Conneries HADOPI

 

La culture ne se vend pas comme une lessive ! c’est à chacun de se la forger.
Sinon on tombe dans « la pensée unique ».

 

MANIFESTATION CONTRE HADOPI LE 25 AVRIL 2009

 

Internet permet la copie de bien immatériels non excluables, à savoir que lorsque l'on copie un film ou une musique, on n'en prive personne. (le terme de vol est inapplicable à ce sujet). De même on ne met en péril la vie de personne !

Source : Forum du Nouvel Obs. Quelques extraits.

Question de : azerty

Que pensez vos des arguments de Françoise Hardy :

 

"Je suis scandalisée et espère ne pas être la seule, non seulement que la loi Hadopi ait été rejetée par l'Assemblée nationale, mais qu'elle l'ait été de cette façon.
C'est incroyable que les députés, de gauche comme de droite, ne réalisent pas que le piratage Internet est en train de détruire notre profession et toutes les professions qui sont autour, en nuisant davantage encore aux « petits » qu'aux « gros ». Pour le cinéma, c'est la même chose. Quand on pense à ce que coûte un disque, à ce que coûte un film, à tous les gens qui en vivent, c'est vraiment dramatique. Comme le dit Thomas, on peut comprendre que si les gens ont l'opportunité d'avoir une voiture gratuitement, ils s'en foutent de contribuer ainsi à la mort de l'industrie automobile. L'objectif premier de cette loi était de faire prendre conscience de ce genre de chose. Objectif utopique, sans doute.

Je déplore que des Cabrel, Goldman, Renaud et autres ne soient pas montés au créneau, comme Alain Corneau, par exemple. Je ne sais plus si c'est Corneau ou Jean-Claude Carrière qui, excédés par le qualificatif de « liberticide » à propos de cette loi, a utilisé l'image d'un poulailler libre avec des renards libres: libres de manger toutes les poules qu'ils veulent et quand il n'y a plus de poules, ils meurent eux-mêmes d'inanition."

Réponse : Après avoir fini de rire et d'avoir de la peine pour elle, me viennent les réflexions suivantes :

- un disque coûte cher à produire certes, mais moins cher qu'il y a 20 ans, principalement grâce aux technologies numériques. Le gros du budget réside dans le marketing. Mais le coût est fixe et reste le même qu'il y ait 1 disque vendu ou 10 millions. Donc dire que "la musique a un prix" ou qu'une oeuvre a un prix est une aberration. On ne vend que des supports (disques, produits dérivés), ou des services (concerts, adhésion à des clubs privilégiés, services en ligne à forte valeur ajoutée, etc.)... Donc si les disques coûtent trop cher à produire et qu'il ne se vend pas de copies, il est peut-être urgent de réinventer les modèles économiques de la musique ! (baisser les coûts de marketing et donner plus aux artistes me semblent deux axes intéressants)

- ensuite "le piratage" qui détruirait les professions repose sur du vent. L'industrie du disque s'est plaint de l'apparition du piano mécanique, de la musique à la radio, de la cassette audio, qui tous étaient sensés la balayer.. Elle a toujours fini par s'adapter. Certes le changement aujourd'hui est plus important car les intermédiaires de la copie ne sont plus indispensables... Mais il y avait de la musique et des musiciens avant l'industrie du disque et il y en aura après!

- ensuite les analogies avec les voitures et les poules sont pathétiques mais relèvent surtout une incompréhension majeure des réalités de l'environnement numérique, et du caractère non-rival et non-exclusif des biens immatériels. Lorsque l'on copie un fichier un million de fois, on le multiplie, on le propage, on ne prive pas la source de sa copie. ça n'a absolument rien à voir avec du vol, c'est même tout l'inverse. S'il fallait reprendre son analogie, si l'on inventait un bouton sur lequel on appuirait pour à coût quasi-nul reproduire des poules ou des voitures, faudrait-il interdire de s'en servir ?

Je souhaite à tous ces artistes plus ou moins manipulés, et qui ont légitimement peur de changements technologiques de finir par comprendre, et d'embrasser Internet comme la plus formidable chance d'émancipation de leurs producteurs, et de rencontre avec leur public qui leur soit jamais arrivée.

...

Un commentaire sur un forum résumait cela en disant "le jour ou HADOPI est votée je loue un serveur proxy... et je déduis ça de mon budget cinéma !"

Qu’elle époque !

 

Article intéresant et bien écrit sur l'inquisition des grands médias.