Mais comme cela paraît tellement absurde, tout comme la recherche de la fabrication de la
Pierre Philosophale, alors on abandonne, ou si on commence pendant quelques années on abandonne ensuite. Non, l’essentiel est la constance énergétique indomptable, le véritable cri de gueule que lançait à ses musiciens le chef d’orchestre
Arturo Toscanini :
« Ritmo, Ritmo » ; sa magie de la battue de la mesure, car un chef d’orchestre n’est surtout pas qu’un simple batteur de mesure tel un robot. On a osé comparer Toscanini à un
dictateur de la musique ! Quand on pense qu’il avait toute la partition de ce qu’il dirigeait dans la tête ! Un exploit.
On sent qu’il lutte continuellement pour la perfection d’où ses colères légendaires contre les musiciens qui le remerciaient ensuite ; il voulait la perfection par discipline personnelle et non parce qu’il était mécontent de l’orchestre, comme le souligne Harvey Sachs dans son livre :
Toscanini. Ce n’est pas par égoïsme, mais il ne voulait pas que les musiciens se sentent fautifs. Dès le début des répétitions il déblaie le terrain aux premières répétitions ; si bien qu’aux dernières, plus de course contre la montre et de stress, mais une direction sereine, méthodique, bien rodée et encore une fois, d’une vitalité électrisante... Il savait toujours s’effacer modestement à la fin des concerts.
Toscanini stimule ses musiciens, leur fait découvrir des choses, et les œuvres vieillottes ou poussiéreuses retrouvent beauté première.
Arturo Toscanini avec son travail acharné, invraisemblable tant une électricité s’installait entre lui et ses musiciens, chef en apparence si sérieux, renvoie cette émotion que Tanis Helliwell développe dans son livre : une merveille d’amusement, de giclées dans aucune dimension puisqu’elles sont annihilées, l’espace devient Aleph, point focal, VIDE total. Simple, pour observer l’amusement de la Nature, regarder un instant la base du tronc d’un arbre, ou des branches...
Toscanini a à faire avec la Russie du Tsar :
David Sarnoff, puisque cet émigré russe débarqué aux États-Unis en 1900 à l’âge de neuf ans fonda la NBC, et dès 1929 était président de la RCA. Il faut savoir qu’à cette époque la lutte était féroce avec les puissants lobbys et syndicats, et particulièrement le syndicat des musiciens. Toscanini était aux yeux de Sarnoff une « valeur sûr » : il attirait les foules, c’était bon pour l’industrie de l’entertainment. Hélas, certains côté de l’entertainment comme la musique avec grand orchestre ne peuvent se passer du business et surement pas des Rockfeller ! qu’on retrouve naturellement partout... Tant que ces gens restent des mécènes... Dans le business, Sarnoff semble de la même trempe que Toscanini.
Prenez la peine de regarder la vidéo ci-dessous, la vie qui se dégage dans l’interprétation de Toscanini est étonnante et surtout émouvante, c’est le plus important en art. Regardez bien l’humilité du travail de Toscanini à la fin, lorsqu’il s’efface en coulisse comme gêné par l’honneur des applaudissements des spectateurs. De plus revoir cette vidéo dégage une étrange vibration de
« voyage dans le temps ». Toscanini réussissait à irradier une telle intensité, non pas à cause d’une nervosité, ou d’une exagération, mais par l’inverse : la retenue de ses gestes. Ce qui est la caractéristique de ce chef d’orchestre c’est l’énergie, la vitalité fantastique. Elle est unique dans tout le domaine des chefs d’orchestres. Toscanini dirigeait à la fin de sa vie aux États-Unis en un mélange d’anglais et surtout d’italien.
Qui dit rythme dit RÉPÉTITION = énergie, le rituel, la prière dégage une forme d’énergie ; l’apprivoisement de la Matière aussi (il se passe des choses !) Recommencer tous les jours les mêmes gestes (en Dessin, au labeur), rien ne sera jamais pareil.
Tout ça pour donner un exemple des deux côtés de la montagne, avec maintenant l’exemple de
Ramana Maharshi dans
l’Enseignement du 15 juillet 1935, où un visiteur se plain à Maharshi d’un « arrêt » dans sa méditation : il se demande qui il est, pourtant ses yeux voient ses mains, il voit son visage dans le miroir, et la question se pose à lui : « Qu’est-ce qui prend la place du miroir en moi ? »
- Maharshi : Alors, pourquoi posez-vous la question « Qui suis-je ? » Vous pourriez tout aussi bien rester tranquille. Pourquoi perdez-vous votre calme ?
- Le fait d’investiguer m’aide à me concentrer. La concentration est-elle le seule avantage ?
- Maharshi : Que pouvez-vous désirer de plus ? La concentration est fondamentale. Qu’est-ce qui vous fait sortir de votre quiétude ?
- Parce que j’en suis arraché.
- Maharshi : L’investiguation « Qui suis-je ? » a pour but de découvrir la source du ‘Je’. Lorsqu’elle est trouvée, ce que vous cherchez est dès lors accompli. [Note : c’est là le problème de la chronologie tueuse, seule compte l’INSTANT]
(L’essentiel des paroles de Ramana Maharshi [appelé aussi traditionnellement
Shri Bhagavan ou
le Bienheureux] semble être que l’on doit faire des efforts concertés et
ne pas abandonner au moindre doute avec une attitude défaitiste).
Cela amène à un nouvel exemple avec la croyance des Élémentals, ou Esprits de la Nature. Comme déjà écrit, « Ce qui est réel doit exister toujours » ; alors j’en conclu qu’en ce qui concerne les Esprits de la Nature, il n’y a pas à y croire ou non, « ils sont », tout simplement.
On peut rire du côté New-Age et de la pensée positive, mais elle a son importance (correspondance avec les rêves et l’inconscient collectif, et la conscience en dehors du cerveau de l’individu). C’est ce que s’efforce de répéter plusieurs fois Tanis Helliwell dans son joli livre :
Un été avec les Leprechauns.
« Les humains ignorent complètement que chaque pensées qu’ils pensent laisse des traces dans les éthers. Plus la pensée est forte, plus forte est la trace qu’elle laisse. Si les humains imaginaient de l’eau pure et des forêts saines et si ils appelaient des êtres élémentaires dans ces endroits pour qu’ils apportent leur aide, ils pourraient rendre la santé à la planète en un rien de temps ».
M. R.
(Photo du haut de Dominique Kubler)