Fireflies River of Light
 

Ecrit par Sechy, le 13-03-2009 23:12

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Publié dans : Flash sur films, Sommaire films du Japon

Tags : Films, Fireflies River of Light, Japon, Luciole, Lumière

 
Fireflies River of Light
Hotaru no hoshi


Tout le monde est enfants des étoiles
 
 
http://www.imdb.com/title/tt0411398/
Vidéo sur veoh

Film japonais réalisé en 2004 par Hiroshi Sugawara, sur son scénario, et d’après une histoire de Osamu Sôda. Musique de Tsunku. Tout de suite, je recommande ce film, dont l’histoire peut réconcilier enfants et adultes.
 
Dès le départ sur le générique il y a une fort belle musique, accompagnant féeriquement l’image : le survole d’une grande ville avec ses grattes-ciel par une luciole bleutée. Elle s’éteint sur l’ascenseur descendant d’un gratte-ciel faisant la liaison vers deux ouvriers en sous-sol, vérifiant une grosse machinerie de tuyaux et de vannes. Je persiste, la musique est vraiment très belle, et elle retrouve la luciole bleu volant dans le sous-sol. Un des ouvriers n’en croit pas ses yeux. Il essaye de l’attraper, elle s’envole à l’extérieur du gratte-ciel. Par transition de mouvement d’appareil aérien, on passe dans la sempiternelle classe de lycée japonais. Un élève chante en s’accompagnant au piano, sous le regard d’une femme âgée à l’allure de musicienne, puis il nage sous le regard d’un maître nageur. Ensuite, toujours la classe à la japonaise, mais le prof est ce joueur de piano, et les élèves ont entre 30 et 50 ans. Le prof commence une expérience : faire entrer un œuf dur dans l’étroit goulot d’une carafe. L’expérience tourne mal, les élèves sont éclaboussés par des petits bouts d’œufs ! En fait, c’est lui l’élève, Hajime Miwa (joué par Yukiyoshi Ozawa) il passe son examen pour être professeur dans une école élémentaire de province, vieille de 120 ans.
 
 
Avec ses jeunes élèves, Miwa a un comportement original, ce qui les déroutent, mais après quelques minutes de surprise, une petite fille lui demande s’il est marié, et comme il est toujours célibataire, elle demande pourquoi. Voilà le genre de question qui embarrasse un adulte ! Une autre petite fille lui dit qu’il a une voix sexy ! Évidemment toute la classe rigole. Miwa tente une expérience, il demande aux élèves de changer de place. Ça prend un peu à la même tournure qu’avec l’œuf dur ! Mais une petite fille reste assise, imperturbable, et depuis le début, elle le regarde. Avec tout ce chahut, le directeur entre, et tous s’asseoient. Selon ce directeur, Miwa donne le mauvais exemple à ses élèves, et ils ne vont plus le respecter.
 
 
Quelques temps après on retrouve Miwa en prof de gym entraînant ses jeunes élèves sur un terrain de sport sableux. La fillette esseulée est assise et déprimée. Miwa s’adresse donc à Hikari Hoshi (joué par Risako Sugaya), elle vient de Tokyo, et semble porter un fardeau psychologique.
À une réunion de parents dans une classe, d’ailleurs l’enchaînement visuelle est joli, un parent réclame à Miwa plus de devoirs à faire chez soi le soir pour son enfant. En fait tous les parents lui tombe dessus et lui demandent de faire ceci ou cela pour leurs enfants...

C’est une histoire et un film très charmant et plein de la fraîcheur de ses jeunes acteurs. Quelle poésie. Miwa emmène ses élèves dans la campagne proche de l’école, il me fait penser à la pédagogie de Célestin Freinet, que les Japonais doivent connaître.
 
 
Avec ses élèves, ils font des recherches sur Internet sur les lucioles. Si vous cliquez sur le lien du Wikipédia sur les lucioles, vous verrez qu’elle, sont très sensibles à la lumière et qu’elles recherchent des endroits loin des villes et de leur éclairage polluant et loin des endroits cultivés ; alors nous n’en verrons jamais dans Paris par exemple, même dans un jardin publique. Remarquez qu’il y a des essaims d’abeilles à Paris qui produisent du miel. Des milliers de lucioles volant la nuit d’un ciel d’été sur Paris ce serait extraordinaire. Introduire des lucioles dans un maigre espace vert à Paris serait une expérience miraculeuse... et il faut de l’eau et des fonds vaseux. Il y a peut-être encore des criquets dans le métro de Paris, sous les rails. Avec Miwa, les enfants commencent déjà a gamberger sur les lucioles, et moi aussi... Ça ma rappel celles que j’avais vu un soir sur l’île d’Yeu, dans un ensemble d’herbage isolé.
 
 
Pendant les exercices de gymnastique, invariablement Hiraki reste tristement assise à l’écart. Heureusement que Miss Nanami (joué par Mirai Yamamoto), dont la fonction est infirmière et assistante sociale, est souvent utile à Miwa. En fin de journée des enfants rentre chez eux en vélo, Miwa raccompagne Hiraki chez elle, qui est enfant unique, comme Miwa, comme moi. Hiraki vit avec sa tante, car sa mère est décédée d’un cancer, et sont père se comporte violemment avec elle, c’est pour cela que sa tante l’élève. Cette triste vie d’Hiraki évoque des souvenirs chez Miwa, qui sont illustrés de manière théâtrale et outrés pour exprimer une violence. Le jeune Miwa se retrouve ainsi seul avec sa mère et c’est son professeur qui venait s’occuper un peu de lui. Il lui expliqua de ne jamais abandonner, et que lui seul pouvait réaliser ses rêves.
Moi aussi j’ai eu un professeur qui a cru en moi, il était professeur de dessin à l’école primaire de la rue Ampère à Paris. C’est comme ça que j’ai ensuite fait l’école des Arts Appliqués, dont un des élèves est connu : Jean-Claude Mézières, l’auteur de la B.D. Valérian.
 
 
Les élèves sont bien partis pour faire l’élevage de lucioles, en la compagnie d’un vieux monsieur et de Miwa bien-sûr. Je le pensais aussi, comme Hiraki, je trouve triste que les escargots se fassent manger par les lucioles. Mais un autre problème se présente, une vieille enseignante ou une directrice de quelque chose, fait remarquer qu’ici aucune luciole n’a jamais volé à cause de l’environnement, et que si le projet d’élevage de lucioles échoue, les enfants vont être déçus. Les enfants sont très lucides en ce qui concerne leur élevage de lucioles, et il y en a même qui proposent de nettoyer la rivière de sa pollution. Évidemment les plus âgés, déjà rongé par le rationalisme, trouvent que cet élevage de « stupides insectes » ne sert à rien. C’est justement ce qui donne envie à Hiraki de s’en occuper.
Hélas une luciole est morte, Hiraki lui fait une tombe et prie, et un copain est sûr qu’elle ira au Paradis. Si on pouvait voir nettement plus de poésie comme ça dans toute la merde qu’on peut voir et entendre en ce moment de la part des hommes de par le monde, il tournerai plus rond. 
 
 
Hiraki est parti à la recherche d’une larve de luciole dans la rivière. Elle patauge jusque tard dans la nuit, et elle trouve enfin une larve, mais quelques temps après elle glisse et tombe dans l’eau peut profonde (environ 20 ou 30 cm). A l’école on s’affole déjà, et Miwa a l’idée d’aller à la rivière.
Finalement il la retrouve sur la route avec son seau et la luciole.
Suite à cet incident, Miwa est convoqué devant une sorte de conseil de discipline, et ces gens trop adultes se demandent si les lucioles voleront un jour. Évidemment le langage pédagogique du directeur de l’école ne colle pas du tout avec ce que pratique Miwa avec ses élèves. il lui donne l’ordre de suspendre son projet. Ce qui va donc à l’encontre de l’élévation, du commencement de l’éveil de Hiraki. Le directeur, avec un certain cynisme, dit que les enfants sont plus importants que les lucioles. Mais pourquoi Miwa n’expose pas le cas de Hiraki ? Peut-être que le film s’arrêterai là.
Il s’en suit un mini drame avec les garçons plus âgés qui trouvent que les lucioles ne servent à rien. Il y en a un qui est bien puni, il prend un coup de pieds d’Hiraki entre les deux jambes, et pour un garçon ça fait mal...
 
 
Sans rentrer dans les détails, tous les enfants sont décidés a faire voler les lucioles. Ils ont même décidés de nettoyer la rivière. Et les enfants font la leçon à leur parents, ils leur recommande de ne pas mettre trop de liquide pour nettoyer la vaisselle, car ça pollue leur rivière aux lucioles. Mais aussi pas trop de savon dans le bain...

A nouveau, Miwa a des problèmes avec la direction, là il arrive à expliquer que ce projet des élèves leur donne une autonomie, ce que le directeur rejette. Pour lui, c’est de la simple distraction qui n’a pas sa place dans un établissement scolaire. Cette fois ci Miwa se défend, il dit que si les lucioles ne volent pas, il donnera sa démission de prof. En fait, les lucioles servent de catalyseur : un prof vient dire à Miwa qu’il avait un élève qui séchait ses cours, et quand il a sut pour le projet des lucioles, il a participé et s’est épanouie...
Un autre problème se pointe à l’horizon : un projet de bétonnage des berges de la rivière... Vous imaginez une petite troupe d’enfants contre des adultes friqués et qui ont un pouvoir ! Enfin ça fait du boulot pour Miwa pour tenter d’inverser la situation auprès de la Préfecture, avec les élèves et leurs parents qui font signer des pétitions un peu partout.
Bonne nouvelle : à la préfecture, ils acceptent d’attendre de voir les lucioles voler pour prendre leur décision.
Qui dit luciole dit lumière, et la morale de l’histoire tourne autour du feu, ce mot contenant un sens qui pourrait remplir un livre de 6000 pages, ainsi quand tout semble perdu, une minuscule braise couve en secret, et lorsqu’on si attend le moins, elle réactive le feu. La Nature demande du temps...
 
 
 
 
Lorsque les lucioles voleront, Hikari reverra sa mère morte, et Miwa sera devenu un VRAI professeur.

Quatre étoiles pour cette poésie, je pourrais même écrire cinq étoiles, et en plus il y a une jolie musique symphonique, par contre la chanson du générique de fin est quelconque et bien « disco ». Ça fait plaisir de voir cette fraîcheur, cette naïveté, dans le bon sens du terme. Bravo à la jeune Risako Sugaya qui est étonnante, et bravo au jeu naturel de Yukiyoshi Ozawa.

M. Roudakoff
 
 
 
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Dernière mise à jour : 13-03-2009 23:48

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