Soshite Harukaze ni Sasayaite
 

Ecrit par Sechy, le 18-11-2009 16:28

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Publié dans : Flash sur films, Sommaire films du Japon

Tags : Amour, Films, Japon, Lycée, Nature, Vie


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Takumi-kun Series : Soshite Harukaze ni Sasayaite
Et la brise printanière souffle


Apprivoiser l’autre,
Pour qu’il ouvre son cœur.
 
 
http://www.imdb.com/title/tt1235445/

Film japonais de 2008 adapté d’un manga à succès qui raconte la romance entre deux collégiens dans un internat de garçons. Réalisation de Kazuhiro Yokoyama.

Il existe un second film :
Takumi-kun - Niji-iro no Garasu (2009)

Résumé : Le jeune étudiant d’un internat devient malgré sa phobie des hommes l’amant de deux élèves. Après des épreuves difficiles il finira dans les bras d’un seul.
 
Dès les premières secondes on peut être séduit pas l’ambiance étrange et mystérieuse de la séquence sur laquelle vient s’incruster le générique ; et où un jeune élève avec son plateau-repas se cherche soigneusement une place calme et solitaire à une table du self service de son lycée. Le tout baigné d’une musique très classique, voir vieillotte, mais qui sublime l’action et le décor très aseptisé de cette salle de réfectoire. Une remarque à propos de manger, qui me rappelle le scoutisme, à savoir que l’on remercie la ou les instances supérieurs de la Nature de nous avoir donner la possibilités de manger un minimum de nourriture, nous évitant la famine et la mort. Ce minimum de respect se pratique même lorsque l’on est seul, comme dans le film.
 
 
A peine plongée la cuillère dans l’assiette, le jeune Takumi Hayama (joué par Yanagishita Tomo) est abordé par le beau Daisuke Nozaki (joué par Tetsuya Makita), avec une coiffure à la manga. La scène est gentille tout plein : le timide Takumi se sauve, le volontaire Daisuke le rattrape, jusqu’à lui mettre la main sur l’épaule... un viol presque. Daisuke veut inviter Takumi, mais il répond qu’il est un garçon... comme si une invitation ne pouvait concerne qu’une fille et un garçon. bref, il repousse gentiement Daisuke, ce qui ne manque pas de choquer le « chef » d’un petit groupe d’élèves : Izumi Takabayashi (joué par Saito Yasuka).

Bon, le coup de foudre doit bien exister, se dire, c’est ça que je veux, vivre avec cette personne quoi qu’il arrive. Aussi dans la suite d’enchaînement des causes et effets, l’agression du groupe d’élèves envers Takumi monte, et une rencontre avec le beau Saki Giichi (joué par Kato Keisuke) se produit : il protège son futur ami. Pour le moment Takumi ne connait juste son nom.
L’élève Shozo Aikaike ne perd rien de la scène (joué par Yukihiro Takiguchi). On aperçoit aussi l’élève Michio Yoshizawa (joué par Wataru Hatano) ; tous ces protagonistes étant présentés avec leur nom à l’écran.
 
 
Nous sommes en plein dans l’archi complexe protocole ou cérémonial japonais dans toute sa splendeur ritualiste, avec le respect, la préséance, la rivalité, le pouvoir, un certain sadisme, etc. Cependant ce qui pourrait passer pour lourdeur, est ici depuis la première seconde bien lyrique.

Après ce long préambule de présentation des acteurs, Takumi le solitaire découvre qu’il a un nouveau compagnon de chambre, il est dans un lycée en internat. Ce camarade de chambre n’est autre que Saki Giichi, qui dans l’histoire est né aux États-Unis et qui est la star du lycée.

Takumi passe pour avoir une phobie des hommes, mais ce serait plutôt une phobie de l’autre sans distinction de sexe, et de son moindre contact.
Et ça c’est rien ! il faut voir la tête de Takumi quand Giichi lui lance : « C’est toi que j’aime ».
Scène délicate, malgré le ton directe de Giichi. Giichi qui a l’air de tout connaître de la vie de Takumi.
 
 
Le violoniste Sachi Inoue (joué par Hiroki Aiba) doit donner un récital au lycée, et justement un professeur charge Takumi d’accorder le piano ; étant un admirateur de Sachi il n’en est que plus heureux. Takumi a aussi joué du violon, il a arrêté suite à la mort de son petit frère.
il se trouve que Giichi est aussi un ami de Sachi, alors il introduit Takumi auprès de Sachi, lequel se souvient même d’avoir entendu au Takumi violon. Le monde est petit ou trop bien arrangé.

Takumi se montre toujours froid et empoté devant la flamme que lui déclare Giichi. Giichi qui déploie des trésors pour apprivoiser son amoureux. Il va jusqu’à se faire envoyer son violon d’étude par son important papa (pdg d’une entreprise), afin que Takumi en joue.
Les comédiens jouent tous bien du violon, ou si le son est doublé, ils tiennent tous bien leur archet. Bravo. Giichi va jusqu’à donner son Stradivarius à Takumi.
 
 
Ne pas oublier la première rencontre dans le film avec le corps de Takumi : Daisuke Nozaki, lequel est quasiment un rival auprès de Takumi. Les deux mâles risquent fort de se battres pour savoir qui sera l’élu dans le cœur encore froid de Takumi (pour cause de grave problème d’enfance). Ou comme le lui dit un camarade : à qui « appartiendra » Takumi !

Faisant de l’aquarelle depuis très longtemps, j’ai déjà dû dire qu’on ne faisait rien sans l’eau, comme le disent aussi les Alchimistes : réduire en eau pour qu’il se passe des choses. Et bien c’est ce qu’il arrive enfin entre Takumi et Giichi : un jour de pluie... C’est Takumi qui enlace Giichi à sa grande surprise, il n’y croyait plus.
Ensuite reste un match dans le genre symbolique de deux chevaliers du Moyen-Age s’affrontant dans la lice pour le cœur d’une belle ; ici c’est pour le cœur d’un beau : Takumi.
 
 
Quatre étoiles sur quatre pour ce joli poème d’amour tout court, réalisé d’une manière élégante ; et qui pour moi reste une des rares histoires d’amours platoniques, même si on voit les deux garçons allongés côté à côte sur un lit. L’histoire s’étend comme les simples méandres d’un petit jardin japonais ; quelques passages naïfs, dans le bon sens du terme, ou trop théâtral, peuvent dérouter une pensée occidentale.
Heureusement qu’il y a des films comme celui là, car en comparaison des amours au féminin, plus accepté par le grand publique, les amours entre hommes restent encore trop décriées quand ils ne sont pas condamnées consciemment ou inconsciemment par un homophobie, voir par une morale plus que condamnable. il n’y a d’ailleurs pas que la différence d’acceptation entre le lesbianisme et l’homosexualité, mais aussi le bonheur ; comme si le bonheur pouvait ne profiter qu’entre un couple de femmes, et le malheur ne conviendrai qu’à un couple d’hommes. Je pense à la tragique fin du chercheur Alan Turing.
 
 
 
 
Dans ce film on a à faire à une homosexualité, ou plutôt un amour platonique tout simplement, car dans homosexualité il y sexe. Ce sexe débouchant soit vers le couple soit vers la consommation, gratuite ou payante : sexualité des bas-fonds avec ses tasses (urinoirs), ses jardins publics et ses gares, ses saunas et ses backrooms ; tout cela pour des rencontres furtives et des rapports sexuels anonymes. Hélas pour l’équilibre, c’est une sexualité impulsive et hasardeuse et parfois dangereuse (voir Pasolini). Au dire de beaucoup d’hommes cette sexualité est très excitante. Il y a donc séparation de l’affectif et de la sexualité, à cause d’une auto-censure homophobe, héritage d’une morale imposé probablement par des religions monothéistes. Difficile équilibre entre le sexe et l’amour.
Dans le culte de la jeunesse du Japon, je ne sais pas à quel public s’adresse ce film, mais un homme passé la cinquantaine ne peut plus prétendre à être un « objet érotique ». Cela est un gros problème.

Enfin : bravo aux comédiens de la génération des 1987 - 1990. Les producteurs japonais vont les chercher de plus en plus jeune ! Mais ici, Yanagishita Tomo (Takumi) et Kato Keisuke (Giichi) s’en sortent admirablement. On peut voir Kato Keisuke dans Buzzer Beat, avec notamment Ito Hideaki.

M. Roudakoff
 
 
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Dernière mise à jour : 25-08-2010 22:24

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