Puissance de la Pensée
 

Ecrit par Sechy, le 08-01-2010 17:25

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Tags : Nature, Pensée, Placebo, Rêve, Thot, Yôkai

 
Puissance de la Pensée
 
Extrait d’articles à la Une, du Journal NEXUS n°66 de janvier-février 2010
 
 
Placebo : l’inconscient guérisseur.

Du latin « je plairai », effet placebo renvoie aux ressources extraordinaires de notre conscience dans le processus de guérison.
Voir aussi cette autre page consacrée à l’effet Placebo.
 
Janis Schonfeld est une architecte d'intérieur âgée de 46 ans et vivant en Californie. Elle est au bord du suicide quand elle trouve assez de courage pour s'enrôler dans une étude clinique sur la dépression. Après quelques examens préliminaires, elle est impatiente d'essayer ces nouvelles pilules si prometteuses. Et les promesses sont tenues : sa vie est repartie sur de bons rails, même si les effets secondaires pénibles comme la nausée sont bien présents, mais son infirmière l'a prévenue. À sa dernière visite à l'hôpital, le médecin lui annonce qu'elle est guérie de sa dépression, une authentique guérison. Toutefois, elle fait partie du groupe contrôle de l'étude, celui qui a pris un placebo, autrement dit une pilule sucrée sans aucun effet pharmacologique. « Le seul médicament qu'elle avait reçu était une substance immatérielle et immortelle : l'espoir », écrit le neuropsychologue Mario Beauregard qui relate cette histoire dans son livre Du Cerveau à Dieu. « Dans l'effet placebo, les croyances de l'individu et ses attentes au niveau du traitement semblent influencer l'activité du cerveau dans la durée, explique-t-il. On a donc une causalité qui s'exerce du mental au cérébral. » Et Mario Beauregard de citer une étude de l'université de Colombie britannique à Vancouver avec des patients atteints de la maladie de Parkinson (dans laquelle un groupe de neurones cesse de produire de la dopamine) : « Les patients qui croyaient le plus à l'efficacité du traitement, soi-disant révolutionnaire, sont ceux dont le cerveau a produit le plus de dopamine, en quantité comparable avec des individus sains, alors même que leurs cellules à dopamine étaient détruites à 80 %. Il y a donc un lien entre ce qui est vécu au niveau mental et l'effet neurobiologique subséquent. »

L'effet blouse blanche
Tous les médicaments sont testés « versus placebo » pour démontrer que leur effet est supérieur, ce qui ne s'observe souvent qu'à la marge, comme avec les antidépresseurs. Le simple fait de voir un médecin en blouse blanche produit un effet placebo, qui peut être aussi négatif (on parle alors d'effet nocebo). Le Dr Bernard Thouvenin explique dans Les Voies de la Guérison que « pratiquement tous les symptômes de toutes les maladies peuvent réagir au placebo étudié en double aveugle, même le diabète, l'angine de poitrine (angor, souffrance du cœur) et le cancer. La douleur est particulièrement "placebo sensible", même les douleurs cancéreuses, peut-être en raison de la libération d'origine psychique des endomorphines. » Selon Mario Beauregard, l'effet placebo ne doit pas être confondu avec les processus naturels de guérison « il repose spécifiquement sur la croyance et la conviction mentale qu'un remède particulier sera efficace. » Mais ce qu'il met en jeu, ce qu'il mobilise, relève bien d'une extraordinaire capacité d'autoguérison. Parmi les cas les plus spectaculaires, Mario Beauregard cite celui d'une personne invalide en raison d'atroces douleurs aux genoux, qui se retrouve guérie après une intervention chirurgicale « simulée ». On a pratiqué trois petites incisions au niveau du genou, immédiatement recousues... Lève-toi et marche ! Les sceptiques ont beau jeu d'attribuer à l'effet placebo toutes les guérisons inexpliquées, mais le problème est seulement déplacé, car encore faut-il comprendre comment il fonctionne et la réalité qu'il recouvre.
 
 
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Vers une psycho-spiritualité ?

Énergie vitale, experience transpersonnelle, chamanisme...
De plus en plus de psys ouvrent leur cabinet à l’inexpliqué.


Sous l'influence du nombre croissant d'études qui démontrent l'efficacité de pratiques comme la relaxation, la méditation ou la prière sur la santé, le regard de la médecine et de la psychologie a commencé à changer en occident. Certes, les positions des sociétés savantes ou instances scientifiques, frappées d'inertie, n'évoluent qu'à la marge. Mais les pratiques des thérapeutes et leur conception de la maladie sont en pleine révolution. « Le rationnel a du bon, mais il peut être destructeur, estime Alain Perreve-Genet, cardiologue et psychiatre. Molière l'avait bien compris. Les médecins ne savent pas dire "je ne sais pas", alors ils nomment les choses même quand ils ne comprennent pas. » Ainsi, l'adjectif psychosomatique » renvoie à une totale ignorance des causes, plutôt qu'à un savoir objectif. De même, on nomme « effet placebo » le fantastique potentiel d'autoguérison dont chacun est porteur, sans avoir la moindre idée des mécanismes enjeu.

Conspiration du silence
« Quand on discute avec des scientifiques en privé, il y a beaucoup plus d'ouverture qu'on pourrait le croire, observe le neuropsychologue Mario Beauregard. Mais ils disent : nous devons penser à notre carrière, à nos crédits de recherche, etc. Il y a une sorte de conspiration du silence, qui est aussi une réaction de peur. » C'est donc du terrain que viennent les évolutions en cours, des thérapeutes eux-mêmes, mais aussi et surtout du public qui exerce une pression croissante pour que l'on prenne en compte non seulement le corps de l'individu, mais également les dimensions émotionnelle et spirituelle de son existence. En témoigne le succès de l'association Inrees(1) fondée par le journaliste Stéphane Allix, et qui vient de publier un Manuel clinique des expériences extraordinaires à l'usage des thérapeutes mais aussi des curieux et passionnés. Contributrice de l'ouvrage, la psychologue Isabelle de Kochko observe le basculement engagé : « Ce qui m'étonne toujours quand on parle de l'extraordinaire est la précipitation superficielle à trouver des explications dites rationnelles qui sont parfois bien tirées par les cheveux, même dans les milieux psy qui devraient être plus ouverts. » Quand on ne comprend pas, on dit trop facilement que « ce n'est pas possible » ou que « ça n'existe pas », ajoute-t-elle. Mais elle juge « tout aussi étonnantes » les réactions plutôt confidentielles de professionnels de santé qui parlent de dons qu'eux-mêmes possèdent : voyance, prémonition, magnétisme... « Comme il y a quelques années avec l'hypnose, les jeunes psychologues chercheurs qui briguent les postes universitaires ne doivent pas trop se compromettre », relève-t-elle.

Paradoxe
Thierry Janssen, ex-chirurgien devenu psychothérapeute, a lui-même parcouru le chemin qui mène d'une médecine mécanisée, quasi déshumanisée, à une approche globale, holistique, de la personne et de son trouble. « La guérison est un concept qui permet de faire le lien entre le corps et l'esprit, explique-t-il. Dans les cultures asiatiques, qui n'ont jamais séparé le corps et l'esprit, l'énergie est au centre des systèmes de guérison : Prana en Inde, Qi en Chine, Ki au Japon, etc. » Le paradoxe est que la science, la médecine elle-même, ne croit pas à l'énergie vitale, comme le constate fort justement le biologiste canadien Bernard Grad. Nous passons enfin de la biochimie à la biophysique, avec une prise en compte graduelle de la notion d'énergie (voir NEXUS n° 65). En référence aux rois thaumaturges (« Le Le Roi te touche, Dieu te guérit »), Thierry Janssen note qu'en occident « beaucoup de guérisseurs ont un mythe personnel. Ils insistent sur un parcours initiatique, passé par la souffrance et au bout duquel il y a comme une révélation extérieure, qui leur donne une connexion, une légitimité. » Au final, ils se disent « connectés à plus grand qu'eux, à ce mystère de la vie que beaucoup appellent Dieu. »

Traumatismes effacés

Psychiatre, neurologue et lui aussi auteur à succès, David Servan-Schreiber a rencontré le prodigieux au détour du virage intellectuel qui fut le sien. Parmi les méthodes qu'il présente dans son livre Guérir, l’EMDR(2) est véritablement spectaculaire, et encore plus incompréhensible pour la science que tous les concepts d'énergie vitale. Comment en effet les mouvements oculaires rapides (comme dans le sommeil du rêve), associés au rappel d'un souvenir traumatisant, peuvent-ils faire disparaître les (graves) symptômes liés à ce traumatisme ? Victimes d'attentats, de viols, témoins de scènes de massacre..., ils ont perdu le sommeil et la sérénité depuis des années. Et voilà que quelques séances d'EMDR effacent littéralement toutes les composantes psycho-émotionnelles associées au traumatisme pour ne laisser que le souvenir lui-même...
Dans le domaine de la maladie mentale, on gravit encore une marche vers l'inconnu. « Freud a découvert l'inconscient en étudiant l'hystérie », rappelle le psychiatre Serge Tribolet, qui a le sens de la formule : le « fou » n'a pas une case en moins, mais une case en plus !  « À qui sait entendre, le délire dit beaucoup, écrit-il dans son dernier livre(3). Réduire la folie à la maladie mentale est une grave erreur en même temps qu'une faute éthique ! La folie n'est pas l'expression d'une carence, mais la manifestation d'une capacité supérieure, capacité à dépasser le mur de la connaissance rationnelle pour accéder à un savoir comparable à celui que pouvait transmettre la pythie (oracle grec). »

Expériences chamaniques
Parmi les vécus autrefois systématiquement associés à la folie, les expériences transpersonnelles sont aujourd'hui vues d'un autre oeil. « Après Freud et Jung, on a découvert que l'inconscient humain est beaucoup plus vaste qu'on le croyait, souligne Mario Beauregard. L'esprit humain et la notion de soi peuvent varier énormément, au-delà : du temps et de l'espace, jusqu'à des expériences d'identification avec tout l'univers, de conscience cosmique. »
La psychologie transpersonnelle est aujourd'hui un quatrième courant reconnu de la psychologie aux États-Unis. Olivier Chambon, autre psychiatre formé à l'EMDR, s'intéresse désormais aux expériences de type chamanique, qui présentent à ses yeux des « possibilités insoupçonnées », autant que des « propriétés thérapeutiques originales ». Ainsi, les voies d'exploration ne manquent pas pour tenter de comprendre un peu mieux un être humain décidément multidimensionnel.

Notes
1 . Institut de recherche sur les expériences extraordinaires.
2. Eye Movement Desensitization & Reprocessing (Intégration neuro-émotionnelle par les mouvements oculaires).
3. Bien réel le Surnaturel, et pourtant... (Avec Marc Menant, Alphée 2009)

(Photo du haut de Dominique Kubler : La Pesée de Thot, gros plan)
 
 

Dernière mise à jour : 08-01-2010 17:47

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