Nagai Sanpo 長い散歩
Une longue marche
A long walk

 

 

Film de 2006 de Eiji Okuda sur une histoire de lui même et écrit par Sakura Momoyama.
Le film a reçu plusieurs prix.
Quatre étoiles seulement, car dès le début, le retraité qui essaye de protéger une petite fille de sa mère qui la bat, aurait dû se douter qu’inviter une mineur en une longue ballade de plusieurs jours, pouvait passer aux yeux de sa mère pour un kidnapping d’enfant passible de longues années de prison.

 

 

Difficile de traduire en mots un film ressemblant à un Haïku. Mais un plan le résume à mon avis : un vieil homme à la retraite : Matsutaro Yasuda (joué par Ken Ogata), et nouvellement installé dans un petit appartement parvient à apprivoiser une petite fille qui s’était enfuit de chez elle : Sachi Yokoyama (joué par Hana Sugiura), suite à une maltraitance de sa mère (joué par Saki Takaoka). Le vieil homme monte sur un arbre et emprunte un oisillon pour le montrer à la petite : elle surmonte son abattement, s’éveille un peu et vient caresser l’oisillon. C’est la méthode pédagogique de Célestin Freinet, mais au Japon !

 

 

Dans Nagai Sanpo, la fillette est maltraité et battue par sa mère, mais le jeune homme qui l’accompagne est souvent ivre et leur appartement est un champ de détritus. Le vieil homme se transforme à coups d’exercices physiques, et un soir, à l’appel des cris de la fillette, tel un Ninja exécutant sa mission il assomme à moitié le jeune homme pour la protéger.

 

Mais le contact du vieil homme et de la fillette, tel le contact de l’étudiant en alchimie et de sa Matière, laisse prévoir des imprévus plus ou moins graves pour l’étudiant. La petite fille a tellement été battue par sa mère qu’elle crie dès qu’on amorce le geste de la toucher. Elle est une « enfant sauvage ».

Par la suite du film, il vient s’ajouter au vieil homme et à la fillette un jeune homme de 16 ou 18 ans assez paumé : Waturu (joué par Shota Matsuda), moitié vagabond, moitié en fugue. La façon dont ils se rencontrent est très naturelle et pleine de bon sens, fluide et poétique, comme se passe beaucoup de choses dans les films japonais que j’ai pu regarder.
Dans ce film comme dans Be with you, on parle de la vie après la mort, mais ici un court moment. Hélas un trop court instant pour l’un des participants.
Mais, mais, comme le vieil homme a emmené en balade de plusieurs jours au Pays des Nuages Bleus un enfant qui ne lui appartient pas, la police est sur ses pas, et encore plus après un drame, suite à la question de vie après la mort, ou l’inverse !... Et on lance un mandat d’arrêt contre le vieil homme. La police ne sait d’ailleurs plus trop qui condamner ou arrêter : la mère indigne d’élever son enfant, ou le vieil homme ?? Cette histoire de kidnapping qui n’en est pas a dû embêter le scénariste.

Jolie la réalisation, je vois ça à de petits détails, le réalisateur fait participer le spectateur, c’est bien et pas si courant que cela. Et bon scénario belle écriture de cette sorte de path-movie émouvant, triste et terriblement atteint par la chronologie (ce qu’indique bien le titre). Jolie chanson et jolie musique sur le générique de fin.

 

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