« Si les yeux sont fermés, c’est
nirvikalpa ; si les yeux sont ouverts, c’est
savikalpa (état de différenciation, mais de repos absolu). Cet état, éternellement présent, est l’état naturel,
sahaja ». (
Ramana Maharshi, entretien 17, 24-1-1935).
« On devrait être naturellement en état de
samâdhi [absorption totale dans la contemplation], en son état originel, au sein de n’importe quel environnement ». (Ramana Maharshi, entretien 54, 16-6-1935).
« Quand les sens sont plongés dans l’obscurité, c’est le sommeil profond ; quand ils sont plongés dans la lumière, c’est le
samâdhi. Tout comme un voyageur endormi pendant son voyage est inconscient du trot, de l’arrêt ou du dételage des chevaux, ainsi le jnâni en état de
sahaja-samâdhi est inconscient des événements, des états de veille, rêve ou sommeil profond. Dans cet exemple, le sommeil profond correspond au dételage des chevaux. Le
samādhi correspond à l’arrêt des chevaux, parce que les sens sont prêts à passer à l’action, tout comme les chevaux arrêtés sont prêts à reprendre leur course.
Dans le
samâdhi, la tête ne penche pas en avant parce que les sens sont toujours présents, bien qu’inactifs ; alors que la tête penche en avant lors du sommeil, parce que les sens sont plongés dans l’obscurité. Dans le
kevala-samâdhi, les activités (vitales et mentales) et les états de veille, de rêve et de sommeil profond sont simplement immergés, prêts à s’élancer à nouveau lors du retour à un état autre que le
samâdhi. Dans le
sahaja-samâdhi, les activités (vitales et mentales) et les trois états sont détruits et ne réapparaissent plus jamais. Cependant, certains remarquent que le jnâni demeure actif, mange, parle, marche, etc. Lui-même n’est pas conscient de ces activités alors que son entourage les remarque [état de
COUR…]. Elles procèdent de son corps et non de son vrai Soi, le
svarupa. Le
jnâni est comparable au voyageur qui dort, ou à un enfant tiré d’un sommeil profond pour être nourri et qui n’en a pas conscience. Au réveil, l’enfant dit qu’il n’a pas bu de lait avant de s’endormir. Même si on s’efforce de le lui rappeler, il ne peut s’en convaincre. Il en va de même du jnâni en
sahaja-samâdhi ». (Ramana Maharshi, entretien 82 du 16-10-1935).
Sommeil |
Kevala |
Sahaja |
Mental vivant |
Mental vivant |
Mental mort |
Mental plongé dans l’oubli |
Plongé dans la Lumière |
Fondu sans le Soi |
|
Tel un seau attaché à
une corde et immergé
dans l’eau d’un puits |
Telle une rivière se
déversant dans
l’océan et perdant son
identité |
|
Le seau peut être remonté
par la
corde |
La rivière ne peut pas
refluer de l’océan.
Le Fleuve qui va à la Mer ne peut supprimer sa Source |
TRANSMUTER LE PLOMB EN OR = SUPPRIMER LA PESANTEUR DU PLOMB MÉTAL, OU SUPPRIMER L’ATTRACTION, SUPPRIMER LA LOI DE SUCCION VULGAIRE.
« L’attachement est l’esclavage de l’homme. Il disparaît lors de l’élimination de l’ego ». (Ramana Maharshi, entretien 317, 6-1-1937).
– Se maintenir dans la Réalité est le
samâdhi.
– Se maintenir dans la Réalité avec effort est le
savikalpa-samâdhi.
– Se fondre dans la Réalité et demeurer inconscient du monde est le
nirvikalpa-samâdhi.
– Se fondre dans l’ignorance et demeurer inconscient du monde est le sommeil (dans celui-ci la tête tombe, mais non en
samâdhi).
– Demeurer dans l’état originel, pur et naturel, sans effort, est le
sahaja-nirvikalpa-samâdhi. (Ramana Maharshi, entretien 391, 6-4-1937).
- SAVIKALPA-SAMÂDHI.
Externe (bâhya).
Dépendance de la vu.
Le mental saute d’un objet à l’aitre. Il doit être gardé stable et fixé sur la Réalité sous-jacente.
Dépendant de la parole.
Les phénomènes extérieurs ont leur origine dans la Réalité unique. Cherchez-là et maintenez-vous en Elle.
Interne (antar).
Le mental est troublé par le
kâma (désir), le
krodha (colère), etc. Cherchez d’où iceux s’élèvent et comment ils trouvent leur existence. Maintenez-vous à leur source.
Une quantité de pensées s’élèvent de la Réalité intérieure et se manifestent. Maintenez-vous dans cette Réalité.
> Ces quatre formes de
savikalpa-samâdhi sont atteint avec effort.
- NIRVIKALPA-SAMÂDHI.
Externe (bâhya).
Immergé dans l’unique Réalité, fondement de tous les phénomène, en restant inconscient des manifestations transitoires.
Cet état est comparable à l’océan sans vagues dont les eaux sont calmes et paisibles.
Interne (antar).
Immergé dans l’être le plus intime qui est l’unique Réalité et qui donne naissance à toutes les pensées, en restant inconscient de tout le reste.
Cet état est comparable à une flamme non agitée par des courants d’air et qui brille tranquillement.
> Quand ces divers nirvikalpa-samâdhi ne sont pas atteints avec effort et qu’on réalise que l’océan sans vagues du
samâdhi extérieur est identique à la flamme immobile du
samâdhi intérieur, cet état est appelé
sahaja-nirvikalpa-samâdhi.
« Le
sahaja est l’état originel. La
sâdhanâ [méthode, moyen, pratique spirituelle] consiste à éliminer les obstacles sur la voie de la réalisation de cette vérité éternelle ». (Ramana Maharshi 398, 14-4-1937).
- M. : La concentration, c’est ne pas penser à quoi que ce soit. D’autre part, c’est chasser toutes les pensées qui nous cachent la vision de notre véritable nature. Tous nos efforts ne visent qu’à soulever le voile de l’ignorance. Dans l’état actuel, il semble difficile de dompter les pensées.
Mais dans l’état de renaissance spirituelle, on trouvera, au contraire, qu’il est plus difficile de les susciter.
Car y a-t-il des choses à penser ? Il n’y a que le Soi.
Les pensées ne peuvent fonctionner que s’il y a des objets. Mais comme il n’y a pas d’objets, comment les pensées peuvent-elles s’élever ?
(Même entretien 398).
« Les pensées ne peuvent fonctionner que s’il y a des objets ». C’est le COMMERCE, le CAPITALISME, le POUR-VOIR ou POUVOIR, la RAISON et le CALCUL (objectivisme) ; voilà pourquoi la ”raison” a autant de succès depuis le français « siècle des Lumières » et des riches perruques poudrées ; voilà pourquoi l’ordinateur religion (commerce) du tout connecté a autant de succès chez les Anglo-américains. Voilà pourquoi L’OBJET PÉTROLE, L’OR NOIR a autant de « va(o)leur » chez les Barilleux (prix du baril).