Nobuta wo Produce 野ブタ。をプロデュース
Makeover
http://wiki.d-addicts.com/Nobuta_wo_Produce
Site de Nobuta
http://www.ntv.co.jp/nobuta/
Drama de 10 épisodes diffusé au Japon sur NTV en 2005, et sur un scénario de Kizara Izumi. Ce drama a obtenu plusieurs prix. Thème : « Change et tu changeras le monde », c’est donc l’histoire d’une seconde naissance. Il n’y a pas d’âge pour avoir plusieurs naissances.
Et bien ça promet : une brillante musique assez lyrique accompagne l’image bien fluide et rythmé, de jolies enchaînements de mouvements dans les plans...
Un jeune homme maigre, enfin gros comme un haricot, ou mince comme une nouille ramen, veut absolument toucher un saule pleureur qui se situe derrière un chantier et qu’il doit traverser, poursuivit par des ouvriers. S’il ne fait pas ce rite il ne peut aller à l’école. Ce jeune homme se rendant à son lycée est Kiritani Shuji (joué par Kamenashi Kazuya). Il a une démarche un peu chaloupé et se faufile partout comme la nouille ramen. Un jour le saule pleureur a disparu...
Vraiment un bon rythme dans ce drama, ça tient de la réalisation mais aussi du dynamisme de Kamenashi Kazuya, il a d’ailleurs obtenu le prix du meilleur acteur pour Nobuta wo Produce. Il est tout en ondulation ici, et amusant avec son petit air boudeur et sa démarche.
Encore une variation de school-drama, mais speedé un peu comme la fête au château de la Colinière, dans le film la Règle du Jeu de Jean Renoir.
Shuji est-il victime d’hallucinations ? Derrière le saule pleureur disparu, il avait vu une jeune fille à moitié en haillon, et il l’a retrouve nouvelle élève dans sa classe de lycée... C’est Kotani Nobuko (joué par Horikita Maki). Elle baisse la tête, comme honteuse et idiote, elle a un comportement vraiment étrange. Çe qui n’aurait pas manqué d’intéresser un béhavioriste bien matérialiste ! et assez suspect, il n’y a qu’à voir ce qu’on a demandé à quelques béhavioristes au Camp de Guantanamo : à bon vous n’aimez pas l’eau ! alors on va vous plonger dans une baignoire et vous nous révélerez votre appartenance à Al-Qaida... A chacun sa torture. (Dernier exemple pris du livre de Noami Klein La stratégie du choc)
Car la suite devient intéressante : une élève cède sa place pour admettre Nobuko, celle-ci, probablement par instinct et d’un geste léger de la main essuie le pupitre de bois, ce que remarque l’élève qui se sent agressé par ce geste, comme si elle était sale... Et ça continu : les élèves se passent un petit papier où on décrit la nouvelle : elle est sale ! bizarre, elle fait peur ! elle sent mauvais ! Et ça les fait rire...
La méchanceté et la bêtise humaine règne sur le monde : On fit éclater brusquement près de son oreille des sacs en papier ; elle en eut des crises nerveuses de plus en plus graves que ces demoiselles contemplaient en secret. (D’après Jean GIONO, le Moulin de Pologne, page 75). C’est exactement pareil dans Nobuta wo Produce : Nobuka mange sur son pupitre et des filles l’agresse en renversant son plat de riz au sol.
Une autre bêtise humaine, même si elle n’a pas de rapport avec ce drama : la guerre sainte ! Comment une guerre peut-elle être Sainte ??? L’association des deux mots est injurieux. Dans le même ordre d’idée : les ennemis de la religion ! mais laquelle ? et pourquoi ?...
Cette méchanceté, ce délit de sale gueule, mènent à la violation des droits de l’homme et à toutes les exactions possibles comme la torture...
Circulez y a rien à voir...
Shuji a l’air d’avoir bon cœur, il aide Nobuko à jeter le plat de riz dans un conteneur au dehors. Il y a une scène un peu outré ou croquignolesque mais enfin ça donne du rythme, notamment quand Shuji regarde la liste des passagers d’un avion qui s’est crashé, il y avait sa mère dedans... Au Nigéria !...
Oui, Shuji a bon cœur, il « sauve » Nobuko d’une « noyade » au jet d’arrosage de la méchanceté de quelques lycéennes (des grosses connes, ou des mauvaises filles, comme c’est écrit en japonais sur une affiche) dans les toilettes des filles. Shuji et son copain Kusano Akira (joué par Yamashita Tomohisa - Yamapi) lui conseillent de changer d’attitude et d’essayer de s’intégrer. Kusano Akira aime rire, se chamailler et tripoter Shuji, ce qu’il lui reproche, mais ils ont l’air de bien s’entendre tout de même. A eux d’eux, ils semblent se prendre de compassion pour Nobuko. Kusano Akira dit que Shuji est son ami, mais celui-ci pour l’instant dit que non ; la seule chose qui intéresse Shuji : être le mec le plus populaire du lycée et « y passer du bon temps ». Il désire aussi que Nobuta soit la fille la plus populaire du lycée. Avec Kusano Akira, ils devront « produire » comme ils disent la popularité de Nobuko, mais en secret, personne ne doit savoir. Ces circonstances vont faire de eux trois de véritables amis.
Yamapi là-dedans il a un peu les yeux du type de la Death Note デスノート Eru Roraito, l’enquêteur qui mange des sucreries.
Nobuko a des problèmes familiales : sa mère s’est remarié et elle a eu un « nouveau » père. Kamenashi Kazuya est décidément amusant, kawaï et bout-en-train.
Alors... et bien Shuji et son copain Akira vont faire de Nobuko la fille « la plus populaire du lycée » ; faire quelque chose que personne n’a jamais fait. C’est bien ça la poésie et le lyrisme de la jeunesse ; mais on peut aussi le retrouver à tous les âges.
Alors... est-il possible de changer le monde, même si on est un tout petit étudiant dans une immense ville ? Et bien oui ! « Change et tu changeras le monde ». Shuji va faire un monde dans lequel Nobuko pourra vivre, et il pense toujours à son saule. Et extraordinaire, en vélo un matin sur le bord de l’eau, il aperçoit bien arrimé sur un bateau... son saule. Le saule est le lien, le symbole important qui relie Nobuko et Shuji. Être aimé des autres, lance Shuji dans le second épisode, tâche difficile, et on ne peut pas plaire à tout le monde. Mais Shuji et Akira vont se charger de relooker Nobuko. Sûr qu’avec des vêtements à plusieurs milliers de yens sur le dos, grâce à l’argent du papa d’Akira, Nobuko amorce sa popularité, car elles a aussi obtenu l’autorisation de porter ses propres vêtements à la place du traditionnel uniforme de lycée, autorisation donnée car sa veste d’uniforme avait été barbouillé d’une injure dont la peinture était indélébile.
Mais quelques temps après il y à un retournement de situation, seulement je ne vais pas vous raconter toute l’histoire. Il est vrai aussi que personne n’a confiance en soi et que tout le monde a peur, comme le dit Shuji. En faite, il n’existe qu’une peur, celle de ce que l’autre va faire, dire, et penser... La peur ou non de la mort, c’est autre chose...
Amusant, il y a aussi une main de singe séché qui sert à la magie : jeter un sort ou faire des vœux de bonheur. Les uns et les autres s’en servent à leur manière...
Un très beau et fort drama, émouvant, lyrique, drôle, triste, qui mérite qu’on le regarde en entier. Quatre étoiles, et la réalisation est très bonne ; quant à la qualité de jeu de Kamenashi Kazuya et de Yamapi très enjoué là-dedans, elle se fonde bien dans l’histoire. Le rythme du mouvement dans les plans et de la succession de ces plans est bien agréable car fluide. Ça vaut le coup aussi de regarder le générique de fin : charmant, avec son animation de personnage de petits cochons E.T. bien kawaï. Bravo bravo bravo ! une grande réussite !
Michel Roudakoff
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Dernière mise à jour : 10-09-2008 01:54
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