute la vie, c’est-à-dire qu’il ne faut pas s’identifier à cette fonction. Faire bien : oui, mais ne pas jouer à faire, ou se prendre pour. Ainsi, aucune « étiquette sociale » ne pourra s’attacher au travailleur honnête et consciencieux. Ce n’est pas à la retraite que l’on doit profiter de la vie, mais dès le berceau...

Les Japonais si stressé et pris par leur fièvre d’entreprendre, doivent trouver dans les mangas et les dramas de la télévision le rêve que leur pompe leur emploie du temps de salarymen, là où il n’y en a que pour le travail : peu de jours de repos, peu de vacances, etc. Ce que vit bien Minami quand elle répète : je vais travailler sur... comme déjà cité plus haut.
D’ailleurs, ça vient : Yuya lui reproche de ne faire que travailler, pourquoi ne va t-elle pas à la plage ? etc.

Une étoile et demi pour le jeu de Kamenashi Kazuya, où il montre ses belles possibilités ; et la moitié d’étoile pour la description du vilain quotidien des travailleurs au Japon et ailleurs.

 

Michel Roudakoff 

 

Note.
1. C’est-à-dire qu’il faut toujours être « en guerre », comme l’écrivait l’Alchimiste Jabir Ibn Hayyan, non pas en guerre pour conquérir un territoire ou un pouvoir, ce qui est bassement matérialiste, mais en guerre ou éveillé. Par exemples : la bêtise et l’orgueil sont à combattre, apprendre la distinction entre les essences et les accidents (le monde du temps profane). Ainsi on aura à lutter contre la religion établie, la culture et la science officielles. Mais il sera à respecter la vraie culture et la vraie science, sorte de Good Breeding. Alors : avoir un idéal élevé, et mettre cet idéal résolument de côté au premier clin d’œil du sens commun. (selon Samuel Butler, qui s’éleva notamment contre l’hypocrisie de l’époque victorienne).
Il est fondamental de se faire sa propre opinion, de chercher ce qu’on ne nous dit pas et qui existe déjà...

Par exemple : au lieu de se faire chier pendant 20 ans dans les écoles officielles, puis de se faire chier 40 ans à « gagner sa vie » péniblement ; pourquoi une société, plusieurs pays, une planète entière, ne développerait-elle pas des facultés psychiques, endormies depuis des millénaires et avec l’aide de certains catalyseurs, à maîtriser, en partie, la matière. Par exemple, tant qu’un ensemble de population s’occupe de l’acier, les ouvertures seraient résolu, une porte se dématérialise pour laisser un passage et se rematérialise pour le fermer. Pareil pour une porte dans un mur de béton. Et le temps : plus besoin de véhicule, grâce à la maîtrise de l’anti-corrélation. Un point A et un point B ne seraient plus la cause et l’effet de l’autre, il n’y a plus de « localisation possible ». Ainsi le déplacement serait instantané. Ce serait un peu l’échange d’espaces de Savinien de Cyrano de Bergerac. Car que savons-nous du temps ? De notre perception ? De notre conscience ?
Mieux nous serons préparé à la « réalité » moins nous souffrirons.
[ L'aquarelle en début de page est de ma main ]

pucsac Consultez aussi : http://www.fangpo1.com/Diranna1.htm
 
 
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Dernière mise à jour : 15-08-2008 18:06

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