Hommage aux Esprits ou Yôkai du Temps

 

Le Yôkai du temps doit bien exister, car le temps, à défaut de savoir ce que c’est exactement, est présent partout !
Avec justesse, Rupert Sheldrake dans son livre : L’âme de la Nature, parle du mot allemand : zeitgeist, lequel est d’ailleurs le symbole du Zeitgeist Movement, à l’initiative de Jacque Fresco.

 

Zeitgeist veut dire : esprit du temps. Hors il est évident que les époques ou des portions de chronologies de l’histoire humaine possèdent des colorations différentes. Chaque chronologie possède des humeurs, des saveurs, des modes et des logiques spécifiques. L’esprit de la fin des années 1960 par exemple, était sans rapport avec celui des années Reagan. L’Esprit de ma rue à Paris, la rue de Lévis, était totalement différent en 1999 par rapport à 1953, année où fut couronné l’actuelle Reine d’Angleterre (couronnement qui fut le premier événement télévisé en « mondovision »).

Depuis plus de dix ans nous avons la mode du terrorisme, il y eut la mode de l’anticommunisme. Il en est de même des générations, dont celles qui sont fort éloignées les unes des autres risquent de ne pas se comprendre.
La science et les techniques ne sont pas à l’abri de telles modifications du climat culturel ; si la science reste une base universelle, les techniques sont influencées par ces humeurs des chronologies et elles les influences aussi. L’onde en sous porteuse est l’opinion. Ainsi, des époques sont propices à telle découverte, et suivant un courant se poursuivant sur plusieurs générations, comme « si c’était dans l’air » ou mieux, dans les rêves d'un inconscient collectif. Il est aussi possible que des événements se déroulant soient dépendant de leur environnement astronomique changeant (cas des travaux alchimiques par exemple, ou une « fenêtre » se présente), mais aussi des événements se déclenchant à cause de ce qui se passe dans la Terre : inondations, volcans en éruptions, tempêtes, etc.

Comme Mircea Eliade, je pense qu’il existe deux temps : le temps vulgaire, celui qui coule et semble le même pour tous, celui des cycles lunaire, biologique, etc. ; et le temps philosophique ou qui appartient à chacun. L’Instant appartient au deux temps. Pour le temps philosophique, par exemple le temps d’un embryon est différent de celui d’un enfant : il possède sa propre échelle de temps et traverse une série de phases, possédant chacune ses qualités propres. De même, le temps est interne au cosmos dans son ensemble et interne à tous les systèmes en développement que renferme celui-ci ; c’est donc bien une « temps philosophique » propre au cosmos. Comme tout est double, intérieur et extérieur, perceptible et imperceptible, sont d’une grande importance ; tout comme il faut comprendre cette trinité dans une chose en trois dimensions : matériel, psychique, spirituel.
Le temps philosophique c’est aussi le temps propre de toutes choses pouvant être le dépositaire du sacré : une pierre, une plante, un espace, un humain, mais aussi une chronologies englobant une période de temps, par exemple l’âge d’Or (bénéfique) pouvant devenir par la suite son contraire : l’âge de Fer (maléfique).

 

 

 

 

Les Esprits et autres Dieux et Yôkai.

En Égypte ancienne.

- Khnoum : Le Divin Potier d’Éléphantine symbolisé par un Bélier, rapport au signe du Zodiaque, Printemps, fécondation, renouveau (Igné-inné).

- Mâat : la Plume de la Vérité : une plume ça va vite c’est léger, comme la vérité. Mâat maintient la « tension », l’équilibre suffisant entre les polarités. Mâat est la « Femme de ménage » du Cosmos.

- Qerehet : Déesse Cobra incarnant l’origine des Temps.

- Un Serpent et son frère à pattes : la Salamandre : représentent les cycles, comme l’Ouroboros le serpent qui se mord la queue.

- Thot (Djehuti, l’Hermès Trimégiste des Grecs) : Verbe divin il est aussi le régent du Temps.

- Les deux Routy : les deux Lions de l’horizon, gardiens du passé et de l’avenir, protègent le Soleil à son lever et à son coucher. L’un des lions représente « hier » et regarde l’Occident ; l’autre se nomme Doua (demain) et regarde l’Orient.


Yôkai proches du Temps au Japon.

- Akajita : il apparaît pendant la canicule, quand quelqu’un détourne l’eau des rizières. Son corps est vaporeux et peut prendre par exemple la forme d’une nuée.

- Amé Onna : femme pluie bénéfique pour les cultures, à rapprocher des cycles.

- Dôtsû Sama : Yôkai divin ou dieu, sous forme d’un petit serpent noir, avec un cercle blanc ou  jaune clair un niveau du cou.

- Katsura Otoko : en rapport avec la Lune et donc de ses cycles, notamment au 15 août.

- Kodama : « âme de l’arbre », il représente donc les cycles, et les mystères de la forêt.

- Kurabokko : le « Bonhomme du grenier », en rapport avec le cycles des époques puisque ce Yôkai réside dans un vieux grenier en pierre. Il est un peu le protecteur des greniers.

- Nando Babâ : peut-être la femme du « Bonhomme du grenier », car Nando Babâ est « la Vieille du débarras ».

- Mizuchi : Esprit de l’Eau, animal imaginaire en forme de Salamandre, son haleine est empoisonnée. On l’appelle aussi « Dragon de la pluie » car il fait tomber la pluie.

- Môryô : en rapport avec le cycle de la mort, il dévore les cadavres.

- Mukadé : le « cent pattes », en rapport avec les métamorphoses.

- Nami Kozô : le « gosse des vagues », en rapport avec la pluie et le beau temps.

- Neko no Jintsûriki : un Félin, un Chat, donc en rapport avec l’avenir, puisque le chat donne l’impression de savoir ce que les humains ne savent pas encore.

- Noderabô : le « Bonze du temple des champs ». Il annonce quelque chose, comme une horloge, une cloche, peut-être l’heure de la mort, ou moins angoissant il annonce une émotion.

- Nojukubi : un feu étrange nommé « Feu qui dort dehors », car il peut surgir au détour d’un chemin, s’éteindre, puis se rallumer plus loin. Il apparaît souvent dans un endroit où il n’y a plus personne. En rapport avec le temps, les lieux et les gens.

Oh il y en a bien d’autres, car plus on est peureux (voir humble), et plus on a de chance d’apercevoir des Yôkai.
(Yôkai, extraits d’après le Dictionnaire des Monstres Japonais, de Shigeru Mizuki, Pika Édition).