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Maréchal de France Gilles de Rais - The Devil Suggérer par mail
 

Ecrit par Sechy, le 03-05-2010 17:07

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Publié dans : Elementals Yôkai, Élémentals, Divinités, Yôkai

Tags : Alchimie, Argent, Banques, Crimes, Diable, Enfants, Inquisition, Martyr, Paradis, Pouvoir, Religions, Rumeur, Supplice, Temps


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Maréchal de France Gilles de Rais - The Devil
Sophisme et Inquisition
 
 
 
 
The Devil

L’obscurantisme qu’on a pu reprocher au Moyen-Age vient uniquement de l’Inquisition, qui ne voit que le mal dans la magie, la maladie mentale ou autres pratiques tournant autour de l’imaginaire et de l’irrationnel.
L’Inquisition, arme la plus terrible que l’humain ait inventé, avec l’invention du Paradis et du purgatoire plus tard, se perfectionne avec vices pour lutter contre un sophisme d’hérésie où l’on met dans le même sac : lucifériens, cathares, albigeois, vaudois, et templiers. Dans ce merdier on réussit à faire une différence entre Satan (l’Administrateur), et Lucifer (l’Ami) ange de Lumière dans son bon côté, puisque il conserve la Connaissance.
 
Dans les maladies mentales, à l’époque et même maintenant, on voit à l’œuvre Satan: le possession ; il existe toujours des prêtres exorcistes. Comme pour Dieu en l’Homme, Satan s’infiltre aussi dans les esprits des pauvres humains. Et comme Satan souffre à dire la vérité, il faut l’obliger ; alors on a recourt à un sophisme de plus : on force le corps dans lequel il loge, c’est pourquoi il faut donner la « Question » (torture).

Selon Jean Bodin, dans son ouvrage : La Démonomanie des sorciers, paru en 1593, livre 4, chapitre 5, énumère 15 crimes imputables aux sorciers. Formidable police de la pensée.
Crimes contre Dieu.
1 - Renier Dieu et toute religion
2 - Après avoir renié Dieu, le maudire et le blasphémer
3 - Faire hommage au Diable, l’adorer, lui sacrifier.
4 - Vouer ses enfants à Satan.
5 - Sacrifier ses enfants à Satan avant le baptême.
6 - Consacrer ses enfants au Diable dès le ventre de la mère.
7 - Faire du prosélytisme.
8 - Jurer par le nom du Diable.
9 - Être incestueux.

Crimes contre les hommes.

10 - Être homicide, particulièrement des enfants non baptisés.
11 - Manger de la chair humaine.
12 - Faire mourir les hommes par poisons ou sortilèges.
13 - Faire mourir le bétail.
14 - Faire mourir les fruits de la terre.
15 - Avoir copulation avec le Diable.

On voit que c’est idées délirantes appartiennent à l’Occident ! Ce sont les chefs d’accusation contenus dans la bulle d’Alexandre IV, où en 1260, le pape établit les rapports entre l’hérésie et la sorcellerie.

Les inquisiteurs sont même plus vicieux que quelques sorcières. L’érotisme joue un grand rôle : on s’acharne à le démontrer, car on bon sophisme, c’est un signe de possession. Il paraît que les inquisiteurs prenaient grand plaisir à écouter les descriptions de scènes scabreuses. Des femmes allongées près de leur mari endormi se donnent au Diable. Ces épouses n’ont aucun complexe. La copulation avec le Diable amène la description détaillée de son membre viril, sa grosseur ; il est même parfois garni d’épines, d’écailles ; son sperme est froid et n’apporte aucun plaisir...
Les inquisiteurs recherchaient aussi des marques sur le corps, souvent cachées dans des endroits les moins visibles... pour bien-sûr abuser l’inquisiteur ! Tout de même, voir une signature de Satan sous formes de verrues, de boutons, d’yeux rouges, de grains de beauté... relève de la plus parfaite imbécilité ! L’irrationnel n’y peut entrer en ligne de compte mais plutôt la bêtise humaine, seul « notion de l’infinie » selon Ernest Renan.


Pourquoi le Diable marque ses « amis », comme un scelle, sel, sceau ?

En plus, déjà à l’époque on se livrait à des croisements carrément « électrique » (Volta et William Gilbert n’étaient pas loin) : le Diable est un mâle, et quand il s’accouple avec une femelle, ça donne l’Incube. Quand le Diable est femelle, et quand elle s’accouple avec un mâle, ça donne le succube.

Lors de son procès,selon ce qu’en écrit Jean-Pierre Bayard, dans son livre Plaidoyer pour Gilles de Rais, Gilles ne donne pas l’impression d’être possédé comme on pouvait le voir dans d’autres procès de sorcellerie.

Le fameux « Manuel de l’inquisiteur » du dominicain limousin Bernard Gui (1261 - 1331), inquisiteur à Toulouse, que la CIA a certainement lu, est la méthode à employer « pour la recherche et l’interrogation des ‘hérétiques’, des croyants et de leurs complices ». Ça colle aussi à notre époque et sa mode du terrorisme !
Je relève dans un extrait de ce « Manuel » le sophisme le plus énorme : « Lecture sera donnée des fautes et du procès des hérétiques (sic) qui refusent de se convertir ». D’un côté on condamne comme démoniaque le prosélytisme et de l’autre on force à se convertir à une religion... Plus con tu meurs ! sur le bûcher...
Et ça continu : « Les fautes des personnes décédées dans l’hérésie (sic) et dont les corps doivent être exhumés des cimetières et livrés aux flammes peuvent figurer dans le corps de la sentence ».
Pour ceux qui aurait peur des supplices et qui disent « n’importe quoi », l’Inquisition si vicieuse a tout prévue : « Car ceux qui se convertissent en un telle extrémité sont à bon droit suspect d’agir par crainte du châtiment : les inquisiteurs doivent examiner avec soi si la conversion est vraie ou simulée. Qu’on éprouve le converti afin de savoir s’il marche dans les ténèbres ou dans la lumière (sic), de peur que, sous une apparence d’agneau, il ne se comporte en loup ». On a exactement la même chose dans la pauvre Russie de Staline et du sophisme policier : « Jamais nous n’arrêtons un homme qui n’est pas coupable. Et même si vous n’étiez pas coupable, nous ne pourrions vous relâcher, parce que les gens raconteraient qu’on rafle des innocents ». (Cité par Anne Applebaum dans son livre: Goulag Une Histoire).

Pour l’inquisiteur et la conversion, plusieurs indices permettent de juger de la vraisemblance de la sincérité : « Si par exemple il découvre et dénonce promptement et spontanément tous ces complices aux inquisiteurs... S’il poursuit sa secte de ses gestes, paroles et actes. S’il reconnaît humblement et une à une ses anciennes erreurs ; s’il les déteste et les abjure : toutes choses dont on pourra se rendre compte avec certitude par l’interrogatoire qu’on lui fera subir et la confession qu’on lui fera souscrire ».

Lors du procès de Gilles, on lui reproche la panoplie habituelle des scènes de sorcellerie, où même le célèbre Eliphas Levi s’y est laissé naïvement prendre : « Gilles de Rais, dans une chapelle secrète de son château de Machecoul, faisait célébrer la messe noire par un jacobin apostat. A l’élévation on égorgeait un petit enfant et le Maréchal communiait avec un fragment de l’hostie trempée dans le sang de la victime » (Eliphas Levi, Le grand Arcane ou l’Occultisme dévoilé). Tout le monde peut faire des erreurs ! Mais le plus grave, c’est qu’ainsi se fabriquent les légendes...

On ne sait même pas si Gilles sacrifie des enfants pour satisfaire ses goûts de soi-disant monstre, ou s’il veut s’acheter Satan afin de se refaire une fortune...
On ne sait plus quoi penser : car avec les révisions des procès de l’Inquisition, Jeanne d’Arc devient une sainte ; les « odieux » Templiers sont honorés ; les grands cas de sorcellerie comme ceux de Louis Gaufridy (brûlé en 1616), du curé Grandier de Loudun, de l’affaire Louviers, etc. on trouvé des historiens pour une réhabilitation. Mais Gilles de Rais, tout comme le pauvre Lucilio Vanini (1585 - 1619), auquel ce site est dédié, ont été condamné comme les plus abjectes criminels. Gilles à avoué « sans torture », pareil probablement pour Lucilio, mais Gilles est mort rapidement tandis que Lucilio ce fut horrible. Je ne peux m’empêcher de penser que la ville de Toulouse avec « l’affaire AZF » à payé pour Vanini, mais personne n’est obligé de croire à mon interprétation. Dans les deux, cas la religion sous couvert de police de la pensée et de bourrage de crâne est la monstrueuse tueuse.

Le « sans torture » était un sophisme du Tribunal de l’Inquisition de plus, et des plus monstrueux : « En voici un frappant exemple. À la suite de l’interrogatoire du grand maître du Temple, Jacques de Molay, devant le grand inquisiteur (24 octobre 1307), on lit : « L’accusé jure avoir avoué sans violence, sans crainte de torture ou de prison. » (Procès, II, p. 306.) Or, une lettre récemment découverte aux archives d’Anjou, datée de janvier 1308, prouve non seulement que Jacques de Molay fut torturé, mais qu’on lui enleva toute la peau du dos, du ventre et des cuisses (Finke, Papstum und Templerorden, 1907, II, p. 116.) ». (Gilles de Rais, par Salomon Reinach) Ces horreurs sont identiques 300 ans plus tard avec Lucilio Vanini.


Le catalyseur qui perdit Gilles de Rais

L’affaire Le Ferron
- Gilles engage sa seigneurie et la forteresse de Saint-Etienne-de-Mer-Morte, qu’il vend à Guillaume Le Ferron, trésorier du duc de Bretagne.
- Suite à des difficultés entre acheteur et vendeur à la Pentecôte 1440, Gilles entoure l’église de 200 hommes. L’arme à la main il pénètre dans l’église alors que le service religieux n’est pas achevé ; il arrête Jean Le Ferron, frère de Guillaume, se fait remettre la forteresse. Jean Le Ferron est emprisonné à Sain-Etienne puis à Tiffauges.
- Gilles est donc en révolte contre le duc de Bretagne en levant une armée sans son consentement, et en arrêtant un de ses sujets, parent d’un de ses grands seigneur, en reprenant une place forte qui ne lui appartenait plus. Mais, comme Vanini, il est aussi en révolte contre l’église en envahissant un lieu sacré, les armes à la main, et pendant l’office religieux, et portant en plus la main sur un clerc tonsuré. Pour l’époque, ce délit public relève du Tribunal de l’Inquisition, et le prive donc de défenseur. Gilles s’est perdu à ce moment là, et aux yeux du public.
- L’évêque de Nantes, Jean de Malestroit, cousin du duc de Bretagne et aussi son chancelier, fait envoyer des commissaires et des procureurs qui doivent recueillir secrètement des plaintes et des dépositions contre Gilles de Rais.
- Juin 1440, le duc de Bretagne inflige une forte amende à Gilles pour son action contre Jean Le Ferron. Deux receveurs et hommes de pouvoir du duc viennent réclamer à Gilles l’amende ; il les fait incarcérer.

Ainsi on voit que la sauce commence à monter : le malheur des uns fait le bonheur des autres !
Jean de Malestroit et le Président de Bretagne dépendent du duc de Bretagne, dont l’intérêt matériel est très visible : annexer tous les biens de Gilles, avoir ainsi d’énormes revenus tout en possédant directement de nouvelles places fortes. Gilles n’était pas si ruiné que cela ; il avait bien vidé ses coffres, mais il lui restait de grands domaines, et de confortables rentes, que ses héritiers essayeront de récupérer.
Le duc de Bretagne Jean V ne recule devant aucun compromis. Pourtant il meurt deux ans après Gilles.

Il ruse avec Gilles : ordonne deux procédures, recueillir les dépositions qui vont perdre Gilles (les « Ouy dire ») ; et d’un autre côté il ménage Gilles, seigneur trop important. Pourtant, le mardi 13 septembre, l’évêque de Nantes et Jean V lance le mandat d’amener.
Jean Labbé, capitaine d’armes agissant au nom de Jean V, et Robin Guillaumet, notaire et huissier agissant au nom de Jean Malestroit, se présentent au pont-levis du château de Machecoul avec une petite troupe armée.
Gilles fait ouvrir les portes du château et se rend sans résistance. En même temps que sa prise de corps, il fait venir avec lui deux de ses fidèles serviteurs : Henriet, et Poitou. Par ailleurs, Eustache Blanchet et « l’Alchimiste » Prelati sont arrêtés en ville. D’après l’abbé Bossard, autre auteur célèbre sur l’histoire de Gilles de Rais, on arrête aussi la Meffraye, dite la Pélissonne (femme qui serait la pourvoyeuse d’enfants), ainsi que deux vieilles mendiantes : Etiennette Blanchu et Perrine Martin, que la rumeur publique accusait aussi de vols d’enfants.
Etienne Blanchu et la Meffraye seraient morte en prison. Les dépositions de ces femmes ne sont pas consignées dans le procès, et on peut s’étonner qu’un grand seigneur comme Gilles s’en remettent à de telles entremetteuses, qui ressemblent plus à des sorcières qu’à des domestiques !

Gilles pense n’avoir à se reprocher que son attitude dans l’affaire Le Ferron. Il s’en serait expliqué avec Jean V, et que celui-ci à eu sans doute des paroles affectueuses et apaisantes. En tous cas, Gilles s’est laissé arrêter facilement, même s’il savait qu’il serait incarcérer pour l’affaire Le Ferron.
Arrêté le 15 septembre 1440, il est présenté à ses juges le 19 septembre, mais ce ne sera que le 8 octobre qu’il connaîtra les vraies raisons de son arrestation...

À suivre...
 
 

Dernière mise à jour : 03-05-2010 17:36

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