Michel Vieuchange

Courte page hommage sur Michel Vieuchange.

Smara, la « nouvelle Atlantide » ou l’Anima (1) de Michel.
Michel Vieuchange, le Perceval en quête du but qui s’estompa (le sans but).

 

 

Deuxième partie : Michel Vieuchange l’Alchimiste.
Troisième partie : Michel Vieuchange - Voyage-Action.

Le voyage initiatique de Michel Vieuchange vers Smara symbolise la transformation : le passage dangereux du gué ou la Chrysalide devenant Papillon. Le voyage initiatique se lit sur l’extraordinaire photo de Michel avec une expression pure et vaillante, volontaire. Michel Vieuchange, un nom étonnant mariant le mot « vieu » et « change » (un nom prédestiné), déguisé en vêtement féminin alla chercher dans le désert la ville mystérieuse de Smara. Il la trouva après 1400 km à pieds et d’interminables privations, dangers et souffrances, mais mourut sur le chemin du retour.

 

Michel Vieuchange risque sa vie pour trouver la ville de ses rêves : SE TROUVER SOI-MÊME, CONNAÎTRE TOI MÊME PAR TOI MÊME. Ce voyage intérieur se projette sur une lumière très particulière, sur Smara et le voyage héroïque de Michel, qui rappel aussi le film de Gus Van Sant : Gerry, et qui dans les deux cas se termine par la mort.
La ville de Smara peut être le symbole de l’âme de Michel, la « ville » ou modèle d’image acquise inconsciemment dans l’enfance et reflétant la Mère. Symboliquement la ville c’est la Mère. Il se cache sous des vêtements féminins, dans la « robe de l’Anima », et le fruit intérieur de son voyage qui lui coûta la vie était une piété profonde pour une transformation brutale. Smara est aussi le nom hindou d’un Dieu de l’amour (réf. Ania Teillard).

Michel Vieuchange s’inscrit dans une démarche similaire à celle, par exemple, d’Alexandre le Grand (sens de l’âme, et pas de l’homme !). Car autant chez Alexandre que chez Michel est la démesure et le mystère : dans les deux cas nous avons la folie de l’action comme un renversement de la prière, alors que les conquêtes du savant moderne lié par le mercantilisme sont froidement calculées et restent misérablement humaines dans leurs excès : la démesure mesurée comme l’est le LHC de Genève, et la « raison » qui veut tout mesurer… et contrôler, tel Big Brother…

Rappel : Michel Vieuchange est né dans une famille bourgeoise de Nevers, alors il est des êtres qui réalisent leur chemin en une courte durée (Voir Rimbaud), peut-être aussi parce que matériellement leur départ dans la vie était facilité. De plus, comme le répète souvent Ramana Maharshi dans ses entretiens, il n’y a pas de « but à atteindre » dans le vie ; d’ailleurs, une fois l’éventuel but à atteindre, le merveilleux s’estompe : Michel Vieuchange une fois à Smara (à la Toussaint 1930, tout un symbole !), même pas une ville mais un simple monument : une Zawiya (Zaouïa), ne pénétrera même pas dans celle-ci, il reste seulement trois heures le temps de prendre des photos et de faire quelques croquis, mais mourra un mois plus tard de dysenterie et d’épuisement à Agadir dans l’hôpital militaire. Pourtant, Michel n’aura que ce mot en tête : ATTEINDRE, du A privatif et Teindre : ne pas Teindre, ne pas colorer, car qui arrive à son but s’aperçoit de ses fausses cristallisations sur ce but ! On n’atteint vraiment que ce que l’on ne cherche pas à prendre (du A privatif et prendre : ne pas prendre) et c’est cela que voulait réaliser Michel Vieuchange : ne pas Teindre, ne pas Prendre. C’est aussi pour cela que la super Carotte des religions du salut « la fin des temps » est LE danger suprême !

Se rappeler aussi que la France de l’après première guerre mondiale était très bourgeoise, ce qui amena une effervescence dans tous les arts (les années folles et croissance économique jusqu’en 1929), et aussi en engagement politique : vers le fascisme, ou le socialisme tant l’URSS jetait du eyes candy de propagande en forme de « liberté ». Le colonialisme avait aussi le vent en poupe (voyez les Josephine Baker, Banania, expositions coloniales & Cie… sur le modèle de l’impérialisme anglo-saxon).
Bref, indubitablement la mystique de Vieuchange transparait sur la photo ci-dessus. De toute façon, agonisant il paraît qu’il voulait mourir catholique.
Enfin, cette première moitié du 20è siècle voit une nouvelle floraison de l’Alchimie, après celles des débuts et fin du 19è siècle, avec les Fulcanelli & Cie., et qui allait se prolonger jusqu’à nos jours…

Note.
1. Anima ou Lune noire chez l’Homme. Le contraire est l’Animus ou Soleil noir chez la Femme.