Entre les Murs
 

Ecrit par Sechy, le 06-10-2008 19:10

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Tags : École, Film, Entre les Murs, Lycée

 
entr_murs.jpg
Entre les Murs

http://www.entrelesmurs-lefilm.fr/site/
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_
gen_cfilm=58151.html


Voilà un film qui méritait bien la Palme d’Or à Cannes, car d’une richesse incroyable : véritable poupées russes, un emboîtement multiple : langage, connaissance, réalité, absence de rêve ou « dure réalité », etc. Il sera certainement analysé dans les collèges et autres collectivités ou institutions.
Car ces élèves sont adorables, mais durs et partant au quart de tour, je n’imagine même pas la tension nerveuse que le prof doit avoir face à ces échanges verbaux, dont beaucoup d’élèves, paradoxalement, sont limités dans leur vocabulaire, où alors ils emploient une langue à eux et donc compris d’eux seuls. Effectivement le lycée, au sens ou l’employaient les anciens grecs, sert a déployer les langages, à mettre à plat les choses afin de s’y retrouver. Bien-sûr, faute de non compréhension, ou de comportement un peu agressif de la part du prof principal, très bien joué par François Bégaudeau, les élèves lui renvoient à la gueule ses remarques et ça dérive en mini guerre au jour le jour. Je doute d’ailleurs de l’authenticité pédagogique de ce prof car c’est outré par moments, et effectivement comme les élèves le lui reproche, il s’adresse presque exclusivement à un petit nombre seulement.
Beaucoup d’émotion, surtout la scène en point d’orgue : le conseil de discipline pour Souleymane, en plus avec la barrière de la langue, encore la langue, (poupées russes !), puisque la mère présente à ce conseil ne comprend pas le français, et c’est son fils qui traduit, en réduisant en deux ou trois mots ! On sent aussi chez ces ados un terrible encrage dans la « dure réalité », comme s’ils n’avaient pas de rêve. Société de consommation ???
Mais avec Séraphine et Entre les murs, on peut être fière de la rentrée en force du cinéma français à cet automne. Bravo bravo bravo.
D’autre part le réalisateur, Laurent Cantet, termine son film d’une façon négative : classe vide, et un peu avant une élève, noire, vient lui dire qu’elle n’a rien apprit en cette année... Mais est-ce vraiment négatif, de la part de l’une et de l’autre ? Toujours est-il que ce prof travaillait « en force »... Et avec des élèves dits difficiles. Il y a une grosse bourde pédagogique ou plutôt psychologique : conseil de classe en salle de profs avec deux élèves particulièrement remontés, et François Bégaudeau sort qu’un de ses élèves est limité (sous-entendu dans son niveau de français, je ne pense pas qu’il parlait d’intellect), et bien sûr les deux élèves ont rapporté ça en classe... C’est un peu gros mais bon.
(D’après en partie mon commentaire déposé sur Allo Ciné)

Si ça pète dans la classe à propos de langage qui passe mal entre le prof et les élèves, c’est que chaque mot, hélas, répond par sa forme et sa sonorité à une image personnelle à chaque lecteur ou auditeur, et révélatrice de son passé, de sa culturel, de son cadre de vie, et enfin de sa société. Alors comment en voir le contenu OBJECTIF ? Le prof de français : François Bégaudeau, aurait dû dans une première chronologie apprendre l’humilité à ses élèves, ça aurait pris au moins une année scolaire... Et une autre année pour apprendre la simplicité ; mais là hélas, je pense qu’une vie entière n’y suffirait pas...

M. R.
 

Dernière mise à jour : 06-10-2008 19:44

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