Ce désir de Monsieur Valenti est représenté il y plus de trente ans par un dessin de
Chaval :
« Ma maison, ma voiture, ma femme, mon cul » (je suis tenté d’ajouter que tous ces biens sont excluables, d’exclusivité). On ne résume pas mieux cet instinct de propriété, dans lequel je pourrais ajouter, ma chanson, ma musique, tous ces instincts de propriété hérité du 19è siècle ou le matérialisme
(2) prenait sa vitesse de croisière, avec le plein pot aux environs du début du 20è siècle et l’arrivé de l’industrie naissante de l’entertainment et de son financement par de riches familles de banquiers. Riches familles de banquiers cherchant toujours plus de protections et donc de connivences avec les pouvoirs en place facilitant leurs protections par des diarrhées législatives à répétitions. Vous pensez ! nous en sommes à la mode du terrorisme et du tout sécuritaire : alors les pirates et autres hordes aventuriers de la contrefaçon et du « vol numérique »
(3) mettent à mal l’économie des riches banquiers, puisque c’est autant de moins a gagner ! A ce moment là :
« où est la propriété intellectuelle ? ». Puisque ces banquiers finançant les industries de l’entertainment réclament et obtiennent maintenant le renforcement ou la création de lois à leur seul profit et n’en ont rien à fiche de la libre circulation des connaissances. Donc avec la complicité des pouvoirs en place, ces banquiers se livrent à un racket légal sur toutes les formes de copie, d’échange et de circulation des connaissances.
On a exactement
le même cirque avec la santé : « L’industrie de la maladie se créé un marché grâce à la complicité intéressée des autorités ».
Tout le monde sait que les banques et l'industrie s'approprient les brevets d'inventions qui pourraient les menacer et les mettent à l'abri dans leur coffre-fort
(7).
Comme écrivait
Mohandas Karamchand Gandhi :
« Que nous devions obéir à toutes les lois, qu'elles soient bonnes ou mauvaises, est une invention récente ».
Je ne serais pas d’accord avec l’excellent travail de Florent Latrive, dont j’ai emprunté la citation du début dans son livre :
Du Bon usage de la piraterie, Culture libre, Sciences ouvertes, qui explique dans la préface que le « droit d’auteur » et le système des brevets est « sorti de nulle part ». Comme écrit plus haut, cela remonte au 19è siècle, et même à la révolution française de 1789, révolution de la riche et puissante bourgeoisie aristocratique prenant le pouvoir et donc voulant tout contrôler
(4). Dans le même thème et en variation, la Révolution Russe servit les seuls intérêts des bolchéviques Juifs. Bien se rendre compte que Capitalisme et Communisme sont une seule et même chose s’appuyant alternativement l’une sur l’autre
(5). Monde idiot et à vomir, dont
Aldous Huxley disait, que qui n’était pas névrosé dans ce monde était anormal, car cela signifiait qu’il s’était adapté à un monde auquel il était impossible de s’adapter.
Par contre je suis entièrement d’accord avec F. Latrive :
il y a un problème entre les idées non brevetables puisque dès lors qu’elles sont émises, elles appartiennent à l’inconscient collectif (l’immatériel), et « l’expression par un droit exclusif » (le matériel). En plus ce droit d’exclusivité ne peut être que pour un temps donné, en plus selon la mode politique du moment et du pays
(6) ! Ce droit doit surtout laisser libre champ à toutes sortes de critiques.
Bien comprendre qu’une idée ne se monnaye pas : par exemple quand on cherche une idée elle ne vient jamais, il est bien d’abandonner l’idée et elle viendra bien à un moment où l’on ne l’attend pas. C’est donc en totale opposition avec la notion d’argent.
Comme l’explique F. Latrive, le mot pirate sert à faire peur, toujours dans la mode du sécuritaire, aussi ce mot de pirate englobe l’écolier qui télécharge des chansons en mp3 et le propriétaire d’un atelier clandestin de duplication de disques dans une banlieue de ville asiatique.
Comme le mot peur entre dans la stratégie des pouvoirs, en plus de mettre dans le même sac l’écolier et l’artisan asiatique tout deux qualifié de « criminels », on monte en puissance en amalgamant « produits contrefaits » avec : la pédophilie, le trafic d’armes illégales, la drogue échappant aux contrôles du pouvoir officiel, et bien-sûr l’inévitable terrorisme.
On monte en puissance en stigmatisant internet : source de tous les mots/maux, du meilleur comme du pire, source du piratage, de pornographie, etc. Tout cela est bien-sûr prétexte à resserrer les chaînes et les menottes.
On oublie de dire que le trafic de drogues et d’armes est indispensable à l’économie mondiale !
« Nous savions déjà que l'argent de la drogue représente plus du tiers du flux de devises et des échanges boursiers mondiaux et que, sans elle, le système bancaire international s'effondrerait. En clair, le trafic de la drogue est indispensable à l'équilibre économique mondial. Si l'on ajoute le prix des substances nuisibles à notre santé et le gaspillage des dépenses d'armement, justifié également par l'équilibre de la terreur, on peut considérer que l'économie dominante, dite «libérale», est une entreprise de destruction ». Philippe Desbrosses, docteur en environnement, expert consultant auprès de la C.E.E. et du Parlement européen.
On mélange les mots copie et vole !
Question brevets, on monte également en puissance : longtemps réservé aux machines, ce titre de propriété sur une invention est maintenant attribué dans tous les domaines. Désormais, les gênes, les logiciels, voire, aux États Unis, des méthodes d'éducation ou des gestes chirurgicaux, se couvrent de brevets. On est pas au pays du dieu Dollar pour rien ! Mais avec le mondialisme galopant, l’organisation du commerce impose désormais un « ordre planétaire harmonisé pour les brevets et droit d’auteur ». De nombreux pays, notamment du Sud, et des pays pauvres qui pouvaient jusque-là copier des médicaments, des livres ou des technologies, ne le pourront plus.
Tout comme Monsanto voulant
« breveter du vivant », bientôt nous payerons l’air que nous respirons, nous payerons toute parcelle de savoir ou de création, puisque à ce rythme et à cette mode le fric s’étend de plus en plus à l’immatériel, au détriment du patrimoine des savoirs et de l’inconscient collectif, l’œuvre du genre humain, qui elle ne peut avoir de droit d’auteur.
Je cite Florent Latrive : « C’est le droit à la santé, à la vie tout simplement, qui s'oppose aux brevets sur les médicaments ; c'est l'accès à la culture que brident les tenants d'un droit d'auteur « sur couvert » et le plus long possible ; c'est la diffusion la plus large des connaissances qui est mise en cause, partout. Les conflits entre ces nouveaux droits de propriété sur l'immatériel et les droits essentiels des être humains se multiplient et la piraterie s'étend à mesure que les occasions de devenir pirate deviennent plus nombreuses ». « Les discours apocalyptiques que tiennent les titulaires de droits, et l'extension toujours plus grande de la propriété intellectuelle conduisent insidieusement à la dévalorisation générale de toute loi cherchant à arbitrer les conflits d'intérêt dans le domaine de l'immatériel. Plus la propriété intellectuelle se muscle et s'étend, plus ses fondements volent en éclats et ce, même s'ils sont justes ».
Avec internet, pourquoi se priver d’un si large choix de cultures et se plier aux règles voulues par les seuls titulaires et gestionnaires de copyright et pour leurs seules avantages ; alors qu’en principe une loi est votée pour le bien de l’intérêt général. Et comme l’explique F. Latrive : « les militants et médecins qui importent illégalement des copies de médicaments sous brevet pour soigner des malades se moquent éperdument de savoir si leur geste est légal ou non : il est vital, c'est tout. À force de faux discours et de loi absurde, il finira par se produire ce que les extrémistes de la propriété intellectuelle disent craindre le plus : la fin de tout droit réel au respect et aux revenus pour les créateurs, auteurs et inventeurs ».
Pirate et pirate (toujours d’après le livre de F. Latrive).
- Enregistrer une musique à la radio est légal.
- Enregistrer la même musique sur un réseau de partage internet est illégal aux yeux de l’industrie de l’entertainment.
- Enregistrer la religieuse de Diderot qui est dans le domaine public est légal.
- Enregistrer le dernier Harry Potter est illégal.
- En Inde,
qui avait cessé de reconnaître les brevets en matière de médicaments (heureux pays), les laboratoires pouvaient copier des molécules de firmes pharmaceutiques occidentales (selon un « legs de brevets » laissé par la colonisation britannique). Voir aussi le site
Déclaration de Berne sur la loi indienne sur les brevets.
- En Europe, tel laboratoire ne pourra pas copier les molécules d’un autre situé dans un pays voisin.
Pour terminer trop rapidement, avoir en tête une église avec ses bougies allumées devant le portrait d’un Saint. Une personne achète une bougie, elle vient l’allumer à celle qui brille déjà. Il y a ainsi UN ÉCHANGE, la vie est MOUVEMENT, DÉPLOIEMENT.