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On peut diviser sans fin un corps indifférencié Suggérer par mail
 

Ecrit par Sechy, le 16-10-2021 20:19

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Publié dans : Les News, Dernières news

Tags : Aiguille, Argent, Artifictiche, Banque, Commerce, Convention, Croyance, Diable, Dragon, Égrégore, Enfer, État, Feu, Guerre, Images, Jardin, Marchandise, Nostalgie, Paradis, Peur, Pointe, Pouvoir, Racailles, Raison, République, Rêve, Serpent, Silence, Social, Spirale, Transhumanisme, Vie, Vierge

 
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On peut diviser sans fin un corps indifférencié
l’uniformité ou l’indistinction ne connaît pas
de limites : la fausse spécialisation comme celle
de 1789 où les citoyenisés sont tous devenus le roi
ne connaît effectivement aucune limite : la prochaine
« poupée Barbie » n’aura ni garçon ni fille.
Il n’y a plus de « Monsieur », il n’y a plus
de « Madame » mais « Tout le monde » : on peut ainsi
diviser sans fin ce nouveau corps indifférencié pour
le faire coller au fétichisme de la marchandise et
des consommateurs-opinions.
 
DISTINGUONS !
Mais ne distinguons pas l’État, son lien nécessaire avec la finance du crime organisé et de la fabrication d’armes : racailles du haut (de l’Élysée à Matignon jusqu’à Beauvau) = racailles du bas (des banlieues).


INDISTINCTEMENT ou ÉGALITARISME : sans distinction, sans faire de différence, donc « ni madame ni monsieur », singerie du bouddhisme par le non-corps et de la non-dualité mâle-femelle, et du genre droit de l’homme (article 1 de 1789) : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits » (ils n’ont plus que des droits et aucun devoir…, ça faisait trop Ancien Régime).

Ainsi, un individu peut opinioner : « Je ne suis pas un homme, je ne suis pas une femme, je suis un(e) autre chose », ce qu’il(elle) veut dire : « Je fais la partie du régime capitaliste et républicain qui permet le fétichisme de la marchandise » et du consommateur, soit RAYONNER dans le spectacle de l’égalitarisme et de l’échangisme de la marchandise redistribuée. Ce genre d’individu n’a fait qu’amplifier son ego, son corps devenu une singerie du neti neti (ni ceci ni cela en sanskrit, méthode d’élimination exhaustive de l’illusion) : « Maintenant, vous identifiez à tort le Soi avec le corps, les sens, etc. Puis vous procédez à leur rejet et cela est neti. Mais vous ne pouvez le faire qu’en vous attachant fermement à ce qui ne peut être rejeté. Et cela est iti [ainsité, veut dire ici le Soi] seul ». (Ramana Maharshi, entretien 366 du 20-2-1937).

L’UNIFORMITÉ OU INDISTINCTION SONT LES VALEURS DU CAPITALISME PUISQUE DANS UN CORPS INDIFFÉRENCIÉ ON PEUT LE DIVISER SANS FIN. Ainsi les choses deviennent des êtres, et les êtres sont devenus des objets : FÉTICHE = LE FAUX, LA COPIE multipliable à l’infini ; soit le règne de l’opinion arrivé à sa maturation et prenant le masque de l’universel en renversant les rôles : « Ce sont les accidents (le corporel) qui engendrent les Essences (le Tout), tout est donc inversé, comme l’envers d’un cuivre repoussé.
L’UNIFORMITÉ OU INDISTINCTION FAIT QUE CETTE CIVILISATION EST DEVENU UNE IMMENSE MACHINE OÙ, COMME DANS TOUTE MÉCANIQUE, CHAQUE ENGRENAGE EST CONDAMNÉ À UNE PASSIVITÉ ABSOLUE, OU À UNE CHOSIFICATION ABSOLUE (sauf pour le moteur principal), OU À UNE ORIGINALITÉ DESTRUCTRICE (l’engrenage saute à l’extérieur).

Diviser sans fin un corps indifférencié : l’humain ne doit alors plus distinguer, ni situer, ni éclaircir quoi que ce soit ! À partir du moment où dans une communauté on ne peut distinguer quoi que ce soit, où tout est devenu opaque parce que le capitalisme est devenu Dieu, pour déplacer cet humain sur l’unique terrain de la marchandise de son « vivre ensemble », cet humaine est dans l’obligation d’adhérer au SANS LIMITES de l’uniformité marchande, quasiment une « immortalité » chère au transhumanisme.

Dans l’uniformité du capital, comme il n’y a pas de limite, il ne cesse de se reproduire, c’est pourquoi il va instituer la dictature de l’égalitarisme : tout égaliser, réduire le corps social à une figure géométrique plane (la France du 29 septembre 1789 divisée en petits carrés). Résultat : à la complexité organique de la Nature, à la complexité vivante, féconde, manifestation de l’Unité, on a substitué une « amélioration » mécanique, artificielle et parasite. Uniformité ou indistinction : fonctionnarisme du consommateur et machinisme de l’égalitarisme qui se tue lui-même en se défendant contre lui-même !

Le zombifié, le citoyenisé ne peut plus rien distinguer dans cette civilisation de l’uniformité, de la normalisation : il est donc dans l’incapacité de comprendre les Anciens qui tentèrent déjà de se libérer du capitalisme. Aussi le citoyenisé consommateur n’aura la possibilité de s’interroger que sur le social à la mode et son « vivre ensemble », dont l’homosexualité, l’immigrationisme, le féminisme, l’écologie du capitalisme vert, donc tout ce qui ne dérange pas le capital ; alors que tout ce qui concerne la marchandise doit être transparent (sans l’incertitude ennemi de la finance), marchandise codifiable, numérisable, distinguable et valorisé, en tant que conscience artificielle et mondialisée.
Par contre, toute la connaissance ancestrale, traditionnelle, qui renvoie à la spiritualité des Anciens, doit disparaître, comme la tabula rasa ou « Grande Réinitialisation » le rêve ; et la laïcité, surtout à la française sous religion judéo-maçonnique spéculative va les y aider.

Pour se délivrer de toute cette merde sociale, l’Être dans un premier temps est condamné à se délivrer de toutes ses tendances (vasana) et de toutes ses attaches, ET QUE SES PUISSANCES SONT DANS LES TÉNÈBRES, LE SAINT CHAOS, CE QUI FAIT LE PLUS PEUR AU RÉGIME ET À SES FINANCIERS, alors l’Être est affranchi de toutes les imperfections qui étaient en court-circuit dans son mental, « comme de sa chair et de tout le créé ». Alors l’Être peut dire à bon droit qu’il marche dans les ténèbres et en sûreté (pour réf. à Jean de la Croix et La nuit obscure).
« Car enfin, bien que ténébreuse, c’est de l’eau, et voilà pourquoi elle rafraîchit et fortifie l’âme dans ce qui lui convient le mieux [l’investigation par le « Qui suis-je ? »], quoique ce soit dans les ténèbres et les angoisses ». (Jean de la Croix).
« Ici, en effet, toutes les forces de l’âme, toutes ses tendances et toutes ses puissances, étant dégagées de toutes les choses créées, concentrent uniquement au service de Dieu leur effort et leur activité. De la sorte l’âme sort d’elle-même et de toutes les créatures pour arriver à la douce et savoureuse union d’amour de Dieu, DANS LES TÉNÈBRES ET EN SÛRETÉ ». (Jean de la Croix).

L’indistinction est le moteur du capitalisme destiné À PROTÉGER la croyance à la possession et au ‘moi’.

Car TOUT ÉTANT DANS LE MENTAL, comment peut-on se trouver en possession de quelque chose ? C’est-à-dire en possession de quelque réalité de quoi que ce soit ? Car dans le Seul Réel, on ne peut concevoir aucune réalité et donc on ne peut POSSÉDER AUCUNE RÉALITÉ. En conséquence, on ne peut parler que d’Éveil insurpassable authentique et parfait (pour réf. au Soûtra du diamant 22).

Or dans l’uniformité imposé par le capitalisme, seule la croyance ou possession du ‘moi’ fonctionne ; et ce sera la cas de la LAÏCITÉ : USINE DE LA CROYANCE À L’EGO DE LA CRÉDIT-CRÉDO-CRÉANCE-CROYANCE. LA LAÏCITÉ NE POUVAIT QUE NAITRE EN OCCIDENT (pas en Orient).
Posséder c’est se faire posséder. On devient prisonnier par ce qu’on possède. Mieux vaut venir de nulle part et aller nulle part que d’aller « quelque part » comme le font un maximum de Terriens zombifiés, robotisés par la marchandise fétiche !

L’indistinction par le régime capitaliste et républicain singe le sans caractéristique de l’Éveillé, du Réalisé, du Bienheureux, pour FAIRE CROIRE au projet du « Vous ne posséderez rien et vous serez heureux », augmentation de l’être et du non-être devenant une monstrueuse caricature. Alors que Être et non-Être sont égaux : LE FLÉAU :
« Comment les choses sont-elles ou bien ne sont-elles pas ?
Comment s’accomplit l’égalité ?
Quand le mental ne réalise pas la nature des choses,
C’est le désordre au dedans comme au dehors.

Dès qu’il la réalise, c’est l’égalité :
Le désordre peut alors prendre fin.
(Lankâvatâra, L’impermanence 14)


Évidemment que l’égalitarisme actuel n’est que CHAOS HUMAIN, car chez eux tout est dans les objets et les « valeurs » (marchandes, pécunières)…
Tout étant dans le mental, tout est donc conscience, y compris les objets que l’on CROIT à l’extérieur. Or il ne peut pas y avoir de conscience sans objet… Si bien qu’il doit y avoir une Conscience infinie au-dessus : le Centre qui est nulle part, sans lequel il n’y aurait pas de Circonférences partout.

L’indistinction est le moteur du capitalisme ET DE L’ÉDUCATION : qui dit éducation dit DRESSAGE, FABRICATION, COULAGE DANS UNE MATRICE. Et cette séparation nette et brutale entre fabricants (quelques-uns et à limite un seul), et les fabriqués (les milliards de Terriens) n’a jamais été aussi nette que depuis l’après 1945. Or les fabricants d’âmes ignorent que sans le CENTRE QUI EST NULLE PART, IL N’Y AURAIT RIEN.

Logos copyright Grèce antique et pas de Logos en Inde.
Possible origine du transhumanisme anglo-américain en Grèce

L’Occident : modifier. L’Inde : conserver
« Autre différence : notre raison considère un monde dont elle tente de mettre au jour les mécanismes, les « secrets », les lois ; elle tente de lever le voile des apparences afin d’éclairer le fond des choses. Certes, ce fond peut sembler introuvable, mais la possibilité de connaître le monde, au moins partiellement, au moins de façon localisée, demeure l’une des prérogatives du logos [raison et parole]. La pensée ici pose la possibilité d’approfondir, mais aussi de changer, de modifier, de réorganiser le monde afin qu’il soit meilleur. Elle pose en cela une distance entre la théorie idéale et le concret à perfectionner. Rien de tel dans la tradition indienne.
Il n’est pas question de modifier le monde, de le transformer puisqu’il est précisément question de conserver l’ordre existant. C’est l’une des raisons, on le verra, de l’absence de philosophie politique classique en Inde. À l’idée d’un progrès dans la connaissance rationnelle fait face l’idée d’un monde qui est déjà ordonné. À l’idée d’agir pour transformer fait face l’idée d’accepter l’ordre cosmique.

La pensée occidentale conserve, au moins en principe, l’idée d’être perpétuellement aux aguets des apparences, des illusions et des progrès ; comme déjà écrit, la laïcité ne pouvait naître qu’en Occident.
La pensée occidentale est, fondamentalement, habitée par le doute, seule pour elle compte la fameuse « raison », pas de place pour les miracles. La rationalité indienne s’évanouit dans la Délivrance du sage, dans la Réalisation qui est fusion avec l’Absolu [la Réalisation du Soi]. Alors, ici en Orient, la certitude s’impose dans le silence total du logos qui s’abolit dans l’intuition spirituelle. Le doute n’existe plus.
Autrement dit l’une garde le doute, le questionnement toujours présent, l’incertitude d’une pensée toujours en chemin afin de rendre effectif un idéal, c’est l’opinion qui divise toujours plus ; ici le monde est toujours à repenser à coups de « raison ». Pour l’autre, le monde n’est plus à penser quand l’homme est délivré depuis le sans commencement ni fin. Et en autres les principes brahmaniques sont acceptés. Pas de doute, sauf le principal : « Qui suis-je ? ».

En Grèce ancienne, l’homme cherche à construire la société, à définir le politique, et de construire la fameuse égalité. En Inde l’homme ne réorganise pas : il conserve l’originel, il maintient un ordre sacré qui le dépasse, d’où l’inutilité d’une « philosophie politique ». En Grèce ancienne, l’homme prend en charge son destin. En Inde, « l’émancipation n’est pas faite » au sens de révoltes paysannes françaises, expriment certains spécialistes de l’Inde comme François Chenet, mais avec réserve tant la différence de pensée ne lui semble pas importante [dans le doc cité en lien plus bas), dans Inde l’homme est lié au Dharma (Connaissance, Conscience infinie, et finalement dépassant le Logos grec et du Verbe des Chrétiens).

Bref, la philosophie occidentale est essentiellement dépendante du mental : l’opinion, le politisme, le sociale, le philosophisme, et cherche à devenir « autonome », à se couper de sa source ; aussi le transhumanisme ne peut effectivement provenir que des Occidentaux, le transhumanisme ne pouvait pas naître en Inde, tant il a besoin d’un rationalisme utilitaire, et d’un verbiage-opinion à n’en plus finir accompagné de la technologie, des expériences, des ismes en sciences, et en arts, en politique, etc., bref : maintenant seulement une diversité utilitaire de supermarché.
Quant à la philosophie indienne, elle est d’ordre spirituel : « se libérer du monde » ou se libérer de la dualité Dedans-Dehors. La diversité à l’Occidental est contenue dans un supermarché, et la délivrance à l’Oriental n’a qu’une seule signification (le nirvana : au sens de, au-delà de la souffrance. Mais le mot nirvana a plusieurs sens dont celui d’Éveil [nirvana sans demeure, ou sans fixation, sans coagulation]). Tels sont les principaux aspects vus vraiment de très très très loin dans cette référence à CAIRN.INFO: La différence des pensées entre l’Inde et l’Occident.
Comme déjà écrit sur le site, pour simplifier : l’Occident voit en petits bouts de machins alors que l’Orient voit l’ensemble. C’est là la gigantesque différence, et pas seulement celle des Anciens Grecques et des Anciens Indiens comme le décrit le doc de CAIRN.INFO de Denis Faïck, dans Le Philosophoire.

Francis Cousin et son « Logos » chéri (qui dans ses vidéos reflète d’ailleurs bien son mode de fonctionnement de pensée et d’expression de sa dialectique) a tort de rejeter la pensée indienne et de faire de la Grèce ancienne le WINNER-SAUVEUR DU MONDE. Il a tort de « mettre ses œufs dans le même panier »… Car le concept de CHRIST certes n’est pas indien, mais le mot Christ terme générique (Oint ou « frotté d’huile », le Réalisé) désigne bien le Soi, le « Je suis ce JE SUIS », qui se place AU-DELÀ du mental, de la raison et du langage parlé puis écrit. Il y a vraiment un problème avec la « raison » et ce mot…. faisant qu’il faudrait foutre aux ordures le « Logos »…. plutôt que de s’occuper des affaires de tous comme le tentèrent les Anciens Grecs avec leurs philosophismes de premiers de la classe (dans le temps, l’inconscient collectif semble « déjà plein », « premier », et ne semble pas tellement augmenté depuis……… Tout semble avoir été déjà pensé en bidouillage dans leur mental en leur temps). Plutôt que de s’occuper des affaires de tous, comme le tentent les Occidentaux de l’Empire USionistan en se faisant le gendarme du monde et le modèle de civilisation de tous les Terriens…. il faudrait peut-être aussi arrêter de se prendre pour un winner !
Évidemment pour Francis Cousin, le Logos est le bon outil pour l’émancipation et la révolte contre l’ordre établi par les gros ego et les grosses bourses (sous entendu : la révolution ne viendra jamais de l’Inde ou de l’Orient) !
Et le mot indo- qu’est-ce ? Du latin indus (de l’Inde).

« Lorsque vous adhérez à un seul système philosophique (siddhânta), vous êtes obligé de condamner les autres ». (Ramana Maharshi, entretien 40 du 22-3-1935).
« Apprenez d’abord ce que vous êtes. Cela n’exige ni shâstra (Écritures) ni études. C’est une question d’expérience. L’état d’être est depuis toujours ici et maintenant. Vous avez perdu contact avec vous-même et vous demandez aux autres de vous guider. Le but véritable de la philosophie est de vous tourner vers l’intérieur. « Si vous connaissez votre Soi, aucun mal ne vous arrivera ». (Ramana Maharshi, entretien 132 du 6-1-1936).

« Voyez-vous, celui qui élimine tous les « non-je » ne peut pas éliminer le ‘je’. Pour pouvoir dire : « Je ne suis pas ceci » ou « Je suis cela », il faut bien que le ‘je’ soit présent. Ce ‘je’ n’est autre que l’ego ou la pensée ‘je’. Après que cette pensée ‘je’ s’est élevée, toutes les autres pensées s’élèvent. La pensée ‘je’ est donc la pensée-racine. Si elle est déracinée toutes les autres pensées le seront en même temps. Cherchez donc ce ‘je’ qui est la racine. Demandez-vous : « Qui suis-je ? » ; trouvez la source. Alors tout le reste disparaîtra et seul le pur Soi demeurera.
- Question : Comment s’y prendre ?
- Maharshi : Le ‘Je’ est toujours là – en sommeil profond, en rêve et à l’état de veille. Celui qui dort est le même que celui qui parle actuellement. Il y a toujours le sentiment du ‘Je’. Ou niez-vous votre existence ? Non. Vous dites : « Je suis. » Découvrez qui est.
- Question : Même expliqué ainsi, je ne comprends toujours pas. Vous dites que le ‘je’ que je ressens à présent est le faux ‘je’. Comment éliminer ce faux ‘je’ ?
- Maharshi : Vous n’avez nul besoin d’éliminer le faux ‘je’. Comment le ‘je’ peut-il s’éliminer lui-même ? Tout ce qu’il vous faut faire, c’est trouver son origine, et y demeurer. Vos efforts ne peuvent pas vous porter plus loin. L’Au-delà s’occupera de lui-même. À ce niveau, vous êtes impuissant. Aucun effort n’aboutira.

- Question : Si ‘je’ suis toujours – ici et maintenant – comment se fait-il que je ne le sente pas ?
- Maharshi : Nous y voilà. Qui dit qu’il ne le sent pas ? Est-ce le vrai ‘Je’ ou le faux ‘je’ ? Examinez cela. Vous découvrirez que c’est le faux ‘je’. C’est lui l’obstacle. Il faut l’éliminer pour que le vrai ‘Je’ ne soit plus caché. Le sentiment « Je n’ai pas réalisé » est l’obstacle à la Réalisation. En fait, la Réalisation a déjà eu lieu. Il n’y a rien d’autre à réaliser. Sinon la Réalisation serait une chose nouvelle, qui n’aurait pas existé jusqu’ici et devrait se produire plus tard. Ce qui naît doit aussi mourir. Si la Réalisation n’est pas éternelle, elle ne vaut pas la peine d’être obtenue. Par conséquent, ce que nous cherchons, ce n’est pas ce qui doit encore se produire, mais ce qui est éternel, à présent inconnu en raison des obstacles ; c’est cela que nous cherchons. Tout ce dont nous avons besoin, c’est d’éliminer l’obstacle. Ce qui est éternel ne nous apparaît pas comme tel à cause de l’ignorance.
L’obstacle, c’est l’ignorance. Dépassez cette ignorance et tout ira bien.
L’ignorance est identique à la pensée ‘je’. Trouvez-en la source et elle s’évanouira.
La pensée ‘je’ est comme un fantôme qui, bien qu’impalpable, émerge en même temps que le corps, se déploie et disparaît avec lui. La conscience du corps est le faux ‘je’. Abandonnez-la. On y parvient en cherchant la source du ‘je’. Le corps, lui, ne dit pas « Je suis ». C’est vous qui dites « Je suis le corps ». Trouvez qui est ce ‘je’. En cherchant sa source, il disparaîtra ». (Entretien 197 du 9-6-1936).
Les Juifs peuvent dire aussi « Je suis le corps », parce que leur lien de générations en générations est LE LIEN DU SANG (circoncision au huitième jour de leur naissance, Lévitique 12,3 et Genèse 17,12 et 21,4), et « alliance entre Dieu et ”son peuple” ». Au moins le christianisme n’a pas eu recours à la circoncision : « On est agrégé celle-ci [l’Église], non par la circoncision, mais par le Baptême » (Actes des Apôtres 10,4, 48 ; 11,1-18 ; 15,5-12).
Les « Juifs » ne peuvent qu’être UNE INVENTION D’EUX-MÊMES, UNE DIVISION EUX, ET LES AUTRES. « Dieu créa l’homme ; et l’homme créa Dieu. Ils sont tous deux les créateurs des noms et des formes. Mais en réalité, ni Dieu ni l’homme n’ont été créés ». (Ramana Maharshi, entretien 264, du 20-10-1936) ; les Juifs ont inventé leur Yahvé, qui a inventé les Juifs.

« La Réalisation a déjà eu lieu. Il n’y a rien d’autre à « réaliser » ou à « réparer », à « augmenter ». Voilà la gigantesque différence entre la pensée indienne et la pensée occidentale : en Inde tout est DÉJÀ ICI ET MAINTENANT ; en Occident LE TEMPS EST CRÉE ET SA MISE EN VALEUR AVEC : ses marchandises, son argent, son administration, ses lois, ses réformes perpétuelles, et son bidouillage du « temps ouvert » (expression de F. Cousin), etc.
EN ORIENT TOUT EST ICI ET MAINTENANT ; EN OCCIDENT TOUT EST DANS LE « ÇA DEVIENT » (la carotte pour faire avancer ou le messianisme et par là même : création et FAIRE/FER ou mise en valeur du temps). Dans ces conditions il était logique que Francis Cousin parle de « despotisme de l’Orient » dans le sens où il n’y aura aucune « réforme » pour renverser le pouvoir en place. Mais, aussi bien en Orient qu’en Occident, depuis le Néolithique, les humains passent leur temps à défaire le monde et à le reformer et à réécrire des règlements et des philosophies : « De tels réformateurs sont apparus et ont disparu ; mais les anciennes smriti [mémoire, tradition, Écritures] sont toujours là. Pourquoi perdre son temps avec de telles questions ? Que chacun s’occupe de ce qui le concerne. Et tout ira bien » (Ramana Maharshi, entretien 161 du 13-2-1936).


Et le Maharshi [Sage] dans l’entretien 507 du 22-8-1938 : « Pourquoi vous donnez-vous tant de mal pour effectuer des réformes ? Allez dormir et voyez s’il y a des différences dans le sommeil. Là, vous allez effacer les différences sans aucun effort. (Rires) ».
ET DANS LE « ÇA DEVIENT » (où ne peuvent que se situer les réformes) NE POUVAIT QUE SE SITUER LE TRANSHUMANISME (Monsieur Cousin, dans votre copyright « logos » à l’occidental). Encore une fois, le transhumanisme ne pouvait pas se développer en Orient puisque TOUT est de toute éternité ICI ET MAINTENANT.
 
En résumé : Logos ou Soi = identique, voir le Soi même au-delà : pas de dualité entre l’un et l’autre, pas de logique, ni de raisonnement, ni d’élaboration de « ismes » ni d’explication appliquée, c’est ce qui se nomme le « QUI SUIS-JE ? » ou AUTO-RÉALISATION, COMME LE PTAH-OSIRIS-CHRIST.

Ptah est immobilisé par des bandelettes, Osiris est découpé en Morceaux, Chris-Jésus est cloué sur une croix, aucun n’est intact : peut-être parce que le même personnage n’est pas le même personnage, il n’est pas une personne, il n’est pas un addition de ses bouts de corps découpés ou cloués pieds et mains sur du bois. La Réalisation du Soi doit devenir impersonnel : aucun possession puisque DÉJÀ Nous sommes. Mais pour l’Occident Nous ne sommes pas, d’où leur commerce et leur fétiche marchandise qui entretient l’ego.
Aucune possession puisque DÉJÀ Nous sommes, alors, pourquoi posséder ?
Shrī Bhagavān répondit que si on obtient la paix du Soi, celle-ci se répandra sans aucun effort de la part de l’individu [rayonnement des saints]. Si on ne trouve pas la paix en soi-même, comment peut-on la propager dans le monde ?
- Question : Est-ce vrai que l’Orient a une approche scientifique de la réalisation du Soi ?
- Maharshi : Vous êtes déjà le Soi. Aucune science élaborée n’est nécessaire pour l’établir.
- QUestion : Je comprends cette vérité dans son sens général. Mais il doit bien exister une méthode pratique pour y parvenir que j’appelle « science ».
- Maharshi : La cessation de telles pensées est la réalisation du Soi. Rappelez-vous l’exemple de la femme qui croyait avoir perdu le collier qu’elle portait au cou. On ne voit pas le monde ou son propre corps en étant loin du Soi. On est toujours le Soi et c’est ainsi qu’on voit tout le reste. Dieu et le monde, tout est dans le Coeur. Voyez celui qui voit et vous trouverez que tout est le Soi. Changez votre façon de voir. Regardez vers l’intérieur. Trouvez le Soi. Qui est le substrat du sujet et de l’objet ? Trouvez-le et tous vos problèmes seront résolus.

L’ORIENT VOIT TOUJOURS LE SOI ICI ET MAINTENANT ; L’OCCIDENT LE VOIT DE FAÇON MESSIANIQUE, DE FAÇON JACQUES LACAN : LA CHOSE DÉSIRABLE, COMME LA BITE OU LE VAGIN, L’OBJET À CONSOMMER, LA DUALITÉ D’UN ICI QUI NE SAURAIT FONCTIONNER SANS SON AILLEURS, BREF, LE SUJET NE POUVANT FONCTIONNER SANS SON « P’TIT OBJET » chanté merveilleusement par Polin dans le temps où en France l’on rrrroulait les RRRRR. Le désir devient le VERBE, ou LOGOS et le mot désir transparaît dans la pensée de Francis Cousin quand il parle des Anciens Grecques. Lacan invoque les relations d’incertitude de Heisenberg. Bref, pour l’Occident il lui semble qu’aucun Ici ne peut se trouver sans sa carotte l’Ailleurs, comme si le monde avait besoin d’un DEHORS pour exister : un monde qui ne peut être combler sans la référence à l’autre, façon Rimbaud (1) : « Je est un autre » : LE DOIGT QUI MONTRE LA LUNE (Lankâvatâra, chapitre L’instantanéité 1). LÀ EST LE PROBLÈME ENTRE L’ORIENT ET L’OCCIDENT, d’ailleurs illustré par tous les phantasmes autour des Extraterrestres et des soucoupes volantes : le DEHORS, CE DÉSIR, CETTE CAROTTE DU DEHORS, CETTE CAROTTE DE L’EXTÉRIEUR ; LE DÉSIR DOIT DONC NÉCESSAIREMENT PASSER PAR LE DEHORS. Selon Jacques Lacan, le Langage, le Verbe donc, n’a de sens que s’il est révélé ou vivifié, augmenté, par une parole venue d’ailleurs : les propos de ce monde ne deviennent audibles que sous la garantie D’OPINIONS VENUES DU DEHORS, D’AILLEURS, D’OUTRE-MONDE. D’où la distinction opérée par Lacan entre l’imaginaire, qui n’est jamais qu’un retour au Réel comme l’écrivait Shakespeare : « Les choses sont faites de la même substance que les rêves », ou « Nous sommes faits de l’étoffe des songes ». SANS LE RÊVE, LE MONDE N’EXISTERAIT PAS (voir l’Imagination créatrice d’Ibn’Arabi).

Le ‘moi’ ou ego dans son désir d’exister, est peut-être son désir d’être « reconnu », il ne parvient à ses fins que dans le SURFEU : L’EFFACEMENT, LA MORT OU LE RENONCEMENT, LA PUTRÉFACTION MENANT AUX EAUX PRIMORDIALES (le sentiment océanique de Jean Coulonval dans Synthèse et Temps Nouveaux : océanique signifiant les Circonférences sont partout en une manifestation du Centre qui est nulle part. En ce sens l’affiche du film de Spielberg Rencontre du troisième type affichait « Nous ne sommes pas seuls », ce qui semble une banalité puisque TOUT EST DANS LE MENTAL, TOUT EST DANS TOUT : « Le samsāra [cycle des naissances et des morts, monde phénoménale des noms-les-formes] n’existe que dans votre mental. Le monde ne vient pas proclamer : « Je suis le monde ». S’il en était ainsi, il devrait être toujours présent – même durant votre sommeil. Comme il ne s’y trouve pas, c’est qu’il est impermanent. Étant impermanent, il manque de force. N’ayant pas de force, il est aisément subjugué par le Soi. Seul le Soi est permanent. Le renoncement, c’est la non-identification du Soi avec le non-Soi. Avec la disparition de l’ignorance, le non-Soi cesse d’exister. Voilà le vrai renoncement [la putréfaction] ». (Ramana Maharshi, entretien 251 du 29-9-1936).

Au final, le mariage Orient/Occident passe par le « Gate gate pâragate pârasamgate bodhi svâhâ », du Soûtra du Cœur de la Connaissance transcendante (Allé, allé, allé au-delà, allé complètement au-delà, l’Éveil, ainsi), équivalant de la devise alchimique, LA NUIT OBSCURE : « Aller vers l’obscur et l’inconnu par ce qui est plus Obscur et Inconnu encore ». LES CHOSES NE SONT PAS LES MÊMES (COMME LES VAGUES TOUJOURS CHANGEANTES, OU LE REFLET DE LA LUNE DANS LES FLAQUES ET TOUTES LES SURFACES D’EAU) ET CEPENDANT PAR L’EAU ELLES NE SONT PAS SÉPARÉES, CAR PAR L’EAU ELLES SONT INÉPUISABLES ET INDÉFECTIBLES (INNÉES-IGNÉES).

[En haut de page : le simple schéma indique que l’Occident comme l’Orient ne peuvent que se marier comme autrefois quand n’existait pas la dualité jour-nuit ou veille-sommeil, quand les Eaux Primordiales n’étaient pas « polluées » ou détournées, quand l’Origine était encore le Saint Chaos]

Note.
1. JANUS : tout ce qui EST ou pourrait être est à la fois lui-même et son contraire (son complément : « Je est un autre » de Rimbaud). Chaque pair de contraires est la cause réciproque de l’autre.
Le tragique de la naissance est d’être né, parce que cela devrait être : « Je suis Non-je, ainsi Je suis ce JE SUIS ». ÊTRE véritablement ne peut exister, excepté en fonction de Non-Être, le Soi en fonction du Non-Soi…. Rejoint l’entretien 264 du Maharshi cité plus haut et le Centre qui est nulle part.
Perte, Chute du paradis ou LA SORTIE de l’Eau Primordiale.
Le ‘Je’ de Rimbaud ne parlera pas dans ce monde, mais seulement à la condition de refléter les mots soufflés par un autre (d’une autre dimension comme la dimension absolue, le Soi). (Voir la page Inconscient collectif = REFLETS).
 
 

Dernière mise à jour : 16-10-2021 21:28

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