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La Compassion
Sagesse et Folie 9
Nasr Eddin Hodja, ce héros « légendarisé », dont la tradition s’est constamment diversifiée et enrichie au cours des siècles devrait avoir sa place dans la politique de nostre beau pays ! ou même être ministre. La vérité par l’absurde, le renversement des choses dites normales est conforme à la loi des croisements, celle de la focale d’un objectif, et il se révèle à l’œil du lecteur témoin l’inanité de toute entreprise humaine. Seul il ne devrait subsisté que ces deux problèmes : pouvoir manger correctement, pouvoir s’abriter du Soleil, du froid et de la pluie, c’est un minimum pour cette planète... Pour les autres, je ne sais pas encore ! mais ça viendra.
LA COMPASSION - OU LES DEUX VOIES
Nasr Eddin marche en compagnie d’un derviche errant.
- As-tu trouvé la voie qui va te conduire au salut ? lui demande-t-il.
- Que m’importe ! lui répond le derviche avec mépris. Je suis si détaché de tout que je ne pense jamais à moi mais seulement aux autres.
- Dans ce cas, tu es un saint, commente le Hodja.
- Et toi, es-tu parvenu à ce degré ?
- Non, ma voie est juste à l’opposé de la tienne, c’est celle du sage : je suis si impartial que je me regarde comme si j’étais un autre, et c’est pourquoi je m’occupe exclusivement de moi. Tiens, donne-moi donc ce gros pain qui gonfle ta besace.
(D’après le livre : Sublimes paroles et idioties de Nast Eddin Hodja, recueillis et présentés par Jean-Louis Maunoury, Éditions Phébus)
[En haut, illustration de Jiri Trnka]
 Autres pages sur le Hodja
Dernière mise à jour : 07-02-2009 21:33
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