Le mental, la raison use si l’on s’en sert : ça consume (brûle) et en même temps ça monte à la tête, le(a) capital(e) : con : avec, et somme : sommet de la quantité ou totalité, le progrès-progression ou aboutissement !
SIMPLICITÉ : Le Pays du Rien du Tout est la vraie Demeure.
« Qui sait se contenter de peu ne s’embarRasse pas de proFit ; qui ne se préoccupe que de se trouver lui-même, ne s’afflige d’aucune perte ; qui recherche sa perfection intérieur [par lui-même] ne s’afflige pas d’être sans situation sociale », Tchouang-tseu, dans le chapitre :
Les Rois qui abdiquent.
En toute SIMPLICITÉ, la vraie Liberté ne se trouve que dans la Simplicité, donc dans le NATUREL.
« Vous avez un grand Arbre et vous vous souciez de son inutilité. Pourquoi ne le plantez-vous pas dans le Pays du Rien du Tout ? Tout le monde pourra se promener à loisir sous son ombrage et s’y coucher à son aise. Il ne subira ni les coups de la hache, ni l’attaque des autres êtres. Ainsi, comment son inutilité peut-elle vous inspirer du souci ? », écrit Tchouang-tseu à la fin du chapitre :
Liberté naturelle.
L’arbre est ici symbole du Réalisé vivant ou
jnani : « Le
jnani est l’arbre qui exauce les vœux » est-il écrit dans
Padamalai, de Muruganar, en rapport avec le Pied :
Padam.
« Quand un homme tombe ainsi dans l’illusion de l’apparence du monde, il devient aussitôt la proie d’innombrables autres illusions qui voient le jour dans l’illusion initiale, tout comme les insectes prolifèrent après la pluie. Le mental est semblable à une forêt au printemps. Il est tellement saturé d’opinions et de concepts, que d’épaisses ténèbres y règnent. Du fait de la limitation du soi ou par l’ignorance, les gens subissent d’innombrables expériences de plaisir et de souffrance dans ce monde. […] Du Créateur au plus petit insecte, nul ne peut parvenir à la Paix suprême s’il n’a acquis un parfait contrôle du mental », dit Vasistha.
« Si vous retirez l’opinion du monde de votre conscience, la pure Conscience seule existe. Elle seule existe même ici et maintenant ; le monde est une apparence irréelle simplement due à un peu d’agitation [idéation, thermodynamique
”biologique”] à l’intérieure de la conscience. C’est la création du mental cosmique, pour ainsi dire. Ce mental cosmique se contente de nourrir l’opinion d’une telle création, car il ne possède pas les substances matérielles nécessaires à une création matérielle ! Le monde est un tableau peint par Brahman - toile sans couleur ni instrument. Alors comment peut-on affirmer que ce monde a vraiment été créé - par qui, comment, où et quand ? », dit Vasistha qui ainsi ferme le bec à Yahvé !
Toutes opinions sont irréelles.
”Seule la dépendance [à ces opinions, donc la fameuse « liberté d’expression » ou « liberté de pensée »]
est servitude ; la non-dépendance est liberté et émancipation. Qui repose dans ce que désigne le « Tout », « l’Infini » ou la Plénitude ne désire rien” (YV VI 2, 26). Quand le corps physique est aussi irréel que le corps vu dans un rêve, qu’est-ce que le sage pourrait bien désirer pour lui ? », dit Vasistha.
QU’EST-CE QUE C’EST LE « PROGRÈS » ?
C’est le désire insatiable de plaisir qui ne connaît jamais le contentement, désir jamais satisfait et, bien que toutes ses aspirations se soldent par un échec, ce désir ne connaît pas de fin.
« L’expérience, la réflexion, le conditionnement mental et l’imagination sont futiles et ne conduisent qu’à la détresse psychologique. Toutes les souffrances et tous les malheurs de la vie prennent racine et demeurent dans l’expérience des sens et de la pensée. Ce chemin de vie ou
samsara [cycle des naissances et des morts, monde des noms-les-formes] est tordu et tortueux pour qui est mené par le conditionnement psychologique ou les tendances latentes. Dans le cas de l’éveillé, ce
samsara cesse avec l’arrêt de son conditionnement mental.
Il n’est rien d’autre que la pure Conscience, de même que l’espace est pur Vide.
”Croire qu’il y a un personne qui fait l’expérience en dehors de cette pure Conscience est ignorance [qui ne voit pas l’Ensemble…]
, dont l’expansion est ce samsara” (YV VI 2, 35). […] Semblablement, ce moi fictif à qui l’on attribue l’expérience, qui n’est que le reflet du véritable Soi, disparaît une fois qu’on a examiné sa vraie Nature.
Le division créée par la conscience objective [l’opinion] cesse quand point la connaissance de l’indivisibilité de la Conscience. Les pots n’existent pas indépendamment de l’argile, car les pots ne sont que modification d’icelle. Les objets relèvent de la conscience, en tant « qu’objets de la conscience », ils ne diffèrent en rien d’icelle ».
« Absolument tout ce qui se trouve en ce monde est pure Conscience. Même si des objets comme le bois et la cire peuvent donner l’impression d’être différents, ils sont non-différents du point de vue de l’observateur, puisque c’est le même observateur qui les observe tous les deux, et l’observateur est conscience », dit Vasistha donnant ainsi presque un exemple du Labour alchimique.
CHUTE DE LA SIMPLICITÉ : COMPLEXITÉ.
COMPLEXITÉ = OPINIONS. La soi-disant création est considéré par les sages comme l’expansion de l’opinion. « La Personne cosmique est la cause originelle de toute cette apparence du monde ; l’effet est de même nature que la cause. Cependant, tout cela se produit dans la conscience, pas dans l’absence de conscience. […] Il y a le monde au sein du sentiment de l’ego et le sentiment de l’ego au sein de cette création », dit Vasistha.
”Dans ce monde il faut travailler autant que nécessaire pour gagner honnêtement sa vie. Il faut vivre (manger) afin de maintenir la force vitale. Il convient d’entretenir sa force vitale dans le seul but d’acquérir la Connaissance. Il convient d’approfondir et de connaître ce qui libère du chagrin et de la douleur“ (YV VI 2, 21). Est un jnani [un Réalisé vivant] celui chez qui le conditionnement psychologique a été éradiqué. Son intelligence ignore la perversion. Sa connaissance est telle qu’elle ne conduit pas à la renaissance [réincarnation et cycle des couches-culottes, des études, du salaria, etc.]. Il s’engage dans la simple activité de manger et dans des actions spontanées libérées du désir et de l’activité mentale ».
Et à propos « d’ovnis » !
”Ceux qui essaient d’expliquer raisonnablement l’apparition des illusions optiques tentent de monter sur les épaules du petit-fils de la femme stérile” (YV VI 2, 22).
Ces perceptions-illusions disparaissent quand on les examine. « Quand on les approfondit et les perçoit comme il se doit, on découvre qu’elles sont le Soi suprême ; mais quand on les perçoit au moyen du mental, le
jiva [l’individu] conditionné prend naissance. Quand on s’interroge quant à sa vraie Nature, on s’aperçoit que ce
jiva est le Soi suprême. Mais appréhendé par le mental, il semble être le
jiva, sujet à toutes sortes de changements, à la naissance, à la décrépitude, etc. Ceux qui jouissent de l’expérience directes de l’Être cosmique ne perçoivent pas la diversité, même quand leurs yeux se posent sur le monde.
Dans leur mental, même pendant qu’icelui fonctionne, il n’y a pas d’agitation de la pensée ou de mouvement dans différentes directions ; leur mental est donc un non-mental dans lequel il y a non-mouvement de pensée [aucune idéation] ».
« Le ‘je’ entre dans le triangle qu’il a conçu lui-même ;
et parce qu’il est conscient de lui-même il se prend pour un corps, bien que ce soit irréel et que ça ne soit réel qu’en apparence [c’est moi qui souligne cette importance extrême qui reflète notre monde de l’après 1789, du moins dans tout l’Occident et maintenant une grande partie de l’Orient aussi contaminé]. Dans ce triangle qui est l’enveloppe du karma, le
jiva (qui est l’essence même du sperme) existe dans ce corps exactement comme la fragrance habite dans la fleur. […] mais il [le jiva] ne parvient pas à la Paix et ne cesse pas de nourrir l’opinion fausse [mais tout opinion est fausse] du « Je suis ceci ou cela » tant qu’il n’abandonne pas tout mouvement de pensée dans la conscience et tant qu’il ne devient pas non-mental. Par conséquent, ô Râma, bien que tu puisses continuer à avoir des pensées et des sentiments, si cesse en toit la nature-je ou sentiment de l’ego, tu demeureras semblable à l’espace et la Paix s’instaurera. […] Qui vit ici et maintenant tel l’espace [qui est non affecté par l’activité ou faire/fer qui a lieu en son sein] est dégagé de toute servitude et connaît la Libération », dit Vasistha.
Donc être comme
« Le Chat qui s’en va tout seul et tous les lieux se valent pour lui » (allusion aussi au pot d’argile dont l’espace est partout et nulle part) : « Qui est heureux, quels que soient les vêtements qu’on lui met, quelle que soit la nourriture qu’on lui donne et quel que soit le logis qu’on lui offre, brille comme un empereur. Bien qu’il semble connaître une vie conditionnée [normée], il est en fait inconditionné, car il est libre et vide en son for intérieur. Bien qu’apparemment actif il ne produit aucun effort,
mais fonctionne ainsi qu’un homme profondément endormi [c’est moi qui souligne
(1)].
”Il n’existe vraiment aucune différence entre l’ignorant et le sage (celui qui a connaissance de la Vérité) sinon qu’icelui est délivré du mental conditionné” (YV VI 2, 22) ».
« Tout ce qui paraît être ici existe, périt et voit à nouveau le jour ; mais, ô Râma, tu es Cela qui n’a ni naissance ni mort. (Une fois que la connaissance de soi a point en toi, cette apparence du monde n’est pas plus en mesure de t’affecter qu’une graine torréfiée n’a le pouvoir de produire une plante). Qu’il soit actif ou inactif, un tel être repose au sein du Soi ».
Du grégarisme terrifiant car destructeur (délire des foules).
GRÉGARISME-ÉGRÉGORE = FABRIQUE D’IGNORANTS, FABRIQUE DU POLITISME ACTUEL.
Cela donne notre psychose mondialisée actuelle : CRÉDIT-CRÉDO-CROYANCE, tels que croire à une cause, un idéal, une idéologie, c’est fabriquer une convention, et lui attribuer une valeur stable et constante malgré l’expérience la plus criante de crétinisation des foules. Ce qui est la définition même de « l’opinion publique », ou politique. Meetings, manifestations de rue avec pancartes, chants et drapeaux comme après la victoire d’une équipe de ballon rond, caractérisent toutes les manifestations des foules en proie à un même culte (d’un homme, d’une cause, d’une idéologie). C’EST UNE LITURGIE, UNE RELIGION FANATIQUE DANGEREUSE : les nazies, communistes ou socialistes, gaullistes, estudiantines de 1968, ou autres plus récents sont des psychoses collectives qui engendrent de dangereux égrégores et qui renforcent la robotisation de l’humain. De nos jours les ignorants ou « multiples séparatifs » errent cahin-caha au petit bonheur et sont en perdition. « Ils ne pratiquent pas l’investigation sur leur vraie Nature et continuent à commettre de mauvaises actions. Ici ils fonctionnent comme des machines [c’est moi qui souligne]. ”Mieux vaut être un serpent dans une grotte obscure ; mieux vaut être un ver dans une pierre ; mieux vaut être un cerf estropié dans un désert (un mirage) que de rester en compagnie des ignorants” (YV VI 2, 23). Leur compagnie procure des plaisirs passagers, MAIS DÉTRUIT LA PERSONNE », dit Vasistha.
Cette fondamentale explication de Vasistha ramène le vieux dilemme Individualisme-Collectivisme, d’ailleurs non-dilemme, tant le Soi est vraie Unité dans la diversité (le Centre est nulle part et la Circonférence est partout), ce que les Chrétiens nomment « Communion des Saints » (fait qui n’est pas le cas du slogan de l’Union européenne ; « union » qui n’a rien de chrétienne, et qui se rattache totalement à la City de Londres et à ses banques CRÉDIT-CRÉDO-CROYANCE !).
À suivre…
[En références à :
Padamalai, enseignements de Ramana Maharshi recueillis par Muruganar (1890-1973). Et en compagnie de Vasistha (ou Vasishtha), un des grands Sages de l’ère du
manvantara. Énorme merci à son traducteur le Swami Venkatesananda (1921-1982)]
Note.
1. Et ça rejoint aussi ce qu’écrit Tchouang-tseu au chapitre :
Liberté naturelle : « Lie-tseu se déplaçait en chevauchant le vent [ou était en train de se déplacer en chevauchant, et qui correspond à
« l’action » d’un Réalisé vivant ne connaissant pas la dualité]. Il voyageait de la façon la plus agréable et s’en revenait au bout de quinze jours. Certes, un tel homme est rare parmi ceux qui ont atteint la Félicité. Mais même s’il pouvait se dispenser de marcher, il dépend de quelque chose.
Quant à celui qui maîtriserait la substance [qui vit ainsi dans la non-dualité] de l’univers, utiliserait la puissance des six souffles et ferait ainsi une excursion dans l’Infini, de quoi dépendrait-il encore ? Aussi dit-on : « l’homme parfait est sans moi [sans ego], l’homme inspiré est sans œuvre ; l’homme saint [
chen Jen] ne laisse pas de nom [il est non né, il ne vit pas dans la dualité] », écrit Tchouang-tseu au chapitre :
Liberté naturelle.