Société démente
 

Ecrit par Sechy, le 11-02-2009 16:32

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Publié dans : Les News, Dernières news

Tags : Politique, Société démente, Vieux, Vieillesse

 
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Société démente
 
Comme dit le Docteur "Barberousse" dans le film du même nom : Dans une vie, rien n'est plus sublime que les derniers instants.
Toute l'atmosphère du film de Kurosawa est contenu dans cette phrase. J'ai vécu moi-même des fragments de derniers instants de quelques personnes.
 
Ainsi dans notre société démente ou c’est le « Nouveau », le « Vu à la télé », le matérialisme et la consommation avec date de péremption, c’est-à-dire qu’il vaut mieux être jeune, beaux et en bonne santé, les personnes âgées sont mises au rebut, comme de vieux trucs qu’on monte au grenier, quand on ne les jette pas à la poubelle. Bref : cachez cette mort prochaine que je ne saurais voir ! Cela va totalement en contradiction avec la si belle phrase du film Barberousse. Et paradoxalement, on veut cacher la mort alors que Big Brother veut tout voir et contrôler !...

M. R.

 

Voici un extrait d’un petit article, d’après celui de Martine Lecœur dans le Télérama n°3083 du 14 au 20 février 2009, à propos d’une émission radio sur France Culture : Sur les Docks, jeudi 19 février 2009 à 16 h.
- « Je vendrais bien mon âme au diable pour avoir des années en moins », entend-on dans le film présenté à l’émission, film qui réunit les témoignages de « vieux », plus ou moins proches de la mort (comme dans le film Barberousse), témoignages ironiques ou résignés. On entend également les mises en accusation de la société par des psychiatres confrontés quotidiennement à la culpabilité des unes (« je suis infantile », « Je coûte cher à la société »), la peur des autres, l’attente passive de la mort ou la décision du suicide. A partir de 65 ans, ils sont entre trois mille et quatre mille par ans à en finir volontairement. « Il ne s’agit pas là d’un choix », s’insurge un psychiatre. C’est comme s’il y avait une date de péremption ! Cette société démente rejette ses vieillards, les abandonne : au lieu de leur signifier qu’ils ont droit à de la considération et qu’ils ont mérité de se reposer sur les plus jeunes (ce qui est tout de même une « loi » naturelle), cette société les dévalorise et pense la vieillesse comme une catastrophe, un naufrage (que du négatif, alors que RIEN N’EST INUTILE)... Le producteur du film, Stéphane Manchematin, a traité son sujet directement en mêlant le général au privé, le philosophique à la confidence, la véhémence à la poésie. Il a recueilli des paroles vives, drôles parfois, ou allant au plus intime de la souffrance. Celle de personnes âgées confrontées à une solitude subie et définitive (de toutes façons on naît seul et on meurt seul)...

[L’illustration de la page provient d’une gravure sur bois de l’artiste Frans Masereel, pour le livre l’Idée (1920)]
 

Dernière mise à jour : 11-02-2009 16:38

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