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Destruction de la Russie - Okhrana Suggérer par mail
 

Ecrit par Sechy, le 12-05-2009 02:30

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Publié dans : Nouvelles Spéciales, Russie

Tags : Argent, Banques, Bolcheviks, Business, Chrétiens, Cosaques du Don, Dictateurs, Destruction de la Russie, Israël, Juifs, Ku Klux Klan, Pouvoir, Révolution, Russie, Sionisme, Terreur, Terroristes


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Destruction de la Russie - suite 13

Russie, pays de souffrances, mais tel le Phénix, toujours renaissante.
 
 
 
Début du 20è siècle la Russie est ébranlée par une étrange série de coups du sort. Elle perd la Mandchourie qui revient aux Japonais ; ensuite le « dimanche rouge » provoqua une série de grèves dans tout l’empire ; le juif Azev se jeta à nouveau dans l’action terroriste et provoqua une explosion qui déchiqueta l’oncle du Tsar lui-même. Il y eut la mutinerie du Potemkine en juillet 1905. Nicolas II n’était presque pas conscient de la gravité de la situation. Tous ces tourments firent naître une opposition sous la forme des Centuries Noires, inspirées d’après une confrérie médiévale secrète, et destinée a protéger la Sainte Russie du libéralisme occidental. Des comités passaient dans les villes et châtiaient les juifs et les libéraux. La première « terreur blanche » éclata à Kiev. Ce pogrom, le plus grave que la Russie ait jamais connu, dura trois jours. Dans tout le pays on estime qu’il y eut environ quatre mille morts et dix mille blessés. A Tomsk, des personnes se réfugièrent dans un théâtre pour échapper à la foule déchaînée, le bâtiment fut incendié et plus de mille personnes moururent brûlées vives.
 
Les « Centuries noires » déclenchèrent la guerre dans toutes les minorités, suspectées d’être dissidents, aussi bien que partisans du libéralisme occidental.
Le Tsar par bonheur trouva un nouveau premier ministre de premier ordre : Piotr Stolypine. Celui-ci musela l’anarchie, faisant exécuter six cents rebelles et agitateurs tenus pour responsables de la mort de mille six cents fonctionnaires de l’empire. Stolypine promulgua une réforme agraire qui autorisait les paysans à posséder leurs propres lots de terre, ceci stoppa la révolte, et la Révolution, dont Lénine, réfugié à Genève, désespérait de l’avenir, tandis que beaucoup de terroristes socialistes révolutionnaires étaient anéanti par la police. (La mode actuelle du terrorisme était déjà à son comble au début du 20è siècle !).

Le juif Azev s’enfuit à l’étranger, et l’Okhrana arrêta Silberberg, devant le palais d’Hiver, alors qu’il tentait d’assassiner le Tsar.
Hélas la tragédie de la Russie coule inexorablement. Malgré d’énormes progrès dans le domaine des arts et de l’industrie, l’Okhrana et les Centuries noires toutes deux incontrôlables, plus l’incapacité du Tsar en politique accentuèrent la chute. L’Okhrana provoqua l’assassinat de Stolypine par un agent double en 1911. Dimitri Bogrov, un homme de loi juif, tira au revolver sur le ministre, au vu de quatre vingt dix policiers ! Stolypine se déplaçait sans garde du corps. J’ai connu le temps où des hommes politique se déplaçaient sans garde du corps (en Autriche, à Vienne). Heureuse époque, tout comme celle où on pouvait simplement pousser la porte de sa demeure sans la fermer à clef...
Pour accentuer la profondeur du drame, comme si ce n’était pas suffisant, il y eut Raspoutine, homme si avide de pouvoirs... et avatar bizarre.
 
 
 
 
Suite des extraits du « Journal de Kolia » : Toujours réfugié russe.

Rappel : il s’agit ici d’extraits du journal de mon père : Kolia, diminutif de Nicolas. Suite à la Révolution Bolcheviks, l’école des Cadets de Novotcherkassk Новочеркасск (capitale des Cosaques du Don), école pour officiers où se trouvait mon père, elle a été évacué avec tous ses jeunes élèves pour essayer de gagner l’étranger, car l’avance des Rouges devenait trop dangereuse. Les jeunes élèves officier devaient être rapatriés en Angleterre, mais c’est finalement en Égypte qu’ils se sont installés. Après deux années passé en Égypte, les Cadets sont installés sur l’île de Chypre puis en Turquie à Constantinople.
 
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Enfin le temps des travaux avaient commencé, et trois jours après Kolia fut chargé avec un ouvrier de faire la cuisine. Il avait été décidé entre eux tous, que chacun à tour de rôle fera la cuisine et le ménage dans la baraque où ils logeaient. Le fait de travailler à l’air pur faisait du bien à l’équilibre physique et pour Kolia cela lui donnait des forces. Par contre, les études avaient été retardées ainsi que les capacités d’apprendre, car les travaux durèrent près de deux mois. Bien sûr cela était plutôt agréable de se laisser conduire selon ses élans, se sentir libre et agir suivant les motivations du jour, mais cela était néfaste à l’instruction. Ceci d’ailleurs l’obligea par la suite à travailler durement et assidûment pour rattraper les deux mois de retard.
Mais cette vie de travailleur se déroulait dans des conditions satisfaisantes. La nourriture était bonne, il y avait surtout la quantité, double ration en tout, ce qui d’ailleurs fit grossir Kolia. Cela était assez compréhensible, car le ravitaillement se faisait par l’intermédiaire du responsable du groupe qui faisait le choix pour les aliments. Aussi un cuisinier de l’école, aidé par deux garçons à tour de rôle, assurait la cuisine.

Pendant cette période, Kolia continuait de correspondre avec son flirt, une lycéenne russe qu’il avait connue au cours des fêtes de Noël de l’année précédente, en dansant avec elle. Cette correspondance dura jusqu’à la fin de ses études, ce n’était pas le grand Amour, mais les sentiments de Kolia se trouvèrent réveillés par la sympathie réciproque.
Après un mois de travail, le groupe fut rejoint par vingt autres garçons pour faire activer les travaux. Puis au début mars, tout était terminé, et le 9 mars 1924, l’école au complet avec tout le personnel déménagea définitivement à Erenköy. Aussitôt Kolia réintégra sa classe de 6ème, et à partir de ce moment le mode de vie changea. Il devait se soumettre à la discipline et au règlement comme tout le monde. En se retrouvant parmi ses camarades de classe dont la vie commune durait déjà depuis quatre ans, Kolia avait l’impression de retrouver l’ambiance presque familiale. Il est à noter qu’il avait toujours su attirer la sympathie de ses camarades par son comportement envers eux, et surtout par ses exploits dans la gymnastique et le sport en général, où il était parmi les meilleurs.

Sous l’effet de tous ces événements et de tous ces changements dans l’école, Kolia ne pensait plus à ses Parents que le soir dans son lit. Trois mois passèrent, qu’il commença à s’inquiéter, puis il reçut deux lettres de Russie, l’une de sa mère, l’autre de son oncle. Ses nouvelles lui avaient fait beaucoup de bien, car ses petits frères étaient retournés à l’école chez eux en Russie, et ils lui racontaient leurs jeux dans la neige.
Sa Maman lui faisait part des difficultés pour le ravitaillement pendant l’hiver si rude.
Son oncle lui conseillait de poursuivre ses études et de les mener à bien afin qu’il obtienne un diplôme.
Quelques jours après la reprise normale des cours, Kolia fut convoqué chez le Directeur général M. CHURCHWARD pour le récompenser de ses travaux pendant deux mois concernant l’installation de la nouvelle école. À titre de récompense, Kolia reçut des outils de menuiserie neufs, d’ailleurs ces mêmes outils, il les a vendus deux ans plus tard en France lors de son séjour dans une ferme.

L’aménagement et les bâtiments de l’école étaient presque semblables à ceux qu’ils y avaient avant, sauf que beaucoup de services étaient dispersés dans ce grand domaine, mais dépourvu de parc et avec seulement quelques arbres. La chapelle se trouvait loin des baraques d’habitation et des classes. La nourriture était devenue plus maigre qu’avant, il en résultait que les garçons avaient toujours faim. Les fêtes de Pâques étaient passées presque inaperçues, bien entendu, le carême, la messe de minuit et les chants auxquels Kolia prenait part, se déroulèrent comme de coutume.
Le dernier trimestre scolaire avait été marqué par une compétition sportive, l’équipe de football de l’école à laquelle faisait partie Kolia, affrontant une équipe turque. Le jeu fut passionnant mais aussi violent, et le résultat fut un match nul : 1 à 1.
Au début du mois de juin, cinq garçons s’enfuirent de l’école en cachette, afin de rejoindre la Russie soviétique, cette fuite n’eut que peu d’effet sur les autres garçons de l’école. Bientôt les examens de fin d’année scolaire arrivaient et Kolia ne se sentait pas en pleine forme pour les affronter. C’est pourquoi il fut obligé d’étudier tard tous les soirs avec le premier de sa classe, cela découle des principes des Cadets : entraide mutuelle entre les garçons.
À cette même période, le moral de Kolia n’était pas bon, des ennuis, et les idées étaient tristes, cela envahissait son esprit et se répercutait sur son état physique et aussi sur ses examens.
Les vacances d’été se déroulèrent dans de moins bonnes conditions qu’à Buyuk-Déré où les garçons avaient leur plage privée qui était à la porte de l’école. À Erenköy, la plage était assez loin de l’école et elle était commune avec les habitants. Aussi pour se rendre à la plage, c’était par groupe de cinq, accompagné d’un responsable muni d’une autorisation signée. Sur la plage, des femmes turques cherchaient à contacter les garçons, mais hélas sans résultats. Bien sûr les jeunes femmes attiraient les grands garçons y compris Kolia, mais les obstacles et la discipline de l’école ne le permettaient pas. De plus, pendant cet été, la classe de 7ème à laquelle appartenait Kolia dans sa promotion avait travaillé comme terrassiers pour gagner un peu d’argent de poche, pour le voyage futur, lequel devait inévitablement avoir lieu l’année suivante.

Les garçons avaient été informés par la Direction qu’il n’y avait plus de possibilités de continuer les études, comme à la Faculté, ou à l’université, car la Grande-Bretagne et son premier Ministre, Lloyd George, avaient supprimé l’aide financière pour l’entretien de l’école. La seule ressource pour l’existence de l’école était la Croix-Rouge. Les conséquences étaient les suivantes : deux issues, soit d’aller travailler en France, soit d’aller au Canada.
En attendant la scolarité reprenait son cours normal, et Kolia fut obligé de repasser son examen de passage, qu’il réussit facilement et qui le fixait à la classe de 7ème.
À la fin septembre, Kolia participa à une grande fête sportive. Elle fut organisée sur le terrain de l’école et obtint beaucoup de succès. Il gagna le troisième prix. Quelque temps après, Kolia fut appelé par le Directeur pour être nommé comme moniteur-responsable d’un groupe de jeunes garçons de 11 à 15 ans. Cela consistait à les surveiller pendant les repas, leur faire exécuter la gymnastique, les faire se lever, se coucher, et de faire régner le bon ordre au réfectoire en leur faisant distribuer équitablement leur nourriture.
Cette nomination avait été décidée en accord avec d’autres responsables, et cela donnait à Kolia un certain privilège et aussi lui avait montré la difficulté d’encadrement des jeunes, d’ailleurs il put s’adapter facilement et vite à ce poste.

Au cours de l’automne, Kolia fit la connaissance de la Princesse Gagarine, dont un de ses petits garçons avait rejoint le groupe de Kolia. Cette nouvelle connaissance lui permit de passer quelques soirées et aussi le « five o’clock » très agréables.
Il en résulta que l’esprit de dominer les autres renaissait chez Kolia et parfois ce problème le préoccupait, car cela était en lui depuis son enfance. Ce nouveau poste l’obligeait à être en contact avec les responsables de l’école et aussi la Direction. La confiance était grande, car le Directeur un jour lui prêta sa bicyclette, laquelle lui servait d’habitude pour ses promenades, et il donna à Kolia une certaine liberté.
Bientôt l’hiver arriva avec ses désagréments climatiques, surtout avec ces nouveaux bâtiments qui n’étaient pas très bien aménagés, notamment sur le point de vue hygiène.
Les vacances de Noël se passèrent avec moins d’enthousiasme qu’avant.
Kolia ne se sentait pas bien, le moral était bas, pendant cette période il acheta du Cognac en commun avec un camarade de sa classe. Le goût de cet alcool Français lui avait plu, mais aussi l’avait rendu malade.
Alors à partir de ce moment, il décida de ne plus en prendre.
Les nouvelles de Russie avaient beaucoup de retard et ne présageaient rien de bon.

Il reçut deux lettres de France, l’une de son cousin, et l’autre d’un de ses camarades qui lui racontaient leur vie et leur travail à Paris, ainsi que tous les loisirs que l’on y trouvait. En février 1925, la troupe de l’école monta une pièce de théâtre à laquelle Kolia participa peu. Puis ce même spectacle fut donné à Constantinople, (devenu Istanbul) devant la colonie des réfugiés russes, et cela permit à Kolia de revoir la ville pour la dernière fois.

M. Roudakoff
 

Dernière mise à jour : 10-06-2009 18:08

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