Quelle belle invention la caméra à filmer les rêves... quand elle marche. La mienne était défectueuse, mais j’ai réussi à dessiner de mémoire bien maladroitement l’endroit où je suis allé cette nuit du 29 juillet. Ce rêve était parfaitement clair. J’ai été invité par je ne sais qui, en un endroit que je situe en plein Paris. La première vision m’a étonné, car je me suis retrouvé devant une cathédrale ressemblant à celle d’Angoulème, datant du XIè siècle. Je connais bien Paris, et j’étais pourtant sûr d’être déjà passé dans le quartier où se situe cette cathédrale, mais je n’en reconnaissais pas la forme ; ou étant passé maintes fois devant, je n’avais jamais remarqué certaines structures. C’est étonnant, car je suis observateur. La cathédrale était sur une place, entourée d’immeubles actuels, sa toiture était d’ardoises. J’étais persuadé que je ne rêvais pas tant elle paraissait réelle.
En changeant de « quartier », je me retrouve à l’entrée d’un quartier, véritable ensemble de constructions et anciennes et modernes inextricablement mélangées en deux collines, avec au centre une sorte de Tour de Babel, ou château ressemblant à celui du Roi et l’Oiseau du dessin animé de
Paul Grimault. Tellement c’était extraordinaire, que je m’avançais dans une escalier pour pénétrer dans ce quartier. Au fur et à mesure que j’avançais, je voulais de tout cœur admirer ces architectures : je me persuadais donc que c’était bien la réalité et que je ne rêvais absolument pas.
Mais plus j’avançais en direction des bâtiments, plus le terrain sous mes pas devenait mou et sa consistance devenait verdâtre, comme une eau épaisse, avec au-dessus une brume opacifiant tout. La « réalité » se dérobait sous mes pas.
Quand on pénètre dans un pays, une ville si belle, il est vexant de devoir la quitter malgré soi ! Encore un peu de temps... ce n’est pas l’heure, non ! pas maintenant !
Cette nuit du 29 juillet 2009, je suis sûr que j’étais dans ce quartier inconnu de Paris... dans une autre dimension et une autre possibilité chronologique de la situation de Paris. Peut-être que dans un Paris futur, le terrain sera très accidenté, avec beaucoup de petites collines, d’où des bâtiments épousants le volume des collines, et en un mélange de très gros bâtiments et de toutes petites maisons individuelles ; ce qui indique que les immeubles d’habitation à la
Baron Haussmann auront disparus au profit de maisons plus « campagnardes » ; et surtout il n’y aura plus de larges boulevards rectilignes, mais des rues sinueuses et plein d’escaliers ; ce qui implique aussi un mode de déplacement totalement révolutionnaire... en tous cas sans roues... et un mode d’alimentation aussi complètement différent ! Pourquoi pas.
M. R.