L’épouvantail
 

Ecrit par Sechy, le 04-12-2008 15:08

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Publié dans : Présentation Dessins Animés, Sommaire deux Maîtres

Tags : Dessins animés, L’épouvantail, Paul Grimault

 
L’épouvantail
 
 
Dessin animé de court métrage réalisé en 1943 par Paul Grimault.
Prix Émile Raynaud en 1943, deuxième prix à la Biennale de Venise en 1946.
Couleurs par Agfacolor.
Scénaristes : Jean Aurenche, Maurice Blondeau et Paul Grimault.
Musique : Roger Désormière.

Un épouvantail abrite dans son chapeau deux oiseaux qu’il montre à une chatte en la saluant. La chatte déguisée en vamp a raison par la violence de l’épouvantail et revêt son accoutrement. Mais l’épouvantail revenu à lui, met en fuite la chatte et la capture.
 
Pendant la période 1941-1944, la production des Gémeaux de Paul Grimault a obtenu de la part de l’État français, une aide financière qui atteignit 70 % du capital engagé. Seule la carence locale du film en couleurs ne pouvait pas donner à l’effort du studio la diffusion nécessaire (1).

Chez Paul Grimault il n’est pas une histoire où ne souffle l’envie de vivre librement. Les personnes de Grimault évoluent naturellement dans leur espace. Par exemple l’épouvantail pour se protéger doit acquérir l’amitié d’autres êtres. Les oiseaux des rivages proches trouvent refuge dans son chapeau. L’épouvantail protège ainsi les oiseaux du chat rusé.
Magnifiques sont les couleurs des bords de l’eau où apparaît la chatte assassin des oiseaux. Dans tous les films de Grimault les ciels sont d’une grande transparence et d’une belle luminosité, même les ciels gris du Petit Soldat. Je suis déçu par le dessin de la chatte, et pas du tout d’accord avec son personnage négatif, ici : le dévoreur d’oiseau. Instinctivement le chat « aime » les oiseaux tout comme le moustique ne peut pas s’empêcher de piquer. Je suis étonné que Grimault, en amoureux de la liberté et de la Nature, est fait de cette chatte un personnage « méchant » et négatif, comme s’il était possible de le déposséder de son instinct (2).
Là encore, l’animation joue à fond sur la loi des lignes ondulantes, mais sans tomber dans l’animation « chewing-gum ». L’épouvantail reste un grand classique de l’animation sur cellulos des années 1940, tant par le jeu de la comédie très travaillé ici que par l’aspect pictural : mélange d’imagerie populaire genre Imagerie d’Épinal avec ses colporteurs, et peinture paysagiste française du 19è siècle comme Corot, surtout pour sa lumière ; elle se retrouve dans les ciels et les champs des décors.
Je reste septique quant à la fin du scénario, où c’est l’épouvantail qui par ruse assomme la chatte et la capture. A mon humble avis, les deux prix reçu par le film sont mérités pour l’animation et l’ensemble visuel ; mais j’attends de voir un film où le chat n’aura pas le rôle de fripon ou de croqueur d’oiseaux.
Selon le critique et écrivain Lo Duca, L’épouvantail est le premier grand film de Grimault, qui montre une maîtrise de ses moyens artistiques et cinématographiques.

M. Roudakoff

 
Notes.
1. Voir le site du ciné-club de Caen pour un historique du cinéma en couleurs.
http://www.cineclubdecaen.com/analyse/technique/couleurhistoire.htm

2. Le symbolisme du chat oscille entre positif et négatif, normal pour un animal si « électrique », il oscille entre tendances bénéfiques et maléfiques. Dans la symbolique bouddhique le chat est associé au serpent et il indique le péché. L’Égypte ancienne vénérait le chat, il représentait la force et l’agilité du félin, qu’il est lui-même. Qui dit félin dit habilité et ingéniosité, ruse, observation et patience...
 
 
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Dernière mise à jour : 04-12-2008 20:52

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