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Ecrit par Sechy, le 13-04-2011 15:54

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Publié dans : Les News, Dernières news

Tags : Amour, Anarchie, Argent, Banques, Chaos, Communisme, Chronologie, Démocratie, Diable, Dictature, Dieu, Église, Esprit, Europe, Inquisition, Justice, Laïcité, Libéralisme, Liberté, Maffia, Monarchie, Mondialisme, Nature, Opinion, Politique, Pouvoir, Prisons, Pyramides, Religions, République, Révolution, Russie, Sagesse, Satan, Sécurité, Sexe, Silence, Supplices, Synarchie, Tao, Temps, Terreur

 
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Psychiatrie politique


Saint-Just faisait couper les têtes des « ennemis du peuple ou de la liberté »,
L’Union soviétique des socialistes envoyait ses « ennemis du peuple » en asile psychiatrique.
 
 
Devoir du citoyen soviétique : LA RESPONSABILITÉ (voir en bas de page), L’USAGER, comme en France : le citoyen soviétique doit produire des biens matériels et assurer personnellement sa subsistance (l’usager, le responsable). Ça nous donne le LIBÉRALISME, la DICTATURE DU MARCHÉ avec le toujours plus de la société de consommation produisant des inégalités abyssales. Tout se résume au FRIC et donc à l’ÉNERGIE, il n’y a qu’à voir toutes les affiches de propagande de l’ère stalinienne comportant systématiquement des cheminées d’usines, ce qui est d’ailleurs résumé par le logo de la faucille et du marteau (1).
Plus la puissance devint énorme et plus elle ne tient qu’à un cheveux et peut se détruire en un instant.
 
Du temps de Staline il était facile de cacher ou déguiser une répression massive à un vice-président américain en visite. Dans les années 1960 et 1970, la nouvelle d’une arrestation faisait le tour du monde du jour au lendemain. Développement de la télévision et de la radio, notamment de la Voix de l’Amérique.
 
 
 
En 1964, sous l’ère de Léonid Brejnev le stalinisme revient en force et armorce la période des « dissidents soviétiques », autrement appelés : « parasites », ce qui eut surement plut à Saint-Just.
À l’époque de Staline, le système répressif ressemblait à une immense partie de roulette russe : n’importe qui pouvait être arrêté pour n’importe quelle raison et à tout moment, aussi bien paysans, ouvriers, bureaucrates du Part. Sous Brejnev, le KGB continua d’arrêter des gens « pour rien », sinon pour quelque chose ou pour « crimes politiques ». On entrait dans la qualification de « dissidents » ou de « prisonniers de conscience ». Ce furent les prisonniers politiques de la nouvelle génération. Ils furent isolés des criminels, avaient droit à des tenues différentes et étaient astreints à d’autres régimes. Ils devaient être marqués comme dissidents pour le restant de leurs jours, victimes de discriminations au travail, et suscitant la méfiance de leurs parents et voisins.

En 1970 Amnesty International estima que sur un million de détenus, pas plus de 10.000 étaient des politiques. Ceux-ci furent pour la plupart incarcérés dans deux complexe concentrationnaire « politique » : En Mordovie, et à Perm (Perm-36)
Les « dissidents » apparurent après la révolution de Hongrie en octobre 1956, puis avec les « refuzniks », ces Juifs auxquels était refusée l’autorisation d’émigrer en Israël.

En 1960 le code de répression fabriqua l’article 70, sur « l’agitation et la propagande anti-soviétique» ; et l’article 72 sur la « préparation en réunion de crimes particulièrement dangereux contre l’État et la participation à des organisations anti-soviétiques ». L’article 142 porte sur les « violations de la loi de séparation de l’Église et de l’État », donc le KGB pouvait arrêter quelqu’un pour sa croyance religieuse.
L’article 190-1 est consacré à l’interdit de « propager par voie orale des mensonges délibérés discréditant le système politique et social soviétique ». On qualifiait aussi la critique du régime soviétique de « parasitisme militant ».
Même si tout le monde en savait l’imposture, le système judiciaire devait ressembler à un système judiciaire...

En 1966 les néo-staliniens triomphent et ont rendu à Staline sa réputation de « dirigeant admirable »... malgré ses défauts. Joseph Brodsky était détenu dans un camp de travail et Alexandre Soljenitsyne était interdit. Nikita Khrouchtchev avait été évincé et remplacé par Brejnev.

En février 1966 ce fut au tour de d’Andreï Siniavski et de Iouli Daniel d’être « jugés ». Tous deux écrivains de renom furent coupables en vertu de l’article 70 « d’agitation et propagande anti-soviétiques ». Siniavski écopa de 7 ans de travaux forcés ; Daniel de 5 ans. C’était la première fois qu’on jugeait quelqu’un pour la teneur réelle de son travail littéraire !

Comme déjà écrit, du temps de Staline il était facile de cacher ou déguiser une répression massive à un vice-président américain en visite. Dans les années 1960 et 1970, la nouvelle d’une arrestation faisait le tour du monde du jour au lendemain. Cela tenait au développement de la radio et de la télévision surtout.
En Union soviétique se développa une mini libéralisme : l’auto-édition (samizdat)

L’URSS a pourtant signé en 1948 à la Conférence d’Helsinki l’article 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, mais en URSS c’était du pipeau :
« Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. » 

Cet article 19 avec les articles 18 et 30 sont les pires de cette « déclaration » dite « universelle » qui n’est que générale. Nous entrions dans le dogme de l’opinion et du jugement et de l’égalité.
Donc dans les années 1970 l’URSS n’en avait rien à foutre de cette Déclaration puisque dans les camps de Mordovie régnait la même loi que du temps du Goulag :
Faim généralisée sinon la famine. Norme alimentaire de 2400 calories : 700 grammes de pain, une livre de légumes généralement pourris, 80 grammes de morue généralement avariée, 50 grammes de viande. Les chiens de garde avait droit à une livre de viande... En six ans de détention, un dissident a mangé deux fois du pain et du beurre, les deux fois où il a reçu de la visite. Il a mangé deux concombre : un en 1964, un autre en 1966. En six il n’a pas mangé une seule fois une tomate ou une pomme. Tout cela était interdit.
Voilà le socialisme soviétique !

Il semble que par rapport au Goulag, l’homosexualité s’était développé dans les camps sous Brejnev :
Culture violente du viol homosexuel et de la domination (actif-passif) déjà flagrante dans les prisons pour jeunes. Des règles non écrites séparaient désormais les détenus en deux groupes : les actifs et les passifs (les mâles et les femelles). Bien-sûr tout le monde méprisait et se moquait des passifs, et les actifs ou mâles, se vantaient de leur virilité et de leurs « conquêtes », non seulement entre-eux, mais aussi devant l’administration. « Si vous perdiez aux cartes, vous pouviez être contraint de faire la femme ». Dans les camps de femmes, le lesbianisme était également répandu, et parfois non moins violent.

A nouveau il exista à cette époque de l’automutilation :

Avaler des clous, du barbelé, un thermomètre, une écuelle en aluminium (réduite en morceaux), un jeu d’échecs, du verre pilé, des aiguilles, une cuillère, un couteau, n’importe quoi. S’introduire une « ancre » dans l’urètre ; se coudre les lèvres et les paupières avec du fil, même métallique ; se clouer les partie génitales aux planches de la couchette ; s’inciser la peau des bras et des jambes et s’en dépouiller comme d’un bas ; prélever sur soi des tranches de chair (au ventre et au jarret) et les faire rôtir et les manger ; s’ouvrir les veines, recueillir le sang dans une écuelle, y émietter du pain et consommer cette soupe ; s’emmailloter de papier et y mettre le feu ; se trancher les doigts, le nez, les oreilles, la verge...
Les condamnés agissaient sans raison particulière ou juste pour se faire mettre à l’hôpital et voir ce qu’ils pouvaient en tirer.
Quand aux grèves de la faim, on vous nourrissait de force : attaché avec des menottes on vous enfonçait une sonde dans l’estomac et on vous gavait comme le foie gras des oies du tripier pour les fêtes de Noël.


Les détenus et le cachot
On pouvait prolonger indéfiniment le séjour dans le cachot. Techniquement on ne pouvait y envoyer les détenus que par périodes de quinze jours, mais les autorités contournaient cette disposition en las faisant sortit un jour avant de les y replacer, ce qui était encore plus cruel. Ainsi certains dissidents firent 48 jours de cachot. Au camp de Perm-36, un détenu y croupit près de deux mois avant d’être hospitalisé.
Les autorités voulaient casser les détenus, ainsi on les privaient du droit de recevoir la visite de parents. Quand ils craquaient, les détenus confessaient leur « activité dissidente criminelle », afin de mieux dissuader les jeunes de s’engager sur la même voie dangereuse que la leur.
 
 

1967, départ de l’ère des hôpitaux psychiatriques (psikhouchka) pour les dissidents en URSS

Facile pour le KGB de faire passer pour fous des dissidents, comme ceux qui ne sont pas d’accord avec le gouvernement de leur pays, en les faisant enfermer dans des asiles. De ce fait, ces dissidents n’en étaient plus mais devenaient de simples « malades mentaux » que personne ne pourrait prendre au sérieux.
Les plus chanceux se trouvaient dans des hôpitaux psychiatriques ordinaires, où l’hygiène n’était pas respectée et où se trouvaient un surpeuplement d’ivrognes et de sadiques. Mais ces hôpitaux concernaient les civils, dont moins de secret ! les patients pouvaient écrire des lettres et recevoir des visiteurs.
Par contre, l’hôpital spécial d’Oryol, dans les années 1970, ressemblait à une prison : barbelés, miradors et chiens de garde.
Dans les deux cas il s’agissait d’obtenir des dissidents une rétractation. Les « patients » qui acceptaient de renoncer à leurs convictions politiques, qui admettaient que la « maladie mentale » les avait conduits à critiquer le système soviétique, pouvaient être déclarés sains et libérés...
Mais ceux qui s’obstinaient étaient des malades à qui l’on pouvait administrer un « traitement ». Ainsi on injectait dans le corps des pauvres bougres des substances abandonnées en Occident depuis les années 1930, qui faisaient monter la température au-dessus de 40°, causant ainsi douleurs et gêne. Les « médecins » prescrivaient aussi des tranquillisants qui provoquaient des raideurs, des ralentissements, des tics et des mouvements involontaires, qui provoquaient bien-sûr de l’apathie.

On injectait aussi de l’insuline, provoquant un choc hypoglycémique chez les non-diabétiques. Une autre torture consistait à enrouler le dissident dans des draps mouillés serrés autour du corps ; ainsi lorsque le tissus séchait, le pauvre bougre arrivait à peine à respirer et tout son corps devenait douloureux.
Une autre torture consistait à effectuer une « ponction lombaire pour rien » (enfoncer une aiguille dans la colonne vertébrale). Après la torture, le patient était allongé sur le côté, où il restait durant des jours le dos barbouillé de teinture d’iode.

En 1977, au moins 365 personnes avaient subit un traitement pour la folie au sens politique du terme, mais il devait y en avoir des centaines d’autres.
Ces horreurs parviennent facilement en Occident, notamment dans Paris-Match, et cela a inspiré le célèbre film : Vol au-dessus d’un nid de coucou.

Invention des maladies :
- La Schizophrénie larvée : maladie qui ne marque pas l’intellect ni le comportement extérieur, mais peut englober toute forme de comportement jugé asocial ou anormal (sic). Dans cette invention de maladie il entre l’idée « d’illusions paranoïdes de réformer la société ». Bien-sûr on y met la « scission de la personnalité ».

- La complexion paranoïde : dans cette « maladie » sont regroupés : les idées de lutte pour la vérité et la justice : « Le trait caractéristique des idées surévaluées, c’est la conviction d’être dans son bon droit, l’obsession de défendre les droits « bafoués », l’importance que revêtent les états d’âme pour la personnalité du malade. Ils utilisent les audiences judiciaires comme une tribune pour leur discours et leurs appels ».

- Pour le KGB il y a la « maladie de fonder des nouveaux partis », des organisations élaborant et distribuant des projets de lois et de programmes. Donc ces dissidents étaient des « dangers pour la société ».

Donc avec ce genre de convention, tous les dissidents sont fous !

« Westheimer a analysé le contenu de programmes scolaires visant à enseigner la citoyenneté démocratique. Il a trouvé que selon leur but, ces programmes se rangent globalement selon trois profils de citoyens qu’ils cherchent à promouvoir :

- Le citoyen personnellement responsable : il agit de manière responsable envers sa communauté. Il travaille, paie ses impôts, obéit aux lois, et à l’occasion fait des dons à la banque alimentaire de sa ville. Il pense que « pour régler les problèmes sociaux et améliorer la société, on doit être honnête, responsable, et obéir aux lois ».
- Le citoyen actif pense que « pour régler les problèmes sociaux et améliorer la société, les citoyens se doivent de participer activement et occuper des positions de leader dans les systèmes établis et les structures communautaires. Ce type de citoyen s’implique directement, par exemple en faisant du bénévolat à la banque alimentaire de sa ville.
- Le citoyen activiste : selon lui, « pour régler les problèmes sociaux et améliorer la société, les citoyens doivent remettre en question et changer les systèmes et structures, si ces derniers ne font que reproduire l’injustice sociale ». C’est pour cette raison que dans sa réflexion l’activiste explorera par exemple pourquoi dans notre société certains ne mangent pas à leur faim - et il tentera d’agir pour résoudre les causes premières.
De ces trois modèles de citoyen, seul l’activiste « pense autrement ». Seul ce troisième niveau serait inconcevable dans une dictature (pour reprendre la remarque de Westheimer). Seul ce niveau différencie un pays démocratique d’un pays totalitaire ».
Effectivement, le citoyen soviétique rêvé par la troïka Lénine Trotsky et Staline se trouve dans les deux premières catégories de Westheimer. Pour Saint-Just et le socialisme modèle marxisme, « l’ennemi du peuple » est la troisième catégorie. Et a voir le nombre de fois où le gouvernement français actuel prononce et écrit le mot RESPONSABLE, nous sommes bien entré en douceur mais inéluctablement dans un totalitarisme ; il vient même de s’y ajouter une « loi sur le voile intégrale » façon stalinisme, ni plus ni moins !


Sous le règne de Youri Andropov la répression se fit plus dure

Qui était soupçonné de sympathie pour les mouvements des droits de l’homme, des mouvements religieux ou nationalistes s’exposait à tout perdre : les suspects et leurs conjoints pouvaient être privés de leur travail, mais aussi de leur statut et de leurs qualifications professionnels. Leurs enfants pouvaient se voir refuser l’accès à l’université. Leurs lignes téléphoniques pouvaient être coupées. Leurs permis de résidence révoqués, leurs déplacements restreints.
Mais le refus absolu de tolérer la moindre dissidence n’allait pas durer, lorsque Andropov mourut en 1984, cette politique mourut avec lui.
Il fallut attendre l’ère de Gorbatchev, qui pourtant était un socialiste bon teint à la soviétique, et qui ne voulait pas remettre en cause les principes élémentaires du marxisme soviétique ni l’œuvre de Lénine.
Même au début de l’ère Gorbatchev, en 1986, Amnesty International dénombrait 600 prisonniers politiques ou de conscience encore internés dans les camps soviétiques et soupçonnait qu’ils étaient beaucoup plus nombreux.

Fin 1986 Gorbatchev accorda sa grâce à tous les prisonniers politiques soviétiques. Cela c’est passé dans un silence étrange : rares sont les auteurs de livres sur l’ère Gorbatchev et Eltsine à avoir fait état des derniers jours des camps de concentration. Il fallait aller de l’avant dans toutes sortes de réformes, notamment économique...
Les camps politiques de Perm fermèrent, pour de bon, en février 1992 lorsque l’URSS avait cessé d’exister. Et c’est à cause de l’accident nucléaire de Tchernobyl en Ukraine en avril 1986 que Gorbatchev se montra disposé à de véritables changements... Il sortit la « Glasnost » (ouverture).    


(Référence au livre : Goulag, de Anne Applebaum)
 
 
 
Note.
1. Faucille, symbole lunaire illustrant la bipolarité de la mort et de la vie ou la moisson. Moisson qui ne s'obtient qu'en tranchant la tige qui relie, comme un cordon ombilical, le grain à la terre nourricière. La moisson c'est le grain condamné à mort, issu du choix originel entre l'horticulture et l'agriculture, qui hélas fut choisit pour la perte de l'homme... La faux représente la mort.
Le marteau symbolise l'usine, l'usinage du métal et celui des clous ; symbole du travail industriel qui se développa au 19è siècle, en plein marxisme et philosophisme socialo-machin à la Bakounine.
 
 

Dernière mise à jour : 13-04-2011 20:37

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