Il y a un fait étrange et constant, que c'est seulement après un pieux voyage dans une région lointaine, dans un pays étranger, sur une terre nouvelle, que la signification de cette voix intérieure guidant notre recherche pourra se révéler à nous. Et, à ce fait étrange et constant, il s'en ajoute un autre, à savoir que celui qui nous révèle le sens de notre mystérieux voyage intérieur doit être lui-même un étranger, d'une autre croyance et d'une autre race.
[ Consultez par exemple :
Mythes, rêves et mystères, de
Mircea Eliade, chapitre :
Symbolisme religieux, pages 76 - 77 ]
Ne pas oublier que dans RÊVE il y a le R de air (le souffle, la voie), et Eve : eau, source de toutes formes et de toutes vies...
En Sumérien et commençant par R, nous avons Ra : déluge, inondation...
Ensuite Rà : aller, guider, conduire (tel un flux). Donc on a les deux côtés du symbole : positif et négatif.
Dans le film le réalisateur emploi souvent des teintes bleutées de bleu de cobalt, ce qui symbolise bien le futur, le froid car trop distant, le rêve. Mais on trouve aussi l’orangé, la complémentaire du bleu ! Pas de place à la verdure ici, car Shinya Tsukamoto nous plonge dans un paysage urbain de verre et de béton, et de grande hauteur grâce à une technologie avancée.
S’il s’agit d’une histoire de détective, de rébus, la part importante du rêve, du cauchemar dans cette drama ne m’étonne pas ; et ici il s’agit hélas de « suicides ». Et qui dit rébus, avec conscient, inconscient, rêve, sommeil, dit casse-tête pour le réalisateur et ce qu’il fait est discutable !
Une jeune femme se trouve poursuivit par un homme invisible : est-ce un rêve, puisque l’on ne voit pas de poursuivant mais la femme a peur, elle tient une paire de ciseaux à la main, et un temps après la police enquête sur sa mort avec ces ciseaux. Suicide ou meurtre !? C’est dans cette séquence que le réalisateur Shinya Tsukamoto utilise des plans subjectifs tremblés d’un supposé agresseur, et de coups de ciseaux donnés par qui ?
Cette jeune femme a demandé de l’aide auprès d’un certain zéro, la veille au téléphone. Tous les « suicidés » ont demandés de l’aide auprès de ce même numéro.
Une jeune femme lieutenant de police : Kelko Kirishima (joué par Hitomi) a demandé à devenir détective afin d’avoir l’expérience sur le terrain. Elle se retrouve face à cette morte par coups de ciseaux et ne supporte pas l’humour « fusible » de l’inspecteur (joué par Ren Osugi). Fusible de l’humour, nécessaire pour supporter la confrontation avec les horreurs des morts violentes.
Attention : il y a des scènes de morts violentes qui peuvent choquer, mais aussi quelques scènes oniriques, et quelques outrances à la japonaise, avec viscères humaines cuitent sur braises aux petits oignons.
Pour résoudre une des deux énigmes des « suicidés », Kelko fait appel à Kyoichi Kagenuma, afin qu’il pénètre dans le rêve de l’inspecteur Wakamiya (joué par Ando Masanobu). Je parle de rêves depuis le début mais le mot cauchemar est plus approprié au film, car le sens de cauchemar est plutôt : peur, fantôme, obsession.
Réalisation originale, donc inventive, mais je n’aime pas du tout le fond et la manière dont c’est traité, trop compliqué, chronologie incohérente et puis des plans trop gore, donc une étoile. En plus, il y a outrage à la musique d’Erik Satie, en mettant en fond sonore l’une de ses
Gymnopédies sur une scène gore mélangée de plans d’enfants jouant au ballon. Pour moi c’est un non sens, car la musique de film doit soutenir l’image et ne pas s’en détacher comme elle le fait sans absolument rien lui apporter. D’accord pour le contrepoint, mais dans le cas de cette séquence c’est très mal venu. La musique de Satie reflète la pureté, la pureté brûle peut-être, mais il aurait fallu trouver un accompagnement sonore original.
Intéressant le sujet, parce que ça touche la psychanalyse, les démons intérieurs que nous avons tous en nous. La mort fait partie de la vie... Ou l’inverse... En plus, Shinya Tsukamoto introduit le phénomène d’endormissement, d’endoctrinement par hypnose au son de la voix (celle de zéro !...). Donc tous ceux qui téléphone à zéro sont cuit ! Dans ce cas, il est suggéré à l’auditeur d’en finir...
Certaines atmosphères du film me font penser à Howard Philip Lovecraft, ou le cauchemar et le rêve ont une place importante, sinon unique ! Par exemple : ouvrir une fenêtre dans un endroit familier. Elle débouche sur le vide, le néant. Quoi de plus angoissant !
Qu’il est rassurant de se faire peur... quand ça ne dure que quelques secondes...
Nos cerveaux actuels ne sont pas encore capables d’utiliser la télépathie naturellement. Qu’est-ce que cela sera quand la plupart des gens pourront l’utiliser !... sans téléphone « portable » ou puces électroniques ou électrochimiques dans le cerveaux... Téléphone portable, quand tu nous tient, au Japon surtout...