Resurrection
Yomigaeri
Resurrection sur Sancho does Asia : http://www.sancho-asia.com/spip.php?article784
Sur IMDB : http://www.imdb.com/title/tt0386130/
Film japonais de 2002 de Akihiko Shiota d’après le roman de Shinji Kajio.
Dans le pré-générique un enfant (Katsuo) traverse une forêt et frappe à la demeure d’une vieille femme de 86 ans. Elle le reconnaît comme son fils mais celui-ci a peur et veux s’enfuir...
Ainsi nous apprenons que cet enfant était disparu à la dernière guerre, il y a 58 ans. Et un inspecteur : Heita Kawada (joué par Tsuyoshi Kusanagi), interroge le petit garçon sans résultat. La flèche du temps en a pris un coup !
Cet inspecteur retrouve chez elle une ancienne amie : Aoi Tachibana. Il lui expose son problème. Au court de son enquête l’inspecteur est confronté à un homme qui a trouvé sa femme décédé il y a longtemps. Là encore flagrant délit de faute de la flèche du temps. Et d’autres « disparus » réapparaissent dans « l’instant », et si ce n’est pas le notre, c’est celui du film... Le plus spectaculaire étant la réapparition d’un fils qui s’était suicidé et dont ont célébrait les funérailles. Il n’a même plus de cicatrices dues à sa pendaison.
C’est là qu’il faut employer le mot du titre : Résurrection.
Si il y a résurrection, c’est qu’il y a interférence entre un plan situé en dehors de « notre réalité » et notre plan de « réalité ». Et le jeune suicidé revenu à la vie n’est pas content. Si on peut choisir sa mort et son heure, on ne peut pas choisir de naître !... En principe ce sont nos parents qui décident de cela !
Ce film me fait l’impression plutôt d’une téléfilm ou d’une drama ! tant il est lent et sans originalité dans sa mise en scène. Quelquefois cette lenteur pourrait passer à cause de la poésie dont les japonais savent enrichir leurs films, mais à d’autres moments la lenteur est pesante.
Ça semble s’accélérer un peu lorsqu’un travailleur dans la forêt découvre un cratère béant. Et évidemment, une armée de techniciens bardées de tout un tas d’appareils de mesures estiment que le cratère a créé une perturbation !... Se pourrait-il qu’un extraterrestre soit caché dedans ?
Toute la matière est « vibrations » et au niveau terrestre tout est tourbillon de « force ». Dans les espaces temps multiples visibles et invisibles, les vibrations sont différentes, car elles correspondent à des vibrations spécifiques, comparables aux ondes radio. Comme les ondes radio, ces ondes issues des mondes parallèles peuvent se mêler sans interférence, s’interpénétrer sans jamais se rencontrer. Il faut des circonstances extraordinaires pour que ces ondes deviennent visibles, audibles et palpables, bref reconnu par nos pauvres cinq sens. Le plus illusoire de notre monde est celui que nous appelons « réalité ».
Voir l’intéressant livre du Médecin anesthésiste-réanimateur Jean-Jacques Charbonnier : L’après-vie existe, C.L.C. Éditions.
Ainsi à la vision de ce film on peut s’interroger sur les raisons profondes de l’existence humaine.
Avec ces histoires de vibrations, il ne faut pas s’étonner, comme dans le film, que des personnes puissent se « déplacer » ou échanger des espaces en un instant, c’est-à-dire disparaître aux yeux d’une personne, pour réapparaître aux yeux d’une autre personne dans une distance très éloignée de la première personne. Mais dans le film c’est mal agencé, ça tombe à plat puisque le suspens amorcé ne prend pas. Les scènes avec l’enquête de l’inspecteur et de ses acolytes piétinent, tout comme les redites de ces scènes. Dans toute cette lenteur il faut un peu d’action tout de même, elle arrive sous la forme d’un repas d’anniversaire de deux des ressuscités qui s’évanouissent dans notre plan : ils s’affaissent sur le sol. Tous les ressuscités font de même : ils ne sont pas « fixes » ! Ou ne le sont plus... C’est l’appel du Royaume de Morts. Ils seraient revenus simplement pour aider les vivants. Sujet vieux comme notre monde...
Je trouve le film mal construit ou c’est l’écriture du scénario : en plus de la lenteur trop visible, l’histoire se délaye autour les retrouvailles des morts redevenues vivants avec leurs proches, pour oublier la cause de ces miracles. Il y avait là au départ un choix à faire et savoir quoi traiter et montrer. C’est ce manque d’équilibre qui me fait penser à un téléfilm plutôt qu’à un film, et la mise en scène est très pauvre, surtout statique et passe-partout, et quelques cadrages très manga, mais c’est un film japonais ! et ces variations d’angles de prise de vues ne sont pas vraiment intégrées à l’ensemble. Je ne suis pas convaincu non plus par la prestation du jeu de Tsuyoshi Kusanagi, dans son personnage d’inspecteur il a des crises de colère violentes, surprenantes et sans accord avec sa profession... Ou alors c’est voulu par le réalisateur. (Kusanagi a joué le rôle de Sa Gojo dans un Saiyuki live).
Vers la fin le film s’écarte encore plus du sujet et se plombe pour suivre un concert de la chanteuse jpop, RUI, dont un cadrage nous la montre face à un énorme micro très phallique, étonnant ! Bon, on est au pays du karaoké tout de même.
Du coup, le cratère est oublié ? Je ne sais pas ! un tremblement de Terre vient réveillé tout ça... Avec en plus des lucioles pour faire plus poétique.
Deux étoiles seulement, car le sujet traité est fort et difficile.
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Dernière mise à jour : 01-05-2008 11:05
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